Je suis l’ombre qui cause.
Ecoutez la chanson d’Esclarmonde du Domaine des Murmures !
Ecoutez cette jeune femme qui a décidé de vivre recluse, emmurée dans une cellule ! La voici à jamais derrière ces murs qui touchent une chapelle. C’est le prix à payer pour avoir refusé un mariage imposé par son père. Telle fut la décision irrévocable d’Esclarmonde.
Les gens des villages voisins viennent donc la voir et déversent dans sa tourelle leurs souffrances et leurs péchés. Esclarmonde, pourtant toute jeune, possède un talent certain pour apaiser leurs tourments. Certains diront même que le doigt de Dieu s’est penché sur cette jeune fille.
Mon petit esprit s’est déplié comme un coquelicot.
Bientôt une belle renommée l’entoure. Elle ne le sait pas encore, ou elle ne veut pas le voir, mais en elle grandit une merveille qui sera une véritable révélation.
Du Domaine des Murmures est la peinture de cette jeune demoiselle du XIIème siècle. Elle possède en elle un peu de la volonté d’Antigone, cette autre emmurée vivante.
Malgré ce huis-clos imposé, le lecteur voyage avec elle, il vogue sur les sentiments de cette fille téméraire et déterminée, les femmes y liront un formidable éloge de la maternité, les hommes y liront une fantastique chanson de geste : chacun y trouvera une certaine force et sortira grandi de ce livre, un peu comme tous les personnages décrits.
C’est aussi un roman des paradoxes : alors qu’on s’attendait à un huis-clos, on voyage énormément dans ce livre : la puissance du Verbe, mais aussi celle du divin sans doute ; et puis certains personnages loin d’être manichéens poussent le lecteur à dépasser ses jugements. Et à pardonner.
On ne peut que s’attendrir, admirer ou trembler. Et si l’on suspecte un joli travail de recherches pour écrire ce livre, il n’efface jamais la puissante voix de la conteuse. Un peu comme ces gymnastes qui effectuent des prouesses avec la plus grande facilité.
Ce deuxième roman de Carole Martinez était très attendu. Elle signe là encore un très grand livre. (Même si le souffle épique du premier était plus renversant que celui-ci.)
Auteur : Carole Martinez
Editeur : Gallimard
Collection : Blanche
Date de parution : 18/08/2011
EAN13 : 9782070131495
Genre : LITTERATURE FRANCAISE ROMANS NOUVELLES CORRESPONDANCE
Nombre de page(s) : 200
16 € 90
D’autres avis ?
Clara a été captivée, a vibré. Le bonheur à l’état pur.
Violaine : La plume envoûtante et inimitable de Carole Martinez a encore frappé.
Aifelle : Ce roman est une magnifique réflexion sur la difficile condition faite aux femmes, inféodées au bon vouloir des hommes et de l’Eglise.
Constance qui a eu la chance de rencontrer l’auteur.
Ce livre va partir en voyage. Je ferai un billet dans la semaine car il aura aussi des amis-livres avec lui. Mais je peux déjà vous noter : la liste a déjà commencé. 😉
7/7
C’est vrai que par sa concision, le souffle épique qu’on avait lu dans Le Coeur cousu est moins fort, mais on y a trouve une grande finesse dans l’expression de ce qu’est la féminité, je trouve.
Je ne connais pas encore l’auteur alors ce sera l’occasion. Je veux bien que tu me notes !
Et un billet élogieux de plus ! Il me le faut… Car, en référence à ce que je dis des auteurs français dans mon dernier article sur Testament à l’anglaise de Coe, Carole Martinez sait créer une atmosphère, des personnages, elle sait inventer des histoires, c’est une magnifique conteuse, contrairement à bien des auteurs français.
Bonjour,
intéressée par ce livre
au cas où il resterait une petite place
@ bientôt
Au fait, rien à voir mais j’ai mis en livre mon billet sur le livre du pédiatre Brazelton. Ton avis sur « Protégeons nos enfants » m’intéresse aussi ! Bonne soirée chez Virgin !
je l’ai acheté ce matin et il me tarde de le découvrir, j’avais tellement aimé le Coeur cousu.
Je n’ai pas lu ton billet car j’ai ce roman dans ma PAL… je suis directement allée voir que tu avais aimé et donc je vais le lire plus serainement…car quand on a eu un coup de coeur pour un auteur on a toujours un peu peur d’être déçu après
quelle joli billet… un roman plus que tentant grâce à toi
hannnnnnnnnnnn des livres qui voyagent… Surtout quand ils sont si bien chroniqués ça donne vraiment envie que son nom soit sur la liste…
Je m’inscris volontiers sur ta liste, tu parles si bien de ce livre que tu me donnes très envie de le lire.
Les premières pages du roman sont mises à la disposition des lecteurs sur le site de Gallimard si vous voulez…
Je n’ai pas été tentée par Un coeur cousu, et pas davantage par celui-ci, en ce qui me concerne.
Les contes, ça ne me dit rien.
