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Publié le 3 mai 2011, par dans Chez Julliard.

Voilà, les enfants viennent de partir chez leur père. Isabelle a le mois d’août pour elle. Elle ira chez sa mère, elle s’occupera d’elle, cela lui changera les idées. 
Deux ans qu’ils sont séparés, deux ans qu’ils ont refait leur vie. Et pourtant, Isabelle a toujours un pincement au coeur quand elle entend la voix de son ancien mari.
Oui, elle ira chez sa mère, elle passera le temps ainsi. 
Aussi quand sa mère l’appelle pour lui dire qu’elle part sur les routes avec un ancien copain, le monde d’Isabelle s’écroule. Déjà qu’est-ce que sa mère malade va faire sur les routes avec un ancien amant ? Et puis elle, que va-t-elle devenir ? Seule, au mois d’août ?
L’angoisse la prend.
Alors elle va établir un programme bien rôdé : courses le matin (juste pour la journée), préparation du repas, petite sieste, balade, appel des enfants, dîner, dodo.
Mais parfois la vie réserve des surprises ; parfois même la surprise a le son grave du hautbois et s’appelle « So What ». 
Le mois d’août d’Isabelle risque bien d’être plus mouvementé qu’un cours de poterie …

Trente ans plus tard, c’est une autre voix féminine perdue qui s’élève. Celle de la fille d’Isabelle. Elle vient de perdre sa mère, et comme elle-même était hospitalisée lors du décès de sa mère, elle se raccroche à ce qui pourrait la rapprocher d’elle …

C’est donc un roman polyphonique. Deux femmes perdues, en quête de vie. Isabelle, elle, n’a jamais été démosntrative. Elle cache ses émotions, elle semble être faite de marbre. Tout dans sa petite vie est réglé. Jusqu’à son métier de prof où elle vouvoie ses élèves.
Romane, elle, c’est celle qui a consumé sa vie par les deux bouts. Au sens propre comme au sens figuré. Elle menait une vie tambour battant, une vie de fille sauvage. Jusqu’à ce que le feu la brûle réellement. Alors, quand cette grande brûlée revient dans l’appartement de sa mère, elle est à la recherche de sa propre histoire. Surtout quand son frère lui apprend que non sa mère n’a pas fait de poterie cet été là, qu’elle s’est plutôt ouverte à la vie. A la vie avec un grand V.
 

Il est de ces romans qui vous plaisent dès les premières pages. Un rythme, un personnage, un style qui vous emportent sur les rives du roman en quelques lignes. Un refrain sur les murs fait partie de ces romans que j’aime lire, qu’il m’est difficile de refermer. Si j’étais encore une enfant, je taperais des pieds si je devais le refermer. Mais comme j’ai grandi, je me dis que le reprendre plus tard n’en sera que plus délicieux. 

C’est un récit sur la vie, sur ces émotions qu’on met parfois de côté tant la vie peut nous éteindre ou nous faire prendre des chemins qu’on n’aurait voulu prendre pour rien au monde, voire nous faire croire que ces chemins sont les bons alors qu’on se fourvoie.
Et puis, parfois, il y a un lutin, qu’on appelle ici « so what » et qui n’a rien d’un lutin croyez-moi, qui vient souffler dans l’oreille d’Isabelle que la vie est une chose différente, qu’il faut remettre du rythme dans ce sang qui ne bat dans sesveines que trop doucement.

Voilà, Un refrain sur les murs est tout ce que j’aime lire : une ode à la vie, des personnages qu’on voudrait connaître, un style accrocheur et musical. 

Auteur : Murielle Magellan
Editeur : Julliard
Date de parution : 10/03/2011
EAN13 : 9782260018568
Genre : LITTERATURE FRANCAISE ROMANS NOUVELLES CORRESPONDANCE

248 pages
18 € 

Je remercie Clara d’avoir fait voyager ce livre jusqu’à moi. Ce livre est tout simplement un coup de coeur. 
Et je poursuis mon régime avant l’été avec cette quatrième lecture. (4/19)