La sensation avait débuté dès la descente de l’avion. Les lettres de l’alphabet grec, pourtant étrangères à Mathilde, dansaient devant ses yeux et semblaient l’appeler à les déchiffrer. Elle sourit de ce ballet inattendu, puis parcourut l’horizon : elle était enfin arrivée, mais son périple ne s’arrêterait pas là. Elle devait conduire à bon port le groupe de touristes qui avaient payé une fortune ce séjour « all inclusive ». Elle n’avait pas le droit à l’erreur. Première mission, premier galon, sa chef ne la raterait pas.
Mathilde se retourna et arbora son plus joli sourire de façade. Ça, elle savait faire. D’un geste sec mais avenant, elle conduisit le groupe dans le car qu’elle avait réservé. Le chauffeur lui tendit les différents papiers à signer, baragouina deux mots en anglais, puis mit le contact. Direction « Bacchus ». Drôle de nom pour un hôtel grec, se dit Mathilde. Pourquoi avoir choisi un nom latin ?
Le relief escarpé défila enfin. Une belle lumière accompagnait ce voyage d’octobre, les feuilles restaient vertes par ici, comme un El Dorado à jamais verdoyant, les balades sylvestres devaient être envoûtantes : elle irait les découvrir.
180 km les séparaient encore de l’hôtel, il allait falloir user de patience. Toutefois, malgré sa vigilance, Mathilde s’endormit, en se remémorant ses cours de mythologie … Les bacchanales lui arrachèrent un dernier sourire avant d’être enveloppée par Morphée.
Quand elle se réveilla, les panneaux indiquaient déjà Olympie. Le groupe n’avait finalement pas eu besoin d’elle, les joies du numérique avaient sans doute permis de détourner l’attention des plus zélés vers leur propre narcissisme. C’en était fini des questions interminables sur l’hôtel, les chambres, le restaurant ou les différents lieux touristiques. Mathilde étira ses membres avec la grâce d’un félin, rajusta ses vêtements froissés, avisa le conducteur d’un oeil oblique, puis remit le nez dans les différents papiers administratifs. Tout était bien en règle, elle pouvait souffler.
Bacchus apparut enfin. Le bâtiment était conforme, du moins à cette distance, à ce qu’elle s’était imaginée. En hauteur, il dominait le reste de la vallée. Le car s’engagea alors vers l’allée privée, cahota un peu, la montée n’était pas des plus aisées…
Le chauffeur coupa le monteur et regarda sa montre. Une autre course à faire sans doute. Mathilde se tourna alors vers le groupe et leur dit de descendre par la porte du fond dans le but de récupérer leurs bagages, avant de la suivre à la réception.
Tout s’était déroulé très vite : l’accueil, l’anglais impeccable du personnel, un groupe sympa à gérer et content des lieux, des chambres propres et lumineuses, le menu du soir alléchant … Finalement Mathilde eut envie de repérer les lieux prévus le lendemain : le site antique d’Olympie.
Arrivée sur les lieux, elle fut charmée par le calme environnant, par cette herbe qui ressemblait davantage à un parterre qui aurait été mis là pour elle. On lui indiquait un chemin, elle en était sûre. Mathilde s’arrêta alors un instant devant les ruines du temple de Zeus. Un chat frôla ses jambes, mais ce geste ne la fit même pas sursauter. Elle percevait déjà la suite. Elle se mit à genoux pour le caresser. Ce mouvement lui donna un affreux mal de tête. Elle cligna des yeux, fronça les sourcils. Un vertige la prit. Le chat continuait sa danse autour d’elle : il tissait là un lien qu’elle ne connaissait que trop bien …
Le groupe ne comprit jamais pourquoi la douce jeune femme brune de l’agence n’était jamais revenue. Elle semblait si proche de ces lieux qu’ils avaient été étonnés quand on leur avait dit qu’elle n’avait jamais mis les pieds en Grèce. Pourtant, pour le groupe, il ne faisait aucun doute qu’elle était née ici.
© Leiloona, le 27 décembre 2015
Le texte de Claude :
Au tout début du XXe siècle, vivait Aristophane Socrate. Modeste inventeur d’une graisse pour antiquités, il avait tant bien que mal monté un petit commerce rural qui, hélas, subit de plein fouet la crise de1929 et occasionna sa ruine.
Aristophane se dit alors que cette circonstance d’homonymies devait avoir une sens et après avoir mûrement réfléchi, il se lança dans un nouveau projet dont il n’était pas peu fier : la construction de ruines grecques. Avec un petit peu de matériel, il fabriqua quelques colonnes, coucha des blocs de pierre qu’il avait ciselé, installa une petite guérite devant un terrain disponible et fabriqua quelques billets d’entrée : « Le vestiges de Socrate ».
