La clé des champs – Atelier d’écriture

© Julien Ribot

© Julien Ribot

Nous ne foulerons plus les pavés de la cour. De mauvaises herbes pousseront, la nature reprendra ses droits. La lumière du soleil ne frappera plus la nappe en toile cirée, les volets resteront clos et rouilleront un peu plus les jours de pluie. Les ronces se fraieront un chemin entre les épines des roses, et la lavande robuste n’embaumera plus le jardin de son odeur entêtante. Les villageois parleront des rires d’enfants avec nostalgie et se lamenteront de ne plus voir courir Nathalie et Jean chercher le pain sur leur vélo. La vie aura quitté la maison, la poussière recouvrira les meubles d’une fine couche blanche, comme pour les protéger du temps.

Nous aurons engrangé des souvenirs dans cette maison reculée dans les terres. Nous aurons appris à vivre autrement, à prendre le temps des secondes qui s’égrènent et ne reviennent jamais.

Couper les téléphones, profiter de la douce chaleur du soleil, là sur notre peau encore blanchâtre,  humer ce café qui coule goutte à goutte et tapisse la cuisine rustique d’une odeur énergisante. Contempler aux premières loges le ballet des papillons et libellules.

Ce matin nous avons refermé la porte de la maison, nous retournons dans le tourbillon de la vie, à manquer de temps, à courir, à foncer, sans souffler. Quelques minutes, à notre retour, nous manquerons de souffle, voudrons retourner dans la maison des vacances, pour croire encore à ces moments suspendus et bienheureux.  Puis la vie reprendra ses droits et s’imposera. Courrier des impôts, points en moins sur le permis pour des excès de vitesse. La maison des vacances sera déjà bien loin, mais dans notre esprit restera ce petit coin de paradis, et nous nous projetterons dans un an, quand enfin nous tournerons de nouveau notre trousseau dans la serrure d’un bel Eden caché.

© Leiloona, le 20 septembre 2015

 ————————————————————————————

Le texte de Claude :

– Ouf, on s’arrête ; je suis fourbu… Tiens, il y a une maison, là ! Qu’est-ce qu’ils disent dans le guide ?

– Ecoute :

« Après 20 km d’un sentier escarpé, vous arrivez devant une bâtisse : « Le Manoir de Luterville »

– Un manoir, çà ?

– « Ancienne demeure du Marquis de Luterville, elle offre un beau modèle d’architecture néo-classique. Sur le mur latéral, on aperçoit l’emplacement d’une fresque « Vénus dévêtue par Mars », attribuée à David, (actuellement en cours de restauration). Le portail en fer forgé, efflanqué de deux colonnes en marbre de Carrare a été remplacé dès le début du XXe siècle par une porte en chêne cérusé bleue sur laquelle un panneau vitré raconte succinctement l’histoire édifiante du marquis. »

– Vue la taille,  il n’a pas dû faire grand-chose le marquis…

« Sur la gauche, on peut voir un exemplaire intéressant de persienne métallique Carthellier (les originaux sont aux Musée des Techniques, 13 km par le sentier bleu) sur laquelle logent quelques arachnides qui ont longtemps servi d’inspiration à l’œuvre de Louise Bourgeois.

Devant la bâtisse, de chaque côté de l’entrée pavée, qui a longtemps entendu résonner les sabots des chevaux du marquis, quelques plantes gracieuses entretenues par le gardien du domaine, rappellent qu’ici existaient de vastes jardins inspirés par Le Nôtre, hélas détruits par la tempête de décembre 99.».

–  On fait une photo et on continue ?

– J’ai un doute : tu es sûr qu’on a pris le bon chemin ?

 ————————————————————————————

Le texte de Bénédicte :

Cette photo me rend triste : elle suinte l’abandon par tous les pores du papier….

Pas l’abandon joyeux de la rentrée scolaire,celui qui nous fait monter dans la voiture avec un mélange indescriptible de regrets et d’excitation, celui où on sait d’avance qu’il y aura un retour….

Pas non plus l’abandon fiévreux d’une sieste amoureuse derrière ces volets clos qui dessinent des rayures sur la peau et protègent un plaisir silencieux et complice dans une maison pleine….

Non, pas ceux-là.

Mais l’abandon par la mort du propriétaire,cette personne âgée qui n’avait plus beaucoup de courage et de moyens pour entretenir sa maison et dont les héritiers ne se sont pas encore occupés, peu pressés peut-être d’aller passer leurs étés dans ce village endormi….

Et le silence s’installe,la peinture continue de s’écailler, les herbes de pousser et les murs de se dégrader dans la solitude et l’indifférence.

