Commentaires sur La valse lente des tortues de Katherine Pancol


Ed. Albin Michel, 677p, 22€90

Après Les yeux jaunes des crocodiles, j’ai directement plongé dans le second tome des aventures de Jo’. J’ai donc retrouvé sa p’tite famille et je me suis ennuyée … mais ennuyée ! Pourtant il s’en passe des choses chez les tortues, peut-être trop justement. Je me suis perdue dans ce livre qui fourmille d’intrigues. Une impression de vouloir à tout prix continuer une histoire sans réellement trouver de fil conducteur.

Jo’, qui habite maintenant à Paris grâce au succès de son premier livre, est devenue un joli papillon, en comparaison de la chrysalide qu’elle était dans le premier tome. Enfin, elle semble être sereine. Ce n’est pas le cas de sa sœur, Iris, qui se trouve désormais dans une clinique pour soigner sa dépression. Jo’ essaie, malgré le manque crée par sa sœur de continuer sa vie.
Au début, on retrouve la Jo’ du premier tome, pas très à l’aise dans ce quartier chic de la capitale. Puis tout bascule un soir lorsqu’elle se fait agresser et échappe de peu à la mort. Le roman glisse alors peu à peu vers le policier. Au début cette péripétie m’a bien plu, j’ai été embarquée par le nouvel aspect que prenait le roman. Sauf qu’au fil des pages l’enquête policière s’emmêle les pinceaux. Puis des éléments grotesques se sont ajoutés : que viennent faire un ange, un sado-masochiste, une rebouteuse diabolique dans cette histoire ? 
Du grand n’importe quoi.
Les personnages n’étaient-ils pas assez riches eux-mêmes ?
Pourtant il y avait tant à faire avec Hortense qui fait ses études à Londres, avec Zoé qui vit ses premiers émois amoureux. Non. Pancol a choisi de transformer certains personnages : la belle gouailleuse du premier tome devient un corbeau, Henriette-le cure-dents- choisit l’envoûtement et la si dominatrice Iris devient une faible poupée de chiffon …
Dommage. J’aurais aimé retrouver la même légèreté que pour Les yeux jaunes des crocodiles.

Commentaires sur Transhumance des livres

Les beaux jours arrivant, mes livres ont eu besoin de quitter la bergebiblie pour se dégourdir les pages. Les pauvres, ils étaient tout agglutinés.

Un champ plus grand s’imposait ; s’ils continuaient de s’agglutiner, j’étais sûre d’aller droit vers une révolte livresque. Il valait mieux partir illico presto au paradis du rangement. Chez le géant suédois, pour ne pas le nommer.
Là-bas, le mammouth des bibliothèques nous tendit les bras.  185 cm de largeur, 186 de longueur et 90 kg. Un beau bestiau ! 

Cela aurait été trop beau que nos emplettes se terminent là.
Aussi, chemin faisant, un tableau nous fit de l’œil (Lui aussi souhaitait participer à cette orgie : et moi, et moi, et moi ! ). Sauf qu’il n’avait rien d’une miniature :  140 sur 110 cm, y a plus p’tit.
L’homme doutait de la capacité de pouvoir mettre tout ça dans la voiture. Mais après quelques ruses dignes d’Ulysse les trois paquets du mammouth et le tableau rentrèrent dans la voiture. 
Sauf que nous ne pouvions plus nous tenir droit.
A l’arrière, courbée en cinq à cause du tableau au-dessus de ma tête, j’ai appris que la spéléologie pouvait aussi se faire en voiture. (C’est là qu’on se dit qu’il y a des avantages à être lilliputien.)
L’homme aussi dût subir les courroux du dieu tableau : c’est donc avec le poids du tableau sur la tête qu’il fit la route. Le mythe d’Atlas revisité !

A l’heure qu’il est, les livres ont tous transhumé vers leur nouveau champ.
En les touchant un à un, j’me disais qu’il y avait tout de même de sacrées histoires chez moi ! Que de pages lues, que de destins croisés au cours de toutes ces années !

Commentaires sur Et si on allait voir un pestacle de corcodiles ?

