« L’atelier du peintre » réalisé par Courbet en 1855 a une histoire passionnante : refusé par le jury du Salon lors de l’Exposition Universelle, il fut exposé dans un pavillon construit par Courbet lui-même !
Tableau immense de 22 m2 , à l’image de « l’Enterrement à Ornans », cette oeuvre est une véritable pièce maîtresse pour le peintre. On peut même parler de tableau manifeste pour Courbet. Et force est de constater qu’il fallait le restaurer.
Le musée d’Orsay a alors fait appel voici quelques mois au public. Financer sa restauration ? Devenir mécène de Courbet ? Un défi relevé : plus de 150 000 € réunis ! Le tableau est actuellement restauré, une pièce en verre a été réalisée pour l’occasion, dans le musée même. Les visiteurs peuvent alors suivre les différentes étapes de sa restauration. En outre, pour parfaire cette visite, des outils tactiles, sonores et numériques ont été mis en place grâce la Fondation du Patrimoine.
L’atelier du peintre n’aura plus de secret pour vous !
Près du tableau, une console est en effet à disposition du public. Sur la gauche vous pourrez voir comment obtenir une toile peinte. Une partie nue, une partie enduite, une partie peinte et une partie vernie. Différentes toiles aux textures différentes. Un casque accompagne toujours le dispositif.
Au milieu, les principaux personnages du tableau sont reproduits pour les mal voyants, à hauteur d’yeux d’enfants.
Sur la droite, des tablettes dotées de casque permettent de comprendre ce tableau, bien mystérieux, aux 31 personnages, notamment Proudhon, Baudelaire, Napoléon III déguisé en braconnier …
On fixe avec la tablette un des nombreux personnages : un nouvel écran apparaît, on a alors accès à des informations supplémentaires : qui est ce personnage ? Pourquoi et comment est-il peint ? Si notre curiosité n’est pas encore satisfaite, on peut compléter ces informations, grâce à un autre onglet. La réalité augmentée fait alors vivre le tableau. Jeanne Duval a par exemple été recouverte à la demande de Baudelaire, mais les rayons X permettent de la faire apparaître.
Découvrir Jeanne Duval, maîtresse de #Baudelaire grâce aux rayons X virtuels de la réalité augmentée. #Courbet pic.twitter.com/zaSXaZCZne
— BricaBook (@Leiloona) 31 Juillet 2015
Le croque-mort révèle aussi ses secrets, grâce au repentir accessible avec les rayons X : ses mains n’auront plus de mystère pour vous.
Pour la femme nue, il sera possible, grâce à un bâtonnet virtuel, d’enlever le vernis du tableau afin de retrouver les teintes d’origine de la robe de cette femme.
Tous les secrets vous attendent ici, le site de l’application.
D’autres « petits jeux » aussi, comme le puzzle pour reconstituer le tableau : de quoi mettre l’Art au niveau des plus jeunes, mais aussi de parfaire la culture des plus grands.
Le Musée d’Orsay redonne au tableau son côté « populaire » : le public participe à sa restauration et perçoit aussi les nombreux secrets d’une oeuvre majeure en peinture. Des applications qui dépoussièrent la perception que certains peuvent avoir de l’Art.
Le tableau deviendrait presque alors un art vivant !
Une vidéo pour parfaire l’ensemble ? Le mieux est encore de le découvrir en vrai au Musée d’Orsay ! 30 minutes de plaisir culturel !
Entrez dans L’Atelier par Orange
Ouverture de 9h30 à 18h
le mardi, le mercredi, le vendredi, le samedi et le dimanche
de 9h30 à 21h45 le jeudi
vente des billets jusqu’à 17h, 21h le jeudi
21h15 le jeudi
Fermeture chaque lundi
Je vais essayer d’aller y faire un tour !
Oui, et avec ton pass, Orsay est gratuit, l’est pas belle la vie ?
Oui je sais 😉
Hormis l’intérêt de ton article magnifique sur cette exposition et ces animations qui m’ont l’air très didactiques, et des tableaux de Courbet dont il y avait déjà eu une très belle expo au musée Fabre il y a quelques années, je finis par me demander pourquoi on paye des impôts ? Ceux-ci ne suffisent plus à nourrir les plus démunis, à faire des recherches médicales, et maintenant on fait aussi appel à la bourses des particuliers pour restaurer les tableaux !
Bises
Ah, après c’est une question de redistribution de l’argent du contribuable. En ce moment, cela devient une peau de chagrin. La culture n’intéresse pas.
Je suis bien d’accord avec toi ! Mais comme nos impôts ne baissent pas, je me demande vers quelles poches la redistribution est faite !
Hum … à mon avis la défense obtient de nombreux crédits … :'(
J’y cours, merci pour le tuyau
De rien, belle découverte !