Et voici ma première lecture pour le Prix des lectrices ELLE !
Tout commence par une vision macabre. De loin cela ressemble à une chimère sortie tout droit des Enfers, en réalité il s’agit d’un cheval dépecé et accroché à la falaise. Un cheval sans tête et sanguinolent.
Qui a-t-il pu commettre une telle atrocité ?
Servaz, un flic latinophile, est sur le coup. D’ailleurs, il ne comprend pas pourquoi on a mis autant de monde sur cette enquête ! Ce n’était qu’un cheval après tout ! Mais le propriétaire n’est autre que Eric Lombard, un célèbre milliardaire… D’où cette effervescence.
Servaz se console alors en regardant la belle Irène Ziegler aux tenues qui ne laissent pas de glace notre policier.
Mais Servaz n’a pas le temps de trop contempler la jeune femme puisqu’on retrouve très vite une autre victime : un homme pendu. Nu, il n’a sur lui que des bottes et une parka noire. De près, le spectacle est assez atroce : ses paupières ont été agrafées pour qu’il ne puisse pas fermer les yeux.
Pas très loin d’ici, une jeune psychologue fait son entrée à l’hôpital psychiatrique. Elle y fera un stage prolongée afin de parfaire ses études.
Outre un environnement des plus lugubres, le temps n’est guère clément. Voici de quoi mettre dans l’ambiance la frêle mais déterminée Diane.
Mais quel rapport existe-t-il entre ces meurtres atroces et cet hôpital psychatrique ? Eh bien, les prélèvements sont formels : de la salive, puis du sang d’un dangereux criminel ont été retrouvés sur les scènes de crime …
Un véritable imbroglio commence alors pour Servaz. Il lui faudra toute sa lucidité pour résoudre cette enquête.
Avec Glacé, ce fut de véritables montagnes russes. Au début on voit les ficelles du thriller. De grosses ficelles avec la description de ce cheval écorché vif, du rugueux climat montagnard, de ce téléférique qui monte avec des ouvriers à l’intérieur, coincés dans cette bulle en suspension dans l’air.
Et puis, une fois le train en marche, les ficelles disparaissent : on se délecte de l’avancée de l’enquête, de cette jeune psychologue qui découvre avec effroi comment les hommes enfermés dans cet hôpital sont traités, de ce policier qui cite du latin et qui est aussi décontenancé que le lecteur face à l’ampleur de la tâche.
Ce n’est certes pas un huis-clos mais pourtant on y étouffe de la même façon : les montagnes et le vent mauvais doivent y contribuer.
Et puis, au détour de quelques pages, les ficelles reviennent : cette Diane n’a-t-elle pas un air trop évident de la psychologue du film « Le Silence des agneaux » ? Et que dire du flic qui a vécu un traumatisme quand il était enfant ?
Ce thriller avait-il besoin d’autant d’ingrédients lugubres pour bien fonctionner ? D’autant plus que certains éléments (comme la fille de Servaz) ne sont là que pour créer du suspens, et sont parfois délaissés quand la tension redescend. (Avant d’être résolus comme par enchantement …)
Malgré cette overdose de procédés anxiogènes (vous ai-je parlé aussi des suicides d’enfants ?), l’histoire avance, et les pages se tournent toutes seules.
Qui est à l’origine de tout ça ? N’y a-t-il pas une histoire sous-jacente ? Le narrateur sait retenir le lecteur en haleine.
Le plaisir de lire est donc bien là, et, quand arrive la révélation, on souffle enfin.
Mais, là encore certaines pirouettes finales sont de trop, tout comme ce coup de théâtre sorti de nulle part comme le lapin du chapeau d’un magicien.
Au final, voici une histoire prenante et souvent à l’origine de frissons nocturnes, mais qui aurait mérité d’être épurée.
Auteur : Minier Bernard
Editeur : Xo
Date de parution : 24/02/2011
EAN13 : 9782845635029
Genre : romans et fiction romanesque
Nombre de page(s) : 502
20 €90
D’autres avis ?
Mango l’a trouvé trop long.
A propos des livres a aimé ce thriller glacial.
Choco n’est pas enthousiaste non plus, se demande même comment ce livre a passé les sélections.
(au secours, la pub vidéo est revenue ici !)
Personnellement malgré ses petites imperfections, je dois avouer que ce bouquin me tente bien!!!
Je passe…
Il faut croire que j’ai un coeur mal accroché, mais ces crimes atroces me donnent envie de fuir ce roman! Et en plus, tu ne sembles guère enthousiaste…
moi ça me tente assez…….
Je dois dire en effet que je n’en garde pas un très grand souvenir et suis même très étonnée de le retrouver dans la sélection de ce prix!
Effectivement, les avis sont plus que mitigés et ce que tu en dis sur « l’ overdose de procédés anxiogènes » ( j’adore la formule -) ne m’emballe pas.
Tu as pris plus de plaisir que moi mais finalement tu pointes des défauts que je relève aussi. Serais-je donc moins gentille que toi ?
Entre ton avis et ceux de Choco et Mango, je dois dire que mon envie de le lire se fait de moins en moins pressante (il est dans ma PAL)…
Trop de ficèles et de pirouettes on dirait… Pas plus tentée que ça…
J’ai déjà un priori contre cette maison d’édition. Je passe.
Je suis partagé entre cet article et celui de choco…de prime abord j’avais envie de lire puis !Je vais noté mais.
Noté dans mes tablettes !! Un style d’histoire qui me tente en ce moment
Rien que dans ton billet, on te sent essoufflée je passe, j’aime les thrillers de temps en temps mais depuis deux ans je suis déçue par les prix de Elle, je me méfie…
Va-t-il finir par sortir de ma PAL ?
Ah ah ! Ca y est, l’aventure commence ! Tu verras, c’est génial ! Même si certains livres ne te plairont pas, c’est merveilleux (oui, j’ai aimé l’an dernier !)