Dans mes souvenirs, c’était une chouette histoire, aussi ai-je voulu la faire découvrir à Tro’Gnon.
J’aime bien l’idée de transmettre des histoires que j’ai moi-même adorée lorsque j’avais son âge et comme Les musiciens de Brême est un album qui fait partie de mon patrimoine, je me suis dit « banco ».
L’histoire est somme toute super cruelle : imaginez, ces 4 musiciens se sont retrouvés ensemble parce que leur maître ne voulait plus d’eux : trop vieux pour chanter, courir, chasser, porter, ils étaient tous destinés à une mort prochaine et certaine.
Ils se retrouvent alors affamés devant une chaumière squattée par des voleurs qui se gobergent de mets volés aux alentours.
Les animaux, musiciens amateurs, fomentent alors un plan afin de remplir leur ventre vide.
Un grand classique qui m’a interpellée : cette histoire est loin des récits convenus et aseptisés qu’on publie actuellement. Imaginez, on parle de noyer un chat, de couper la tête d’un coq, de mettre une balle dans la tête d’un chien. Les mots sont crus, mais décrivent la réalité. Du moins, une de celle que j’ai connue quand j’étais plus jeune, dans les campagnes …
Mais finalement, ne faut-il pas lire de telles histoires à nos enfants afin de leur montrer aussi toute la crudité de certains de nos actes, en parler, discuter aussi autour de ces agissements ? Les contes, d’ailleurs, ne sont-ils pas cruels eux aussi ? Des parents qui abandonnent leurs enfants ? Un chasseur qui ouvre la bedaine d’un loup ? Des cochons qui jettent le loup dans une marmite ?
Les illustrations de Gerda Muller ont, quant à elles, un petit côté désuet, les couleurs non criardes mettent bien en avant l’aspect « grand classique » du rayon jeunesse.
LES QUATRE MUSICIENS DE BRÊME
AUTEURS : GERDA MULLER, JACOB GRIMM, WILHELM GRIMM
ILLUSTRATEUR : GERDA MULLER
EDITEUR : ECOLE DES LOISIRS (L’)
Novembre 2014
12.70 Euros
Album à partir de 5 ans
ISBN : 9782211220361
THÈMES : AMITIÉ, ENTRAIDE/SOLIDARITÉ, VIEILLESSE
Hé bien… J’ai été habituée aux contes russes, cruels aussi, avec des fins parfois sanglantes… Et les versions populaires des contes sont souvent assez dures aussi. Ça ne me choque pas vraiment.
Oui, mais ça détonne quand on le compare aux livres qui sortent actuellement ! 😉
J’ai eu peur de cette histoire enfant. Mes parents avaient acheté un 33 tours avec cette histoire racontée par Pierre Tchernia si mes souvenirs sont bons et il y avait la musique en plus de l’histoire. ça m’angoissait, ça m’apeurait. La musique était terrible et sûrement plus que l’histoire qui ne m’a pas vraiment marquée. Je me souviens surtout et encore du cri de l’âne sur le disque ; on aurait cru qu’on l’égorgeait. Je m’en souviens comme si c’était hier. Il faut dire qu’à l’époque on n’achetait pas de disques, c’était exceptionnel. Et c’est le seul que j’ai eu avec Chapi Chapo et avec un autre 45 tours avec quelques comptines.
Oh ton témoignage est juste incroyable ! Ton souvenir est tellement présent et prégnant encore ! 🙂
Sinon je crois qu’on a à peu près le même âge : moi aussi Chapi chapo a marqué mon enfance. 😉
C’est vrai que l’on connaît tous les contes dans leur version « arrangé ». Mais après avoir lu le réel texte du petit chaperon rouge je ne vois plus les contes de la même façon. J’ai été étonné et choqué par ce que j’ai lu!
C’est étrange de ce dire qu’a travers ces contes ce cache des choses pas très « nettes »…
Ca gâche un peu la magie, mais bon…
Par contre je pense qu’on peut lire des contes « rudes » aux enfants en se fixant des limites.
Ah oui mais les contes ne sont pas à l’origine pour les enfants ! 😀
Des choses pas très nettes, mais la vie l’est-elle ? 😉
Ah bon !?! J’ai toujours entendu que c’était des histoire que les grands mères racontaient aux enfants du village.
Merci, j’ai appris une chose aujourd’hui 😉
Que de souvenirs !
Oui, pour moi aussi ! 😀
La dernière illustration est très belle !
Je trouve aussi, oui ! 🙂
J’adore Gerda Muller, elle a fait des albums sans texte absolument géniaux.
Je ne connaissais pas, et ce que tu me dis d’albums sans texte me plaît, je vais aller chiner ! 🙂