Pour bien faire les choses, j’ai débuté ma lecture par le second tome sorti il y a quelques mois. Ce n’est qu’après avoir lu une vingtaine de pages que le doute m’a assaillie…

.oO Bizarre, ce début de roman parle de crocodiles et c’est le titre d’un autre bouquin de Pancol
.oO Ça s’trouve je lis dans le désordre …

.oO Tiens, et si je commençais par le premier tome, ce s’rait p’tre mieux.

Parfois je me fais peur.

Je repose donc les tortues pour reprendre les crocodiles.


Ed. Livre de Poche, 661p, 7€50

Jolie couv’ colorée et quatrième de couverture bien énigmatique :

Ce roman se passe à paris. Et pourtant on y croise des crocodiles.
  Ce roman parle des hommes.
Et des femmes. Celles que nous sommes, celles que nous voudrions être,
celles que nous ne serons jamais, celles que nous deviendrons peut-être.
  Ce roman est l’histoire d’un mensonge. Mais aussi une histoire d’amours, d’amitiés, de trahisons, d’argent, de rêves.
  Ce roman est plein de rires et de larmes.
  Ce roman, c’est la vie.

Effectivement, Les Yeux jaunes des crocodiles est l’histoire de la vie

(et hop, d’entrée je vous mets la chanson du Roi Lion en tête. Ne me remerciez pas.)

Jo(séphine) a 40 ans, un mari au chômage qui perd peu à peu confiance et deux filles très différentes : Hortense, la plus vieille, tient le rôle de la future pimbêche, et Zoé celui de la petite fille qui voudrait déjà être grande.
Une famille comme on en voit beaucoup, en somme.
Cette petite Jo raffole du XIIème siècle, période médiévale oubliée, et personne ne comprend sa passion. Surtout pas sa mère -la reine mère- qui a épousé en seconde noce un riche entrepreneur et Iris, sa sœur. Entre les deux sœurs, c’est une guerre éternelle ; la belle Iris est mariée à un brillant avocat, tandis que Jo’ tente de faire vivre sa famille avec un seul salaire. 
S’ajoutent d’autres personnages haut en couleurs : un beau-père épris d’une gouailleuse, une voisine confidente, une autre envahissante, une esthéticienne piqueuse de mari …

Alors qu’elle pense qu’à 40 ans sa vie est irrémédiablement faite, Jo’ ira de surprise en surprise. Même si la première surprise peut paraître tout à fait banale de nos jours (divorcer n’est plus vu comme une exception), les suivantes le sont moins.

Très vite, je me suis attachée à cette femme aux épaules courbées et penaude. Une Jo’ sommeille en chacun de nous et c’est avec plaisir que j’ai assisté à une tranche de vie de cette femme. 
Pancol m’a fait penser à Gavalda, néanmoins je trouve son style plus abouti ( sa formation en lettres classiques, p’tre … ) et le livre emboîte les histoires à la manière des poupées russes : différents destins et époques s’entrecroisent.

L’extrait suivant illustre bien l’esprit du roman :

C’est une personne, la vie, une personne qu’il faut prendre comme partenaire. Entrer dans la valse, dans ses tourbillons, parfois elle te fait boire la tasse et tu crois que tu vas mourir et puis elle t’attrape par les cheveux et te dépose plus loin. Parfois elle t’écrase les pieds, parfois elle te fait valser. Il faut entrer dans la vie comme on entre dans une danse. Ne pas arrêter le mouvement en pleurant sur soi, en accusant les autres, en buvant, en prenant des petites pilules pour amortir le choc. Valser, valser, valser. Franchir les étapes qu’elle t’envoie pour te rendre plus forte, plus déterminée.

Dès ce soir j’embraye avec le second tome. Cette petite famille n’aura pas le temps de me manquer.

Commentaires sur Au Sentier des Halles avec Cédric Oheix

Vi, vi encore un ex-candidat de la Nouvelle Star. Après Julien Doré, voici Cédric Oheix. J’vous assure que je ne suis pas sponsorisée par Fremantle.

Alors oui, quand on voit Cédric Oheix, la première chose qu’on se dit, c’est que c’est le gendre idéal. Mais ce qui est bien, c’est que derrière ce physique se cache un bon compositeur/interprète.
Il était donc au Sentier des Halles mardi dernier, accompagné de ses deux musiciens Régis et Sébastien (alias Rock Feller et  Mu$$.)
Je n’ai pas vraiment suivi ce chanteur à la NS, et d’ailleurs les titres imposés choisis ne lui rendaient pas toujours justice (quand on pense qu’ils lui ont donné « Joe le Taxi » …) Bref, on n’est pas là pour débattre sur cette émission.