Il trouva que, vu de loin, ça avait une sacrée allure au milieu de pâquerettes avec les arbres baignés de soleil.
Le succès vint rapidement. Les visiteurs affluaient de toutes parts. Il leur racontait l’histoire fantastique d’une ville ancienne où l’harmonie des hommes et de la nature en faisait la cité idéale. Les gens étaient heureux d’entendre ça. Certains lui opposaient quelques arguments ; il y répondait avec calme ; il aimait ces dialogues qu’il appela pompeusement « socratiques ».
Un jour, une femme se présenta à lui. « Bonjour, je m’appelle Hélène Epidaure». Belle comme une déesse, elle semblait fascinée par le domaine et revenait chaque jour écouter Aristophane qui, sous le charme, ne cessait d’inventer des légendes pour la garder près de lui le plus longtemps possible. Elle devint son talon d’Achille.
Après quelques semaines d’un amour platonique qu’il trouvait interminable, ils finirent par se marier. Il vécut les premiers temps de ses amours avec la passion d’un Adonis pour Vénus. Mais, ceci ne dura pas. Les conversations du couple devinrent rares, puis inexistantes. Lui passait ses journées aux « Vestiges de Socrate », et elle se plongeait des heures entières dans la comptabilité. Les affaires prospéraient ; l’argent entrait ; ils devinrent riches, mais nimbés d’un ennui profond.
Un matin de Noël, Hélène porta le petit déjeuner à Aristophane qui dormait encore. Il ouvrit un œil, s’adossa à l’oreiller, pris le bol avec une certaine indifférence, but d’une traite et s’écroula raide mort sur le lit.
Peu de temps après, la police n’eut aucun mal à découvrir qu’elle lui avait fait boire ce jour là une importante potion de grande cigüe. Hélène rapidement confondue, expliqua au juge la raison de son geste prémédité, une banale histoire d’assurance-vie, et avoua confuse que son grand intérêt pour le domaine de son mari n’avait jamais été pour elle qu’un cheval de Troie.
Le texte de Nady :
Sur ce sol fleuri,
des athlètes de haut niveau
ont jadis souffert.
Gagner une médaille
en dépassant ses limites
aux Jeux Olympiques,
Tel est le doux rêve
auquel s’accrochent les sportifs
quatre années durant.
Le site a connu
tsunami et tremblements
mais la flamme persiste.
Le texte de Bénédicte :
Je n’ai pas pu,ou pas su leur dire non….Je les sentais tellement heureux de me savoir en convalescence que je n’ai pas eu le coeur de résister à cette envie qu’ils ont eu de m’emmener faire ce joli voyage.Je les ai vus comploter à la moindre occasion et j’ai souvent dû faire semblant de ne pas voir les dépliants divers qui trainaient dans leurs chambres!….Mon amour m’a promis de les canaliser et de faire en sorte que ce circuit soit le moins fatigant possible.
J’avais fait de mon mieux pour leur cacher la douleur,à tel point que je ne suis pas sûre qu’ils en aient pris la mesure….Je me suis enfermée toute seule dans mon propre piège, et je ne veux pas faire marche arrière alors que le bonheur revient doucement à la maison…Et pourtant je me sens fragile comme un verre en cristal et l’idée de me déplacer m’épuise à l’avance…
J’ai tellement aimé leurs visages quand j’ai « trouvé »l’enveloppe-surprise dans mon assiette que j’y ai puisé un regain d’énergie pour faire mon bagage,superviser les leurs,monter dans ce taxi et traverser l’aéroport.Le trajet fut court heureusement et je dors bien dans cet hôtel confortable.Mais là,au troisième jour,je sens bien que j’entame le fond de mes réserves….
Alors,quand nous sommes arrivés dans ce champ de ruines et de fleurs,j’ai senti immédiatement que c’était là qu’il allait falloir que je me repose…Tout était si beau,si paisible,si immuable,si tentant, que je leur ai demandé d’aller visiter le reste sans moi et de me retrouver ici.Après quelques regards inquiets,quelques « T’es sûre maman? »,je les ai vu s’éloigner avec un soulagement immense…
J’ai choisi soigneusement mon endroit au milieu des fleurs et des colonnes couchées et je me suis allongée sur le sol,à plat sur le dos,les mains posées sur les vieilles pierres.Le ciel était si beau que mes yeux se sont perdus dedans.Je percevais l’éternité au bout de mes doigts,une force minérale, chaude et tranquille.Je sentais la Terre vivre contre mon corps,recueillir ma fatigue,me communiquer sa force,et le subtil parfum des fleurs effacer les dernières traces de l’odeur d’hôpital…..