Rien que les titres de C. Martinez me donnent envie de me prendre mes jambes à mon cou, c’est bizarre…
(Il y a un « me » en trop.)
Je suis forte pour poster en double sur tes articles, dernièrement, Leiloona. Mes excuses :$
J’avais beaucoup aimé le coeur cousu!!!
Tu me donnerais envie de le lire si ce n’était déjà fait Je l’ai aimé plus encore que « le coeur cousu ». Vendredi dernier sur France Inter, Carole Martinez parlait de la genèse de son roman, on peut encore l’écouter, je te mets le lien http://www.franceinter.fr/emission-micro-fictions-carole-martinez
J’ai décidé d’attendre sagement de le trouver en bibli …
ce n’est pas un livre qui se lit, mais qui se murmure, alors!
Ah, je ne savais pas qu’elle avait sorti un nouveau livre, j’avais adoré Le Coeur Cousu, je vais vite mettre celui-là dans ma liste !
Merci !
Magnifique plume en effet que celle de Carole Martinez, j’ai également pensé à Antigone version sainte au début, mais alors que je m’attendais à un roman empreint de spiritualité, la sainte s’éloigne du divin et se transforme en mère magicienne et glisse même, un moment, dans le rôle d’une sorcière…
Un tès beau billet pour un livre magnifique !
@ Lolli :
Oui, je suis entièrement d’accord avec toi. Ce souffle épique est remplacé par une voix plus intime.
@ Saxaoul :
Voilà qui est fait !
@ Dolly :
L’appréhension est assez forte quand le premier roman de l’auteur fut un coup de coeur. (La magie opérera-t-elle à nouveau ?)
@ Enna :
C’est exactement ça !
@ Yueyin :
Merci !
@ Margaux :
Je suis à peu près certaine qu’il saura t’émouvoir.
@ Eloah :
Tu as notée alors !
@ Reka :
Marrant, cette aversion pour les titres de Martinez ! Autant le premier je peux comprendre, mais celui-ci ?
Sinon ce n’est pas grave de faire des doublons : aucun quota à ne pas dépasser !
@ LeJournalDeChrys :
J’espère que tu aimeras autant celui-ci, alors !
@ Aifelle :
Je te remercie, je file l’écouter !
@ Keisha :
C’est bien aussi d’être raisonnable. Pour certains auteurs, je n’ai pas pu attendre.
@ Pom’ :
On peut dire ça, oui !
@ Lisbei :
Quand j’ai appris la parution de ce livre, j’étais toute guillerette !
@ Sybilline :
Oui, très joliment résumé !
@ Clara :
Merci !
@ 32 Octobre :
Hop, sur la liste !
@ Krol :
Oui, tout à fait. D’ailleurs pour son premier roman, je citais Kundera qui disait qu’on avait du mal à créer des univers à l’heure actuelle, se tournant plus vers l’autofiction. Ici, ce n’est pas le cas, et c’est bien fait !
Dans ce cas j’ai hâte… !
Comme je n’ai pas adhéré au souffle épique du premier, je vais attendre un peu que la rentrée soit moins bousculée.
Très tentant même si je n’ai pas lu son premier ! Je veux bien le recevoir aussi, mais pas forcément en début de liste !
Je vais me jeter dessus!!
J’ai adoré Le coeur cousu et je lirai celui-ci, même si j’ai un peu peur d’aimer un tout petit peu moins… c’est fou, hein!
Je viens de le terminer, et je n’ai pas senti la ressemblance que tu évoques avec Antigone, peut-être le fait d’être emmurée vivante, oui… Où je te rejoins c’est que je suis moins touchée que pour le « Coeur cousu ».
très beau billet, vivement le 21 septembre, conférence de Carole Martinez à Rennes, j’en profiterai pour acheter ce livre et le faire dédicacer !
Je viens de passer un très beau moment, il ne me reste plus qu’à lire son premier récit !
Un coup de coeur pour moi. je trouve ce 2ème roman quelque part plus accessible que le premier.
Le Prix Virilo aime Carole Martinez et il le fait savoir. Voir notre chronique ci-dessous
http://prixvirilo.com/2011/10/16/du-domaine-des-murmures-de-carole-martinez/
merci pour le lien, et félicitations pour ce billet, il est super : en peu de mots et avec des tournures bien trouvées, tu montres plein de qualités que tu as trouvé au second roman de Carole Martinez.
je n’avais pas fait l’analogie avec Antigone, mais c’est vrai qu’Esclarmonde lui ressemble par certains côtés. et c’est toujours la jeunesse qui s’acharne pour la liberté et la dignité, jamais les plus vieux, tu as remarqué ?
Aucune émotion, aucun charme dans cette histoire.
Seule l’écriture est belle….malheureusement cela ne suffit pas à faire un grand livre.
J’ai beaucoup aimé la transformation de ce jeune homme un peu brutal en amoureux transi.
Je viens d’apprendre que tu fais voyager ce livre… pourrai-je l’héberger quelque temps ? je t’en remercie.