 ————————————————————————————

Le texte de Dominique :

Portrait chinois

Si c’était une porte : en bois, grisé par les pluies, une boite à lettres au milieu, car le courrier c’est précieux. La porte semble fermée, il suffit de la pousser.

Si c’était un mur : solide et épais, en pierres claires, à l’enduit ocre foncé, grignoté par le temps.

Si c’était une plante : une liane grimpante, un chèvrefeuille odorant qui enlace et étreint avec douceur.

Si c’était un sol : des petits pavés irréguliers, polis par les allées et venues, brillants sous le soleil.

Si c’était des volets : des persiennes métalliques pour protéger des intempéries et des aléas de la vie.

– J’ai trouvé, cette maison c’est l’amitié !

 ————————————————————————————

Le texte de Manue Rêva :

– Misère … Les volets sont fermés depuis si longtemps, plus personne n’habitera jamais ici !

-Qu’est-ce que tu racontes ?! ça n’est pas la première fois que la maison reste aussi longtemps inhabitée ! Tu te rappelles ? Nous étions un peu plus jeunes à cette époque là, plus vigoureux !

-Tu veux parler de ces sombres années ? Celles où nous frémissions pour nos vies toutes les nuits ?

-Oui ! Souviens-toi … Les éclairs qui zébraient le ciel, le vacarme assourdissant des avions au dessus de nos têtes et les bombes … les incendiaires me glaçaient la sève jusqu’aux racines. Les fenêtres restèrent longtemps closes à cette époque mais je crois me souvenir qu’on voyait un peu de lumière filtrer par les persiennes.

-C’est vrai ! Maintenant que tu en parles, il y avait quelqu’un qui habitait là … Ou plutôt qui se cachait là. J’avais oublié … Comment ai-je pu ? J’ai certainement dû enfouir ce souvenir au plus profond de mon être… Le bruit de leurs sales bottes frappant les pavés résonne pourtant encore en moi, aussi sombre et angoissant que le jour où ils sont venus le chercher.

-Qu’il était maigre dans ses habits rayés quand il est revenu, presque un fantôme. Et pourtant, il était bel et bien là, dressé devant la maison, soutenu par cette belle jeune femme au regard hagard. Et il riait. Ils riaient …

-Oh oui, ils trouvaient ça tellement drôle de revenir habiter dans cette maison où le crépi délabré laissait imaginer la forme d’un cochon. Eux qui n’en mangeaient pas un morceau et qui pourtant avaient rêvé de nourriture, n’importe laquelle, pendant ces deux interminables années.

-Leurs enfants ont tout fait pour tenter de les convaincre de rénover ce mur mais ils ont tenu bon !

-Guère étonnant, après toutes les terribles épreuves qu’ils avaient traversées, la vision de cette façade avait été le premier éclair de joie qu’ils avaient ressenti. Et ils ne voulaient pas l’oublier, ni l’effacer.

-Ils se retrouvaient au petit matin dans le hamac tendu devant la maison, se blottissaient dans les bras de l’autre et essayaient d’oublier les cauchemars de la nuit en regardant le cochon. Ils finissaient par sourire et rentraient s’occuper de leur progéniture.

-Je me demande ce que sont devenus leurs enfants. Le temps passe, l’herbe pousse, sauvage et rien ne me laisse imaginer qu’à nouveau quelqu’un va revenir dans cette maison, et rire, et vivre !

-Tu as peut-être finalement raison. Nous aussi nous vieillissons, comme la maison, et bientôt nous ne serons plus là pour voir ce qu’elle va devenir ! Je me croyais immortel mais les sombres engins qui approchent me vont entrevoir une fin plus proche que je ne l’imaginais.

Et le bruissement s’arrêta.

Le vacarme des tractopelles envahit la ruelle si longtemps paisible. Les tronçonneuses des bucherons qui accompagnaient les ouvriers se mirent en marche et s’attaquèrent aux branches des deux arbres. Bientôt, ils ne furent plus que deux troncs nus et exsangues, très vite arrachés à la terre par les impitoyables mâchoires des machines. La maison resta fermée, personne ne voulait habiter en face du nouveau funérarium de la ville, et surtout pas les descendants de ses derniers habitants.

 ————————————————————————————

Le texte d’Hermione :

MES MEILLEURES VACANCES

« Racontez vos meilleures vacances d’été. »

Voici le sujet de ma rédaction. Moi qui n’ai jamais d’imagination, c’est bien la première fois que je trouve en moins d’une minute qu’est-ce que je peux écrire.