Le texte de Manue Rêva :
Il ne reste rien, ou si peu, et pourtant tout est dit.
Les pierres savent, elles, ce qui s’est construit ici et pourtant la ruine a fini par les emporter.
Elles ont vu les hommes grandir sous les augures de l’Olympe sur une terre où il est si facile de s’abandonner à la douceur, les colonnes brisées en mille morceaux se rappellent de l’époque où elles se dressaient les unes à côté des autres. Elles se souviennent des débats enflammés, des votes démocratiques et des courses effrénées pour une couronne de laurier. De cette sueur, il ne reste rien que des milliers de fleurs. Une goutte du passé pour chaque pétale d’aujourd’hui. Les hommes ont pourtant donné le meilleur d’eux mêmes et de leurs idées. Et puis ils ont rencontré les autres, qui savaient eux aussi, mais différemment. Le doute s’est installé, des fissures sont apparues. Inexorablement, les ténèbres se sont installées.
Les années ont passé, le soleil brille encore, le bleu de la Méditerranée, profond et limpide, fait toujours concurrence au bleu du ciel, lointain et féérique. Saurons-nous voir à temps que malgré toutes les folies humaines, la beauté existe, la douceur est là, elle est palpable, il suffit de la toucher pour y croire encore un petit peu. Juste un rien.
Les liens vers les autres sites qui ont collaboré à cet atelier d’écriture :
je vois très bien ton film, Leiloona 🙂
Claude, tu revisites l’histoire antique, il n’y manque qu’une Xanthippe 😉
Nady, j’ai bien aimé ton petit poème sur la pérennité des Jeux!
Bénédicte, magnifique émotion, ton texte est très touchant
Bonne fin d’année à tous!
Belle fin d’année également Adrienne. Si tu vois « mon film », tant mieux alors.
@ Claude : La prof de lettres classiques que je suis ne peut qu’applaudir ! Excellente histoire qui manie aussi bien la narration que la mythologie. Tu ne t’y connaîtrais pas un peu toi aussi en langues anciennes ?
Merci de ton avis Adrienne et à l’année prochaine…..
@Leiloona : Je suis…..déconcertée par ton texte,voila le mot que je cherchais…Il y a deux styles qui se télescopent,je ne comprends pas bien le titre,j’ai compris qu’elle meurt à cet endroit mais pourquoi là?…Est-ce qu’elle a été » sacrifiée »ici dans une autre vie?Est-ce qu’elle a trouvé son lieu de vie et qu’elle va se fondre dans ce pays en laissant tout le reste derrière elle?….Je suis fan des trois derniers paragraphes où j’ai l’impression de te retrouver pleinement même si je ne comprends pas l’histoire….Là c’est la musique de tes mots qui me mène……
@ Bénedicte : Ah ben zut alors … la première partie du texte est narrative, je ne sais pas être comme dans les derniers paragraphes si je raconte un fait « normal » … Le titre est à prendre au sens étymologique du terme … « qui découvre » (au sens de qq chose de caché qui est mis à jour. Le terme n’a pas la connotation péjorative qu’on lui donne par la suite. 🙂
Mon personnage ne meurt pas du tout, au contraire, même, dirais-je … Et c’est un joli matou qui a fait le lien entre ce qu’elle était et ce qu’elle est. Après, tu interprètes ce changement, cette métamorphose de différentes façons. 🙂
C’est là que je me dis que mon DEUG de philosophie est loin derrière moi et qu’il y a des oublis de culture générale!!!!Et pourtant je suis une dévoreuse de livres depuis….toujours je croisJe l’ai vu mourir à cause de cette migraine soudaine qui n’est pas toujours bon signe….Alors qu’au contraire elle retrouve sa vie…Pourquoi Apocalypse signifie pour moi catastrophe?…Je vais me documenter promis!!!Et pour la partie narrative,je te trouve moins à l’aise c’est vrai parce que tes ailes n’ont pas la place de se déployer dans une forme de banalité,de recit du quotidien,et je précise bien encore une fois que cette opinion n’engage que moi!….Peut-être que le début n’est pas tout à fait assez « serré »?
Merci blogadrienne. J’avoue ne pas avoir été très inspirée mais en faisant des recherches et en découvrant qu’on y allumait encore une flamme avant chaque JO, j’ai eu une petite idée de texte ;). Merci pour ton retour et à l’année prochaine 😉
@Leiloona : ἀποκάλυψις, j’aime assez que tu reviennes au sens originel du mot.
