Là où porte ton regard (Atelier d’écriture)

© Claude Huré

Les enfants perdus deviennent-ils toujours des adultes perdus ?

Elle avait bataillé longtemps, sillonné les mers, aimé à corps perdant, griffonné des milliers de pages.
En vain.
Elle pouvait combattre des tigres à mains nues, ouvrir la mer de ses talons mordants, tordre le cou à toutes les idées fausses, enfoncer ses ongles rouge feu dans la chair de ses amants meurtris, elle finissait toujours haletante, sur un bord de route.
Seule et épuisée.
Là, au sol, battu par les vents, et sous un soleil brûlant, elle portait son regard en l’air, tourné vers la lumière. Armée d’une respiration souple et régulière, elle se nourrissait de la Nature, de l’énergie des plantes et du rythme de l’air du sol. Mais elle se relevait alors et repartait de plus belle, cheveux battant. La rage et la colère rythmaient ses pas. Le soir venu, éclairée d’une lampe à pétrole, à son bureau vieillissant et meurtri par les ans, elle créait du vide en remplissant des cahiers d’écoliers qui finiraient en romans publiés et à succès.
Mais l’essentiel n’était pas là.
Elle le savait.

L’histoire de cette lupa ne serait pas un conte si nous en restions là.

Un soir, dans une galerie du 3è, elle tomba sur un népalais. Ce regard franc, ce visage sans faux semblant et sans attente d’un inconnu lui fit comprendre où résidait l’essentiel des choses. Elle baissa les armes, face à cet enfant de papier.
Et elle enfanta alors son premier sourire.

© Leiloona, le dimanche 27 mars 2016

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Le texte de Manue :

Parfois il suffit d’un regard pour repartir des années en arrière et se retrouver subitement perchée sur un petit cheval des montagnes au beau milieu du Langtang.

Ce jour-là, chargée des angoisses de la nuit à peine résolues (une sombre histoire de lynx attaquant notre modeste lodge se trouvant être finalement le -gros- chat de la maison rentrant de sa virée nocturne), et des autres, désespérément accrochées à mon cerveau, je tentais de profiter du magnifique paysage qui s’offrait à moi tout en me demandant de quelle couleur allaient devenir mes cuisses après cinq jours de trek à dos de canasson.

C’était un matin comme partout dans le monde et nous étions là, comme des intrus, sur ce petit chemin de montagne. Au loin, un village. Des colonnes de fumée s’échappaient des maisons. Des écoliers, en uniforme, se hâtaient. Des enfants ! Joyeux, espiègles, curieux … Ils furent bientôt une grosse poignée à nous attendre à l’entrée du hameau. Pensez-vous, des touristes, ils en voyaient de temps en temps mais une marcheuse à cheval, ça, jamais ! Nous devions vraiment ressembler à des extraterrestres. Nos deux réalités se télescopaient alors qu’elles étaient pourtant si proches ; dans leurs yeux, je voyais mes deux filles partant à l’école.

Dans tes yeux à toi, je vois la détermination que j’ai si souvent croisée dans les rues de Kathmandu ou sur les chemins des plus belles montagnes de la planète, celles aux détours desquelles l’on trouve des drapeaux de prière, des femmes de tous âges revenant d’un mariage et où le vent qui souffle semble être le fruit d’un long soupir de Bouddha. Ton regard me rappelle ceux des gosses de là-bas, des babous remplis de sagesse qui se battent pour vivre ou survivre à leur quotidien si différent du mien. Bon ou mauvais karma, peu importe ! Petit garçon d’hier, quel homme es-tu maintenant ? La terre a tremblé, que deviens-tu aujourd’hui ?

Je ne suis pas rentrée indemne de ce voyage.

Mes cuisses, elles, sont revenues noires du Népal.

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Le texte de Bénédicte :

Le vieil homme va bientôt mourir. Il le sait et il l’accepte. Il s’estime heureux d’avoir vécu autant d’années. Il a eu le temps, après une jeunesse errante et agitée, de venir se poser dans ce village du Népal, sur la route des Annapurnas, et d’y construire une vie qui, ma foi, fut utile à la communauté….