J’y ai repensé il y a deux minutes, quand je relisais pour la deuxième fois cette phrase inscrite au tableau. Soudain, j’ai regardé ma montre et je me suis rappelé mes vacances de cette année où nous étions partis chez nos grands-parents. Je suis triste de les avoir quittés, après ces vacances géniales que nous avons eues chez eux. Mais le jour où nous devions aller les voir, au début des vacances, je n’en n’avais pas envie. Heureusement que mes parents m’y ont obligé !

Nous étions partis de bonne heure pour arriver à l’heure du goûter chez eux. Tout le monde était content sauf moi, car j’avais envie de rester avec mes copains à jouer au foot tous les matins sur la plage. Mais ma mère avait voulu revoir ces parents cet été, à la montagne, et je devais les suivre. J’avais fait la tête pendant tout le trajet et c’est seulement quand nous nous sommes arrêtés sur une aire d’autoroute que j’ai commencé à parler. J’ai dit :

— D’abord, je suis sûr qu’ils vivent dans une maison super moderne !

— Tu verras, Samuel, a répliqué maman.

À quinze heures, nous sommes arrivés dans un petit village avec des pavés au sol. Je faisais toujours la tête mais en vrai j’étais un peu content de voir ce village qui avait l’air ancien mais beau. Ensuite, nous nous sommes garés près d’un arbre et j’ai observé la maison devant nous.

Le mur rose était un peu abîmé et il y avait des plantes vertes autour de la porte qui était en bois. À la gauche de la porte il y avait un volet fermé et sale. J’ai dit, incrédule :

— C’est là, la maison de tes parents, maman ?

-Oui.

-Ma chérie ! Mes petits-enfants, s’est écriée Mamie en ouvrant la porte.

-Mamie ! a dit ma petite sœur.

J’avais toujours cru que Mamie était comme sur le dessin que papa avait fait d’elle : une vieille dame avec de gros yeux dans un fauteuil roulant et toute ridée (Nous n’avions jamais rencontré nos grands-parents car ils s’étaient disputés avec maman). C’était presque le contraire et j’ai été très content.

Puis nous avons passé le reste des vacances en faisant des chasses au trésor, des randonnées… Je me suis même fait trois amis au village.

Bon, maintenant, commençons cette rédaction sur ces vacances géniales que j’ai passé !

 ————————————————————————————

Le texte de Nady :

CE N’EST QU’UN AU REVOIR

Clic, clac…. fit son reflex pour la dernière prise… Léa aurait pu mettre le mode « Rafale» pour être sûre de ne jamais oublier cette devanture mais elle décida de ne prendre qu’une photo avant de se retourner définitivement… la dernière image de SA maison des jours heureux qui restera à jamais gravée dans sa mémoire.

La vie l’a décidé ainsi.

Léa range son appareil photo. Elle ne doit pas trop tarder ; il serait mal vu d’arriver en retard. La ponctualité étant la politesse des Rois, et pour faire honneur aux clients suisses, il serait de bon ton d’arriver à l’heure.

Le rendez-vous est fixé dans une demi-heure. Léa fait vite son rétroplanning dans la tête pour éviter de stresser : le temps de récupérer sa voiture dans l’allée un peu plus loin, le quart d’heure de trajet pour atteindre la ville et prévoir un peu de temps pour trouver une place de parking à proximité du bureau du notaire : ça va le faire. Il ne faudrait quand même pas qu’il y ait un imprévu qui vienne troubler ce timing bien parfait ! Surtout pas aujourd’hui ! Le cœur de Léa, déjà bien lourd ce jour, ne le supporterait pas.

La vie le décidera.

Mais Léa est confiante, elle a toujours eu de bonnes ondes dans cette région auboise, qui lui apporta de merveilleux souvenirs et de grandes satisfactions.

Sur le chemin qui l’amène au centre-ville, Léa se remémore les délicieux moments vécus dans cette maison qui appartient à sa famille depuis bientôt 3 générations. Une bâtisse qui date certainement du XIXième siècle ; sur le mur  à droite de la porte d’entrée, la « cicatrice » laissée par une balle des combats de la guerre de 1870 atteste de son existence en ces temps obscurs. Son père l’a héritée de ses parents et n’a eu de cesse de la retaper chaque été pour que la charpente résiste aux intempéries. Pari réussi, la maison est solide et les pièces sont aussi chaleureuses que vastes à l’intérieur. Léa en connait les moindres recoins. Elle y passait toujours ses vacances d’été dans ce village de l’Aube avec son frère et ses sœurs. Les parties de cache-cache pouvaient durer des heures entre eux tellement les pièces sont nombreuses. Il fallait juste faire attention à poser délicatement ses pieds pour ne pas trop faire craquer le parquet et révéler sa cachette.