Evidemment mon paragraphe préféré est « Arrivée sur les lieux… » mais j’aime aussi lire entre les lignes : « Mathilde se retourna et arbora son plus joli sourire de façade. Ça, elle savait faire. »
Finallement, cette Mathilde a décidé d’oublier qu’elle était amnésique pour revenir à l’essentiel : ses véritables origines. Courageux. Bon retour en Olympie…
Nimentrix : Je ne peux faire autrement (de par ma formation) de revenir au sens étymologique des mots … Ils ont pour moi une importance particulière (ce qui peut être souvent embêtant pour « mon cercle » … que je titille souvent sur le vrai sens des mots, mais passons …) La clé de voûte du texte est évident le paragraphe que tu as relevé … quand je suis allée en Grèce, j’ai eu moi aussi des révélations, mais je doute qu’avec 50 élèves derrière moi j’ai pu apprécier vraiment pleinement les lieux. Il me faudra y retourner …
Sinon il y a des choses à lire entre les lignes, oui … même si je n’ai pas eu le talent de Claude, j’ai disséminé ici et là des allusions mythologiques … un amusement.
Et peut-on vraiment oublier ad vitam aeternam qui nous sommes ? Des rencontres, des hasards sont autant de cailloux blancs comme ce parterre de fleurs …
Je m’égare. Merci pour ce commentaire éclairé.
@ Nady : La flamme persiste malgré tout, malgré les foudres multiples. Un joli message en filigrane qui clôt cette année plus que troublée. Je t’embrasse.
Merci @leiloona pour ton retour. J’ai manqué d’inspiration cette semaine alors je me suis prêtée au jeu de « ma méditation » dans l’écriture en voulant sortir 1 haiku et 4 sont arrivés 😉 je réalise, en lisant les commentaires, que l’inconscient est encore en reconstruction sur la sérénité avec un espoir persistant 😉 à l’année prochaine miss 😉 happy new year’s eve 😉
Oui, tu n’avais pas perçu cette thématique en écrivant les haikus ? Marrant ce que fait l’inconscient. :
non promis, c’est en lisant certains retours que j’ai réalisé ce thème qui me poursuit depuis le 7 janvier et même encore après le 13 novembre même s’il faut plus lutter pour garder la flamme 😉 bisous ma belle
@ Bénédicte : Ton texte est … troublant. Une sorte de mort qui n’en est pas une. Oui, troublant. Je n’arrive pas à en dire autrement alors qu’il y a tant à dire, mais cette description me laisse sans voix (c’est rare …) Sans doute parce que derrière la souffrance (ces odeurs d’hôpital comment ne pas les sentir aussi ?) naît là une belle beauté … quelque chose qui transcende tout.
Merci Leiloona,je suis contente de t’avoir perturbée!!J’ai trouvé ton commentaire très poétique et ça m’a émue…
Manue Rêva : J’ai aimé ta fable de la sueur transformée en milliers de fleurs. Belle image. Merci Manue. 🙂
ça été dur de l’écrire ce texte … mais je me suis mise dans la peau de la chroniqueuse qui doit sortir un texte toutes les semaines vaille et vaille !!! Il est clair que le mal de crâne, de dos et ma gastro finissante n’ont pas favorisé le style ni l’imagination mais il est là ! Et je suis aussi ravie de vous lire tous !
Manue : Hi hi, si un jour je n’écris pas, l’espace sera toujours ouvert, ne serait-ce que pour vous. Mais cela n’est jamais arrivé en 4 ans. 🙂
Honnêtement je ne sais pas comment tu fais quand je vois l’investissement que cela represente chaque semaine et pour cela entre autres choses, tu as droit à tout mon respect!!!!!
oh la la, Leiloona, quel mystère ! Je vois que la Grèce inspire bien des légendes et un peu de magie 😉
Claude : bravo pour les jeux de mots, c’est formidable et bien amené 😉
Nady : c’est vrai que c’est un lieu symbolique et chargé qui perdure dans le temps grâce aux jeux
Bénédicte : c’est un beau message, le lieu qui transmet sa force et efface la souffrance
Manu : j’aime aussi penser que sous les mêmes cieux et peut être le même soleil, d’autres ont commencé l’Histoire
Je suis ravie de participer à nouveau , la variété des textes est toujours aussi riche
Nath : Oui, pas mal de mystères, et pourtant nous ne sommes pas à Eleusis ! 😀
Les textes sont chargés de mythes ce matin, j’ai beaucoup aimé les lire.
