Percy est un retraité de 70 ans qui aime profiter de sa petite tranquillité : lire, regarder la télé, faire quelques plongeons dans l’étang … Il a avec son petit-fils Robert, étudiant en médecine, une relation des plus sympathiques. C’est avec lui qu’il s’entend le mieux.
Il aurait pu continuer ainsi, paisiblement, mais lorsqu’il accepte de recevoir dans sa grange une école maternelle, sa petite vie tranquille est bien compromise, ne serait-ce que par les différents passages et rencontres qu’il s’apprête à faire.
Voilà qu’à 70 ans passés, cet homme qui a toujours vécu seul depuis la mort accidentelle de sa femme va voir son existence bouleversée. Il ne manquerait plus qu’il retrouve l’amour et le tableau serait complet…
Les Joies éphémères de Percy Darling est le nouveau roman de Julia Glass. Son précédent (Louisa et Clem) qui racontait la vie en parallèle de deux soeurs ne m’avait pas vraiment convaincue, même si la fin m’avait émue. Dans son nouveau roman, le lecteur suit la vie de Percy Darling, mais aussi d’autres personnages car la narration fait souvent des infidélités à Percy : elle aime piocher chez d’autres personnages quelques bribes de leur vie.
Ainsi le narrateur fluctue-t-il. Du « je » en point de vue interne, il navigue vers d’autres eaux et s’approprie le « il » en point de vue externe … Assez troublant de prime abord.
Percy Darling a tout du « petit vieux » attachant avec son franc parler qui en fera sourire plus d’un. Le lecteur apprendra pourquoi cet homme vit seul dans cette grande maison, comprendra aussi l’instabilité d’une de ses filles, tout en continuant à suivre le virage inattendu que prend la vie de Percy.
Autour de lui d’autres personnages assez pittoresques : deux filles différentes, un petit-fils idéal, un instituteur homosexuel, une artiste au grand cœur, un petit homme débrouillard … On les suit tous, plus ou moins de façon rapprochée. Une grande absente à ce tableau : Poppy, la femme disparue, et pourtant omniprésente dans cette maison et dans le cœur de ses proches.
Il m’est difficile, je crois, de lire un livre qui retrace ainsi de façon très réaliste la vie quotidienne d’une famille. Je m’y retrouve trop, je ne voyage pas assez. Parfois le style de l’auteur permet une certaine évasion, mais je n’ai perçu aucun rythme entraînant ici. Certes, la verve de Percy m’a fait sourire de nombreuses fois, et je me serais d’ailleurs contentée de la narration à la première personne.
En outre, une péripétie du livre (si tant est qu’on peut l’appeler ainsi) m’a énormément rappelé ce que vit un proche en ce moment. Du coup, comme je lis plutôt pour me changer les idées, il me fut difficile de retrouver cet élément dans ce livre.
On ne peut nier bien entendu le talent de conteuse de Julia Glass : la narration est bien menée, on s’attache en cours de route à un personnage mis en lumières, on en délaisse d’autres pour les revoir par la suite…
En fait, les romans de Julia Glass ne sont pas des page turner, les personnages prennent le temps de se fixer, de se raconter. A la fin de l’histoire, on a l’impression de les connaître entièrement, un peu comme des amis de longue date. Certains se laisseront apprivoiser, d’autres préfèreront rester dans les coins reculés des pages du livre, un peu comme dans la vraie vie, en somme.
A lire, si on aime prendre le temps de se glisser dans une histoire, si on a envie de passer du temps avec une famille d’adoption, le temps d’une lecture.
Auteur : Julia Glass
Éditeur: Des Deux Terres
Date de parution : 16/05/2012
EAN13 : 9782848931159
Genre : LITTÉRATURE ANGLO-SAXONNE
Traduit par Sabine Porte
Nombre de page(s) : 656
Keisha l’a lu : il se dégage un charme extrêmement prenant, tel qu’on quitte à regret tout ce petit monde du Massachusetts, réclamant encore, encore …
Il me tente, mais j’ai « jours de juin » dans ma PAL, je vais donc commencer par lui.
Oui, il vaut mieux commencer par attaquer ceux que nous avons dans notre PAL ! Un jour nous vaincrons !
je n’avais pas aimé Louisa et Clem ( sorti en poche d’ailleurs) pour les mêmes raisons que toi, quand celui-ci sera à la biblio, je verrai…
Si tu n’as pas aimé la lenteur narrative, il se pourrait que celui coince aussi, quoi qu’en dise Keisha …
J’ai beaucoup aimé.