Une amie m’a gentiment invité à ce concert et j’étais curieuse de (re)découvrir cet artiste. C’est donc en parfaite vierge néophyte, que je suis allée au Sentier des Halles.

Le grand gars fumait nerveusement tranquillement  une p’tite clope avant le concert du soir et c’est très naturellement qu’il a fait la bise à tous ceux venus le voir (la grosse tête, il ne connaît pas) et a tapé la bavette avec nous.
Puis vient le concert. Ses deux musiciens s’occupent de la première partie : deux guitaristes bourrés de talent et de simplicité ; ils forment tous les trois une sacrée équipe. Une telle complicité fait plaisir à voir.

Cédric Oheix arrive après 3/4 chansons. La petite salle (une centaine de places) permet d’instaurer de suite une certaine proximité et l’humanité du chanteur fait le reste.
On commence par des reprises (certaines déjà entendues à la NS) : le titre tubesque de Kylie Minogue « Can’t get you out of my head » qui rend vraiment très bien en acoustique.

L’arrangement de « Crazy » tout en douceur convient bien à la voix suave du chanteur. Je redécouvre la chanson.

Suivent des chansons de marins (ben oui, comme il le dit si bien, c’est ce qu’il est aussi.) : une reprise « Aux sombres héros de l’amer » de Noir Dés’, mais aussi ses compositions « Alone Again » et « Pénélope ». Notre Ulysse des temps modernes met toute son âme dans ces chansons.

Lorsqu’il s’attaque à « Hallelujah », mes poils se dressent. Waw.

Comme il n’est pas né de la dernière pluie, l’envolée lyrique de la fin de la chanson prend aux tripes.

Bon, il ne compose pas que des chansons qui poussent à la consommation de Lexomil non plus ; « Thirty », titre plus enlevé, parle avec humour de la crise de la trentaine. Ben vi, même lui est touché par les transformations physiques de cet âge. L’est pas non plus épargné. (‘fin, cela dit, cela reste trèèèèèès relatif, hein.

La version du Sentier est bien moins rock que celle sur son myspace.

Z’avez remarqué, pas une fausse note et l’accompagnement est à tomber. (ça donne envie de se r’mettre à la guitare.)

La dernière chanson avant le rappel est une reprise de Chris Isaac « Wicked Games » qui n’a rien à envier à l’auteur d’origine. Avec une telle voix, si ce mec ne parvient pas à décrocher un contrat, c’est que les producteurs doivent aller dare dare motus chez un othorino .

Il nous quitte sur « Here with me » de Dido. « I woooooon’ go » nous dit-il. Ben nous non plus on ne veut pas qu’il s’en aille.

Ces deux heures sont passées très vite. Pour reprendre les paroles d’un sage : « ce fut trop court » ©Darknouille.

Et ce n’est pas parce que la salle s’est transformée rapidement en sauna que l’ambiance fut bonne : (Le pauvre, il était dégoulinant, tant il faisait chaud) ce « p’tit » gars est la simplicité même. Après le concert, il nous a gentiment tous invités à boire un coup avec lui au bar de la salle.  Il s’est plié à toutes les photos / dédicaces pendant plus de deux heures, le sourire aux lèvres (jolies fossettes en passant.)

Bref, un joli moment.

Pour finir, en cadeau, une superbe photo floue artistique.

Merci à Alehimes et à Cacoucaro pour les vidéos. D’autres photos et vidéos sur le forum de  Cédric Oheix

Commentaires sur 64 cases et 32 pièces pour une révolution

Second livre recommandé par la libraire : La joueuse d’échecs de Bertina Henrichs.