Pendant que son frère et ses sœurs s’amusaient à enfourcher leur vélo en direction des grands lacs de  l’arrière-pays, Léa aimait retrouver sa mère dans la vaste cuisine / salle à manger. Elle s’asseyait autour de la grande table en bois, construite par son père, et observait sa mère aux fourneaux. Parfois il leur arrivait de discuter de tout et de rien mais souvent c’est un silence religieux qui occupait l’espace entre ces deux êtres qui n’avaient pas besoin de mots pour s’aimer et se comprendre.
C’était son rêve aussi à Léa de se retrouver un jour dans cette cuisine, entourée des siens avec plein d’enfants qui joueraient autour d’elle pendant qu’elle finirait ses compotes et confitures….

Mais la vie en décida autrement…

La pièce préférée de Léa était l’atelier de bricolage de son père. Une pièce à part dans la maison, juste en dessous de la suite parentale et qui donnait près du garage. Son père pouvait y passer des journées et des nuits entières à travailler le bois, à redonner vie à toute sorte d’objets, à contourner l’utilité première de certains et leur donner une autre fonction. Ce hobby, c’était les vacances de son père qui se donnait à cœur joie dans sa passion pendant les deux mois d’été. Les outils de son père ornaient les murs de l’atelier, jusque dans les couloirs qui menaient au grenier. Tels des tableaux de peintres accrochés aux murs, ce rangement fit office de décoration et ne manquait jamais d’attirer l’œil des invités à qui on faisait faire le tour du propriétaire avant le diner. C’est d’ailleurs à la vue de ces outils sur le mur, que les yeux des acheteurs se sont mis à briller pendant la visite. Léa l’avait remarqué. A cet instant précis, Léa savait que c’était à eux qu’elle allait vendre Sa maison. Initialement les outils n’étaient pas compris dans la vente, mais à la vue du fort intérêt des visiteurs sur ces objets si imposants et si utiles, Léa comprit qu’elle avait là un argument de choc pour réussir une négociation à venir et ne pas avoir à trop baisser le prix. Elle n’a pas de regret car elle n’a aucune utilité de ces outils ; son appartement à elle date de moins de 5 ans dans la capitale et elle sait qu’elle n’a pas l’âme bricoleuse. Un joint à remplacer de temps en temps, un siphon à nettoyer parfois, une ampoule à changer : ses compétences s’arrêtent là. Et puis le temps pressait, il fallait maintenant vite trouver acheteur pour sa maison car elle ne rapportait plus de ressources depuis la fin du bail de location que son père octroyait dans une partie de la maison à une peintre qui donnait des cours de peinture et d’art aux enfants et adultes de la Région jusqu’à son départ à la retraite en juin dernier.

Le papa de Léa n’a pas eu le temps de trouver un autre locataire, c’est lui qui fut appelé au Ciel pendant l’été.

La vie est ainsi…

Et voilà donc Léa, son frère et ses sœurs, héritiers d’une superbe bâtisse avec quelques hectares de jardin pouvant faire office de bon potager. Mais aucun d’eux n’avait la main verte et avec un frère installé aux States et deux sœurs dans les îles de l’Océan Indien, Léa se retrouvait bien seule pour s’occuper de cette immense maison familiale. Il y avait beaucoup de travaux à engager, à commencer par un ravalement qui s’avérait plus qu’indispensable. Le père de Léa avait perdu le goût d’entretenir cette maison depuis une dizaine d’années. Les enfants y séjournaient de moins en moins et depuis le décès de sa femme il y a 6 ans, il n’avait même plus le goût d’y retourner.

Léa, elle, tenait à venir au moins une fois par an. Elle aimait retrouver l’odeur du bois qui parfumait la maison des jours heureux de ses années d’insouciance. Elle ressentait un besoin vitale de venir se poser entre ces murs, histoire de se reconnecter à elle, à l’histoire de sa famille, à ses origines. Elle ne restait jamais trop longtemps ; le temps d’un week-end prolongé souvent. Elle n’avait de cesse de proposer à ses amis de la capitale de l’accompagner. Ce n’est pas le couchage qui manquait. Elle se souvient du week-end de ses 30 ans où 15 personnes ont pu y trouver logis après une terrible soirée de fête et de bonheur !
Mais ses amis étaient de moins en moins disponibles et partants pour des week-ends à la campagne. Leurs emplois du temps, leurs enfants, les activités de ces derniers les samedis étaient autant de freins qui les empêchaient d’aller se reposer à plus de 2 heures de la capitale avec Léa.

Ainsi va la vie.

