Petite visite chez un libraire que je ne connaissais pas. A 100 mètres de chez moi. Librairie claire, libraires gentils comme tout. Première cueillette dans cette libraire : La Tête en friche de Marie-Sabine Roger. Au départ le nom ne me dit rien. Puis l’information monte à mon cerveau et je me souviens avoir lu il y a quelques années La Saison des singes du même auteur. Effectivement, elle écrit aussi des livres pour nos chères têtes blondes.
A la librairie, ils ne connaissaient pas ce livre qu’ils venaient de recevoir.
Mais la quatrième de couverture m’avait déjà conquise.
« Ce qu’ils mettent au dos des romans, je vais vous le dire, c’est à se demander si c’est vraiment écrit pour vous donner l’envie. En tout cas, c’est sûr, c’est pas fait pour les gens comme moi.
Que des mots à coucher dehors -inéluctable, quête fertile, admirable concision, roman polyphonique …- et pas un seul bouquin où je trouve écrit simplement : c’est une histoire qui parle d’aventures et d’amour- ou d’indiens. Et point barre, c’est tout. »
Cette 4ème de couv’ qui est aussi un extrait de ce roman le résume bien.
En effet, ce livre raconte l’histoire de Germain. Le pas futé du village. A 45 ans, s’il n’a pas de contrat de travail, il passe sa journée à compter les pigeons, écrire son nom sur le monument aux morts et à boire chez Francine.
Sa rencontre avec Margueritte va bouleverser sa vie. Oooooooh mais Margueritte n’est pas une jeune femme. C’est une « petite vieille qui était du genre à jeter du pain aux pigeons ». La rencontre n’a rien de glamour, et pourtant Margueritte et Germain vont devenir complices.
Comment ?
Margueritte va faire découvrir les livres à Germain. La première fois, quand elle lui lit un extrait de la Peste de Camus, Germain ressent des émotions fortes.
« A peine elle avait commencé, moi je savais déjà que ça allait me plaire ! Je ne voyais pas trop le genre que c’était, une histoire d’horreur, ou un truc policier, mais ce qui était sûr, c’est qu’elle m’avait chopé par les oreilles, comme on fait avec les lapins.
Je le voyais ce rat crevé. Je le voyais ! (…) C’était pareil qu’au cinéma, mais pour moi tout seul, dans ma tête. »
Germain se prend au jeu des mots, à la lecture ; et ses copains -qui ont l’habitude de se moquer de son QI- le regardent bizarrement la première fois que Germain emploie le mot « teuton ».
Mais où a-t-il appris ce mot ? Est-il fiévreux ?
Ce roman est donc une histoire entre deux êtres que tout éloigne, sauf les pigeons. Une histoire qui vous tient en haleine le sourire aux lèvres. Plusieurs fois j’ai éclaté de rire tant les expressions utilisées par Germain sont tordantes.
Extraits :
« Et en plus, il y a plein de gens dans el monde pour qui le bonheur, c’est en voie de disparition, comme les Jivaro, les gorilles ou l’ozone. On n’a pas tous pareil, en quantité. Ça se saurait.
La chance, elle n’est pas communiste. »
« Au début je trouvais Margueritte marrante (…) et petit à petit je me suis attaché à elle par surprise. L’affection grandit sous cape, ça prend racine malgré soi et puis ça envahit pire que du chiendent. Ensuite c’est trop tard : le cœur, on ne peut pas la passer au Roundup pour lui désherber la tendresse. »
Des passages comme ceux-là, je pourrais vous en citer des tonnes ! J’ai fait des petites cornes au livre toutes les 5 pages ! Mais le mieux est encore de le lire.
Ed. du Rouergue, 218p, 16€50
Clarabel l’a lu avant-hier.
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