Cockpit cuisine, Compagnie de la Bande passante

Imaginez être l’héritier d’un homme fantasque qui a passé sa vie à détourner les objets de la vie courante pour réaliser sa propre épopée.

Imaginez trouver un appartement complètement loufoque où chaque détail serait propice à reconstituer la vie extraordinaire d’un aïeul farfelu.

Entrez dans « Cockpit cuisine » et embarquez pendant 1 h 30  avec trois cousins qui pourraient bien être de la famille des Deschiens. On y pense, forcément, quand le rire né de l’absurde lié à une situation banale.

Face aux spectateurs conquis avec une bouche-banane pour sourire, les trois comédiens retracent ce que fut la vie de ce Marcel Blondeau. Mais là où d’autres auraient fait un monologue, ces trois-là nous donnent à voir la vie de ce Marcel d’une manière plus qu’originale.

Des caméras, une régie vidéo, des moniteurs de télévision d’un autre âge : ces trois hommes manipulent ces technologies avec brio et inventivité et nous donnent à voir un spectacle dans le spectacle.

On suit alors le parcours de Marcel grâce à des photographies, des livres découpés pour l’occasion et qui servent d’arrière-plan pour le récit, des assiettes-décor pour un voyage en transsibérien, des marionnettes, des jouets qui servent de protagonistes, les spectateurs eux-mêmes sont pris à parti dans cet imbroglio : exit le 4è mur, nous sommes bien tous dans le même bateau de vie …
L’action se passe alors partout : sur scène, dans le public, sur les écrans de vidéos. On ne peut alors détacher nos yeux des moniteurs : happés et intrigués par autant de créativité.

On rit de cette prouesse, de la verve de l’héritier, des mimiques des deux autres (l’un pour sa gueule de repris de justice, l’autre pour sa naïveté mutique décalée) : on sourit de tout, on est soufflé par autant d’inventivité, et on ne peut qu’être charmé par cette épopée poétique attachante.

Une pièce d’une singularité exemplaire qui fait passer un moment hors du temps, magique et féerique. Le tout, accompagné par de la musique russe …
Une pièce que j’ai eu le plaisir de voir avec la belle Stephie.

Le mieux encore est de regarder un extrait :

Informations pratiques :

Cockpit Cuisine
De Benoit Faivre, Laurent Fraunié et Harry Holtzman
Avec : Laurent Fraunié, Benoit Faivre, Francis Ramm
Jusqu’au 22 février 2015 au Théâtre du Grand Parquet (Paris, métro Stalingrad)
Jeudi 14 h
Vendredi 20 h
Samedi 20 h
Dimanche 16 h
Durée : 1h15
18 €

Les 17 et 18 à Pontivy (56)
Le 6 mai à Saint Priest (69), théâtre Théo Argence
Le 16 mai au théâtre des Bergeries (BIAM) (93)
Les 21 et 22 mai : Théâtre Ici et là Mancieulles (54)