En ce moment, mes lectures se suivent et se ressemblent : des lettres, des lettres et encore des lettres. De là à ce que certains me disent que je devrais en écrire une, il n’y a qu’un pas. Mais je vais laisser Freud de côté et continuer de me faire plaisir avec ces romans épistolaires de bonne, voire de très bonne facture.
Bjarni ose enfin écrire une lettre à Helga, une femme qu’il a aimée d’un amour impossible. Et ce n’est qu’à 90 ans, à l’heure où la mort rôde, qu’il prend enfin sa plume. Une façon de combler l’absence de cette femme qu’il a passionnément aimée. Il revient alors sur leur rencontre, leur amour, mais aussi leur désamour. Un rendez-vous manqué d’une vie qui n’a jamais cessé de le hanter.
Bjarni est un homme qui vit au plus près de ses bêtes et de la terre qui les voit grandir, puis mourir, et la tendresse est loin d’être sa principale occupation.
Palper les brebis, trouver le bon bélier reproducteur, vivre sur les terres qui l’ont vu naître… Fermier attentif au bien-être de ses bêtes, d’un caractère très nature, l’épanouissement ne viendra pas non plus de son couple.
La rencontre avec Helga sera comme une évidence contre cette vie qui n’en avait pas le souffle. Palper les brebis, ou bien palper les courbes voluptueuses de cette femme : quelle est la différence ? Un amour animal, extrêmement sensuel voit alors le jour.
Pourtant, malgré tout ce lien qui les unit, cet amour est voué à l’échec …
En lisant cette lettre, le lecteur prend de plein fouet la nature islandaise. Une terre aride, changeante et hostile. On sent ce vent sur nous, sur nos cheveux, cette terre de légendes nous emporte alors et on se dit que cet amour ne pouvait être autre que ce qu’il fut.
Hélas, la magie islandaise n’a eu aucun impact sur moi. Cet amour d’une sensualité animale (mais sincère, l’un empêche pas l’autre) est raconté avec toute la verve farouche et sauvage de cet homme. A son image en somme. Je suis restée distante de cet amour pourtant sincère et touchant. Véritable hymne à l’être aimé, mais aussi à cette terre si particulière qui lui rappelle tellement Helga, La Lettre à Helga fera partie de ces rencontres livresques qui n’ont pas eu lieu … Sans nier la force de la sincérité de ce récit, je n’ai su être captivée par l’écriture souvent trop crue, peut-être trop masculine, de l’auteur de la lettre.
Auteur Bergsveinn Birgisson
Traduction Catherine Eyjolfsson
Éditeur Zulma
Date de parution 22/08/2013
Collection Litterature Etrangere
Format 13cm x 19cm
ISBN 2843046467
EAN 978-2843046469
131 pages
16 € 50
Ce roman est une lecture commune avec ma pétillante Stéphie. Quel sera son regard sur cette histoire d’amour ?
C’étaient les billets de Jérôme et de Marilyne qui m’avaient fortement envie de découvrir cette lettre.
Cette lecture rentre dans le cadre des Matchs de la rentrée, Priceminister, et clôt mon challenge 3 % de la rentrée littéraire. 18/18
En route vers les 4 %.