Il est important pour moi de sensibiliser Tro’Gnon à la différence. Nous sommes tous différents les uns des autres, donc quelqu’un de différent ne l’est pas tant que ça puisque nous sommes uniques. CQFD !
Aussi ai-je été sensible à l’approche de la maison d’éditions La Maison brûle. On n’est pas si différents revient sans pathos sur les enfants :
Au fil de ces pages, ni peur, ni pitié, pas de bons ou mauvais sentiments non plus, juste des enfants qui finalement ne sont pas si différents les uns des autres, et qui peuvent apprendre à se connaître pour mieux vivre ensemble.
Et effectivement le ton est donné, dès les premières pages, deux enfants, l’un en fauteuil, l’autre debout. Le second est interloqué par la petite fille en fauteuil roulant « pourquoi n’est-elle pas comme tout le monde ? », mais celle-ci, le sourire jusqu’aux oreilles, lui annonce que si elle est pareille, elle a juste un truc en plus : « je suis handicapée ».
Les différents handicaps sont alors évoqués, mais sans sensiblerie. Une enfant avec une prothèse à la jambe ? Elle deviendra championne d’escalade à force de s’entraîner à chiper des bonbons ! Plus agile qu’un chat !
Un enfant malvoyant ? Du tout, en fait il a des super pouvoirs en plus.
Un enfant en fauteuil ? Nul besoin d’épinards, il a déjà assez de fer dans ses roues.
Un enfant qui dit tout haut ce qu’il pense ? Il n’est pas mal poli, il n’est pas poli pareil.
Comme j’ai aimé le propos ! Oui, des enfants qui aiment faire des bêtises, aiment les glaces, et aiment jouer, comme tous les autres ! Et puis, on peut jouer ensemble, toi sur des rollers, et moi sur des roulettes.
Tro’Gnon m’a posé plein de questions, surtout sur les différentes personnes connues qui terminent l’album : Helen Keller, Frida Kahlo, Philuppe Croizon, Pascal Duquenne, Emmanuelle Laborit, Stephen Hawking ou encore Aimée Mullins.
Et il a été impressionné par tant d’exploits. Et la maman aussi.
Ce sont eux les héros.
Un album essentiel qui a réussi le défi d’être drôle, ludique, mais aussi pédagogique !
On n’est pas si différents
Claire Cantais et Sandra Kollender
Parution le 17 septembre 2015
isbn : 978-2-36012-054-3
48 pages – 17 x 24 cm – relié
13 euros
À partir de 5 ans
Intéressant, mon numérobis m’a beaucoup questionné sur les handicapés récemment… faudrait que je regarde ça…
Oui, ils sont à un âge (le mien a 5 ans) où ils posent plein de questions. J’aime le regard dédramatisé porté aux handicaps, sans non plus les idéaliser. 🙂
Je ne voulais pas écrire « idéaliser », mais plutôt dire que c’est un album qui n’est pas bisounours non plus …
Mon numérobis a le même âge que le tien donc ça doit vraiment être l’âge de la découverte de la différence (ou du moins de la réflexion dessus).
Oui, c’est normal. Hier, dans la rue, un homme au visage qui avait doublé de volume. Il s’arrête et est interloqué. A nous de leur expliquer aussi comment réagir (ou pas). Mais sa réponse fut bien plus naïve que ce à quoi je m’attendais : « il a p’tre mangé un trop gros morceau de pain, un peu comme les hamsters ». Et je me souviens qu’à son âge, le summum de la beauté était ma coiffeuse qui avait la moitié du visage paralysée. A mes yeux, elle incarnait la beauté. Comme quoi, les enfants voient la réalité différemment, oui.
En voilà un qui pourrait bien finir dans la bcd de l’école et dans ma bibliothèque perso…
Ah oui, à l’école, un indispensable ! Mais peut-être sont-ils grands les tiens ?
Je veux bien croire qu’il soit essentiel cet album. A mettre dans toutes les mains !
Oh que oui ! Un indispensable en effet !