Trompé par son meilleur ami, Silas Marner, tisserand et un brin guérisseur sur les bords (les personnes atteintes de rhumatismes lui doivent une fière chandelle), décide de quitter son village pour s’installer à Raveloe. Comme sa fiancée s’est mariée avec son ancien meilleur ami, Silas perd un peu le goût de vivre et fait passer ses regrets en travaillant sans relâche. Le soir, il aime compter ses guinées durement gagnées tout au long de la journée. Un peu Harpagon, il cache son trésor sous les pavés de sa chaumière.
Inutile de dire que cet homme n’est pas vraiment intégré à Raveloe, mais le vol de ses pièces va être le début d’une nouvelle vie pour notre homme. Qui sait ? Peut-être ce cœur de pierre arrivera-t-il à se briser pour laisser place à l’amour ? …
En parallèle de cette histoire, le lecteur suit une autre famille, dont le père est un notable. Godfrey, l’aîné, a un secret qui pourrait mettre en péril son futur mariage avec Nancy, et il a un frère dont la vie de patachon pourrait l’empêcher de se distinguer au sein de la société.
Voici une histoire essentiellement axée sur la description de la vie rurale au XIXème siècle : le narrateur brosse un portrait assez exhaustif sur ce qu’on pouvait trouver à cette époque-là. Je ne connais pas grand chose à la littérature anglaise, mais si je devais classer ce livre, je le mettrais dans la boîte « roman réaliste ». Ainsi le narrateur n’est-il pas dérangé d’inviter le lecteur dans un pub pour brosser un portait fidèle des villageois, allant même jusqu’à mimer leur patois.
Réalisme auquel s’ajoute une petite pointe d’ironie. Le squire par exemple semble être un homme sérieux, pourtant ses deux fils m’ont bien fait sourire avec leurs petites histoires cocasses.
C’est aussi un roman qui illustre bien l’éducation reçue par George Eliot, qui d’ailleurs n’avait rien d’un homme … George Eliot, de son vrai nom Mary Ann Evans, a reçu une éducation très religieuse que l’on retrouve donc dans ce récit. Ce petit côté moralisateur n’est pas vraiment gênant tant l’intrigue fourmille de détails, mais il ancre l’histoire dans le temps tout de même.
D’ailleurs, je ne sais pas vraiment où l’auteur a voulu emmener son lecteur : c’est un livre qui s’attarde tout d’abord sur les relations assez perverses que peuvent avoir les hommes entre eux, pour ensuite glisser subrepticement vers le roman vaguement policier, pour de nouveau finir sur une note positive sur les relations entre les hommes. De plus la seconde partie qui n’intervient que 80 pages avant la fin n’a fait qu’accroître mon trouble.
Ce n’est pas un roman que j’aurais lu de moi-même, je remercie donc Keisha de l’avoir mis dans . Cela dit, Silas Marner n’est pas un roman qui me marquera : les longues descriptions sur la vie rurale ne sont pas vraiment ma tasse de thé et j’ai eu du mal à entrer dans la vie de Silas, surtout au début. Même Eppie manque de relief pour moi. Je suis tout de même contente d’avoir lu cet auteur que la quatrième de couverture classe comme le chef de file des femmes romancières d’outre-manche : Jane Austen ou encore les soeur Brontë. Je retiendrai tout de même quelques passages très beaux, comme lorsque Silas Marner pense avoir retrouvé son trésor …
Ed. Folio, 314 pages, en rupture de stock
NB : La couverture que j’ai mise n’est pas celle de FOLIO.
Yoshi a eu du mal à plonger dans le récit, puis elle a été conquise, c’était la première fois que Pascale lisait cet auteur et elle a été charmée par la description des villageois mais aussi que le bien triomphe du mal.
En dehors de la chaîne, Isil l’a lu et nettement préféré Middlemarch à celui-ci.