Nous voici au sud de la Suède, en Scanie, à Tomelilla. Konrad Jonsson y revient avec un goût amer dans la bouche. Cela faisait tellement longtemps qu’il était parti de ce village ! Mais comment ne pas revenir quand on lui annonce que ses parents viennent de mourir, assassinés ?
Ce retour au pays est l’occasion de voir des sentiments revenir à la surface. Konrad pense alors à sa vraie mère, Agnès. Qu’est-elle devenue ? Pourquoi l’a-t-elle abandonné ?
L’enfance de Konrad n’a rien d’un conte de fées. Chez ses parents adoptifs, il devra faire face à leur garçon, raciste jusqu’au bout des ongles. Et Konrad, le polonais, n’a jamais été le bienvenu. Son « frère » le lui fait bien sentir en l’appelant le « batard polack ».
D’ailleurs, Tomelilla n’est pas un village réputé pour être accueillant envers les étrangers.
Un malaise constant règne là-bas : aussi quand quelques jours après la mort des parents de Konrad deux cambrioleurs se font assassiner, certains sont ravis de voir qu’on a abattu des albanais …
Mais cette histoire importe peu Konrad pour le moment.
A sa grande surprise, ses parents venaient de gagner une somme bien plus que rondelette au loto, aussi, vu les relations qu’il entretenait avec eux, le voici suspecté de meurtre !
Mais comment prouver son innocence quand on passe la majorité de son temps seul ?
Un innocent ira-t-il derrière les barreaux ?
Ce qu’il faut expier est un huis-clos étouffant : voici un roman policier protéiforme où l’enquête policière flirtera avec la quête identitaire. On remue la boue, de sales souvenirs remontent à la surface, se dessine alors un portrait des plus sombres de la Suède.
Xénophobie, racisme primaire, homophobie, mais aussi prostitution, isolement, et même abandon, les thèmes n’ont rien de joyeux. Heureusement que le présent semble davantage sourire pour Konrad : ses échanges avec sa fille montrent que l’enfant brisé a laissé la place à un père heureux.
« Il y a quelque chose de pourri au royaume de Scanie » (comme dirait l’autre), et le lecteur suit horrifié cette histoire en sachant pertinemment qu’elle n’a rien d’une fiction.
Autant le dire tout de suite, ce roman n’est pas un page-turner. Davantage roman social que thriller, l’intrigue attrape tout de même son lecteur avant de le rejeter tout pantelant à la fin de l’histoire. Là où d’autres misent sur de multiples rebondissements, Olle Lönnaeus préfère le sens du détail et la suggestion d’images. L’intérêt du livre ne se mesure donc pas à sa révélation tonitruante, mais bien à la peinture réaliste et dérangeante des habitants de ce village.
Auteur : Olle Lönnaeus
Editeur : Liana Levi
Collection : Policiers
Date de parution : 13/10/2011
EAN13 : 9782867465819
Genre : Policier & Thriller (grand format)
394 pages
21 €
Son roman a obtenu le prix de la Swedish Crime Writers’ Academy
Le pire doit sans doute être que c’est une peinture réaliste…
Je fais même doublement suédois, puisque ce matin je parle de Millenium (le film). Le roman que tu décris aujourd’hui est bien tentant. La Suède a l’air très travaillée par ses composantes racistes, anciennement nazis etc … Millenium, Wallander, ta lecture du jour, tout y ramène.
Oui, cela forme un « joli » tout, même si le contenu l’est moins, malheureusement.
Tout à fait, Alex !
Bonjour Leiloona, ce roman est en haut de ma PAL, ton billet me donne encore plus envie. Bonne journée.
belle couverture mais je passe mon tour. … réflexion faite, si je note parce que j’ai lu suffisamment de romans suédois ces derniers mois pour que le thème m’intéresse.
Un roman social ? il est pour moi!!!!
Ca a l’air un peu trop déprimant, je passe.
je pense que je vais attendre la sortie en poche
j’aime beaucoup le commentaire que tu en fais, je t’ai mis en lien de mon billet et j’ai beaucoup aimé ce polar moins léger que les autres, plus ancré dans une réalité un peu moche…