     Il y tenait, jusqu’à ce que ses fils soient prêts à prendre sa suite, l’unique « bazar » de ce lieu un peu perdu. Il s’est efforcé sa vie durant d’augmenter cette surface et d’avoir, ou de faire venir, tout ce qui pourrait servir à ses clients, voisins et amis. Il a développé avec l’aide de sa femme, qui avait reçu ce savoir de sa mère, un rayon herboristerie qui soigne en premier recours les habitants du village. Un de ses fils a recueilli toutes ces connaissances, et c’est lui maintenant qui prépare les herbes et fabrique les pommades….

     Il est fier d’avoir envoyé ses enfants à l’école, en souvenir de celle où il n’est pas allé, et il a pratiqué consciencieusement les nombreux rituels religieux d’un pays qui compte à peu près autant de divinités que d’habitants….Mais malgré tout cela, il sait au fond de lui que le voyage de son âme sur la terre n’est pas terminé. Il se sent encore loin de ces saints hommes qui eux vont achever le cycle de leurs réincarnations…

     Alors il espère que le moment venu, quand son esprit aura quitté son enveloppe corporelle précieuse mais devenue inutile, que celle-ci ne sera plus qu’un tas de cendres, un robuste petit corps tout neuf viendra au monde et permettra à son âme de poursuivre son chemin. Il ne peut s’empêcher de souhaiter de toutes ses dernières forces que ce soit dans ce lieu dont il connait chaque recoin….

     On dit par ici que, pendant les premières années de leur vie, on peut percevoir dans les yeux, le comportement des enfants, les traces de l’esprit qui est venu l’habiter. C’est sans doute pour cela que le jour où j’ai pris dans ce village isolé la photo de cet enfant, le fils d’un des porteurs qui accompagnait notre trekking vers les Annapurnas, j’ai fixé sur ma pellicule ce regard inoubliable, un mélange évident de rire enfantin, de bonté, et d’une sagesse venue du fond des âges….

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Le texte de Nady :

Mon enfant,

Vois tu le visage malicieux et plein de gravité

De ce petit Népalais ?

Ne te donne t il pas l’impression d’avoir des souhaits à formuler

Et des rêves à réaliser,

Du haut de ses jeunes années ?

Je voudrais tant que tu gardes tout au long de ton parcours sur cette planète Terre la même bouille moqueuse qu’il arbore,

Même si certains moments te paraîtront graves et sans issue.

Je souhaiterais ardemment que tu ne perdes jamais cette force volontaire qui émane de son regard,

Même si tu seras habitué à avoir beaucoup de choses matérielles pendant les périodes de Noël et tes anniversaires !

J’aimerais beaucoup que tu n’oublies pas de jouer de pleine de choses en te moquant éperdument du quand-dira-t-on dans ce théâtre qu’est la vie, comme lui, qui semble prendre plaisir à ce moment précis à mâchouiller son vêtement !

Il y aura assez de moments sérieux où tu devras te contenir alors apprends à lâcher prise de temps en temps !

Je te donnerai l’éducation et l’instruction nécessaires pour te permettre de me quitter avec assurance et détermination.

Je t’insufflerai jusqu’à mon dernier souffle et même au-delà toute l’énergie dont tu pourrais avoir besoin pour réaliser tes rêves les plus fous !

Fais en bon usage car le monde qui t’accueille est de plus en plus tourmenté. Tu démarres avec l’avantage inestimable de naître dans un pays libre, fort et riche ! Que cet atout appréciable ne te fasse pas oublier que d’autres petits cœurs, tout aussi attendrissants que le tien, n’ont pas cette chance. N’oublie pas de leur diffuser ton énergie quand tu les rencontreras, de les aider quand tu pourras et tu seras toujours étonné et émerveillé de recevoir en retour bien plus que tout ce que tu aurais pu imaginer !

