Mais au détour d’un geste, d’un regard, d’une intonation de voix, d’une odeur, un lien même ténu ou volatil renaît … Alors mari, fils, père ou grand-père ? Elle ne le sait pas très bien. Tout ce qu’elle sait, tout ce qu’elle sent, c’est que c’est quelqu’un qui lui veut du bien …
Il existe des livres qu’on ouvre sans y prendre garde, happé par le titre sympathique, on ne se doute pas de l’ouragan qui se cache derrière la couverture …
Et puis, on se frotte aux premières phrases, loin d’être anodines : « Alzheimer », « Gériatrie », « Centre fermé ». Alors, des mécanismes en nous s’effondrent. Nous ne sommes plus le lecteur, nous sommes aussi l’être humain, avec ses failles, sa vie derrière. Loin de m’appesantir sur ma vie, ces mots je les connais bien, et je les rejette aussi. Parce qu’ils renvoient à une âme chère …
Aussi La Ritournelle est bien plus qu’un livre pour moi, c’est aussi la rencontre entre des mots et un moi que je mets de côté, que la narration de Vacca me force à dévoiler. Ses mots sont les miens. Sa découverte de ce centre fut la mienne un jour, et, quand il décrit cette unité fermée, cette lumière omniprésente et bienfaitrice, ces gens qui ont oublié le temps : je me promène avec lui. Vacca m’embarque dans sa découverte. Nous sommes avec lui, à ses côtés.
Une narration touchante, d’une humanité rare. Grâce à sa petite ritournelle, Paul Vacca pointe du doigt ces hommes et ces femmes dévouées à ces êtres sans mémoire. Inlassablement, chaque jour, même si cela ne restera que le temps d’une chanson, ils donnent de leur générosité à ces vieillards. C’est d’une beauté touchante, et elle rejaillit forcément par ce récit délicat.
Happée, émue. Il est des récits qu’on referme avec la sensation que l’humanité n’est pas encore perdue.
Pour vous procurer le livre, le plus simple est de contacter le Festival du premier roman de Chambéry : leur page facebook et leur compte twitter. Sinon, envoyez-moi un mail, je ferai le nécessaire pour qu’un exemplaire vous parvienne. 🙂
Et je me dis que ce serait bien si ce livre pouvait être distribué dans les librairies aussi. Qui sait, quelqu’un passera-t-il par ici et m’entendra. 🙂
Paul Vacca et ce billet comment résister ???
je note 😉
mille mercis demoiselle pour tes mots <3
J’éditerai ce billet quand Vacca m’aura répondu sur « où trouver ce livre ? » Aucune idée pour le moment, et c’est bien dommage …
De rien, sinon … je me fous un peu beaucoup à poil dans ce billet mais bon .. 🙂
Si le livre a la même intensité émotionnelle que votre chronique, c’est à lire de toute urgence…
Il l’a ! 🙂 Il est toujours facile d’écrire une chronique avec les tripes quand le livre nous parle. 🙂
Et quand on ne fréquente ni FB ni twitter, on ne peut pas le lire ? C’est dommage car ton billet me donne très envie de le lire, d’autant qu’il trouve évidemment en moi un écho particulier pour des raisons personnelles… J’espère qu’on pourra le trouver partout !
Merci de cette belle chronique.
Bises de Capp
Je te tiens au courant ! Mais sinon je peux toujours te l’envoyer. ☺
Quelle difficile maladie pour les proches et pour ceux qui les accompagnent dans ces centres, c’est une belle idée de les évoquer et de leur rendre hommage.
J’ai énormément aimé le regard porté sur ces gens en effet. On ne tombe pas dans le pathos, on s’arrête seulement sur la vie, la luminosité de ces lieux … un très joli regard, oui, mais il ne tombe pas non plus dans la complaisance. Dans le vrai, sans tomber dans le mélo. Fort et émouvant, oui.
Il m’intéresse beaucoup !
Drôlement tenté, je vais aller sur la page facebook comme tu le suggères
Pourtant « La petite cloche au son grêle » avait connu un beau succès.
Merci. Je précise que ceci n’est pas un roman. C’est le fruit d’une expérience faite avec le Festival de Premier Roman de Chambéry et la Mission Culture du centre hospitalier Métropole Savoie. C’est pour cela qu’il est hors commerce en série limitée tiré à 2000 exemplaires.
j’adore l’écriture de Paul Vacca qui avait déjà su nous transporter avec sa Petite cloche au son grêle. J’attends celui-ci avec impatience
ça m’a l’air émouvant en effet. Bon dimanche.