Merci Nath.C’est comme ça que je l’ai vu en écrivant le texte…..
Merci @nath pour ton retour.
Le retour aux sources, une fois de plus, même si celles ci ne sont pas slaves.:) joli voyage vers soi meme, bravo leiloona!
Ah oui, tiens, c’est vrai, ça, Ludo ! Comme quoi, peu importe le lieu, les origines sont multiples ou bien à différents niveaux. 🙂
Bon, et toi, tu n’écris plus pour l’atelier ? :/
@ Leil et Claude : j’adooooooooooooore quand ça cause mythologie, lieux magiques et étymologie ! J’ai fait des études d’histoire, de longues et merveilleuses années de grec ancien, visité Athènes et les îles grecques … et vos textes m’ont ravie 🙂 Merci !
(vous aussi vous avez le palpitant qui s’accélère quand vous entrez dans un amphithéâtre grec -ou romain, ne soyons pas trop puristes;-)- ou que vous touchez du doigt une antique colonne ?????)
Manue : J’enseigne je grec, donc te dire que mon coeur ne palpite pas quand je suis sur des sites, ce serait te mentir effrontément ! 😀
🙂
@Bénédicte : oui, ton texte est troublant ! Je ne sais pas dire si j’ai envie de croire qu’elle se repose juste et récupère de l’énergie ou si elle choisit le meilleur lieu pour mourir. Joli texte.
Merci,c’est étrange à lire car je l’ai écrit en la voyant reprendre des forces pour la suite du voyage,mais en relisant je me pose finalement la même question que toi!!…..
Voilà plusieurs semaines que je n’écris plus pour cet atelier que j’aime tant. A regret, j’y pense souvent, chaque semaine je me dis que c’est la bonne. Cette photo n’a pas réussi à me booster pour revenir. Elle est belle et je vois dans vos textes toute l’inspiration qu’elle a pu vous souffler…
@Leiloona ce que j’ai aimé dans ton texte, c’est l’ancrage dans la vraie vie, les touristes, la visite à préparer, et la beauté du site, son pouvoir, le mélange entre le réel et l’irréel, le mystère… C’est très bien fait !
@Claude, j’adore ton histoire encrée dans la mythologie, traitée de façon si moderne. Je ne suis pas assez cultivée pour repérer tous les clins d’oeil que tu y as glissés, mais ce texte me donne envie d’aller découvrir d’où vient cette inspiration détonante. Merci !
@Nady, merci pour ce texte très poétique, essentiel et bien mené. Tu as raison, certains lieux ne cessent d’inspirer, de motiver les ambitions les plus folles. Ils permettent de croire en nos rêves et ne meurent jamais.
@Bénédicte, ma si chère Bénédicte, que dire… Je reconnais certaines émotions, certaines peurs, la dualité du bonheur de partir et l’angoisse des douleurs à venir. Le choix d’un instant, se poser, et savoir s’arrêter pour oublier le mauvais, respirer et profiter. C’est très joliment écrit, très fort. merci…
Passez une jolie semaine, profitez des dernières fêtes et à l’année prochaine ! je m’en vais parcourir les autres textes !
Merci Anne Véro d’être passée par là ! J’espère que tu gardes tout de même un pied dans l’écriture … l’atelier t’attendra, il est toujours ouvert, tu le sais bien. Prends le temps de revenir vers l’écriture, il y a des moments comme ça.
En fait, depuis des mois, je suis en pleine réécriture de mon manuscrit (pour la 3ème ou 4ème fois) ? Alors je n’arrive pas à écrire quoi que ce soit d’autre, ni ton atelier, ni de chronique, ni à lire, je ne fais rien que de réfléchir à mes corrections, à écrire sur mon histoire. Mais j’arrive au bout, je crois… De toutes les façons si ça ne marche pas, tant pis, j’écrirai quelque chose d’autre, je suis allée au bout du bout je crois…
Je reviens vite chez toi ! ton atelier, c’est un peu ma maison maintenant <3. C'était important de venir vous lire et vous embrasser tous…
C’est gentil, ça ! 🙂 Alors, je comprends .. effectivement les corrections sont un peu une réécriture du bouquin … J’espère que tu les mèneras à bien. 🙂
Pas qu’un peu, là je l’ai effectivement complètement réécrit. Merci pour tes souhaits ! On verra bien 🙂
A très vite
Merci @Anne-Véronique pour ton retour. Comme Leiloona je regrette de ne plus te lire depuis qqs semaines maisje comprends aussi que ça ne doit pas être évident avec ta relecture. J’espère te retrouver soon et te dis à l’année prochaine 😉
@Leiloona : l’avant dernier paragraphe de ton texte m’a donné envie de découvrir le site d’Olympie…ce mystère, cette magie… et tout ça dans une formule all inclusive aussi bien rôdée que celle de ton groupe 😉 à l’année prochaine miss
Nady : Olala, et encore je n’ai pas parlé de Delphes ! 😀
@claude : j’ai beaucoup aimé ton histoire… arghhh, les histoires d’amour qui finissent mal sont éternelles et j’ai bien aimé tes jeux de mots bien pensés :). Bravo !