Aussi, quand arriva le moment de décider de l’avenir de cette maison familiale au décès de leur père, la raison l’emporta et les trois enfants se mirent d’accord pour la vendre. Léa avait le cœur serré…. Elle ne pouvait pas racheter les parts de son frère et de ses sœurs. Son statut d’intermittente du spectacle ne lui donnait pas les ressources nécessaires aujourd’hui…. Mais elle ne désespérait pas de connaître un jour la gloire et le succès de Catherine Deneuve.
Léa se résigna donc à l’évidence du moment et émit une seule condition : celle de choisir elle-même les futurs acheteurs, ce qui arrangeait sa fratrie, trop occupée avec leur famille et travail respectifs à gérer. Et c’est ainsi que la petite dernière se mit à poster des annonces un peu partout, tout en priant le Ciel et l’Univers tout entier, de trouver un acheteur qui n’aura pas l’idée de détruire cette maison pour reconstruire une plus moderne et moins typique. Le père de Léa y avait mis tant de passion et d’ardeur à la tache dans l’entretien de cette bâtisse, qu’elle ne s’en remettrait pas… Un deuil par an à gérer c’est suffisant, non ?

C’est la vie qui parlera.

Quel serrement au cœur éprouva Léa au moment de fermer la porte derrière elle après une dernière caresse sur les outils aux murs. Tiens, elle a oublié d’enlever l’affichette des heures de cours de l’ancienne locataire… Tant pis… Il fallait partir maintenant.

Allez, une dernière photo avant le rendez-vous chez le notaire, histoire de capter la devanture de la maison AVANT car Léa pourra la revoir APRES les travaux de ravalement du futur propriétaire et cerise sur le gâteau : Léa aura aussi tout loisir de se ressourcer à l’intérieur car le futur propriétaire a le projet de la transformer en tables et chambres d’hôtes. Le rendez-vous est pris pour un week-end l’an prochain.

La vie est pleine de surprises parfois.

 ————————————————————————————

Et voici les liens vers les textes écrits à partir de la même photo :

92 comments

    • Leiloona says:

      Il y a tellement de participants que la fenêtre prévue n’est pas assez grande, du coup je l’ai agrandie encore.

      Répondre
  1. Nady says:

    @leilonona : vivement les prochaines vacances pour à nouveau suspendre le temps ! 😉
    @Claude : une bien belle visite 😉 j’ai bien rià ta conclusion, comme sur un air de déjà vécu 😉
    @Bénédicte : ton texte fait écho avec une partie du mien, troublant 😉

    Répondre
      • Leiloona says:

        @ Nady :

        Pas de problème ! 🙂

        J’ai aimé ton texte, tout ! J’y étais avec elle, j’étais même elle … et la fin m’a émue, petite larme à l’oeil. Je suis sentimentale ce matin. 🙂

        Répondre
  2. victor says:

    @ Leiloona : Les prochaines vacances sont pour bientôt…
    @ Claude : Haha ton texte m’a bien faire rire, surtout dans ta conclusion
    @ Bénédicte : Eh oui les années passe mais la mort fait aussi partis de la vie…
    @ Dominique : C’est un très belle hymne à l’amitié que ce texte…
    @ Manu Rêva : Ton texte m’a laissé songeur, surtout la chute qui m’a étonné aussi
    @ Hermione : Ces merveilleuses vancances recommenceront l’année prochaine…
    @ Nady : Ton texte est très fluide et très bien écrit… Bravo !

    Répondre
    • Nady says:

      Merci Victor. C’est une première pour moi dans ce style de raconter une histoire. Je me régale chaque semaine celles et ceux qui excellent dans ce style alors ça me fait plaisir de lire ton feedback. Merci 😉

      Répondre
  3. estellecalim says:

    La nostalgie de la maison de vacances me découragerait d’en posséder une je crois 😉
    Claude : oui, ils se sont sûrement trompé 😀
    Manue Reva : c’est terrible ces dernières phrases !

    Et je crois que cette photo a suscité de la nostalgie chez beaucoup d’entre nous, comme chez Nady !

    (et je suis un peu à la bourre, mais mon texte est publié 🙂 )

    Répondre
    • Leiloona says:

      @ Estelle : Parfois même sans en posséder une, une maison peut devenir sienne et engranger de tels souvenirs. 🙂

      Répondre
  4. Albertine says:

    @Leiloona :L’Eden peut effectivement prendre la forme d’une maison de vacances où le temps prend son temps…
    @Claude :Ah le pouvoir du guide qui fait s’extasier sur commande ! J’aime beaucoup votre tournure d’esprit !
    @Bénédicte :C’est vrai que certaines maisons ont ce côté « abandonné », elles font « négligées » et souvent sont hérissées de panneaux à vendre.
    @Dominique : Très jolie définition de l’amitié !
    @Manue Rêva : Il est émouvant, ce cochon, qui symbolise le retour à la maison et à la paix…
    @Hermione : Les vacances chez les grands-parents deviennent plus tard des « madeleines de Proust » que l’on savoure avec nostalgie.
    @Nady : Joli texte sur la vie qui passe, sur les moments heureux que cette maison a abrités et continuera d’abriter…

