Je suis là a remporté il y a quelques mois le Prix Nouveau Talent qui prime un premier roman. Aussi étais-je intriguée de le découvrir …
Elsa se réveille un jour dans une chambre d’hôpital, enfin elle ne se réveille pas totalement, car elle est toujours dans le coma, et d’après les médecins elle ne réagit plus à aucun stimulus. Cependant, elle entend tout. Elle sait à peu près depuis combien de temps elle est là, mais elle connaît aussi le verdict plus que pessimiste des médecins. Elle n’a qu’une envie : hurler, et dire que non, elle est bien là.
Un jour, un jeune homme entre par inadvertance dans sa chambre. Son frère est responsable d’un accident de voiture qui a entraîné la mort de deux adolescentes. Thibaut en veut terriblement à ce frère qu’il voit dorénavant comme un assassin. Le pardon est impossible. La chambre d’Elsa sera alors son refuge, il s’y confiera et trouvera même un réconfort inattendu. Entre ces deux personnages va naître un certain attachement, voire même plus …
Je suis là est un roman choral dans lequel deux êtres abîmés par les choses de la vie font connaissance. Du moins apprennent-ils à connaître l’autre différemment, puisqu’ils ne peuvent pas échanger oralement. Un lien se crée, étonnamment fort.
Le roman se lit vite et bien : un style simple et sans ambages, peut-être parfois trop ? Quelques longueurs aussi, notamment au début, où le temps semble s’être arrêté sur cette jeune femme dans le coma. Quelques rebondissements et autres péripéties qui maintiennent toutefois l’intérêt du lecteur.
Roman idéal pour l’été et ses lectures légères et faciles.
La chose qui me fait le plus tiquer est le discours négatif et sans espoir des médecins (ils voulaient la débrancher) qui s’oppose au happy end too much du scénario. Invraisemblable presque …
En fond sonore, je ne pouvais pas m’empêcher d’écouter à la radio les desiderata de la famille Lambert et de tiquer sur le message sous-jacent (mais sûrement involontaire) de l’histoire.
Sous des allures de roman léger, le récit regorge donc de problèmes éthiques trop survolés à mon goût. De là viendrait la réelle faiblesse.
Toutefois, le roman semble promis à un bel avenir, puisque ses droits ont déjà été cédés à une vingtaine de pays …
EAN : 9782709649353
Romans contemporains
Parution :
27/05/2015
250 pages
14.50 €
L’Irrégulière se pose les mêmes questions que moi : je trouve que ce roman joue un peu trop sur le sentimentalisme du lecteur pour aborder un problème extrêmement douloureux et intime.
Vive la rose et le lilas : Il faut rendre justice à Clélie Avit : le texte a été rédigé pour un concours. Ce qui aurait été épatant, c’est qu’on lui laisse le temps de supprimer ce type de passages dispensables.
Micmélo : Un feel good book
J’aimerais comme toi penser que c’est involontaire, mais je n’en suis pas si certaine !
J’ose l’espérer, parce que franchement si ce roman fait passer le message du « non, même en cas de mort cérébrale on ne doit pas débrancher », je risque de modifier mon billet (voire même de faire de l’anti pub) …
D’où mes réserves mais l’auteure ne s’est, à ma connaissance, pas exprimée sur le sujet
Oui, c’est vrai, et nous sommes les 2 seules à avoir levé la question, comme quoi … 😉
Le débat est ouvert, alors !
Oui, j’aurais bien aimé que l’auteur s’explique ici ou ailleurs … 🙂
Un sujet difficile…
Oui, et du coup je me demande quel est véritablement l’objectif de l’auteur …
Bon, le livre reste prenant (lu en une soirée), mais le style est pauvre.
C’est vrai qu’on pense facilement à l’affaire Lambert en lisant ce livre. Mais j’ai l’impression que même si l’on ne peut faire abstraction des questions difficiles liées au coma, le parti pris de l’auteur est de faire un roman optimiste où l’amour et la détermination viennent à bout de tout.
Fort agréable moment de lecture pour moi, cela dit! Ce livre fut un bon compagnon durant les fêtes de fin d’année.
Bonne année!