@ Leiloona : c’est joli cette histoire de Mathilde heureuse victime d’un sortilège sur le site antique. La présence subtile du chat me ravit. Quant au groupe « all inclusive »… il me donne envie de suivre Mathilde. Ton texte est vraiment bien.
Claude : J’ai une tendresse particulière pour les chats … tendresse religieuse (au sens étymologique du terme). Tu sembles bien connaître le grec ancien, donc je ne t’explique pas ! 😛
@ Nady : je suis d’accord avec Leiloona : ton texte est un joli message de fin d’année. Court et bien fait.
Merci Claude 😉 belle fin d’année à toi
@ Bénédicte : tu as su faire passer beaucoup d’émotion dans ton histoire. Je la trouve très forte et très touchante, porteuse d’une énorme affection
Je suis heureuse car j’avais envie que l’on perçoive l’immense tendresse qui circule dans cette famille….Merci.
@Nady : court mais une belle idée à la fin ! Oh oui, j’espère que la flamme persiste !
Merci Manue Rêva. Beaucoup ont été interpellé par la dernière phrase de mon petit texte et je relis mon texte différemment et me le rallonge dans ma tête 😉 belles fêtes à toi et à l’année prochaine
@ Manue Rêva : j’aime la « goutte de passé pour chaque pétale d’aujourd’hui ». Ton texte est très bien. Cependant, je pense que des ténèbres installées par la confrontation avec les autres demeurent, implacablement, le cheminement des pensées qui s’enrichissent par l’Histoire.
@Claude,@Nady,@Manue Rêva,J’ai lu vos textes et je viens très bientôt prendre mon temps…..
@bénédicte : quelle merveilleuse idée que reprendre de la force à travers la terre !! Une belle description de la fatigue de cette mère portée par l’amour de ses enfants et qui retourne vers la mère Terre pour y puiser le reste d’énergie pour ne pas les décevoir et les décourager dans leurs actions d’amour envers elle. Un texte qui m’a beaucoup touché. A l’année prochaine 😉
Merci Nady,et surtout ne change pas ,reste avec ton cœur sur la main,prête à en offrir un bout à ceux que tu rencontres….
Je rougis Bénédicte 😉 merci et douce fin d’année à toi
« Une goutte du passé pour chaque pétale d’aujourd’hui » : une superbe image dans un beau texte ! Merci et à l’année prochaine 😉
Leil : mon long commentaire vient d’être absorbé dans les limbes de Bric à Boooooook !
Je tente de redire tout ce que j’avais écrit *pleure*
Je disais donc que j’avais dû lire plusieurs fois le texte (et les commentaires) pour être certaine du sens final à donner. Fantastique ? Pas fantastique ?
Attention à la tentation de trop vouloir caractériser, le plus flagrant était « la douce jeune femme brune de l’agence »… Laisse un peu de place au lecteur, ne lui souffle pas tout par les mots. Tu casses parfois ton effet.
Je ne suis d’ailleurs pas d’accord avec Nimentrix sur la phrase « Mathilde se retourna et arbora son plus joli sourire de façade. Ça, elle savait faire. » Tu casses ton effet par le commentaire final, c’est dommage.
J’expliquais mieux dans le premier commentaire mais pfiou, il était long 🙂
Bisous doux
Hum, le sens final d’un texte n’est-il pas le sens que donne le lecteur ? Chacun lit et voit une image ou un texte différemment (cf les différentes interprétations sur une même photo …), donc fantastique ou pas, à toi de le lire comme tu le veux. Je comprends Bénédicte quand elle pense à la mort. Pourquoi pas, après tout ? Surtout sur un texte court, c’est plus compliqué à comprendre qu’un texte long. 😉
La jeune femme brune … c’est un moyen pour moi de me détacher de moi, de ne pas trop donner de ma personne en quelque sorte, car dans ce texte, il y a beaucoup de moi, mais je comprends que le lecteur puisse être gêné par cette trop forte caractérisation.