    Répondre
  5. Stephie says:

    Leil : bouh, moi aussi je veux retourner en vacances. Viens on s’en va ! Joli texte 😉

    Répondre
  6. jacou33 says:

    De bon matin, Leïloona qui dit si bien la nostalgie des vacances, et le bien être dans cette maison cabossée.
    Dominique, jolie description sentimentale en portrait chinois.
    Claude, soit tu changes de guide, soit tu changes de GPS! 😀
    Je reviendrai pour lire les autres et les blogs.
    Pardonnez-moi, si j’en oublie.
    Bonne journée.

    Répondre
  7. titine75 says:

    Je sens que tu regrettes les vacances Leiloona ! Comme je te comprends…j’aime beaucoup cette attachement à une maison, à un lieu synonyme de calme, de repos, de joie.

    Répondre
  8. nimentrix says:

    Beaucoup de textes cette semaine, je vais prendre le temps de tous les lire et d’envoyer mes réactions au fil de l’eau
    @Leiloona : nostalgique et toujours ce style très <3
    @Claude : les guides touristiques et leur douce manière d'embellir tout 😉
    @Benedicte : la végétation qui reprend le dessus, c'est aussi le cycle de la vie
    @Dominique : joli portrait chinois 🙂

    Répondre
  9. Anne-Véronique says:

    Bonjour tout le monde !
    @Leiloona : Quitter sa maison de vacances : une petite mort, mais l’espoir d’y retourner l’été prochain redonne vie ! De la nostalgie dans ton texte. très joli.
    @Claude : Effectivement je me suis demandée la même chose ! ton texte est plein d’humour 🙂
    @Bénédicte : Tristesse d’une vérité trop fréquente. Mais un petit coin de paradis, pour qui se donnera la peine et le temps de découvrir les charmes de cette maison, qui n’en manque pas. Comme ton texte d’ailleurs. Joliment écrit 🙂

    Répondre
  10. Anne-Véronique says:

    @Dominique : Ton texte est plein de charme, comme cette maison…
    @Manue Rêva : difficile sujet et chute effectivement, pas très envie de vivre devant un funérarium…
    @Hermione : Ah les rédactions sur les vacances… L’appréhension que l’on peut avoir parfois en allant dans des endroits que l’on ne connait pas et finalement les belles surprises que l’on peut avoir. Ton texte est très vrai.
    @Nady : un sujet qui me parle et qui parle à beaucoup… La chute est belle, et oui, on perd la propriété, mais rien ne peut nous enlever nos souvenirs et la joie de pouvoir « prendre de ses nouvelles » passer devant cette maison qui a caché notre histoire, et dans ton histoire, y retourner en invité… merci 🙂

    Répondre
  11. Benedicte D. says:

    @Claude:J’aime votre texte.C’est un angle de vue original,décalé et plein d’humour!…

    Répondre
    • Leiloona says:

      @ Bénédicte : Il est terrible ton texte parce qu’il renvoie à une réalité que nous mettons de côté de peur d’y penser.

      Répondre
  12. Benedicte D. says:

    @Estelle Calim:Interessant recit,fluide et tendre,dont on se prend la chute en pleine figure!…Restera ce mystère qui m’énerve:Pourquoi Marcel elimine-t-il tous les occupants de cette maison,si j’ai bien compris l’histoire?…Il y a un roman entier ou un film en devenir dans votre texte….

    Répondre
  13. Manue Rêva says:

    @Victor : songeur … pourquoi ?
    En fait, souvent quand j’écris, j’ai une idée et je commence à écrire sans trop savoir où cela va me mener ! Là, j’ai tout de suite vu un cochon ! Et puis, je voulais faire un dialogue entre deux personnages … le reste est venu tout seul. Mon papa, grand lecteur a beaucoup lu sur la Shoah et sensibilisée très jeune, des études d’histoire ont fait le reste !

    Répondre
  14. Manue Rêva says:

    @Leiloona : c’est étonnant comme nos ressentis sont les mêmes … Ton texte, c’est moi quand toute jeune je quittais l’appartement de vacances de mes grands-parents ou quand, les vacances finies, je ferme les yeux et je photographie mentalement tous les lieux qui seront vides pendant un an et pourtant chargés de souvenirs !

