Juste avant le bonheur, Agnès Ledig

juste avant le bonheur ledig« Ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle. »

Parfois, on cherche un roman au doux titre. Un de ceux qui parviendront à nous faire oublier des lectures bouleversantes, mais plombantes.
On tombe alors sur ce titre là, prometteur avec son petit bonhomme tout blond face à la mer.
On l’ouvre alors … et on se prend une magistrale claque. Un tsunami s’abat sur nous et nous emporte encore plus loin …
Parfois, on devrait être averti, avant de plonger …

Julie est caissière dans un supermarché. Journées harassantes, clients désagréables, un salaire de misère, mais quand on est mère célibataire, on ne peut pas cracher sur un travail. Lulu a trois ans et c’est l’amour de sa vie. Le vrai, l’unique.
Il faut dire que Julie n’a pas vraiment rencontré « d’hommes bien » au cours de son existence. Le père de l’enfant s’est sauvé bien avant la naissance, les autres amants n’ont guère laissé plus de traces, quant à son patron, il se sert de sa position de chef pour abuser de certaines.
Joli tableau, non ?
Aussi, quand de façon complètement ahurissante, un client d’un certain âge lui propose de partir avec lui en Bretagne, en emmenant Lulu, forcément … elle accepte, on pense qu’une petite fée s’est mise sur le chemin de Julie …

Si seulement …

Juste avant le bonheur est un titre trompeur. Du moins, on devrait tous savoir que le bonheur n’est pas une chose pérenne. Il va et vient comme le furet et n’est constitué que d’instants clés … Il s’agit alors de développer une certaine philosophie de vie s’approchant du « Carpe diem » horatien, mais quid de cette doctrine quand la vie ne nous a pas vraiment fait de cadeau ?
Julie, pourtant, va trouver dans ce roman ce qu’il y a de plus beau et de plus précieux. Cette chose qui permet de ne pas sombrer et d’aller de l’avant, toujours, sans sombrer …

Juste avant le bonheur est un véritable tsunami d’émotions. Confronté aux plus terribles angoisses, le lecteur passera pas un arc-en-ciel d’émotions, le récit se transformera souvent en montagnes russes. Autant avoir le coeur bien accroché avant de le commencer … Et quand bien même, peut-on vraiment y être préparé ?
Un roman d’accès facile, qu’on pourrait comparer à du Constantine pour sa philosophie de vie, mais bien plus remuant et dérangeant. Moins policé, sans doute.

Juste avant le bonheur, un bien joli bouquin, malgré quelques facilités dans les caractères ou les situations. Remarqué et primé l’an dernier. (Prix 2013 maison de la presse.)
A lire pour entendre notre coeur battre, sentir nos larmes sur nos joues, et surtout prendre conscience que ce petit être en plein apprentissage de la vie est la chose la plus merveilleuse qui soit.

« Le bonheur va vers ceux qui savent rire. »

Auteur Agnès Ledig
Editeur Albin Michel
Date de parution 02/05/2013
Collection Romans Français
ISBN 2226248307
EAN 978-2226248305
 19 € 50
343 pages

Stephie : Encore un coup de coeur ce matin, un de ces romans qui nous remue jusqu’au plus profond de notre être.

Un autre endroit qui m’a donné, grâce à son billet, la folle envie de dévorer moi aussi ce livre.

44 comments

  1. Mon petit chapitre says:

    Oui on m’avait dit qu’il ne fallait pas si fier au titre ni à la couverture. Je l’ai dans ma PAL mais j’ai peur de l’en sortir.

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    • Leiloona says:

      Honnêtement si j’avais su quels étaient les ingrédients de cette histoire, je ne l’aurais pas ouvert tout de suite … je voulais vraiment une lecture légère, et cela n’a pas été le cas … mais je ne regrette nullement car c’est aussi une histoire marquante et belle. Malgré tout.

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  2. noukette says:

    Je l’avais acheté suite à tous ces avis élogieux lus ici ou là, je pressens la claque mais je vais le lire, c’est sûr…

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    • Leiloona says:

      Stephie dimanche m’a laissée sans voix … elle me demande ce que je lis, je lui réponds que j’avais envie d’un livre léger, et là elle sourit et me dit « je n’ai jamais autant pleurer l’an dernier que sur ce livre-ci ».
      Bon, ok … au moins j’étais prévenue, et j’ai surtout vu le coup arriver. Et il vaut mieux, surtout quand on lit un bouquin doudou remonte-moral …

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  3. Laeti says:

    J’avais beaucoup aimé les rebondissements présents dans l’histoire : on vogue lentement, on découvre les personnages et ensuite, la surprise à laquelle on ne s’attend pas! j’en garde un bon souvenir mais pas inoubliable, les quelques clichés me lassaient rapidement.

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    • Leiloona says:

      Oui, les clichés sont là, je me suis aussi dit que certains passages étaient trop beaux pour être vrais. Cette rencontre, ou plutôt ces rencontres qui finalement la portent, car sans elles, que serait devenue Julie ?

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  4. Ludovic says:

    J’ai aussi aimé, même si ce n’est pas de la grande littérature, et parfois un peu facile. Surtout, les 200 premières pages on se dit: ok, j’ai compris ou elle m’emmène, ça va, et ça m’avait agacé… Et en fait on n’a rien vu venir et on prend une bonne claque!
    A mettre entre toutes les mains!

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    • Leiloona says:

      Oui, un accès facile, je l’ai lu très rapidement … et d’une parce que je ne pouvais pas le lâcher, mais aussi parce que ses pages se tournent vite. 😉
      Une amie m’avait prévenue de la claque, donc je l’attendais et elle m’a fait moins de dégâts. Et heureusement d’ailleurs.

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    • Leiloona says:

      Je file lire ton billet. Un livre remuant, oui, c’est clair. Et comme j’ai un Trognon de l’âge de Lulu, je ne t’explique pas comment j’étais remuée.

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    • Leiloona says:

      Je viens tout juste de découvrir l’auteur et je suis allée voir sa page facebook … J’achèterai « marie d’en haut », puisqu’il est en poche. 😉

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  5. entrelespages says:

    Qu’est ce que j’ai pleuré! Ce très beau livre écrite par une femme humble et forte a une place particulière dans mon cœur de lectrice!

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    • Leiloona says:

      Oui, même si parfois on tombe dans la facilité, les personnages sonnent vrai tout de même. 😉

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  6. Bonheur du Jour says:

    Je vais prochainement le lire ; il est dans ma liste et j’y arriverai bientôt. Je suis sûre que ce sera une belle lecture. Merci pour votre billet.

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  7. alexmotamots says:

    Quelques facilités, tu as raison, mais un bon souvenir de lecture tout de même.

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  8. Karine:) says:

    Je ne suis pas certaine d’avoir le goût de terribles angoisses ces temps-ci… je note… mais pour plus tard.

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  9. Laure says:

    C’est bien de le préciser, parce que le titre et la couverture ont un effet repoussoir pour moi, à tort visiblement

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  10. milleetunefrasques says:

    La fin est facile mais malgré tout c’est un très bon roman dans l’ensemble

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    • Leiloona says:

      Oui, oui … il y a aussi des facilités dans le traitement des personnages et de l’histoire, mais on passe outre.

      Un peu pensé à du Constantine, d’ailleurs.

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  11. devenirecrivain says:

    Ca fait déjà un moment que j’ai ce livre dans ma liste d’envies ! Un de ces jours je le lirai. 🙂

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