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Si vous êtes parisien, vous avez forcément vu cette affiche à l’arrière des bus : comment la rater ?
Il s’agit de Saint Sébastien, un martyr romain du IIIè siècle. (Le bandeau cache la flèche enfoncée dans sa cuisse droite.)
Avec ce torse imberbe, ces cheveux souples et cet air mélancolique, on peut dire que l’agence de comm’ a bien choisi l’affiche de l’expo’, beaucoup plus attrayante qu’une vierge à l’enfant par exemple … (d’ailleurs, il semblerait que Saint Sébastien soit une icône gay …)

Cima, ou plutôt Giovanni Battista Cima da Conegliano, est un peintre de l’école vénitienne de la fin du Quattrocento, et un grand nombre de ses toiles est exposé jusqu’au 15 juillet au musée du Luxembourg.  

Immédiatement, quand on entre dans la première salle, notre regard se pose sur un immense tableau (un retable), excellemment mis en lumières. On tombe alors sous le charme des couleurs du peintre, dont on se demanderait presque si les tableaux n’ont pas été peints l’hiver dernier (un travail de restauration impressionnant a été effectué).

Outre cette palette prodigieuse de l’artiste, on ne peut aussi qu’être subjugué par la profondeur des regards. Leur mélancolie et leur souffrance ont alors traversé les siècles pour se poser sur notre rétine.

Bien plus encore, la maîtrise de la perspective est tellement impressionnante que certaines toiles paraissent être en relief, comme on peut le voir sur le premier tableau de l’exposition repris ci-dessous :

La Vierge à l’Enfant entre saint Jérôme et saint Jacques l’apôtre

Les sujets abordés accordent bien entendu une place très importante à la religion, mais force est de constater que déjà l’artiste met en avant les paysages vénitiens, notamment son village, si cher à son coeur.

Madonna con Bambino con San Girolamo e San Giovanni Battista

Outre cette inspiration religieuse, Cima fut aussi sensible aux idées humanistes, et il n’est pas rare de voir alors des sujets profanes prenant leur source dans la mythologie antique :

Le sommeil d’Endymion

En somme, voici un peintre dont je ne connaissais strictement rien (shame on me), mais en sortant de cette exposition, on ne peut que saluer le travail des conservateurs de ce musée qui ont su mettre en valeur un peintre qui n’a rien de mineur.

 

Informations pratiques (qui ne vous empêcheront pas de vous perdre si vous êtes une tête de piaf comme moi …) : 

Cima da Conegliano, maître de la Renaissance vénitienne
Jusqu’au 15 juillet 2012.
11 €
Horaires d’ouverture : tous les jours de 10h à 19h30 nocturne le vendredi soir jusqu’à 22h
Accès Musée du Luxembourg 19 rue de Vaugirard 75006 Paris
Tél. : 01 40 13 62 00