Ed. Liana Lévi et Livre de Poche, 156p, 5€

Eleni, la quarantaine, mariée depuis plusieurs années à Panis, mère de Dimitra et Yannis et femme de ménage dans un hôtel de Naxos, a tout d’une femme ordinaire. D’humeur toujours égale et possédant un physique quelconque, personne ne la remarque. Et cette vie convient au tempérament timide de cette femme.
Un jour, pourtant, en faisant le ménage de la chambre 17, alors occupée par un couple de français, elle fait tomber un insignifiant pion noir. Le pion d’un échiquier. Sur quelle case doit-elle le remettre ? Comment réparer la faute qu’elle vient de commettre ? Bof, après ce n’est qu’un insignifiant pion, se dit-elle.
La journée se déroule sans autre anicroche : elle passe l’après-midi à écouter son amie de toujours, Katherina,  lui débiter les derniers cancans, et la soirée annonce la préparation du repas. Il ne faudrait surtout pas décevoir son mari, très à cheval sur l’heure des repas.
Sauf que sur le chemin du retour, elle repense à cet échiquier …
Et si elle apprenait les règles du « roi des jeux » ?

Sur cette île pétrie de règles établies, la lubie d’Eleni va faire grincer des dents. Comment une femme si insignifiante, un vulgaire pion, peut-elle devenir une reine ? Un vent révolutionnaire souffle sur les Cyclades.

J’ai été touchée par ce personnage si simple et si entier. Le livre se boit comme du p’tit lait aromatisé à l’ouzo.

Le site de l’éditeur ( Liana Lévi) propose les premières pages de ce livre.

Et Sandrine Bonnaire tourne actuellement une adaptation de ce roman sous la houlette de Caroline Bottaro. A suivre, donc …

Commentaires sur Le musée de la sirène de Cypora Petitjean-Cerf

Grâce à Cuné, j’ai appris que tout près de chez moi il y avait une petite librairie qui organisait des ateliers d’écriture. Malgré un pile de livres haute comme la tour de Babel, j’ai eu envie de découvrir ce nouvel endroit.
Petite boutique très joliment décorée, les coups de cœur de la libraire sont signalés par un petit macaron.
C’est ainsi que j’ai découvert un petit livre : Le Musée de la Sirène de Cypora Petitjean-Cerf.

Ed. Stock et Points (Poche), 2005, 113 p, 5€

Annabelle, une trentenaire timide,  dîne souvent en bas de chez elle, dans un restaurant chinois. Un soir, elle plonge la main dans l’aquarium du restaurant et vole la sirène qui s’y trouve. Le récit commence.

Le premier acte d’Annabelle est de vouloir redonner sa liberté à cette sirène, elle file tout droit vers la plage de Trouville la remettre à l’eau,mais cette dernière ne l’entend pas de cette oreille. Quand Annabelle s’approche de l’eau, la sirène devient un monstre aux dents effilées et aux griffes acérées. Une sirène plus proche d’Homère que d’Andersen et de Disney. Brrr

Se crée alors une relation étrange entre cette sirène et Annabelle : entre fascination et répulsion, les deux femmes cohabitent.

« Un fil invisible nous unit. La sirène s’abreuve de ma vie  sans que j’essaie de me défendre. »

Effectivement, on pourrait se demander si la sirène n’est pas la part sombre d’Annabelle tant elles se ressemblent. Mais rien d’explicite dans le récit : c’est au lecteur de lire entre les lignes et de trouver son interprétation de l’histoire.

Comme Annabelle, la sirène peint. Très bien, même. Si bien que lorsqu’Annabelle montre les toiles de la sirène, on lui propose d’exposer les toiles. De son côté, Annabelle se renferme sur elle-même et devient agoraphobe ; ces deux femmes fonctionnent en symbiose. D’ailleurs, plus loin dans le récit les rôles s’inverseront …

L’histoire ne glisse jamais vers le merveilleux ou le fantastique malgré la présence de la sirène. On assiste plutôt à une métamorphose d’une jeune femme timide en femme épanouie. Le style de Cypora Petitjean-Cerf (quel magnifique prénom au passage …) est bref et ciselé comme les écailles de la sirène et son chant est assez envoûtant car particulier. Ce livre très court  (un peu plus de cent pages) m’a fait penser à Nadja de Breton, tant son apport onirique est grand. Un joli premier roman. Depuis Cypora Petitjean-Cerf a publié Le Corps de liane.

Commentaires sur Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi de Mathias Malzieu

Mathias Malzieu est le chanteur du groupe Dionysos, c’est celui qui a les cheveux tout ébouriffés en bas à droite.

Je n’aime pas vraiment sa musique : trop bruyante pour moi. Pourtant j’ai toujours aimé les textes de Dionysos, remplis de poésie (Tes lacets sont des fées, tu marches dessus.)