En revanche mes neurones blonds ne comprennent pas pourquoi je casse mon effet dans le commentaire final (je ne sais pas lequel sait en fait. lol) … pas kampri … 😛
Le « ça, elle savait faire »
Ah ok ! 😀 Pourquoi cela casse-t-il l’effet ? N’est-ce pas une façon de caractériser le personnage par son sarcasme ? Comme la mention ironique sur le voyage « all inclusive » ?
Justement, dans le « All inclusive », le lecteur perçoit tout seul l’ironie.
J’aurais aimé comprendre par une autre formulation de la première phrase que oui, elle sait faire des sourires de façade. Trop même. On m’a récemment dit que si on doit commenter une phrase, c’est que l’effet est raté.
(D’ailleurs, je ne te dis pas le boulot de reprise que ça me demande, hi hi hi)
@Stephie : pas du tout d’accord avec toi. « Ca elle savait le faire », va bien au-delà du commentaire de la phrase précédente… » Il en révèle beaucoup sur la personnalité de Mathilde, sur ce qu’elle pense être de l’ordre du possible ou pas. Et j’y vois moi une connexion avec l’intervention « magistrale » (comprenne qui pourra) du chat… Mais pour lever les voiles du mystère il faut peut-être donner sa langue au chat 😉
J’aime bien car c’est exactement ce pourquoi j’ai mis cette phrase à cet endroit là … Des choses qu’elle sait faire, et d’autres … qu’on lui montre. 🙂 Merci pour ce message éclairé. 😀
Merci à toi, tu confirmes que j’avais bien lu 🙂
Oui, je trouve que tu as fait des progrès de lecture et d’implicite ces derniers temps. 😛
J’ai le droit à un bon point ou une image pour mes progrès ? 😉
Tu préfères les images … tu n’en as pas déjà une ? 😛
Oui, j’ai l’image d’un sachet de petit pois au wasabi, que je contemple chaque jour avec envie et un gargouillis. Est-il possible d’échanger quelques bon points contre cette délicieuse nourriture ?
Tu vois, Leil, j’en ai même oublié de reporter ce que j’aime bien : le jeu sur les époques, sur la mémoire, sur la manière de retrouver ce qu’on a oublié.
Et moi j’ai oublié les bisous à la fin du commentaire. C’est de la faute de NImentrix, avec son texte sur l’oubli. 😛
La mémoire, c’est ce vers quoi je tends … un leitmotiv chez moi. Il me faudra savoir comment l’utiliser.
Oui et j’aime vraiment cette thématique. Du coup, fais-toi confiance et plonge plus fort et plus loin.
On te sent encore un peu adossée aux clichés rassurants. Laisse ta plume exploser.
Claude : j’adore ton texte. Surtout le début et la fin. Bravo.
Nady : pas conquise cette fois 🙁 mais je suis rarement conquise par la poésie. Grosses bises
Merci pour ton retour @Stephie. Je dois t’avouer que moi aussi n’ai pas été conquise par mon texte de cette semaine… Pas du tout d’inspiration mais quand même une envie irrésistible de me jeter à l’eau de l’exercice tellement j’adore ce rendez vous et du coup je me suis prêtée au jeu de la méditation dans l’écriture à travers ces 4 haikus mais aujourd’hui je réalise que je n’ai pas de regret d’avoir publié ce petit texte quand je lis certains retours sur ma dernière phrase 😉 j’essaierai de faire mieux la prochaine fois mais cette semaine ce n’est pas encore gagné, les photos de Kot me laissent souvent « voiceless »… Non pas un manque d’inspiration mais un état vraiment sans « voix » devant ses photos inattendues et si merveilleuses… Wait and see ce qui en sortira 😉 en attendant passe un beau réveillon et à l’année prochaine 😉 bises
Bénédicte : j’aime l’idée et surtout la fin du texte. Pour le début, je garde mes remarques narratives pour moi (une précédente fois, tu n’avais pas eu l’air d’apprécier que je me permette). Des bises
Mais non Stephie,ne crois pas cela,tes remarques m’interessent beaucoup et tu ne dois pas hésiter à en faire….C’est une démarche constructive que je comprends de mieux en mieux au fur et à mesure que je m’accroche à cet exercice hebdomadaire qui était si nouveau pour moi….Je peux mieux maintenant analyser et modifier certaines choses(ou pas!!!)…..Bonne année et des bisous aussi.
Manue Rêva : joli texte. Très belle force dans le rythme de la première phrase.
Néanmoins, je suis dubitative sur cette impression que j’ai à la fin du texte du « c’était mieux avant ». Je pense que cette beauté que nous contemplons sur cette photo est due à l’absence de l’homme.
