Un petit recueil d’une nouvelle collection intitulée « Mots intimes » qui recense les lettres de rupture de romanciers célèbres : Montesquieu, Flaubert, Apollinaire, Duras, Sagan … pour ne nommer qu’eux.
En introduction de chacune des lettres, un retour sur la relation entre les deux personnes qui nous en apprend sur le modus vivendi des auteurs et sur le pourquoi du comment de la lettre de rupture.
J’ai autant aimé l’introduction qui relève de l’anecdote (toujours croustillant) que la lettre en elle-même. Ainsi ai-je appris que la Lou d’Apollinaire menait une vie bien libertine qui fit souffrir le poète. D’ailleurs leur relation ne dura que quelques mois. Dire que j’ai finalement idéalisé leur amour serait encore loin du compte …
Et que dire de l’impertinence de Flaubert qui a « l’honneur de saluer » Louise Colet. Un brin chien, non ?
D’autres établissent un lien épistolaire, qui permet de ne pas rompre tout en restant à une distance salutaire, à l’instar de Juliette Drouet et Victor Hugo.
La lettre permet en effet la distance, la communication différée permet des aveux et des bassesses que la confrontation n’aurait pas permis.
On se régale en lisant ces lettres, on savoure les anecdotes croustillantes, on descend certains auteurs de leur piédestal (effectivement, certains hommes sont meilleurs romanciers que philanthropes), et on se dit, en refermant le recueil, que la nature humaine est bien la même partout et à n’importe quelle époque.
Malgré tout, aucun effet plombant vis-à-vis de toutes ces lettres de rupture, sans doute grâce à l’apport didactique d’Agnès Pierron qui annonce les lettres.
Un recueil bien sympa, à étudier pourquoi pas en oeuvre intégrale en français (programme du collège ou lycée.)
Je terminerai par citer un extrait d’une lettre du Marquis de Sade à Mademoiselle Colet, lettre très déstabilisante quand on connaît le reste de la production du Marquis …
Il est difficile de vous voir sans vous aimer, et plus difficile encore de vous aimer sans vous le dire. Il y a longtemps cependant que je me tais, mais un plus long silence devient impossible. Je suis amoureux de vous comme un fou, et ne connais plus de bonheur au monde pour moi maintenant, que celui de passer ma vie avec vous et d’y partager ma fortune.
Daignez me faire un mot de réponse, je vous en supplie. (…) Mon bonheur est entre vos mains, je ne puis plus vivre sans vous.
Auteur Agnès Pierron
Editeur Le Robert
Date de parution 07/05/2015
Collection Des Lettres
ISBN 2321007206
EAN 978-2321007203
128 pages
9 € 90
inintéressant! de quoi voir autrement les grands écrivains!
Inintéressant ? Je crois que ton clavier a fourché ! 😀
Oui, une autre vision des auteurs, j’aime beaucoup.
:)! je vais retourner me coucher je crois! un « in » en trop! Dur ce matin!
Ah ah, vu la chaleur les neurones fonctionnent au ralenti ! 🙂
Riche idée pour nos troisièmes, je note, merci!
Oh, il est tout choupi notre Marquis dans cette lettre !
Oui, hein, va savoir s’il n’est pas devenu plus âcre après elle ? 😀
je me méfie de ce genre de compilation mais le thème m’inspire 🙂
Celle qui a établi la compilation et écrit les anecdotes est docteur ès lettres et cela se voit ! 🙂
Quelle lettre ! Du thé rose Mariage Frères pour accompagner cette lecture…..
J’adore avoir l’impression d’entrer dans l’intimité des grands auteurs. Un recueil qui a éveillé ma curiosité.