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Le texte de Claude :

La nature à une notion du temps que l’Histoire n’a pas. En 1989, date à laquelle e été prise cette photo, j’étais parti deux mois d’insouciance marcher le long des interminables sentiers qui serpentent les hauts massifs du Népal. Le rythme de mon quotidien s’étalait sans heurt, comme mon regard sur les chaînes himalayennes. La douceur des népalais, le sourire des enfants, la gentillesse de mes guides accompagnaient ma fatigue avec compassion, et je trouvais facilement mon réconfort au hasard des thés fumants et des tsampas qui cuisaient lentement dans les cheminées. La contemplation des paysages envoûtants accomplissait le reste de ma plénitude. Rien de brutal dans cet espace où la dureté de la vie des habitants confrontée aux difficiles conditions climatiques nécessite une harmonie naturelle. C’était l’époque encore où l’absence de communications de toutes sortes isolait et protégeait à la fois le pays des évènements qui pouvaient secouer le monde.

A la fin de mon séjour, l’avion me ramena à Paris en moins de temps qu’il n’en fallait pour parcourir à pied dix kilomètres dans les rochers enneigés. A bord, l’hôtesse m’amena le journal. En troisième page, au hasard d’un sujet secondaire, comme si le fait majeur était devenu une évidence après quinze jours, j’appris la nouvelle : la chute du Mur de Berlin. Je relus plusieurs fois le texte, recoupai avec d’autres éditoriaux pour être sûr d’avoir bien compris. La surprise fut suivie d’une grande jubilation. Mais, paradoxalement, me traversa en même temps un sentiment de frustration : « Ils ont fait ça pendant mon absence ». L’Histoire a des soubresauts heureux ou malheureux à la rapidité inouïe. Le monde pouvait basculer à l’autre bout de la planète, l’onde de choc ne m’arrivait que bien après. Et durant ce temps court de bouleversement aux conséquences incalculables, je sirotais mon thé salé au beurre, les yeux rivés sur un sommet, à rêver de ce que croyais être la beauté de l’univers.

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Et les textes écrits à partir de la même photo mais publiés sur d’autres blogs :

88 comments

  1. Nady says:

    @Leiloona : ton écriture nous fait ressentir le rythme de ton texte. On est dans le combat au début et quel bonheur de retrouver sérénité et apaisement en conclusion ! Un très beau texte, as usual ! Merci !

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    • Leiloona says:

      Merci Nady ! Oui, hier j’étais d’humeur guerrière (malgré ma fatigue physique de l’après voyage, comme quoi, les mots sortent et se fichent un peu du corps ! 😀 ) et cela se ressent … ce matin en relisant mon texte je m’en suis aperçue (chose que je n’avais pas perçue hier en écrivant ces mots …)

      Mille mercis, miss Solaire. ♥

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  2. Leiloona says:

    Manue : Je suis aussi hypnotisée par ce regard, j’ai d’ailleurs une photo d’une jeune mongole chez moi, elle possède cette même détermination, cette même sauvagerie bienheureuse … Très joli texte.

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  3. Nady says:

    @Manue : ton texte m’a beaucoup touché. Par curiosité, as tu été cette touriste à cheval au Népal ! ça donne envie en tout cas ! J’aime aussi la dualité de tes idées entre ce que tu entrevois dans le regard grave de ce petit et le bronzage de tes cuisses. Encore un texte magnifique ! MErci !

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  4. Lydie Hanesse says:

    je suis épatée devant vos participations ! bravo , ce petit est trop beau et vous a tous inspirés-
    bon lundi de Pâques- amitiés-

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    • Leiloona says:

      Merci Lydie de ton commentaire commun ! 🙂 Les histoires racontées sont toutes différentes, mais effectivement ce petit a un regard qui ne peut laisser indifférent les plumes ambulantes que nous sommes.

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  5. Leiloona says:

    Bénédicte : Aaaaaah les regards et ce que nous percevons dans certains … Effectivement chez quelques enfants, on se demande bien quelle vieille âme les habite. A moins que les enfants soient plus sages que les adultes … A méditer ! 🙂

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    • Benedicte D. says:

      Là-bas c’est plus simple puisque dans chaque enfant, dans chaque animal, dans chaque plante, il y a une âme qui a déjà vécu plusieurs étapes de réincarnation, plus ou moins chanceuses selon la vie menée, d’après ce que j’ai lu, le corps n’étant qu’un véhicule dont il faut prendre soin….Ici nous n’avons pas la même explication à notre disposition, elle est plus génétique!!!…..Et leur sagesse vient souvent de l’absence de tous les filtres que nous mettons notre vie à mettre en place non?….

