Grandir.
Sous ce titre simple et lapidaire se cache un récit d’une femme que la vie force à grandir. Quand les parents deviennent ceux que l’on doit recueillir, accueillir et protéger, alors on devient le parent de sa mère ou de son père. La Roue de la Fortune tourne et c’est à notre tour de jouer ce rôle qui était le leur il n’y a pas si longtemps que ça.
Grandir.
En commençant le récit autobiographique de Sophie Fontanel, j’avais quelques a priori. Bien sûr que je la connaissais pour avoir été abonnée à « Elle ». La superficialité de ce journal, mais aussi la désinvolture des papiers écrits par Sophie Fontanel m’avaient donné une certaine image de cette femme. C’était une femme rigolote et légère. Son image s’arrêtait là pour moi.
Cependant, dès les premières pages tournées, cet a priori s’efface. On a face à nous une femme qui parle avec une grande sincérité d’une période de sa vie. Des mots et des phrases simples, des paragraphes courts comme autant d’instantanés pris sur le vif. Très vite on partage le quotidien de cette femme, qui n’est finalement pas si différente de vous et moi.
Dans ce genre de récit, il est difficile souvent en tant que lecteur de ne pas se sentir voyeur : finalement ces instants sont très personnels. Mais là encore l’auteur a réussi de ne pas trop en dire, et le lecteur n’a pas l’impression de piller un espace sacré. Ce sont des moments personnels, bien sûr, mais pas une seule fois je me suis sentie une étrangère trop curieuse.
Je ne vivrai jamais ces moments-là, en revanche je les vis avec ma grand-mère. Le poids n’est pas le même, l’enjeu non plus. Mais on se retrouve forcément un peu à travers ce roman, la vieillesse nous cueillera tous un jour. Même si on pense à nos grands-parents, à nos parents, à des oncles ou tantes, à travers ce portrait d’une femme vieillissante, il y a le nôtre.
Ce sont des mots tendres qui se déversent en nous, et malgré tout ce que traverse sa mère (les nombreuses chutes notamment), celle-ci est toujours là pour faire grandir sans fille. Cette vieille femme sait qu’un jour elle ne sera plus là, donc elle s’acharne de dire à sa fille de sortir, de vivre, de ne pas se laisser envahir par la décrépitude.
En somme, ce roman est avant tout une très belle déclaration d’amour d’une fille à sa mère mais aussi d’une mère à sa fille. Deux femmes unies par un lien très fort et qui se retrouvent enfin.
Une belle surprise.
Grandir
Auteur : Sophie Fontanel
Editeur : Robert Laffont
Date de parution : 19/08/2010
EAN13 : 9782221117163
Genre : romans et fiction romanesque
Langue : français
Nombre de page(s) : 144
17 €
Vous êtes nombreux à l’avoir lu :
Antigone dit que c’est un récit universel qui fait grandir. Pour Aifelle c’est un lecture sensible et émouvante. Stéphie écrit qu’une certaine douceur s’élève de ce récit malgré le thème touchant. C’est un coup de coeur pour Keisha. Gambadou a été énormément touchée par ce récit. Sylire dit que c’est un très bel hommage. Papillon (peut-être cela la fera-t-elle revenir) a été surprise elle aussi par ce doux roman.
Je n’ai pas trouvé d’avis négatifs.