Garry Winogrand, Jeu de Paume

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Le fait de photographier une chose change cette chose […] Je photographie pour découvrir à quoi ressemble une chose quand elle est photographiée

De Winogrand, je ne connaissais rien. Peut-être parce qu’avant cette exposition au Jeu de Paume, aucune rétrospective n’avait été faite de ce photographe américain.

Pas moins de trente ans de travail sont ici compilés pour cette exposition. Trois axes se détachent : « Descendu du Bronx » revient sur ses premières années à New-York dans les années 50, « C’est L’Amérique que j’étudie » traite de la même période, mais prend en compte son travail en dehors de « Big Apple », quant à la dernière « Splendeur et déclin », la partie met en exergue des photos inédites du photographe.

Plein feu sur les rues américaines des années 50 ! Vitalité, joie, énergie, les photos prises sur le vif apportent un regard étonnant, presque actuel sur cette période ! Les photographies sont à l’image de Winogrand (que j’ai eu l’occasion de voir sur un documentaire de l’exposition) : libre, disert, extravagant, Garry Winogrand pensait que la photographie transformait le réel, le rendait autre. Il s’agit alors de mettre en avant ce monde-spectacle, ce theatrum mundi. Il mitraille alors la rue, les hommes et femmes, et de ces prises sortira forcément LA photographie.

Ce qu’on retrouve sur plusieurs photographies prises sur le vif. On oscille alors entre la joie évidente de certaines prises, la mélancolie d’autres, ou encore la férocité de certaines.

En sillonnant dans cette exposition j’ai en effet eu un sentiment de grande liberté. Inversement à Eva Besnyö ou Cartier Bresson, j’ai eu du mal à trouver mes repères, des codes propres à l’image fixe. Et pour cause, Garry Winogrand photographiait en dilettante et n’entrait dans aucune case.
Ainsi ai-je été désarçonnée par cette liberté, ces codes absents. Toutefois, on garde de cette exposition une vision réaliste et vivante de l’Amérique des années 50 à 80, les américains sont là, sous nos yeux, et s’agiteraient presque (la nuit tombée, qui sait ?).

A voir pour ces corps animés d’une soif de vie, c’est un véritable théâtre qui nous est donné de voir, un monde magnifié par un homme qui pensait que la photographie ne pouvait pas s’enseigner. En tout cas, il est certain qu’il faut un sens inné pour dégager autant de force de la vie.
A moins que ce ne soit ça qu’on appelle le génie.

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385.1964Mardi de 11h à 21h.
Du mercredi au dimanche
de 11h à 19h.
Fermeture le lundi, y compris les lundis fériés

Leiloona
Épicurienne culturelle, je sillonne villes, pays et musées, toujours un livre dans mon tote bag ... Chaque lundi, je publie mes textes dans un atelier d'écriture basé sur une photographie que j'anime depuis 5 ans. Museo geek l'hiver, sirène l'été. J'aime les bulles, le bon vin et les fromages affinés. View all posts by Leiloona →

5 commentaires

  1. jusque quand est visible l’expo ?
    merci, je vais aller la voir, ton article est intéressant 😉
    il y avait du monde dans la queue et dans l’expo quand tu y es allée ?

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    1. Je suis allée à une nocturne, une des premières … oui j’ai mis pas mal de temps avant de taper mon billet …
      Je dirais 40 minutes de queue pour une nocturne (le mardi soir.) 😉

      Répondre

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