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  6. Leiloona says:

    Nady : Oh des thèmes qui me sont chers … le théâtre de la vie, des yeux d’enfant … Un très joli texte : la maman que je suis partage totalement tes jolies phrases.

    Bon, en revanche, le dernier paragraphe écrit avant certains événements d’hier ont une résonance particulière … :/

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    • Nady says:

      Merci @Leiloona pour ton retour. J’ai beaucoup pensé à toi en écrivant ce texte. Je te connais peu mais de ce peu que je vois sur ton mur avec ton petit bout et ces étincelles dans tes yeux quand tu parles de lui me font penser que tu es une maman plus que formidable !

      Oui, en effet, comme toi me suis réveillée lasse ce matin en entendant les nouvelles jusqu’à ce que la colère ne revienne envers ces bandes d’abrutis de terroristes ! :/

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      • Leiloona says:

        Nady : En effet, le regard d’un enfant est ce qu’il y a de plus beau au monde. Et je suis persuadée que l’enfant que j’ai fait naître m’a aussi apporté une re-naissance … Je ne vois pas le monde de la même façon depuis 6 ans.
        Merci encore, en tout cas, pour tes mots précieux.

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  7. Nady says:

    @Bénédicte : mon précédent message n’est pas passé alors je retente 😉 Je te disais donc qu’il me semblait que nous avions été nombreux, à la lecture des premiers textes, à être touchés par le regard de cet enfant. Ton texte est bien beau et fait réfléchir sur la réincarnation ! Merci !

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    • Benedicte D. says:

      Merci à toi pour ton regard….Il y a des moments où ça me démange de le voir » pour de vrai » comme disent les enfants….Je suis sûre qu’il y a du soleil dedans (et une vieille sagesse aussi!!)…..

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  8. Leiloona says:

    Claude : Tu as une vie impressionnante, si j’étais romancière j’en ferais un livre … 🙂
    Quelle richesse, et quelle belle façon de l’exploiter … Tu dois être passionnant à écouter en soirée !

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    • Claude says:

      Merci beaucoup Leiloona ; tu es adorable. Dans la vie comme dans les soirées, j’adore écouter et regarder les autres. Et quand vient mon tour de raconter, il est trop tard…

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  9. Nady says:

    @Claude : Merci de nous avoir fait partager ce souvenir fort à travers ton texte toujours si bien écrit ! Une idée me vient à l’esprit d’ailleurs en te lisant à haut voix (je le fais souvent avec certains textes et particulièrement les tiens tellement tes mots ont une si belle sonorité que j’ai envie de les entendre en me délectant de tes histoires) : que penserais tu, ainsi que notre maîtresse des lieux @Leiloona, si un jour, nous organisions un petit event entre nous et que nous lisions certains de nos textes devant le public de nos amis ? Je peux trouver le lieu (proche de la capitale) et m’occuper de cette partie logistique. Voilà, c’était ma petite idée du mois que je lance à la volée 😉 Merci encore pour cette magnifique photo sur laquelle j’ai eu beaucoup de plaisir à écrire et pour ton très joli texte !

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    • Claude says:

      Merci infiniment, Nady. Tes compliments me touchent beaucoup. Ton idée est chaleureuse ; le plaisir d’une rencontre, la curiosité de mieux se connaître… A dire vrai, j’y adhère plus volontiers que la lecture publique de textes : sans doute ne suis-je pas trop fait pour ce genre d’exercice. Comme toi, je lis parfois à haute voix les oeuvres qui me plaisent par leur rythme, leur musicalité (dont les tiennes, bien sûr), mais mon seul public reste l’écho de ma voix. Cela dit, je sais être un auditeur attentif et apprécier la performance des autres. Tiens-moi au courant de la suite.

