Béatrice est auxiliaire de puériculture dans une maternité. Elle prend de plein fouet les différentes émotions fortes que les jeunes mamans connaissent. L’extrême joie des unes fait écho à la détresse des autres. Naissance souhaitée, IVG médical, IVG, baby blues, mort du nourrisson … Béatrice est toujours prise dans un maelström continuel et elle ne le vit pas forcément bien (doux euphémisme).
Elle raconte alors sa vie quotidienne, mais aussi son « ancienne vie » avec Gabor, un homme dont elle était éperdument amoureuse et avec lequel elle a eu deux enfants, grands maintenant.
Les chapitres reviennent tous sur une chambre particulière. La 2, qui donne son nom au roman, est bien particulière, puisque vit ici depuis des années une femme qui n’a jamais fait le deuil de son bébé, mort à la naissance. C’est un fantôme qui vit là, une carcasse vide qui s’est arrêtée de vivre à la mort de son enfant.
L’histoire de Béatrice n’est pas non plus des plus gaies. Les nombreux retours en arrière sont des instantanés qui reconstituent sa vie sur les routes avec Gabor, leur fol amour, leur vie de bohème avec un spectacle itinérant, puis la dégringolade …
Le premier roman de Julie Bonnie a eu bonne presse à sa sortie, et il a même reçu le prix du roman Fnac 2013. Le thème me tentait, aussi ai-je voulu me faire mon propre avis sur ce récit…
Des critiques lues je ne me souvenais pas du pessimisme ambiant qui embaume le récit. Si la maternité est généralement le lieu de toutes les joies (les naissances tout de même …), ici ce cliché est détourné. Bien entendu, derrière les portes des chambres se glisse aussi la tristesse : mettre au monde un enfant est tellement bouleversant que le boomerang peut faire mal à ces corps déjà meurtris. Il ne faut pas le nier, et c’est une bonne chose qu’aujourd’hui la littérature puisse revenir sur un sentiment encore tabou … Oui, des mères ont mal et souffrent à la naissance, voire même ont du mal à aimer leur bébé.
Toutefois, loin de n’être qu’un témoignage objectif (normal c’est un roman !), le récit se fait noir et de lui je n’ai ressenti que son côté obscur … La souffrance et la mort sont les deux invitées principales du récit, et un mal-être certain s’est emparé de moi.
La seule note positive ? Cette fin venue presque comme une cheveu sur la soupe … fallait-il vraiment une fin heureuse, un peu comme dans les films américains.
Une lecture plus que mitigée, donc. A ne surtout pas offrir à une jeune maman.
Auteur Julie Bonnie
Editeur Belfond
Date de parution 29/08/2013
Collection Littérature française
Format 13cm x 19cm
ISBN 2714455794
EAN 978-2714455796
185 pages
17 € 50
Stephie a davantage aimé que moi.
Sandrine est plus mitigée.
Rho, Zut, une blogueuse me l’a offert à mon anniversaire, et j’avais très envie de le lire. Parce que comme tu le dis, les billets avaient été élogieux (il a même été élu pépite de l’année par une lectrice) et tu es la première à évoquer la noirceur du propos (et en plus je ne raffole pas des happy ends qui tombent souvent comme des cheveux sur la soupe). Bon j’ai intérêt à être en forme pour le lire.
Une lecture vraiment personnelle, je crois … car je ne l’avais pas relevé dans les autres chroniques. Je trouve ça bien qu’on puisse parler du baby blues ou du fait que des mères ne se sentent pas d’aimer leur gosse dès qu’on le met sur leur ventre … mais là, c’est différent, tout transpire la mort.
Pas fan de cet univers-là à des milliers de kilomètres de ce qui peut me toucher. Je passe mon tour.
Et il y a tant à lire … 😉
Exactement.
Je ne connaissais pas… il est des lectures qu’il faut éviter certains jours… je me souviens d’une période très noire où j’ai abandonné un livre quand j’ai senti qu’il me faisait basculer trop loin !
bon Wek end et à lundi
Je n’étais pas spécialement dans une période noire, du tout même … Et cela fait 4 ans que je suis sortie de la maternité, donc c’est loin pour moi. Mais j’ai du mal avec ces romans pessimistes, noirs … la vie peut l’être, et je n’ai pas besoin de le lire dans les romans, ou bien alors il faut vraiment que ce soit judicieux. Je n’y ai pas trouvé de légitimité, en fait.
Le thème m’accroche mais tes critiques me font hésiter. Peut-être que je le lirai un jour, juste pour voir ce que j’en pense 😉
Ah oui, c’est la meilleure façon de se faire son propre avis ! 😛
Moi aussi j’en avais entendu parler sans trop savoir de quoi parlais ce livre, mais vu ton billet, je passe définitivement mon tour ! Je sors d’un long séjour en grossesse patho puis d’un séjour en réa pour les préma et les mauvais jours étaient plus nombreux que les bons dans les deux cas, que ce soit pour moi ou pour mes voisines. Pas envie de m’y replonger du tout !
Ah non, vraiment, alors, passe ton chemin … Je t’embrasse.
Un sujet pas facile, mais qui m’a l’air traité de façon un peu trop noire.
Bonjour Leiloona, je confirme que c’est un roman évitable et à ne pas offrir à une jeune maman. Je suis étonnée qu’il ait reçu le prix du Roman Fnac. Et surtout, 6 mois, on n’entend plus parler de ce roman. Bonne fin d’après-midi.
bon ben je passe et je suis bien contente de passer… 🙂
Sur ma PAL celui là… Plus ça va et moins il me fait envie, ton avis n’arrange rien !