Et si une célèbre youtubeuse (Zoella) suivie par près de 7 millions de personnes écrivait un roman ? (Bon, depuis, une rumeur – fondée – a montré qu’elle ne l’avait pas écrit seule, mais comme je ne la connais pas, cela ne changera pas grand chose pour moi …)
Une jeune fille, Penny, décide un jour d’ouvrir un blog afin d’y déposer sa vie. Très rapidement, elle est surprise par le retour bénéfique et soudain de ce support. Des milliers de personnes lui répondent et lui permettent enfin de bien se sentir dans sa peau d’ado. Penny est une jeune fille gaffeuse qui, par exemple, se retrouve le soir du spectacle de fin d’année les fesses en l’air et la jupe relevée, pile le jour où elle avait mis sa culotte la plus mochâsse, celle avec les licornes. La honte, quoi. Surtout qu’elle ne s’attendait pas non plus à ce que cette vidéo soit postée par son ancienne meilleure amie devenue un véritable poison ambulant depuis un succès somme toute relatif. Vidéo qui, en plus, devient virale et est même postée sur le site du lycée !
SHAME ON HER ! VITE FUYONS !
Bref, le petit séjour à New-York qui se profile grâce au travail de sa mère est vraiment bienvenu ! Surtout que là bas, Penny ne le sait pas encore, mais elle fera une rencontre décisive …
Girl Online est un roman jeunesse attachant : les personnages correspondent bien aux adolescents que je croise chaque jour, aussi je suis persuadée que ce roman aura un joli succès auprès d’eux. Je ne me fais aucun souci là-dessus : j’ai d’ailleurs vu ce matin qu’il était 2è des ventes. J’ai moi aussi aimé retrouver ces personnages, pour leur sensibilité, leur humour et leur humanité. Des portraits de jeunes bien brossés.
Cela dit, j’ai mis pas mal de temps avant de ne plus le lâcher. La grande part revient aux dialogues qui doivent constituer 80 % du roman. J’ai du mal avec ce genre de roman : il me faut des descriptions, une narration fournie qui permet de donner corps à l’univers que j’ai sous les yeux. Ici, tout est immédiat ou presque. Et je n’ai aucun doute quant à l’attrait, en revanche, des jeunes pour ce type de roman. (Puisque c’est ce qu’ils recherchent dans la lecture.)
Autre gros bémol : avoir lu la 4è de couverture qui dévoile des ressorts narratifs loin dans le récit (jusqu’à la page 350). Sur 400 pages, cela fait beaucoup. Aussi, mes attentes furent déçues, puisque je savais quelle allait être la fin (ou presque) du roman. Un dernier bémol ? Les centaines de commentaires reçus très rapidement sur le blog de Penny me semblent un chouille irréaliste.
Malgré tout (parce que ma chronique paraît foncièrement négative alors que j’ai bien aimé le cette histoire), Girl Online se lit facilement, on s’attache à ces personnages touchants de sensibilité, on aime aussi les différentes péripéties développées, et au final on le dévore en prenant plaisir à retrouver l’univers de Penny.
Ceci est un avis d’adulte, toutefois, foi de professeur de lettres, les jeunes adolescentes dévoreront ce roman … mon exemplaire est déjà entre les mains d’une élève et il a déjà prévu de faire une tournée.
Une bonne idée cadeau pour une jeune fille de 12 / 13 ans.
Auteur Zoe Sugg
Editeur La Martiniere Jeunesse
Date de parution 07/05/2015
Collection Fiction
ISBN 2732470651
EAN 978-2732470658
398 pages
13 € 90
Mouif… néanmoins, je ne suis pas méga étonnée 😉
Pour les dialogues, tout de même, j’aurais préféré mieux. Mais bon …
C’est dur à écrire correctement, les dialogues
Il faut un minimum les développer, et surtout éviter qu’ils pullulent. J’ai des élèves qui arrivent très bien à le faire, elle aurait dû prendre d’autres nègres.
(pour ceux qui passeraient sans connaître cette expression, elle n’est en rien raciste.)
Je tiens à préciser, on ne sait jamais.
#jedeviensméfiante
Tu fais bien, l’autre jour, sur Facebook, dans je ne sais plus quelle conversation, quelqu’un s’était offusqué pensant donc que des gens à la peau noire écrivaient vraiment pour d’autres….
Bon si tes collégiens peuvent faire mieux, je comprends le niveau. Mais tu sais, dans les romans de Marc Lévy déjà, les dialogues…
Comme l’article sera sans doute lu par des jeunes filles je préfère prévenir …
Mais dans du Lévy, j’ose espérer plus de narration … non ? :-/
Je ne peux pas comparer… mais parfois les dialogues sont si longs, sans incise, que tu ne sais plus qui dit quoi
Ah ah, je vois. Là non ils sont courts, donc on ne s’emmêle pas les pinceaux. Ouf ! 😛
Zoella, c’est la « Enjoy Phoenix » anglaise ? Elle aussi sort un livre qui va sans doute se vendre comme des petits pains…
C’est pas de la grande littérature mais sa ce laisse lire. Par contre (petit spoil quoi que) le secret de noah est bien trop attendue, des la première rencontre entre penny et noah j’ai su ce qu’est le secret.
J’avais envi de le lire, en ce moment dans le même style je suis en train de lire celui d’enjoyphoenix qui est plus réaliste, il parle de problèmes d’ados de façon un peu « poétique », c’est sympas même si ce n’est pas de la grande littérature.