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      • Leiloona says:

        Hello Nady et Claude : Eh bien pourquoi pas, en effet ! Ne serait-ce que pour revoir ou rencontrer certains d’entre vous ! 😀

        Je te reconnais bien là Nady ! C’est une très chouette idée ! :)))

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      • Nady says:

        Waouuuu ! Merci @Claude et @Lailoona pour vos retours, j’en prends connaissance sur cette fin de vacances pour moi et vous n’imaginez pas comme vos enthousiasmes me ravient et me donnent l’energie de débuter demain une petite semaine active 😉 ! Je reviens vers vous prochainement avec un projet sur pied et des propositions de dates à soumettre à tous les participants de ce bel atelier 😉 des bises

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    • nimentrix says:

      Jaime beaucoup la sérénité de cet homme en fin de vie, Une sérénité qu’on retrouve dans ton écriture 🙂 Bonne continuation @Benedicte 🙂

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      • Benedicte D. says:

        Merci Nimentrix….A bientôt, quand ta tendinite d’atelier ira mieux et qu’une photo fera chavirer ta plume malgré toi!!!!…..En attendant j’irais de temps en temps relire d’anciens écrits pour ne pas perdre mes acquis de » Nimentrix dans le texte »…..

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        • nimentrix says:

          Je n’ai pas de tendinite, l’envie d’écrire s’est juste envolé… La dernière fois l’envie a disparu pendant un décennie, alors je te conseille plutôt de relire les anciens textes 😉

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  10. nimentrix says:

    @Claude : Avec ou sans nous, le Monde avance parfois (et recule, souvent…) Mais, quelque part dans les yeux de cet enfant Népalais, n’y a-t-il pas quelque chose qui fait écho à cette chûte du Mur ?

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  11. Cécile MdL says:

    Bonjour,
    Je reviens écrire … le thème de cette m’a touchée !
    Bonne journée et toujours un immense merci pour me laisser vagabonder l’imaginaire

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  12. Benedicte D. says:

    @ Leiloona : On a souvent parlé de tes dernières phrases dans cet atelier, moi en ce moment ce sont tes premières qui me fascinent : elles ouvrent à chaque fois une infinité de perspectives… »Les enfants perdus deviennent-ils toujours des adultes perdus ?  »
    Est-ce un cadeau pour Nimentrix le sourire de la Louve ?….
    En tout cas c’est une bien belle façon de poser avec une infinie délicatesse les armes de cette combattante/résiliente qui avait trouvé sa force dans la Nature…..

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    • Leiloona says:

      La première phrase est celle d’un ami, et elle m’avait interpellée quand je l’avais lue …

      Le sourire de la Louve … Bien que cette femme ne soit pas moi, je suis certainement dans la réalité un animal sauvage, mais certaines choses me domptent, il est vrai (domptée dans le bon sens du terme … disons une sorte d’apprivoisement sans atteinte à ma liberté.) Je crois bien qu’un jour tu as écrit un texte à ce propos, dont la dernière phrase elle aussi m’avait chamboulée … Tu dois certainement comprendre de quel texte il s’agit …

      Bref, un texte qui parle pas mal de moi … Mon meilleur ami me compare à Artémis. Il doit y avoir une raison. 🙂

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  13. Benedicte D. says:

    @ Manue : Je ne sais pas plus que toi quel homme il sera cet enfant et comme toi je l’espère en vie….C’est curieux de voir que j’ai juste essayé d’imaginer l’homme qu’il avait été avant!!….Cette « complétude » de nos textes me touche…
    C’est curieux comme on trouve chez toi ce mélange d’humour et d’angoisse dans beaucoup de tes écrits. Et l’amour de l’écriture toujours….J’espère chaque fois que tu seras là le lundi suivant avec Nady et Claude…..

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    • Manue Rêva says:

      Merci pour tes mots, tes commentaires me touchent toujours beaucoup et me poussent à avancer, merci encore.

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  14. Benedicte D. says:

    @ Nady : Déjà merci pour la phrase de ton prof de yoga, je crois que cela va devenir mon nouveau mantra….Je vais même peut-être coller quelques post-its à certains endroits stratégiques!!!
    Comme il est beau ton texte!…Ta parole est de plus en plus forte et de plus en plus nette. On sent que tu choisis tes mots et que tu en enlèves d’autres pour que ceux qui restent soient les plus forts possibles. Et toujours avec le même élan vital, la même générosité qui circule dans tout ce que tu nous donnes….

