Expo Bettina Rheims à la maison européenne de photographie

« Gina and Elizabeth Kissing », mars 1995, Los Angeles © Bettina Rheims
« Gina and Elizabeth Kissing », mars 1995, Los Angeles
© Bettina Rheims

 

Du 28 janvier au 27 mars 2016, Bettina Rheims expose plus de 180 photographies à la Maison Européenne de la Photographie et revient sur son thème de prédilection : la femme.

Bettina Rheims est une habituée de la MEP. Après ses séries « Modern Lovers » ou  le sulfureux INRI, elle revient ici sur plus de 40 ans de photographies. Idéal pour retracer une carrière plus que productive. On retrouve alors lors de ce cheminement d’images le parcours de l’artiste des créations connues, d’autres inédites.

Au centre de tout ? La femme. Sous toutes ses coutures.

« Close up of Karolina Kurkova », décembre 2001, Paris
© Bettina Rheims

La photographie de Bettina Rheims en impose, de par sa taille déjà. On prend alors de plein fouet la beauté étrange ou hypnotique, mais aussi les défauts laissés sciemment par l’artiste. Là un maquillage qui coule, là un bas troué, là encore un repli de peau non photoshopé.  Les images, toute sensuelles, questionnent et dérangent. La position du mannequin, son expression : tout pousse le visiteur à une réelle confrontation.

De là naît la réflexion.

« Breakfast with Monica Bellucci », novembre 1995, Paris © Bettina Rheims

Loin de ne s’appesantir que sur la féminité de la femme, Bettina Rheims s’est aussi intéressée au genre, à ce qui faisait de l’autre une femme. L’androgynie et la transsexualité sont devenus des « terrains de recherche » et de questionnement. Là encore, le visiteur déambule et comprend très vite que de se demander si c’est un homme ou une femme importe peu en regardant les photos. Nous sommes face à un visage qui explose littéralement les codes et les caractéristiques propres à la femme.

On flirte avec le doute, l’ambiguïté dans chacune de ses images. On plisse du nez ou on rit du culot exposé avec la série INRI, on s’attarde sur des visages plus ou moins connus et on admire le dernier terrain de recherche, ces femmes en prison que l’artiste a prises. Face à l’objectif, ces femmes qui s’oublient et oublient leur corps ne renouent-elles pas avec leur Moi précédant, celui qui existait avant leur entrée en prison ? Et ensuite, cette séance aura-t-elle un impact sur l’image qu’elles ont d’elles ?

Troublant, hypnotique et intéressant, l’art de Bettina Rheims ne nécessite pas une glose particulière. Nul froufrou ou discours pédant, cet art en impose et parle de lui-même.

Bettina Rheims à la Maison Européenne de la Photographies

du 27 janvier au 27 mars 2016

Ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 20h

Tarif : 8€ / Tarif réduit : 4, 5 €

L’irrégulière aussi a aimé.

Leiloona
Épicurienne culturelle, elle sillonne villes, et musées, un livre dans son tote bag ... Chaque lundi, elle écrit dans un atelier d'écriture qu'elle anime depuis 5 ans. Museo geek l'hiver, sirène l'été. Elle aime les bulles, le bon vin et les fromages affinés. View all posts by Leiloona →

5 commentaires

    1. Aaaaaaah zut, je sais ce que j’ai oublié de faire dans mon article ! Ton lien ! Bon,je répare ça tout de suite !

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  1. Moi j’ai un peu de mal avec cette artiste.
    Ceci dit, je n’ai jamais vu ses clichés exposés, ça vaut la peine que je me déplace 🙂

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    1. Je crois effectivement que c’est très particulier. J’y étais avec une amie, et nous étions un peu … décontenancées, plusieurs fois. mais n’est-ce pas le principe de l’art aussi : nous pousser dans nos retranchements ?

      Répondre

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