Je suis tombée par hasard sur ce livre. Sa couverture, son titre si parlant et sa quatrième de couverture m’ont conquise :


Le titre sonne déjà comme le glas.

C’est avec une extrême délicatesse que Mathias nous raconte une tranche de sa vie dans ce roman autobiographique. Comment faire face à la mort de sa mère ? Comment vivre sans elle, avec tous ces souvenirs si présents encore ?

Même à trente ans cette perte est douloureuse, et Mathias est comme un petit garçon après le passage de la Faucheuse.
Néanmoins, grâce à Giant Jack, un géant rencontré sur le parking de l’hôpital, Mathias va réapprendre à vivre. Ce docteur en ombrologie va lui prêter un bout de son ombre afin de compenser la perte qu’il vient de subir.

Alors on compense avec les ombres. C’est comme du ciment. Tu viens d’avoir un grave accident du cœur. Tu vas avoir tendance à rapetisser sous le poids des choses, mais tu vas devoir grandir d’un seul coup, tu vas te claquer des scolioses de partout dans le corps si tu ne te rééduques pas comme il faut, oui, oui ! Il te faut de quoi te recoller les morceaux.

Si vrai …

Au fil du livre, on suit toutes les étapes du deuil : choisir le dernier vêtement, choisir le cercueil, vivre l’enterrement …

Ce livre est comme un bonbon acidulé enrobé de petites notes sucrées : oui l’histoire est dure comme la mort ; mais le récit est tellement poétique que cela n’est en rien pathétique.

Je n’ai pu que ressentir tous les mots, avec souvent une boule dans la gorge. Qui ne s’est jamais dit face la mort que ce n’était pas « pour de vrai » ? Qui n’a jamais essayé de la combattre ? D’inverser les fatales aiguilles du temps ?

J’arrive devant ta tombe, avec cet acacia et ses ombres que je connais bien. Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi, que cette fois c’est sûr, que nous avons fixé une dalle marbrée pour entreposer larmes, souvenirs et fleurs, je réalise.

Je n’accepte rien, mais je réalise.

Il y a une jardinière, mais rien ne pousse vraiment, on triche pour que ce soit à peu près joli.Avec des façons de poser tel bouquet à côté de tel autre, « c’est bien comme ça, non ? », alors que la seule chose qui nous occupe en vrai c’est te soulever, c’est dire ça y est, la mort, c’est fini ! La guerre est finie, enlevons nos habits en matière de nuit, que les étoiles repoussent ! Pousse-toi la mort, tu me fatigues maintenant, c’est fini, remballez vos conneries de funérailles, vos épitaphes gratuites avec la tombe dernier cri.

Mais nous savons tous que la mort est la plus forte …

Alors Giant Jack aide Mathias. Il lui raconte des histoires (celle du sanglophone notamment), lui donne des livres car comme il le dit lui même :

Les livres sont des accessoires non-accessoires pour se battre contre la nuit éternelle. Ils dorment dans mes poches, je ne les réveille que pour les prêter quand quelqu’un semble en avoir besoin.

C’est donc un conte autobiographique que nous offre Mathias Malzieu avec ce livre. Un joli conte initiatique qui emmènera  Mathias jusque chez les morts, comme Orphée en somme. Et la comparaison n’est pas trop forte, tant Mathias a réussi à m’enchanter. A travers ce livre, il dit aux lecteurs que face à la mort, le rêve est la meilleure arme pour s’en sortir vivant.

La quatrième de couverture compare le monde crée par Mathias Malzieu à Lewis Caroll et à Tim Burton ; c’est exactement le sentiment que j’ai eu en lisant ce livre. Bouleversant et inattendu.

Un joli moment doux et amer.

Je vous laisse en compagnie d’un joli clip du même auteur : « Tais-toi mon cœur »

Commentaires sur Une rose à l’amer de Maliki

La petite bouille aux cheveux roses a encore frappé. Une Rose à l’amer est donc la suite de  Maliki broie la vie en rose.

(Ooooh la belle photo que voici. )
Dans cette version collector, 16 pages d’aquarelles et un ex-libris numéroté.)

Ce deuxième tome s’ouvre donc sur l’enfance de Maliki : du temps où elle mangeait des fourmis et où elle pêchait des gobies. Puis vient le quotidien avec ses démêlés avec la poste, les toilettes du boulot, sans oublier bien-sûr ses deux chats.

