Le vent se lève ! … Il faut tenter de vivre !
Extrait du poème « Le cimetière marin » de Paul Valéry, ce vers résume à lui seul les deux heures du dernier film d’animation du célèbre Hayao Miyazaki. Depuis de nombreuses années, ses films sont devenus des rendez-vous incontournables, et la sortie de celui-ci n’a pas dérogé à la règle. Surtout quand le maître l’annonce comme son dernier.
De teaser en teaser, les mordus, dont je fais partie, ont pu comprendre que l’histoire serait davantage ancrée dans le monde du réel, puisque ce film retrace la vie de l’ingénieur qui a conçu les Zéro, célèbres avions de chasse japonais utilisés durant la seconde guerre mondiale …
D’emblée, on reconnaît le trait de Miyazaki, même Tro’Gnon (que j’ai contaminé, vous vous en doutez) s’est exclamé « Totoro !!! » dans le cinéma lorsqu’il a vu une bande-annonce du « Vent se lève ».
Un trait délicat, rempli de naïveté et de douceur.
Comme toujours, l’animisme tient une grande part dans l’intrigue, comme l’indique d’ailleurs le titre, le vent est un personnage à part entière, et son souffle est animé de vie, souffle qui permettra d’ailleurs la rencontre entre les deux personnages principaux …
Les airs ont aussi la part belle dans cet opus, puisqu’il est question de navigation aérienne, et là encore, voici un thème qui induit un onirisme latent … Puisque les cieux nous sont accessibles seulement en rêve, nous en sommes vraiment aux balbutiements de l’aviation dans l’histoire …
De ce film, comment ne pas retenir cette belle histoire d’amour entre deux êtres fortement voués à s’aimer et à vivre ensemble ? Une évidence qui crève l’écran, tout comme leur amour, fait de respect, d’échanges et de partage. Une belle leçon de vie, aussi … puisque la mort, chez les japonais, n’est jamais une fin. Il faut l’accepter et continuer, malgré tout, malgré elle.
« Le vent se lève » est le film le plus mature de Miyazaki, un condensé de ses petites touches qui ont fait le succès de cet homme, délaissant tout de même tout cet imaginaire foisonnant impressionnant dont on pouvait se délecter dans ses autres oeuvres … Ce n’est donc pas un film à aller voir avec ses enfants. Sauf s’ils ont plus de dix ans … Avant, ils risqueraient de s’ennuyer, et de ne pas comprendre l’histoire …
En somme, « le Vent se lève » est un joli point d’orgue à la production du maître, même si certains ne retrouveront pas la griffe de l’artiste, on ne peut que saluer les dessins d’une beauté à couper le souffle, on ne peut que s’émerveiller de cette belle histoire et de ce qu’elle véhicule : la vie est faite de rêves, de joies et de cruauté aussi …
Vivons alors au plus proche de nos rêves et restons fidèle à l’enfant que nous étions.
Pour moi, l’aspect historique ne vient que bien après, même si on ne peut faire abstraction de la période évoquée … Il s’agissait avant tout pour Miyazaki de redonner ses lettres de noblesse à Jiro Horikoshi, homme d’une rare humanité animé avant tout par son rêve d’enfant…
Soif d’absolu, mangeur de rêves, surtout gardons en nous ce qui nous constitue, malgré ce vent qui menace de nous bousculer et de nous écarter de notre chemin …
Comment ne pas évoquer aussi Joe Hisaishi dont la musique arracherait des larmes aux pierres …
« The Wind Rises » :
Je vous laisse avec le générique de fin …
J’ai beaucoup aimé ce film, les premières scènes sont saisissantes. Je regrette qu’il s’arrête là.
En même temps, il est assez âgé, et comme tout est fait à la main, cela prend énormément de temps et d’énergie.
Je ne lis pas ton billet car je vais aller le voir très bientôt. Et je veux avoir une surprise totale!
Ah oui, c’est bien de partir vierge de tout.
Coucou
je ne l’ai pas vu … zut de zut mais hier j’ai acheté deux DVD de cet auteur le très excellent Mon voisin Totoro et Le château dans le ciel.
Voila de quoi me replonger dans cet univers que j’adore.
Bisous et bon dimanche
Ah oui, un must Totoro, il plaît de 3 à 111 ans !
Le château dans le ciel est magnifique aussi … J’en garde un souvenir ému avec le robot et sa petite fleur …