Je n’ai pas lu ton billet, je file le chercher.
Tiens, pourquoi pas ! Si je le trouve à la bibliothèque cet été, je le lirais sûrement !
Percy est une personne absolument délicieuse, un homme qui sort des sentiers battus.
Je le lirais sans aucun doute… Et même si tu es un peu mitigé, je sens tout de même que tu reconnais un certain charme à ce roman… Je suis tout à fait d’accord par rapport à ce que tu dis pour les personnages, après la lecture on a l’impression qu’ils pourraient être des amis de longue date
Oui, un certain charme se dégage ! J’ai aimé la narration de Percy, son histoire aussi. Le reste m’a moins touchée. Peut-être l’histoire du jardinier sort-il de l’eau aussi …
Finalement, ton avis me dissuade de le lire : je crois en effet que ce dernier opus me plaira moins, pour ce qui est des thématiques, que « Refaire le monde ». Et comme j’avais déjà trouvé celui-ci un peu trop lisse…
Je m’étais d’ailleurs, à ce moment-là, dit que si j’aimais John Irving, il y avait bien une raison : avec lui, on « voyage », au sens où tu l’entends !
Oui, voilà, un peu l’impression de faire du sur-place, de retrouver une seconde vie avec tous les inconvénients que cela suppose …
De temps en temps j’aime bien un roman qui ne bouscule pas trop, comme quand on revoit une vieille copine, on ait qu’on va bien papoter sans se disputer, etc…
Oui, mais là comme il y a plusieurs histoires entremêlées, les copines sont trop nombreuses … La pluralité des thèmes m’a fait lâcher l’histoire.
D’ailleurs je trouve que les billets parlant de ce livre zappent complètement les autres personnages, n’en parlent pratiquement pas. Cela voudrait-il dire que les autres personnages les ont aussi moins intéressés ?
J’imagine qu’un livre de cette auteure me conviendrait pour les vacances… et comme je n’en ai lu aucun, le choix est ouvert ! Seul problème, le nombre de livres « réservés aux vacances » !
Oui, il faut prendre du temps avec ce livre. Je l’ai lu en une semaine (un peu plus, même …)
Ce livre a vraiment l’air sympathique mais c’est vrai qu’il se rapproche beaucoup de la vie réel donc je comprends ton point de vue. Je le note quand même dans ma wish list pour découvrir l’auteur que je ne connais pas du tout. (J’ai beaucoup ton changement de blog ^^)
Merci Bea pour le changement !
J’aime aussi pouvoir vous répondre individuellement ! Cela permet un meilleur échange, la base même du blog.
Quant au livre, tu as des poches plus accessibles du coup !
J’ai du mal en général avec les pavés, les auteurs qui prennent trop leur temps finissent souvent pas m’ennuyer. Du coup je suis presque persuadé que ce roman n’est pas pour moi.
Disons qu’il y a pavé et pavé … Avec certains, j’aurais envie de ne plus les finir. Mais c’est vrai qu’écrire un pavé n’est pas dans l’air du temps où tout doit aller très vite, même la lecture …
Louisa et Clem m’a aussi déçue et tu as peut-être mis le doigt sur ce qui coince.
Ainsi que Brize.
Pour le côté événement trop proche qui gêne la lecture, je comprends tout à fait. Je suis un peu dans le même cas actuellement. Je lis un très beau roman mais le personnage principal vit quelque chose que je ne peux pas comprendre et m’empêche d’apprécier la lecture (en fait c’est l’inverse de toi mais ça se rejoint en quelque sorte)
Oui, parfois ce n’est pas le style, mais l’intrigue elle-même que nous ne pouvons apprécier avec ce moment T de notre existence.
Et dire que dans le livre que je lis, il est aussi question de cette maladie … Arff.
Mais si les autres personnages sont intéressants (il m’a fallu une adaptation aux je et il, et les différents narrateurs, mais assez rapide!), ah oui je n’en ai pas parlé, dommage.
Oui, c’est vraiment une caractéristique de ce roman. Il faut s’y faire !
Julia Glass a l’air et la manière d’imposer une ambiance, de tisser des liens entre ses personnages. C’était flagrant avec Jours de Juin où elle a parfaitement réussi à les dénoter. Reste que parfois, on oublie vite l’intrigue. (ce qui est mon cas pour le livre que je viens de préciter).
Oui, voilà, à en mettre « trop » partout, on ne peut pas non plus s’attacher à tous les personnages.
Je serai plus tentée par celui-ci.
Lequel as-tu lu déjà ? Pourquoi n’as-tu pas aimé ?