Je me sentais ici au bon endroit au bon moment. Là où les rêves ont encore une chance de se faire une place.
La première fois que je suis tombée sur la couverture, elle m’a interpellée, forcément. Titre très visuel, violent aussi. Un monde épineux et totalitaire, avouez que nous sommes loin du monde de Candy. La 4ème de couv’ nous emporte au contraire vers un autre monde. Une île, petit bout de terre perdu au milieu des flots. C’est là, à Sainte-Pélagie qu’arrive notre narrateur sur le fil de la dépression pour un été.
Dès son arrivée, il prend de plein fouet des éléments particuliers, merveilleux. Une bibliothèque qui ne contient que des romans tristes et offre gentiment des mouchoirs, un avion qui traîne dans le ciel une banderole qui est toujours personnellement destinée au narrateur, ou encore des vendeurs d’encyclopédie qui sonnent à 3 heures du matin : des faits étranges mais qu’on accepte aussitôt sur cette île fantasque.
Le narrateur doit rester sur cette île tout l’été : arroser le jardin, nourrir le chien, garder la maison propre. De quoi se changer les idées et oublier cette femme qui l’a quitté. Mais, il ne le sait pas encore, son amour pour cette île ira au-delà de ce qu’il peut imaginer.
La Dictature des ronces est un roman rempli d’une belle magie : bien que nous évoluions dans un monde semblable au nôtre, cette île regorge d’une aura particulière. Un pays de cocagne qui aiderait n’importe qui à aller mieux. On prend son temps, on enlève les ronces du jardin, on décroche des étoiles, on va au cirque voir des alcooliques anonymes lancer des couteaux, on se lie avec les habitants, on prend finalement le temps de vivre.
Ouvrir ce roman est un petit plaisir qu’on devrait tous s’offrir : bien qu’il n’omet aucune cruauté de notre monde, comme cet enfant aveugle qui attend inlassablement son père mort en mer, le récit émerveille son lecteur en déplaçant d’un iota le curseur de la normalité. Sur l’île, rien n’est anormal, ou presque. Un peu comme lorsqu’on savoure un bonbon inconnu mais terriblement bon.
Comment ne pas aimer ce pari fou et sacrément poétique de créer un nouveau monde « presque comme le nôtre » ? On déguste alors de nos pupilles ces phrases qui semblent pondues par Supervielle, on flirte avec les surréalistes, et même l’univers burtonien. On rêve alors, une fois le livre refermé, de pouvoir nous aussi mettre pour l’année entière du sable entre la terre et nos pieds, de sentir cette nature au plus proche de nous. De vivre pleinement, finalement.
A déguster lentement, les doigts de pied en éventail. Sur une île et ce sera le summum du bonheur.
Auteur Guillaume Siaudeau
Editeur Alma Editeur
Date de parution 13/03/2015
ISBN 2362791475
EAN 978-2362791475
180 pages
16 €
Séverine : C’est avec beaucoup d’humour et dans un esprit un peu « Burton-nien » fait de poésie et de fantaisie, que Guillaume Siaudeau nous embarque dans ce parcours vers la renaissance d’un homme qui s’était éloigné de ses essentiels.
Jérôme : Farfelu mais pas que, loin de là, ce second roman beaucoup plus subtil qu’il n’y paraît installe Guillaume Siaudeau parmi les jeunes auteurs français à suivre avec le plus grand intérêt.
J’ai beaucoup aimé l’ambiance, ces éléments totalement étranges qui finissent par former un tout cohérent. J’irais bien y passer mes vacances sur cette île !
Oh que oui, moi aussi j’irais bien passer quelques jours, mais en même temps j’aurais peur toute seule je crois. 😮
Oh oui j’ai adoré ce roman (je n’ai pas fait de billet), l’auteur instaure une connivence immédiate entre son lecteur et son personnage, sens de la repartie, humour, fantaisie, une très belle découverte !
Oui, voilà, exactement ça, une très très belle découverte pour moi aussi.
voilà voilà je cois bien que je suis conquise après lecture de vos jolis billets ! merci merci et mille bises 😉
Ah oui, sois conquise, ce roman te fait passer un très joli moment, puis après tu regardes la réalité différemment. ♥
J’ai passé un super moment sur cette île et j’en suis revenue avec du sable dans mes baskets.
Ah oui, tu en as de la chance alors ! 🙂
A lire ton billet, cela me fait penser à « Monde sans oiseau » avec cet univers, ce monde à part.
Ah tiens, je ne connais pas. De qui est-ce ?
Cette histoire me tente beaucoup! (tu dors avec Mickey? 😉 )
Tu as bien raison d’être tentée car l’amoureuse de la nature et de la mer sera comblée. ♥ Sinon oui, Mickey m’aide à m’endormir ! 😀
Déjà noté depuis un moment, de même que d’autres titres de cet éditeur!
PS : j’adore ton pyjama 😀
J’aime beaucoup aussi ce que propose cet éditeur. Je trouve que leurs publications posent un regard neuf sur le monde qui nous entoure. Leurs publications me font toujours un bien fou.
Hi hi, oui, il est un brin décalé le pyj’, pas très sexy, mais bon … quoique …
J’avais eu un vrai coup de cœur pour ce roman. A découvrir !
Ah oui, toi aussi ? Finalement pas de billets négatifs sur ce roman. ☻
Il me tente vraiment pour le coup! Surtout que j’avoue que de prime abord entre le titre et la couverture je ne me serai pas laisser tenter.
Les couvertures sont sobres, c’est vrai, mais j’aime beaucoup aussi leurs publications pour cette raison (un peu comme pour la collection « la blanche » en fait. 😉 )
Un de ceux pour qui j’ai craqué et j’ai hâte de le lire !! Je rajoute ton billet avec vos plus tentateurs, bises
Ah je suis contente et je suis certaine que l’amatrice de nature aimera ce roman. ♥