Janvier 1946, Londres
Même si les stigmates de la seconde guerre mondiale sont encore présents, la vie semble reprendre peu à peu ses droits.
Juliet Ashton, jeune journaliste d’une trentaine d’années, fait partie de ceux qui ont pris le parti de faire rire les autres en temps de guerre, et son livre humoristique a eu un certain succès.
Mais l’heure est venue de tourner la page. Ainsi Juliet souhaite oublier son pseudonyme Izzy Bickerstaff pour se consacrer à un autre livre plus sérieux.
Mais la feuille blanche la nargue, l’inspiration tarde à venir.
Alors qu’elle fait la promotion de son premier livre, Juliet reçoit une lettre venant de Guernesey. Oh, ce n’est pas du tout un admirateur secret. Non. Dawsey Adams est l’heureux propriétaire d’un ancien livre de Juliet, Les Essais d’Elia de Charles Lamb, auteur qu’il vénère. Et comme la guerre a fait disparaître les librairies, Dawsey a écrit à Juliet pour lui demander l’adresse d’une bonne librairie londonienne.
Voici comment commence une longue série de lettres où Juliet apprendra comment une tourte aux épluchures de patates peut rapprocher les gens.
De ce roman, je pourrais vous parler des personnages attachants, drôles mais aussi touchants, des échanges de lettres qui donnent la parole à tous les personnages et permettent au roman de ne jamais s’essouffler, de Guernesey merveilleusement décrite (ce roman devrait d’ailleurs aussi être vendu comme un guide du routard puisqu’il donne envie de prendre illico un billet pour les îles anglo-normandes), de ces informations que le roman donne sur des îliens qui ont bien souffert durant la seconde guerre mondiale, ou encore de ce cercle littéraire qui est un joli pied de nez à l’occupant allemand mais qui montre aussi à quel point les livres rassemblent les gens.
Oui, je pourrais vous en parler, mais je crois que le mieux est encore de découvrir ce livre par vous-même, de rire à la verve de Juliet, d’être touché par l’histoire d’Elisabeth, de vouloir Isola comme amie, de ne pas savoir qui est vraiment Dawsey.
Un petit bonbon à déguster et à faire partager.
Ed Nil, 391p, 19€
La blogosphère a craqué depuis longtemps sur ce roman (il a d’abord été vendu chez France Loisirs, ce qui m’embêtait drôlement …) : Fashion dit que c’est un livre fabuleux qui vante les vertus de la lecture, de l’imagination et de l’humour face à la barbarie, Keisha nous ordonne de le lire, Brize écrit que c’est un roman qui a toutes les qualités requises pour faire passer un joli moment au lecteur, pour Manu le livre met du baume au cœur, pour Emjy l’auteur est une formidable raconteuse d’histoires, Alwenn l’a lu d’une traite.
Delphine Peras pour TV5 : Outre cet épisode historique assez méconnu, ce joli livre bourré de
bons sentiments est aussi plein d’esprit et d’humour. Un régal, on vous
dit ! Seul regret: on n’y trouve jamais la recette de la tourte aux
épluchures de patates…
Des avis en anglais, trouvés sur le site officiel du livre : I can’t remember the last time I discovered a novel as smart and
delightful as this one, a world so vivid that I kept forgetting this
was a work of fiction populated with characters so utterly wonderful
that I kept forgetting they weren’t my actual friends and neighbors.
Treat yourself to this book please—I can’t recommend it highly enough. (Elisabeth Gilbert)
Quelques phrases du livre que j’ai soulignées :
- Je me demande comment cet ouvrage est arrivé à Guernesey. Peut-être les livres possèdent-ils un instinct de préservation secret qui les guide jusqu’à leur lecteur idéal. Comme il serait délicieux que ce soit le cas.
- C’est ce que j’aime dans la lecture. Un détail minuscule attire votre attention et vous mène à un autre livre, dans lequel vous trouverez un petit passage qui vous pousse vers un troisième livre.
Et sur cette vidéo, des extraits de ces lettres en anglais :