    Répondre
  15. Manue Rêva says:

    @Claude : beaucoup d’humour, c’est frais et léger !
    @Bénédicte : en quelques lignes, la réalité ! Pas besoin de plus ni de moins !
    @Naty : l’histoire d’une vie et de ses embûches, joli !

    La suite sera pour plus tard, je dois partir à ma répétition !

    Répondre
  16. blogadrienne says:

    un gros coup de nostalgie chez Leiloona, à peine les vacances passées on aspire déjà aux suivantes 😉
    beaucoup d’humour chez Claude, encore une fois, chouette texte (c’est vrai qu’on a un doute et on rigole aussi du style ampoulé de certains guides ;-))
    mais ohlala toutes ces participations! j’espère arriver à vous lire tous dans les prochains jours, mais ce n’est pas gagné…

    Répondre
  17. saxaoul says:

    @Leiloona : moi, j’ai bien envie de repartir tout de suite plutôt que d’attendre un an 🙂
    @Claude : ah, ces touristes !
    @Bénédicte : je suis certaine qu’elle va retrouver une seconde vie cette maison
    @Dominique: bonne idée ! Mais j trouve la photo un peu triste pour être une métaphore de l’amitié !
    @Manue Rêva : effectivement, peu de gens ont envie de vivre en face de ce genre d’endroit, moi la première.
    @Hermione : des petits-enfants qui ne râlent pas parce qu’il n’y a pas Internet chez les grands-parents, c’est bien rare !
    @Nady : dire au revoir à une maison à laquelle on est attaché, c’est difficile. Joli texte nostalgique.

    Répondre
  18. Nady says:

    @Dominique : comme elle est belle cette Maison de l’amitié à travers ce portrait chinois 😉 belle idée de texte 😉
    @Manue Rêva : une chute inattendue et réussie 😉

    Répondre
  19. Claude says:

    @Leiloona ; au retour de vacances, le souvenir de la maison sera sans doute plus beau que la réalité car il sera associé aux moments passés.
    @Bénédicte : l’impermalente des choses…
    @ManueReva : une belle trame d’émotion
    @Jacou : un beau poème où la vie continue
    @Missnefer : on est bien en Provence. Merci pour le lexique
    @Violette dame mauve : un joli texte court
    @Titine : bien vue la maison hantée…
    @Vuedemeslunettes : j’aime le cheminement de l’histoire
    @la flibust : la description me plaît beaucoup
    @Sarah : le double regard est très intéressant
    @Saxaoui : c’est touchant. et finalement optimiste pour la suite
    @Titoulematou : c’est dramatique, mais le dialogue est beau.
    @Stephie : courage ! Le rêve reste toujours intact avant les travaux…

    Répondre
  20. Leiloona says:

    @ Dominique : Roh j’en fais avec mes élèves en atelier écriture ! Ils se prêtent bien au jeu ! J’aime bien ton texte ! 🙂

    Répondre
  21. Benedicte D. says:

    @Leiloona:Vous nous recevez si gentiment chez vous que je ne me sens pas à l’aise pour commenter vos textes,de plus je ne me sens pas vraiment qualifiée pour le faire,c’est difficile de « juger » son prof non?!!!….

    Répondre
  22. pierforest says:

    @Leiloona: Nostalgie des vacances, on n’y échappe pas.

    @Claude: Très amusant!

    @Bénédicte: Pourtant, j’aime bien cette image de l’abandon fiévreux d’une sieste amoureuse.

    @Nady: Et qui sait, peut-être que Léa rachètera cette maison plus tard, quand elle aura connu le succès.

    Répondre
  23. Antigone Héron says:

    Leiloona : le ton de ton texte est différent des précédents mais assez nostalgique, j’aime beaucoup, il est très beau et donne envie de s’arrêter pour vivre enfin sa vie…
    Claude : nous en vivons tous des moments comme ça, c’est très bien croqué !
    Bénédicte : on ne maîtrise pas toujours ce qu’une photo nous inspire… c’est vrai que de l’abandon se dégage de cette photo, et qui dit abandon dit parfois tristesse.
    Dominique : approche originale 😉 Tout ça pour terminer sur l’amitié, j’adhère à ce portrait chinois.

    Répondre
  24. Ellettres says:

    Leiloona : belle approche de l’amertume causée par la fin d’une parenthèse enchantée…
    Claude : très drôle ce malentendu à propos de la maison confondue avec un château !
    Bénédicte : une photo qui m’a aussi parlé de deuil et de nostalgie
    Dominique : belle allégorie !
    Manue Rêva : un texte plein de romanesque
    Hermione : la saveur de l’enfance !
    Nady : un texte puissant. La vie offre en effet des petits cadeaux, même dans la peine.

