Et revoici Ana, Christian et leur trip sado-maso à la sauce vanille ! A la fin du premier tome de Fifty Shades, nous les avions laissés en pleine rupture. Ana était partie de chez Christian les fesses rouges d’avoir été frappées, les yeux rouges d’avoir trop pleuré : elle venait tout juste de mettre un terme à cette passion toute neuve d’une semaine …
On se doute bien que le début du deuxième tome sera consacré à la reconquête d’Ana … Heureusement pour notre attente sado-masochiste (hum), très vite ils retrouveront le chemin de leurs lèvres respectives … Revoici la machine relancée. Enfin presque. Puisque sous ses airs de fifille gentille, Ana sait désormais ce qu’elle veut, et surtout ce qu’elle ne veut pas. De son côté Christian sait aussi à quel point il ne peut vivre sans elle.
Ainsi, loin de continuer sur la rive des sadiques, revoici le lecteur face à une romance un peu épicée, mais pas trop non plus. Ce deuxième tome serait presque la peinture d’un amour banal (et ce n’est pas les quelques fessées données qui feraient tomber ce roman du côté des sadiques …) : ils sont au début de leur relation, se cherchent, se trouvent, ont des orgasmes simultanés tout le temps, et de son côté le simple fait de regarder Christian envoie Ana au septième ciel. Bref : l’amour passion. Une relation presque banale.
Presque.
N’oublions pas que Christian est un être tourmenté. Son sadisme s’explique avant tout par des souffrances pour l’instant inexpliquées. Bien entendu, Cinquante nuances plus sombres est aussi le récit de ce petit garçon meurtri, des souffrances endurées.
Sa perversion s’explique alors, l’excusant presque d’aimer faire du mal à ses partenaires. Ouf, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : à Ana de le faire sortir de ses affres, à Ana de lui faire découvrir le véritable amour. Nous revoici donc sur le chemin de la norme. La morale est sauve. L’Amérique puritaine peut dormir tranquille : même Christian est sur le chemin de la rédemption.
Ce deuxième tome est donc celui des révélations (mais ne vous attendez pas à ouvrir de grands yeux surpris … on sait évidemment toutes de quoi ce bel homme souffre.), mais pour pimenter le tout, il a bien fallu ajouter certains opposants à cette relation : une ancienne soumise et Mrs Robinson se sont invitées à cette petite fête, et elles sont plutôt du genre pitbull et ne veulent lâcher le morceau.
Du suspens, donc, mais aussi plus de descriptions des ébats sexuels. Mais rien de pornographique non plus. Ainsi apprend-on que le sexe de Christian sort de son boxer comme un ressort … Et il faudra attendre bien des pages avant de passer par la petite porte étroite d’Ana … Aussi les accessoires comme le plug ou les pinces à tétons restent vraiment très secondaires. Pour le film en préparation, inutile de prévoir un gros budget pour eux …
Cinquante nuances plus sombres vire plutôt à la romance à l’eau de rose et le sadisme est éclipsé au profit du sexe vanille. Restent encore les névroses de Christian : voici un homme over possessif qui devient fou d’inquiétude quand sa petite amie s’éloigne de quelques mètres. Et bien souvent, j’ai eu l’impression d’avoir la description d’un homme malade qui ferait presque peur. A croire qu’il suffit d’avoir un regard gris perçant et un sourire craquant pour faire oublier certains vilains travers …
Un peu comme pour la trilogie Twilight, malgré plusieurs bémols, la recette fonctionne : j’ai encore une fois englouti en entier le roman en quelques jours …
Le seul hic ? Mes deux mains sont tout le temps restées sur le bouquin …
Auteur E.L. James
Editeur Lattes
Date de parution 03/01/2013
Collection Romans Etrangers
ISBN 2709642530
EAN 978-2709642538
Illustration Pas d’illustrations
Nombre de pages 595
17 €