Il est des séries qui vous scotchent, qui vous font redevenir un môme. Cet enfant qui a toujours adoré la mythologie grecque, qui en a même fait son métier (ou presque).
La série des Percy Jackson m’avait fait cet effet-là : une touche d’humour, un zeste de réécriture des mythes, des personnages attachants, le tour était joué. La recette fonctionnait du tonnerre.
Aussi, quand j’ai appris qu’il y aurait une suite aux 5 tomes de Percy, j’ai tiqué. Arff, encore un auteur qui a trouvé le bon filon et qui va l’épuiser jusqu’à plus soif. Mais en même temps j’étais curieuse de savoir comment il allait trouver une suite avec de nouveaux personnages.
Eh bien, après les plus de 500 pages avalées comme j’ai pu en ces temps de dur labeur (la fin de l’année promet toujours d’être rock’n’roll, surtout quand on a une pièce de théâtre à mener à bien avec près de 40 loustics), je peux dire que ce fut toujours avec délice que j’ai ouvert ce nouveau tome.
Mais au fait, de quoi parle-t-il ?
Sept demi-dieux obéiront à leur sort,
Sous les flammes ou la tempête le monde doit tomber.
Serment sera tenu en un souffle dernier,
Des ennemis viendront en armes devant les Portes de la Mort.
Quand le roman s’ouvre, point de Percy à l’horizon. Seul un Jason (à prononcer à la française) se réveille dans un car. Et en tête aucun souvenir. Qui est-il ? D’où vient-il ? Pourquoi est-il dans ce bus et tient-il la main d’une jeune fille ?
Mystère.
Pourtant, autour de lui, on semble le connaître. Dans le car, des adolescents un brin agités. Ils sont en route pour visiter le Grand Canyon. Mais cette visite sera de courte durée. En effet, dans le ciel se dessinent déjà des zébrures. Un orage menace d’éclater. Mais quand arrivent de drôles de créatures tout droit descendues du ciel, Jason sait étonnamment les identifier. Ce sont des venti. Des esprits du vent. Et cela ne présage rien de bon.
Imaginez, vous atterrissez dans un monde qui vous est inconnu, avec un mal de crâne terrible, des copains qui semblent vous connaître mais que vous n’avez jamais vus, et surtout des créatures qui débarquent d’on-ne-sait-où.
Il y a de quoi être apeuré, non ? Et pourtant Jason reste très calme. La main dans une de ses poches. Que contient-elle ?
Je ne vais pas m’étendre plus sur l’histoire. J’ai dû vous raconter la premier chapitre. Et encore, j’ai volontairement omis de nombreuses informations. Ce sera à vous de découvrir qui est véritablement Jason et où se trouve Percy.
Néanmoins, je peux tout de revenir sur certaines caractéristiques de cette nouvelle série.
Tout d’abord j’ai été étonnée de voir à quel point l’auteur prenait une voie différente. La marque de fabrique des Percy est bien sûr la réécriture des mythes, mais c’est aussi une série qui se caractérise par un humour débordant.
Or, dans ce roman, l’ambiance initiale est bien morose. Un héros qui ne sait pas qui il est, un autre qui est perdu. Même Annabeth que le lecteur connaît bien est métamorphosée. Aussi c’est un tout nouvel univers, bien plus noir qui se déroule sous nos yeux.
Pour coller à l’âge des lecteurs qui ont lu tous les Percy, l’auteur prend ici des personnages aussi vieux que Percy (alors que théoriquement les sangs mêlés sont repérés au maximum à 13 ans), des personnages qui ont déjà vécu donc. Et là encore leur passé n’est pas vraiment rose. Piper est une enfant délaissée par son père, un homme richissime, et Léo se sent coupable de la mort de sa mère, qui a péri dans un incendie.
Une atmosphère assez sombre, donc. Et quand on arrive à la colonie, là encore elle est marquée par la disparition de Percy et la mort de Beckendorf. Quant aux dieux de l’Olympe, ils ont choisi de fermer leurs portes. Personne ne peut leur parler. Même Chiron est apeuré quand s’avance vers lui Jason. « Tu devrais être mort », est sa phrase d’accueil. Sympathique.
Tout ceci est bien mystérieux, et le lecteur est très vite pris dans les filets de la narration, cherchant à savoir qui est Jason.
Bien entendu, au fil du texte, on retrouvera tout de même des traits humoristiques, mais rien à voir avec la série des Percy.
Un autre trait bien particulier à cette série est d’avoir pris le parti de mettre les trois personnages sur un pied d’égalité. Le point de vue alterne selon les chapitres. Jason, Piper et Léo sont les trois nouveaux personnages et ils se partagent le premier rôle.
Procédé assez risqué car le lecteur peut ne pas s’identifier vraiment à un des personnages. Dans la précédente série, le choix était vite fait : le héros était Percy, c’était lui qui se détachait. Ici, même si j’ai surtout parler de Jason, il n’a pas non plus l’exclusivité des péripéties ou des prédictions. Chacun a sa place.
Bon, que vous dire d’autre ? Que j’ai très envie de découvrir la suite ?
Rick Riordan a su très habilement construire une nouvelle série en alliant à la fois des personnages de la première série tout en donnant la première place à des personnages jusque là inconnus. Personnages qui éclipseraient presque Percy et Annabeth tant ils sont complexes. Jamais je n’aurais pensé à ce scénario là, et c’est de façon intelligente que l’auteur a écrit la suite de Percy.
A quand le deuxième tome des Héros de l’Olympe en français ? The Son of Neptun sortira en octobre en anglais …
Hâte, hâte, hâte !
Auteur : Riordan, Rick
Editeur : Albin Michel
Collection : Wiz
Date de parution : 04/05/2011
EAN13 : 9782226218971
Genre : Jeunesse
562 pages
18 €
Je n’avais pas prévu de lire la suite mais ton avis éveille ma curiosité. ^^