    Répondre
  25. nimentrix says:

    @ Manu Rêva : j’adore les textes à la fin surprenantes ! Jolie mise en scène !
    @Hermione : une rédactioon qui fait remonter des souvenirs….
    @Nady : un héritage chargé de souvenir, une nouvelle vie ?

    Répondre
  26. adèle says:

    34 textes ! Wouahou ! Il faut maintenant plus de temps pour lire que pour écrire ! 🙂
    Pourrait-on déduire nos personnalités de l’interprétation des photos de Leiloona ? Ce lundi, beaucoup de nostalgie, la saison s’y prête, la photo aussi.

    @Leiloona : joli description, mais le quotidien semble bien lourd, heureusement, la fin laisse une ouverture
    @Claude : j’ai ri, je suis une maniaque des guides et j’ai connu ce genre de situation !
    @Bénédicte : intéressant de s’interroger sur la vie de ceux qui ont vécu là. Est-ce que les nouveaux propriétaires penseront parfois à leurs prédécesseurs ?
    @Manue Rêva : tu me fais parcourir toute une palette d’émotions, la peur, la tristesse, la nostalgie, la joie, l’espoir … Faire écrire les arbres, c’est aussi un chouette point de vue.
    @Hermione : beaucoup de fraicheur dans ton texte. Et le contenu est plein d’espoir !
    @Nady : j’ai beaucoup aimé ton texte car il a fait écho dans ma mémoire et dans mon cœur.
    J’ai été un jour revoir ma maison d’enfance … dans l’Aube ! et j’ai vendu la dernière demeure de mes parents, en étant contente qu’elle revive. Six mois plus tard, j’ai été heureuse de la visiter, rénovée.

    Merci à tous, de vos commentaires, c’est éclairant ! 🙂

    Répondre
  27. adèle says:

    Je n’ai pas trouvé l’article sur ce lien 16 Paul G. Sergeant . Juste de la pub pour son livre ?
    Mais j’ai peut-être mal cherché ?

    Répondre
    • Leiloona says:

      Tu fais bien de me le dire, je savais que ça arriverait un jour, ça a déjà eu lieu d’ailleurs … des auteurs qui viennent seulement pour promouvoir leur bouquin. Bon, merci beaucoup. pas eu le temps d’aller tout lire.

      Répondre
  28. sabariscon says:

    @ Leil, quelle tristesse de quitter cet Eden en effet.. tes mots disent joliment cette douleur là.
    @ Claude, j’aime beaucoup cet humour , la réaction décalée des promeneurs…
    @ Bénédicte, c’est toujours un peu triste en effet ces maisons oubliées.
    @ Dominique, j’aime la façon dont tu revisites le portrait chinois à la manière d’une devinette.
    @ Manue Rêva: j’aime ton pseudo! J’aime aussi l’idée de cette maison vecteur de souvenirs et de conversation. La chute m’a bien amusée.
    # Hermione, je me demande si quelqu’un a échappé à ce fichu sujet de rédaction.
    @ Nady, j’aime cette idée que la vie ne va justement pas toujours ainsi !

    Répondre
    • Leiloona says:

      Merci Sabine … Oui à rebours toujours un déchirement, mais j’aurais pu écrire la même chose du bonheur de retrouver son chez-soi ! 😉 Question de point de vue.

      Répondre
    • Manue Rêva says:

      C’est que j’ai beaucoup de rêves … et que je commence à m’accorder le droit d’y croire un peu !

      Répondre
  29. Vudemeslunettes says:

    @Leiloona : Quelle tristesse de laisser cet endroit … On ressent vraiment l’attachement à travers tes mots. Vivement l’année prochaine 🙂
    @Claude : Ahah. Les balades donnent parfois lieu à beaucoup de questionnements … et de découvertes !
    @Bénédicte : Un abandon bien triste. Tes mots sonnent très justes.
    #Dominique : Oooh quel joli portrait chinois. J’ai été surprise, je ne m’attendais pas à cette « révélation », mais elle est pourtant si juste et tellement en accord avec tes « définitions »
    @Manue Rêva : J’ai beaucoup aimé cette conversation autour de l’histoire de la maison, de ses habitants, les souvenirs. Mais je ne m’attendais pas à cette fin :).
    @Hermione : Ooooh, j’ai envie de lire sa rédaction moi !! EN tout cas, j’ai bien aimé ce texte sur la « réflexion intérieure 🙂
    @Nady : On a l’impression d’être dans cette maison avec elle grâce à ses souvenirs. Un texte triste, sur les décisions que l’on doit parfois prendre et pourtant … la fin offre un petit bonheur inattendu qui fait beaucoup de bien et remonte le moral !

    Répondre

Commentaire :

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.