Elle s’appelait Tomoji, Jirô Taniguchi

EllesappellaitTomoji

Qu’il y ait dans ce monde un force invisible, j’en suis persuadé. 

 

tomojiVoilà bien longtemps que j’ai lu ce seinen à la douce et tendre couverture. Toutefois, c’est un livre japonais, aussi aurais-je dû me méfier de sa relative invitation au voyage dans ce pays de Cocagne.
Le lecteur n’est pas épargné en effet. Un peu à la manière des personnages de GOT, inutile de s’attacher aux personnages. Ils ne meurent pas tous, mais presque : aussi je ne recommanderais pas la lecture de cet opus par temps maussade ou dépression passagère. J’ai même dû le refermer, sous peine de faire une crise d’angoisse (je ris, mais à peine). Certains diront que je suis une âme sensible, je leur répondrai qu’on fait avec ce qu’on peut, ou ce que l’on a.

En effet, l’héroïne n’a guère une vie facile. Et sa famille est marquée par le sceau de l’abandon ou des morts. Une enfance compliquée, donc, qui minerait un régiment de légionnaires sous prozac.
Toutefois, grâce à de savantes incursions omniscientes du narrateur et une narration à la chronologie bouelversée, le lecteur comprend que sa vie adulte sera plus joyeuse et moins tourmentée que sa jeunesse. Notamment grâce à l’amour d’un homme bon et honnête.

Travailleuse, Tomoji a ce qu’on appelle aussi un don : un don de couturière. Ce qui lui permettra de devenir la femme que l’Histoire nous a laissée : la créatrice d’un temple bouddhiste près de Tokyo.

Une histoire marquante et d’une tristesse abyssale, tout en contraste avec la beauté des dessins et leur douceur aussi. Une jolie peinture d’un Japon rural qui n’existe plus, où la nature prend une grande place. Une jolie leçon de vie, finalement, sur les affres possibles d’une existence, et ses petits bonheurs aussi, un portrait marquant d’une femme qui jamais jamais ne céda face à son destin.

Un joli roman graphique que je comparerais au sublime Tombeau des Lucioles. La littérature japonaise a toujours l’art de me bouleverser les entrailles.

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Titre VO: とも路
Titre traduit: Tomoji
Dessin : : TANIGUCHI Jirô
Scénario :: TANIGUCHI Jirô
Éditeur VF : Rue de sevres
Type: Seinen
Genre: Tranche-de-vie, Historique
Éditeur VO: Futabasha
Illustration: n&b + couleurs
Origine: Japon – 2014
Dès 14 ans
17 €

Noukette, Mo et Marion.

25 comments

  1. Anne de Louvain-la-Neuve says:

    Je cours avaler une décoction de Millepertuis, puissant antidépresseur totalement naturel, souverain contre le chagrin et la dépression que vous faites si bien partager. Snif.

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    • Leiloona says:

      Anne : je suis très sensible aux histoires d’une vie entière, cela me fait la même chose pour les films. J’en ressors complètement plombée, mais cela n’enlève ne rien la beauté du support.

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      • Anne de Louvain-la-Neuve says:

        Il est vrai que les plus beaux films ou livres sont souvent tristes. Et bien souvent (et c’est dommage), ce sont les livres/films dramatiques qui ont la faveur des critiques. Mais comme je le dis souvent, la lecture ou toute forme artistique c’est aussi et surtout partager non seulement l’univers d’un auteur mais aussi être en accord avec un moment intérieur pour ce partage afin de trouver une synchronicité entre soi-même et l’autre… (petite page philosophique du jour…)

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    • Leiloona says:

      Tu me diras si cela te fait la même chose qu’à moi : je t’en avais déjà parlé au téléphone, je crois.

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  2. dan says:

    Le Tombeau des Lucioles… Je crois qu’aucun film ne m’a fait autant pleurer… Je comprends complètement ce que tu as pu ressentir. Je le lirai, un jour! Merci pour ce billet :-)
    Belle journée à toi, reine des shoppeuses *privatejoke*

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    • Leiloona says:

      Hi hi, on se comprend tout à fait ! 😀

      « Le Tombeau des Lucioles » … je l’ai regardé l’an dernier avec mes 3è, en fait d’année, et … comment dire … nous étions deux à pleurer et à renifler.
      J’ai eu beau tourner la tête, je n’ai pas pu le reprendre de plein fouet.

      Bisous, ma Dan. ♥

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      • dan says:

        Je l’ai vu et étudié avec mes troisièmes il y a plusieurs années dans le cadre de « collège au cinéma », nous étions plusieurs à pleurer; certains ados riaient bêtement, mais je pense qu’ils se défendaient ainsi de montrer leur trouble… En tout cas personne n’a été indifférent. C’est la force de Taniguchi!

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        • Leiloona says:

          Ah oui, ici il était au programme de collège au cinéma mais en 6è, nous n’en menions pas large … :/

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  3. Ludo says:

    je ne connais rien en littérature japonaise, mais à chaque fois que j’ai suivi ton avis sur cette thématique, j’ai ramassé une claque et un coup de cœur… Alors, je note!:)

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  4. Lunch says:

    Le tombeau des lucioles est quand même plus… minant (2 ou 3 régiments sous Prozac auraient été touchés) !
    Je comprends tout de même le point de rapprochement :)

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    • Lunch says:

      Et j’ai encore oublié de modifié l’adresse de mon blog dans les commentaires, c’est fou ce que je suis tête en l’air ^^

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  5. sandrion says:

    J’ai lu celui-ci, et plusieurs autres de Taniguchi que j’aime et que j’admire énormément…

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  6. katell says:

    merci pr ce partage, je ne suis pas fan de bd/manga mais je vais regarder çà de plus près! sinon je suis comme toi….avant je ne pleurais jamais en lisant des livres, maintenant çà m’arrive et parfois ej sors complètement déprimée de mes lectures(ou certains films…..voire séries! oui)

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  7. Laure Micmelo says:

    Je n’ai pas été aussi emballée que toi sur ce Taniguchi, mais je note tout de suite le tombeau des lucioles 😉

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  8. noukette says:

    Je crois que j’ai un coeur de pierre… Je n’ai malheureusement pas été touchée autant que toi par cette lecture…

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  9. monesille says:

    bouh, ne me parle pas du tombeau des lucioles, j’ai commencé à pleurer au début du film, je pleurais toujours en rentrant chez moi, je te raconte pas la tête de mes enfants à l’époque, ça date déjà de…hum tant que ça ??
    Je vais noter Taniguchi car je ne savais strictement pas le nom de l’auteur.
    Bises

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  10. ada says:

    Il fait envie Leil. Moi aussi j’ai pleuré avec le Tombeau… Mais j’aime bien pleurer :)
    Il y a cependant des textes que j’évite de lire en classe (même la fin du « Bateau ivre », c’est dire si je suis incurable….) car je suis sûre de ne pas réussir à retenir mon émotion: en fait ça dépend des classes, sur certaines, ça fait de l’effet 😉

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