Parce qu’il est des classiques qu’il faut relire de temps en temps …
1834. Victor Hugo tombe sur un fait-divers relatant une mise à mort. Rien de bien étonnant car à cette époque-là, la condamnation à mort est répandue. Sauf que cette histoire intéresse Victor Hugo. Il a déjà écrit quelques années plus tôt Le Dernier jour d’un Condamné. Ce thème le passionne.
Il veut faire comprendre aux députés que la condamnation à mort est un acte barbare.
A travers cette nouvelle d’une cinquantaine de pages, Hugo accuse donc la société. Il la rend complice de meurtres.
Claude Gueux est un ouvrier qui, faute de travail, a besoin de voler pour nourrir sa famille. A cause de ce vol, il écopera d’une peine de cinq ans de prison. A Clairvaux, Claude travaille dans un atelier. Les autres ouvriers aiment cet homme : Il y a des hommes qui sont fer et des hommes qui sont aimant. Claude était aimant.
Seul le directeur des ateliers rejette cet homme. Pour lui faire mal, il lui annonce alors que sa maîtresse est devenue une fille publique (une prostituée), que personne ne sait où se trouve son enfant.
Je vous laisse imaginer dans quel effroi cette nouvelle plonge le prisonnier.
Mais ce n’est pas tout.
Claude Gueux s’est fait un ami dans cette prison. Albin lui donne chaque jour une partie de sa ration de pain et Claude lui en est reconnaissant. Sans cette ration supplémentaire, il ne pourrait tenir.
L’acte gratuit d’Albin montre que même dans une prison, la gentillesse existe.
Mais le directeur voit d’un très mauvais oeil cette amitié. Il décide alors de mettre Albin dans un autre atelier.
Lorsque Claude lui demande pourquoi, la seule réponse du directeur est « Parce que ».
Belle argumentation …
Claude lui pose donc un ultimatum. Albin doit revenir dans cet atelier le 4 novembre…
La fin de cette nouvelle est facile à deviner. Le directeur ne changera pas d’avis et Claude prendra une décision qu’il juge bonne …
Même si Claude devient un meurtirer, le narrateur l’élève au rang de héros. Ce n’est pas lui que le lecteur juge au fil de l’histoire mais bien la société.
Si le peuple mangeait à sa faim, un homme ne serait pas obligé de voler. D’ailleurs, peut-on condamner un homme pour ce vol ?
Victor Hugo a eu le culot d’écrire cette nouvelle à une époque où la condamnation à mort coulait de source. A travers cet apologue, le lecteur ne peut qu’être ému car Victor Hugo fait passer l’émotion comme personne (c’est tout de même Victor Hugo ! ) Claude Gueux n’est qu’une victime de la société.
Même si cette oeuvre a presque deux cents ans, le souffle de cette histoire est resté moderne.
Comment ne pas penser à Troy Davis qui est en ce moment même dans les couloirs de la mort ?
çui là, c’est sûr, je vais le lire ! et merci Leiloo de rappeler que Troy Davis est en sursis. On peut encore signer des pétitions via Amnesty International. Pas facile d’être noir américain, cette couleur de peau fait assez souvent des coupables idéaux, même si les preuves sont loin d’être avérées.
Surtout que d’après ce que j’ai compris, il y a eu un revirement de situation depuis juillet. Un coup il n’est plus condamné à mort, un coup si. :/
***
La nouvelle de Victor Hugo est courte mais captivante (du moins pour moi. )
J’adore victor Hugo. Il ne peut s’empecher de jouer au branleur mais qu’est ce qu’il est doué. La préface du Dernier Jour d’un condamné est resté très moderne et c’est une demonstration brillante de bon sens. Je ne connais pas troy Davis mais qu’il soit innocent ou monstrueux, avec ou sans circonstances atténuantes, on ne devrait pas avoir le droit d’oter la vie d’un être humain; Lire Hugo, nous le rappelle. Les bourreaux, croyant dur comme fer aux saintes écritures devraient de temps en temps aussi relire l’histoire de la femme adultère.
avec Hugo mais Leiloo, quand tu auras cinq minutes, ici est le blog d’un collègue prof de français, blog découvert sur le net, succulent !!!http://leconcombre.vox.com/library/posts/tags/%C3%A9ducationaleries/
Despair, je m’interroge, comment se fait-il qu’on ne m’ait jamais dit à moi qui vais bientôt fêter mon demi-siècle qu’Hugo jouait au branleur ????
C’est le style d’Hugo : il frime. Il est flamboyant,clinquant; Tout autre personne qui ecrirait comme lui ne serait que miroirs et fumées mais chez lui il n’y a rien en trop. c’est un génie, il le sait et il le montre à tous. Il montre combien il est doué, plus doué que les autres. Bref, par esprit de synthèse et de vulgarisation, je pense qu’Hugo se la pète grave mais qu’il a les moyens de le faire. Quand je le lis (et j’ai lu beaucoup de choses de lui), je ne peux m’empécher d’être à la fois agacé et admiratif.
C’est le style d’Hugo : il frime. Il est flamboyant,clinquant; Tout autre personne qui ecrirait comme lui ne serait que miroirs et fumées mais chez lui il n’y a rien en trop. c’est un génie, il le sait et il le montre à tous. Il montre combien il est doué, plus doué que les autres. Bref, par esprit de synthèse et de vulgarisation, je pense qu’Hugo se la pète grave mais qu’il a les moyens de le faire. Quand je le lis (et j’ai lu beaucoup de choses de lui), je ne peux m’empécher d’être à la fois agacé et admiratif.
« Tout autre personne qui ecrirait comme lui ne serait que miroirs et fumées mais chez lui il n’y a rien en trop. c’est un génie ».
Je suis d’accord avec toi là-dessus, mais curieusement à la lecture d’Hugo (sur ma table de chevet, y’a toujours un Hugo qui « traîne », je n’ai jamais ressenti cette impression de frime.
Je vais peut être me réessayer à une nouvelle approche
Du génie, il en avait, comparativement à certains merlans de l’écriture, tiens, si tu ne le connais pas encore, un de ces maquereaux pas comestibles s’appelle Séchan et c’est le frère de l’autre, rhaaaaa, ça y est , je l’ai descendu une fois de plus, je sens l’orgasme monter en moi.
Mouarf ! C’est la première fois que je lis que Victor Hugo se la pète, mais j’aime cette expression qui modernise cet auteur.
Il ne vieillit pas. Peut-être est-ce cela un grand auteur, un classique …
Je vais de ce pas (ou plutôt de ce clic) aller lire le blog conseillé.
Bon d’après ton commentaire, Thierry Séchan ne vaut pas la peine d’être lu.
Hugo, un génie ? Evidemment ! Ce Claude Gueux en préambule de son futur « best seller » comme on ne le disait pas à l’époque, le magnifique Les Misérables.
Tout est bon chez Hugo ! Un gros faible pour ses poèmes, tout de même.
En répertoriant tous tes livres pour le blog, je suis tombée sur cette note.
Je ne connaissais pas cette nouvelle d’Hugo.
Cela me donne envie de la lire.
Chouette !
Un peu plus facile d’accès que « Le Dernier jour d’un condamné ». Moins fort aussi … mais la griffe de Victor Hugo est bien présente.