Delphine de Vigan, D’après une Histoire vraie, Audiolib

vigan renaudot audiolib

Peut-être est-ce d’ailleurs cela, une rencontre, qu’elle soit amoureuse ou amicale, deux démences qui se reconnaissent et se captivent.

Comment ne pas revenir sur la force et le pouvoir de l’écoute d’un livre ? Lire un roman est avant tout se créer des images, les nôtres, des voix, la nôtre. L’écouter permet d’engager l’Histoire dans une nouvelle dimension, la rendant encore plus réelle, plus tangible, plus forte encore … 

Ecouter D’Après une histoire vraie, un roman qui m’a bouleversée l’été dernier, me replonge alors dans toutes ces considérations sur l’écriture, sur mon rapport à l’autre, sur les interactions que nous avons les uns avec les autres, sur la place qu’on occupe parmi eux …

La voix de Marianne Epin est un choix qui me ravit. Le ton juste, vivant sans trop en faire, avec cette petite pointe de suspens dans la voix … Une comédienne issue d’une formation classique déjà récompensée de nombreuses fois.

J’ai alors replongé dans cette histoire mêlant avec brio réalité et fiction. Delphine de Vigan démontre ici à quel point la polémique sur l’autofiction est complètement fausse. Raconter son histoire est déjà une façon de mettre de la distance entre sa vie et son écrit. Ne serait-ce déjà parce qu’on utilise le langage, un intermédiaire donc. Et puis, notre vérité sur la vie n’est pas LA vérité, d’ailleurs, existe-t-elle vraiment ? N’y a-t-il pas des milliers de vérités ? Un fait raconté par 100 personnes sera toujours différent. Comment pourrait-il en être autrement puisque nous sommes tous des êtres uniques …

A écouter, donc. La voix de Marianne Epin est un véritable « carmen » au sens étymologique du mot. Un enchantement qui donne une nouvelle dimension au roman.

L’entretien qui suit le roman l’éclaire, et devrait être lu par tous les détracteurs de cet auteur … Oui, la fameuse L. est un double de l’auteur qui reprend d’ailleurs l’initiale de prénoms de personnages que De Vigan a déjà crées, tout en étant un double d’elle même … En effet, n’est-on pas son pire ennemi ? La vérité est ailleurs.

Format CD
Prix public conseillé : 21.90 €
Format : Livre audio 1CD MP3
Suivi d’un entretien entre Delphine de Vigan et Marianne Épin
Code EAN : 9782367620442

Télécharger le livre Audio
Prix public conseillé : 19.70 €
Format : audionumérique
Code EAN : 9782367620237

prix audiolib2016

Sylire aussi fait partie de l’aventure du prix Audiolib 2016 : Le ton de la lectrice était tout à fait en accord avec l’ambiance de l’histoire.

Enna : J’ai trouvé que Delphine de Vigan avait été très douée dans ce roman car elle joue avec les codes entre l’autobiographie, la fiction de genre, avec le côté mystérieux et puis une vraie réflexion sur l’écriture.

17 comments

  1. saxaoul says:

    Je viens de terminer Millenium et je dois choisir ma prochaine lecture audio. J’ai déjà lu celui-ci en version papier mais tu me donnes presque envie d’enchaîner avec celui-là, ce que je n’avais pas du tout prévu.

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  2. adèle says:

    Alors pourquoi l’auteur ne dit-il pas qu’il s’agit tout simplement d’un roman ?

    Parce que le côté auto-fiction fait vendre, surtout quand l’histoire se teinte de scandales et de drames. Et nous transforme en lecteurs-voyeurs.
    Je n’aime pas cette complaisance des deux côtés, et le narcissisme porté au pinacle de notre époque. :(

    NB Je signale la présence d’Amin Maalouf (mon écrivain préféré) à La Grande Librairie jeudi prochain. :)

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    • Leiloona says:

      J’ai repris mon exemplaire papier … sous le titre, il est bien mentionné « roman ». La catégorie est donc bien mentionnée, et tu devrais écouter justement l’entretien avec l’auteur à la fin du CD (peut-être est-il dispo ailleurs ?), dans lequel la romancière dit vraiment que les situations de ce roman ne sont pas toutes extraites de sa vie. Bien entendu il y a des points d’accroche qui ressemblent à sa propre vie, sinon la principe ne fonctionnait pas … comment un roman qui démontre que l’autofiction est en réalité de la fiction, sans montrer que les événements sont extraits de la vie de l’auteur, aurait pu fonctionner … ? C’est le principe même qui aurait été mis en jeu. D’ailleurs l’auteur dit elle même qu’au départ les prénoms n’étaient pas les mêmes, mais que ça ne fonctionnait pas, qu’il avait fallu réécrire …

      Ainsi la vie de cette femme n’est pas la vie de Delphine de Vigan, les enfants de cette femme ne sont pas les siens, mais quand il s’agissait de choses connues du public, elle ne pouvait mentir, donc oui son personnage vit avec un certaine François et son éditrice porte vraiment son nom. Le reste n’est que fiction, mais là elle a véritablement bien joué, car elle a fait un pied de nez à ses détracteurs.

      Non, il n’est pas question de voyeurisme ici … et pour moi l’autofiction ne se limite pas à du voyeurisme puisqu’il ne s’agit que d’un regard sur une réalité, mais pas la vérité (qui est multiple).

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  3. Pingback: Prix Audiolib 2016 | Bric à Book
  4. sylire says:

    Je ne suis pas du tout d’accord avec le commentaire ci-dessus… je suis une inconditionnelle de l’auteure et je n’ai ressenti aucun voyeurisme dans ses écrits. Elle a du talent De Vigan, beaucoup de talent…

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    • Leiloona says:

      Je partage ton point de vue, comme le montre mon commentaire ci-dessus … Et effectivement quel talent ! Son meilleur roman à mes yeux, cette femme est douée pour parler des siens que pour monter de toutes pièces un roman en nous faisant croire le contraire. J’ai adoré me faire piéger.

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      • adèle says:

        Je n’ai pas attaqué DElphine de Vigan mais le principe de l’autofiction, mesdames. :)

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        • Leiloona says:

          Oui, oui, mais justement la polémique existante est-elle vraiment pertinente ? Notre vision de notre vie n’est-elle pas déjà une matière à roman ? CF la vie est un roman …

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          • adèle says:

            Mais oui. Alors pourquoi ces écrivains tiennent-ils tant que ça à faire savoir qu’il s’agit d’autofiction ? Qu’est-ce que c’est censé apporter de plus au texte ?

            Ce qui m’ennuie aussi, c’est le sort réservé aux personnes-personnages gravitant autour de l’auteur-sujet.
            Cf par exemple la famille d’Edouard Louis.

          • adèle says:

            Extrait d’une interview de D de Vigan :
            « Ce livre a été écrit en réponse à la fascination extrême de notre société pour le vrai, “vrai” à la télé, “vrai” au cinéma, “vrai” dans l’écriture. Je suis très perméable à cette tendance lourde et profonde. Je suis la première à lire les magazines people, à m’intéresser à ce qu’il y a de “vrai” dans une histoire dont on m’a dit qu’elle était inspirée de faits réels. Récemment, je suis allée voir “La French” au cinéma et, en sortant, j’ai foncé sur Internet pour voir si ça s’était passé comme ça. »

            Je ne regarde pas la télé-réalité et ne lit pas Gala. Tout s’explique !

  5. papiillon says:

    Sur le même thème, j’ai trouvé le roman de Camille Laurens, Celle que vous croyez, bien meilleur, à tous points de vue.

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    • Leiloona says:

      Ah oui ? J’aime bien Camille Laurens, je le lirai. J’ai vu des avis très élogieux et le thème me parle. Je regarderai à la médiathèque, tiens. :)

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  6. Violette says:

    je suis persuadée qu’écouter un livre n’a rien à voir avec le lire. J’ai parfois détesté une voix, parfois j’ai été si émerveillée que je n’ai même pas réellement écouté ce qu’elle me racontait…

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