Terre de rêves – Jirô Taniguchi

La première raison de vivre, pour un chien, c’est de courir. Je n’avais jamais vraiment pensé à ces choses-là avant d’avoir un chien pour de vrai. Et s’occuper d’un vieux chien mourant, cela,je n’y avais pas pensé du tout 

De ce manga seinen (manga pour jeunes adultes) et gekiga (dessins dramatiques), nulle boule de feu ou autre kaméhaméha … Mais la vie, simplement la vie dans ce qu’elle a de plus beau mais aussi de plus triste. 

Quiconque aura déjà accompagné un compagnon à quatre pattes ne pourra lire ce manga sans verser de larmes. Car le premier chapitre de Terre de rêves raconte les derniers mois d’un chien, criblé de d’arthrose et de douleurs. 
Notre vision d’occidentaux sera peut-être frappée par le passage sous silence de l’euthanasie.
Pour notre couple, jamais il ne sera question de se séparer de leur animal. Et pourtant, ils assistent énormément leur compagnon à quatre pattes, l’entourant de mille soins, même si bien entendu la souffrance n’est pas facile à vivre tous les jours.

Se posera alors forcément en chacun de nous cette question : quand peut-on prendre cette décision ? N’est-elle pas arbitraire, parfois même confortable ? A partir de quand l’échéance ne peut-elle plus être repoussée ? 

En achetant ce manga, je ne savais pas ce qui m’attendait. La couverture évoquait plutôt une minette qui allait mettre bas. 
Lorsque j’ai su quel était son thème, j’ai repoussé cette lecture.
Mais on ne peut toujours se cacher de ses démons.
Parfois, il faut les vaincre, et par le biais d’une histoire on peut aussi évacuer certaines douleurs enfouies.

Outre le thème familier du premier chapitre, on prend plaisir à suivre l’histoire de ce couple. Une certaine fraîcheur ressort même de cette lecture. 
Si le dernier chapitre m’a moins convaincue, là encore le message passé est d’une poésie rare.

Revenir vivant. Voilà le seul cadeau que je pouvais ramener à ma femme pour me laisser réaliser mon rêve. 


 

 

Auteur : Jiro Taniguchi
Editeur : Casterman
Collection : Ecritures Casterman
Date de parution : 28/02/2005
EAN13 : 9782203396197
Genre : romans et fiction romanesque
13 € 50 

23 comments

  1. Lisbei says:

    Je suis absolument fan de Taniguchi, mais je préfère L’Orme du Caucase … d’ailleurs, j’avais lu celui-ci à sa suite …

    Bises !

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  2. lucie says:

    je n’ai encore lu aucun manga, tu me donnes envie là vraiment ! tu me conseilles quoi pour démarrer dans ce genre ?

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  3. Sharon says:

    Ce n’est pas un sujet facile qu’aborde ce manga. (Il est bien loin de Love Hina, que j’ai lu récemment).
    J’ai feuilleté un jour un livre français (j’ai oublié son titre) dans lequel l’animal allait être euthanasié « parce qu’il devenait aveugle on n’a pas le choix ». Heureusement, il ne l’a pas été parce qu’il a recouvré la vue. C’est-i-pas-bo ?
    Bien sûr, j’ai bondi parce qu’entre Nunzi, aveugle, et Lassie, sourde, je suis gâtée. Surtout, je sais qu’elles vivent très bien ainsi.

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  4. Liliwenn says:

    J’aime beaucoup ce que fait Taniguchi, en particulier Le journal de mon père et Quartier lointain, deux très beaux manga à découvrir. Il faut absolument que je lise celui-ci.

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  5. Karine:) says:

    Je veux lire cet auteur depuis longtemps… mais je ne suis pas certaine que ce sujet soit pour moi… je vais peut-être choisir autre chose…

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  6. Leiloona says:

    Oui, un sujet difficile, mais on ne peut lire que des livres « guimauve ». Disons que celui-ci m’a permis d’évacuer certaines souffrances latentes depuis quelques temps.
    Quand on ne veut pas extérioriser, les livres sont aussi un catalyseur d’émotions.

    A rebours, je dirais donc qu’il m’a fait du bien.

    Lucie : Peut-être du même auteur « Quartier lointain » ?

    Sharon : Erfff, oui, c’est ce que je disais, parfois l’euthanasie est là pour le confort des hommes.
    Je vais peut-être me faire taper sur les doigts, mais c’est ce que je pense.

    Tant que l’animal ne souffre pas, l’euthanasie n’a pas lieu d’être.

    L’irrégulière : lequel as-tu lu ?

    Geisha : Non, pas tant que ça, puisque ce seinen parle de la vie quotidienne.

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  7. Leiloona says:

    @ Dan : il s’agit juste du premier chapitre. Te connaissant, je pense que le dernier te plaira davantage. Il se passe en montagne et il s’agit de se dépasser physiquement !

    Yoshi : oh que oui !

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  8. Manu says:

    J’essaierai de le lire un jour même si je sais que ce sera difficile.
    Et je suis tout à fait d’accord avec toi et Sharon !

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  9. Mathylde says:

    Je ne connaissais pas ce titre. Au premier abord, il ne m’attire pas particulièrement mais la lecture doit être intéressante même si elle est sûrement difficile.

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  10. Nymphette says:

    J’ai adoré ce recueil, bien sûr, mon attachement aux animaux domestiques y est pour bcp. Pour moi, TANIGUSHI est un auteur à part entière qui ne peut être méprisé!

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  11. Sharon says:

    Alors on tapera sur les miens aussi : tant que l’animal ne souffre pas, l’euthanasie n’a pas lieu d’être.

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  12. jeu de dora says:

    J’ai beaucoup apprécié votre blog, alors je laisse un petit message sur votre livre d’or pour vous féliciter et vous souhaiter de bien continuer avec ce bel espace que vous avez construit

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