Là encore j’ai éclaté de rire à plusieurs reprises tant ses dessins sont expressifs.
J’attends le tome 3 avec impatience.
Pour finir, un p’tit fanclip réalisé par Maliki (le tout en musique.)


Fanclip Maliki tome2
envoyé par -maliki-


Commentaires sur Un lieu incertain de Fred Vargas

Il y a cinq ans, j’ai découvert Vargas ; je croyais que c’était un homme : le prénom sans doute et le style aussi. Puis j’ai découvert que derrière ce prénom se « cachait » une historienne. Le nom Vargas est quant à lui un pseudonyme emprunté au personnage de « The Barefoot Contessa » joué par Ava Gardner.
Ses romans et ses influences m’ont de suite fait aimer cette femme. C’est donc les yeux fermés que j’ai acheté son dernier livre : Un Lieu incertain. Avant de le commencer, je n’ai même pas lu la quatrième de couverture et je ne savais pas vers quel lieu allait m’emmener Vargas. Vers un lieu incertain, comme le titre, en somme.
Je savais tout de même que j’allais retrouver le mystérieux Adamsberg « ce pelleteur de nuages » et ses co-équipiers.

Dans ce roman, on retrouve pas mal de fleuves : la Tamise tout d’abord. Adamsberg et Danglard se retrouvent à Londres pour un colloque. Forcément, les mondanités ne sont pas du goût du bourru Adamsberg … mais très vite se profile le début d’une affaire aux allures de roman fantastique, car devant le vieux cimetière de Highgate se trouvent dix-sept chaussures.
Rien de bien étrange me direz-vous. Si, si. Dans ces chaussures, il y a aussi des pieds. Et ils sont coupés…

Une fois revenu en France, c’est l’esprit encore perturbé par cette macabre découverte qu’ Adamsberg sera plongé dans une histoire de meurtre d’une inconcevable cruauté : les miettes du corps d’un homme ont été éparpillées aux quatre coins d’une pièce.
Qui a bien pu commettre une telle horreur ? Le jardinier bagarreur ? Le fils en manque d’amour paternel ? Un artiste déchu ?

Je n’en raconte pas plus, mais sachez que l’enquête va mener Adamsberg sur les rives du Danube, autre fleuve qui jalonne ce récit.
Et c’est ce point qui m’a tout particulièrement fait adorer ce roman. La Serbie y est décrite avec tant de réalisme que j’ai cru être transportée sur les rives du Danube avec le commissaire. Aaaah le Danube …
*soupir*
Et si Vargas a su décrire avec réalisme cette ambiance slave, elle n’en a pas moins délaissé la magie des contes et légendes qui entoure ces pays, car c’est dans la ville de Kisilova que le lecteur est embarqué. Ville connue pour être le berceau d’un célèbre vampire du XIXème siècle : Peter Poglojowitz. C’est d’ailleurs à cette époque-là que le mot vampire a été utilisé pour la première fois.
 

Il ne m’en a pas fallu plus pour dévorer ce roman. Comme toujours Vargas m’a fait aimer des personnages considérés comme les rebuts de la société, des brutes au cœur tendre, et son amour pour l’étymologie n’a fait que décupler mon envie de finir d’une traite ce roman.
Ainsi, si vous partez pour ce lieu incertain, sachez que vous croiserez la route d’un « zerquetscher », de « Кисиљoвa » aussi et l’onomatopée « plog » n’aura plus aucun secret pour vous.

Commentaires sur Tadaaa !

Après plusieurs heures passées à combattre plus de 9000 pixels, le général L’Homme est revenu vainqueur des difficiles contrées d’Imagia. C’est sous les acclamations de la blogosphère en délire qu’il revient au Pays donner cette magnifique bannière !

Que l’Homme soit remercié pour ce travail titanesque !
Un triomphe aura lieu ici même.
Revêtu de la toga picta et couronné de laurier, l’Homme passera devant son fidèle ami Aspirator et devant le perfide Sakamain.
Derrière lui, Leil l’acclamera en chantant des louanges.
Une seule dérogation à la règle (car nous ne sommes pas des barbares),  aucun animal ne sera sacrifié. En lieu et place des sacrifices, un barbecue sera organisé dans le jardin.

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