Parce que malgré tout, ce que l’on voit, ce sont des ruines. Et que la guerre n’est pas absente de cette histoire antique 😉
Tu as entièrement raison ! Je me suis faite un peu l’avocat du diable dans ce texte ! L’écriture permet ça aussi ! J’ai utilisé le passé et ce que m’évoquait cette photo pour illustrer ce qui me préoccupe aujourd’hui plus que tout : comment allons nous faire pour réussir à vivre ensemble, malgré nos différences ? Je me suis toujours attachée à voir le meilleur de l’individu sans autre considération et le communautarisme, quel qu’il soit, me fait peur !
Effectivement, à l’époque antique, ils étaient déjà très doués pour la guerre et autres joyeusetés !
La beauté de la photo est peut être due comme tu dis à l’absence de l’homme ou peut-être au fait que les réalisations de l’homme sont recouvertes petit à petit par la nature et que quoi qu’il fasse la nature reprendra le dessus.
En tout cas, merci pour ton commentaire qui pousse à la réflexion un peu plus !
@Claude: Je trouve le texte excellent,merveilleusement décalé,avec un constant mélange de culture et d’humour….Il fallait avoir l’idée géniale de s’appuyer sur le vrai pour imaginer le faux!..Cela ne pouvait que mal finir,l’Histoire s’est vengée!!
@Nady : Nous ne sommes pas l’année prochaine pourtant!….Tu avais encore droit à un texte fleuve dont tu as le secret….Malgré tout,malgré le format court,tu es toute entière dans la dernière phrase »mais la flamme persiste »….Comme quoi,court ou long,Nady reste Nady et c’est bien comme ça,c’est ce que j’aime en toi…..
@Manue Rêva: J’aime beaucoup ton texte,c’est simple et beau….Les pierres parlent à ceux qui savent les écouter et elles gardent en mémoire ce qu’elles ont vu pour un gros morceau d’éternité….C’est peut-être cette présence que nous appellons des fantômes pour mettre un nom sur quelque chose qui nous dépasse.Et comme partout il y a des fantômes sympas et d’autres qui le sont moins!
@Claude : j’aime ta manière très « Monty Python » de revisiter la mythologie grecque 😉
@Nady : tu pratiques la sporésie ? 😉
@Nimentrix : « sporésie » ??? kesako ?? google, mon meilleur ami, ne m’a pas plus renseigné sur ce mot…. du sport oui, de la poésie non hélas mais beaucoup ont vu un poème, c’est drôle. J’aimerais me lancer dans la poésie, un jour peut être sur un cliché de cette année 😉 mais là ce sont 4 haikus qui sont sortis de ma « méditation » de l’écriture car au début je n’avais aucune inspiration mais une envie irrésistible d’écrire…. Ralala, les drogues quand ça nous tient !!! mdr Très belle Année 2016 à toi, j’ai pris du retard dans mes lectures mais vais tenter de tout lire d’ici lundi 😉
Je ne sais pas ce qu’il fume, mais c’est de la bonne … 😛
Je ne fume pas moi madame, je me fais des intraveineuses… (Je plaisante bien sûr, la drogue, c’est pas bien… )
Des intraverveines oui ! 😛
Quand je serais un Immortel à l’Académie Française, j’imposerais « sporésie » dans le dictionnaire 😉 En attendant je te souhaite une bonne année 2016, et plein de haikus 😉
Hihihi, vous me faites rire tous les 2 😉 et en plus sérieusement je pensais que ce mot existait car avec beaucoup de vos textes mon vocabulaire s’agrandit avec un vrai plaisir mais comme je n’en trouvais pas la définition sur google j’ai osé la poser directement à l’écrivain, sans penser à une coquille 😉 Merci pour tes voeux, oui le haiku ça détend aussi bien que l’intraveineuse et la clope :p
@Benedicte : je commente, enfin 😉 (ouh le vilain)… j’adore cette guérison « holistique, cette connexion à Gaïa, quasiment quelque chose de chamanique.
Bon,pour cette fois-ci tu seras pardonné!!Merci ….
@Manu Reva : frappé par « De cette sueur, il ne reste rien que des milliers de fleurs. Une goutte du passé pour chaque pétale d’aujourd’hui. Les hommes ont pourtant donné le meilleur d’eux mêmes et de leurs idées. » Jolie image que celle-ci. Même si je peux lire dans ton texte un peu de pessimisme, j’ose encore espérer que la sueur de nouveaux hommes viendra faire fleurir et multiplier les fleurs, pour qu’un parfum de paix durable émane de ces ruines et qu’un nouvel avenir se bâtisse…