On imaginait notre vie et on faisait comme si on la vivait déjà.
C’est à travers les yeux d’un papillon que nous faisons la connaissance de Jacqueline, une femme de 73 ans qui décide du jour au lendemain de revenir sur une île, celle de son adolescence. Elle quitte alors Marcel, son mari, et retrouve sa cousine de quelques années plus vieille qu’elle.
Voici 56 ans qu’elles ne sont pas vues et leurs retrouvailles sont assez cocasses. Qui est cette grosse femme au rire gras ?
Une fois le doute dissipé, Jacqueline retrouvera tout de même en elle ce qu’elle aimait chez la Nane d’autrefois. Son mari, de son côté, après avoir été désappointé par ce départ se met au défi de descendre la Loire à la nage …
Toutefois, l’intrigue ne tourne absolument pas autour de ses retrouvailles, car très vite c’est le passé de Jacqueline et de Nane qui remontera à la surface … Il semblerait effectivement qu’un regret, voire plusieurs, s’y cache. Mais restons discrets sur ces secrets, me dit le papillon qui volette dans mon bureau au moment où j’écris cette chronique …
N’y allons pas par quatre chemins, L’île des beaux lendemains est un roman qu’on dévore, un peu comme ces gâteaux qu’on engloutit sans y faire attention. On referme alors le livre, presque surpris qu’il soit déjà fini. On penserait presque qu’on vient de l’ouvrir !
Il faut dire que j’ai depuis mes 6 ans un amour pour les papillons. J’en ai même eu un que j’ai appelé Oscar… Je crois même l’avoir recroisé au début du roman, puisque chacun sait que les papillons sont des phénix. Aussi, retrouver mon cher papillon entre ces pages fut un réel plaisir ! Mais bien plus encore : loin de tomber dans une quelconque mièvrerie, l’intrigue se veut haletante avec ce secret qui remonte péniblement à la surface, et si les personnages se caractérisent par leur grand âge, le lecteur ne perçoit plus leurs rides à travers ce récit. Ce sont des femmes actives dont l’esprit pétillant fait tout oublier de leur vieillesse.
Des femmes comme vous et moi à la recherche du bonheur.
Outre ces personnages attachants, les narrateurs-papillons portent un regard frais et sans jugement sur cette vie en fin de course. Sans doute parce qu’eux-mêmes ne vivent que très peu de temps. Aussi, oui, en refermant ce livre, je suis certaine que vous aussi vous aurez un joli sourire sur votre visage, et je parierai même que vous vous sentirez plus fort. Oui, c’est cela : ce livre nous redonne ce peps, cette énergie que nous devrions avoir tous les jours.
Savourer les moments présents, prendre des risques, faire des choix, revenir dessus rapidement si l’on découvre qu’on est sur la mauvaise voie. Et surtout se dire qu’il n’est jamais trop tard pour prendre un autre chemin.
Et nul besoin d’aller sur l’île des beaux lendemains, car cet endroit est en nous. Merci Caroline Vermalle pour ce tendre moment de lecture (et merci aussi pour la dédicace.)
Auteur Caroline Vermalle
Éditeur Belfond
Date de parution 14/03/2013
Collection Romans français
ISBN 2714454259
EAN 978-2714454256
245 pages
18 €
Keisha : Aérons les vieux draps, ouvrons les tiroirs! Caroline Vermalle a le chic pour raconter avec finesse ce genre d’histoires, sa tendresse pour ses personnages est évidente, sa plume est légère même dans les moments graves, ses descriptions nous font entrer de plain-pied dans une ambiance si douce…
Saxaoul : En cette période morose, un tel discours fait du bien !