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    • Nady says:

      Roooo Merci @Bénédicte pour ce joli retour. J’ai eu sincèrement beaucoup de plaisir à écrire sur cette photo qui m’a plus que touchée et qui a fait écho en moi et suis contente de pouvoir faire évoluer ma plume à travers cet atelier 😉 Il me prend des envies de lectures sur scène maintenant, avec une envie certaine de faire connaissance avec vous tous, fidèles écrivains de l’atelier de Leinoona 😉 On a l’impression de se connaître à travers nos textes mais rien ne vaut le réel et cette superbe sensation de se serrer dans les bras ! 😉 grosses bises et prends soin de toi, suis contente de ton nouveau mantra 😉

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      • Benedicte D. says:

        Si tu veux me faire un vrai bisou il faudra venir en Bretagne!!!!….Mais c’est beau la Bretagne et j’ai de la place dans ma maison vers Saint-Malo….Moi je ne peux plus me déplacer comme je veux….Bisous virtuels en attendant!!!

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        • Nady says:

          Je prends volontiers tes bisous virtuels et t’en envoie plein d’autres aussi 😉 Je passe parfois vers la Bretagne, je ne manquerai pas de te faire un petit coucou 😉

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  15. Benedicte D. says:

    @ Claude : Mais c’était ça la beauté de l’univers en ce lieu précis, tu avais raison de le penser….Ton récit est très émouvant et nous interpelle en ces temps où nous avons les moyens d’être partout à la fois en même temps sans avoir le loisir de vraiment s’y poser, attirés que nous sommes par l’envie de ne rien manquer de ce qui pourrait se passer ailleurs….
    Rien que d’écrire cela j’en suis fatiguée!!….
    Je suis sûre que tu as rapporté de là-bas une partie de ce que nous adorons dans chacun des textes que tu fais pour l’atelier….

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  16. eva and family says:

    Bonjour, que de diversités dans tous les textes. J’ai été particulièrement touchée par les textes de Nady (je pourrais dire les mêmes paroles, elles me parlent) et de Manue (j’aurais arrêté le texte sans la dernière phrase… mais c’est juste mon avis). Leiloona, j’aime beaucoup ton texte et la première phrase est l’ouverture à de belles réflexions ! Bon lundi de Pâques !

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    • Leiloona says:

      Ma première phrase est effectivement un appel à réflexion … J’aurais pu m’arrêter là, même. 😉 Mais j’avais besoin d’aller jusqu’au fond de ce regard pour que l’écriture m’apporte une réponse.

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    • Nady says:

      Merci @eva and family, il est sorti de mes tripes ce texte tellement l’image m’a subjuguée 😉 50% des compliments vont droit au talent du photographe @Claude, qui a fait sortir ces mots de moi 😉

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  17. janickmm says:

    pour Leiloona : J’apprends qu’un lupa est un conte népalais, voilà, c’est fait, et puis, c’est marrant, nos textes empruntent deux mots similaires, regard et sourire, et nous font rêver, merci pour l’évasion en hauts lieux.

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    • Leiloona says:

      Hello ! Alors non, la lupa n’est pas un conte népalais, c’est une louve en latin … Mot qui a aussi donné lupanar … La louve est un brin une prostituée sur les bords aussi … Toute la complexité humaine réunie en un seul mot, en définitive. 🙂

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  18. Albertine says:

    @Leiloona : La résilience qui débute par la tendresse d’un sourire, c’est chouette !
    @ Manue : Un texte qui entremêle humour et gravité, trivial et poésie, une trame faite de fils différents, un vrai morceau de vie.
    @Bénédicte : J’aime beaucoup cette idée de réincarnation d’un vieil esprit dans un corps tout neuf !
    @ Nady : Une belle leçon de vie pour les enfants d’aujourd’hui, sur notre société matérialiste qui les « gâte » (dans tous les sens du terme, aussi bien positifs que négatifs).
    @Claude : L’éternel dilemme entre le trop ou le trop peu d’informations. J’ai ressenti le même sentiment que toi le 14 novembre quand j’ai entendu évoquer à la radio d’un Lavomatic les attentats parisiens de la veille. J’ai eu l’impression d’être passée à côté, je me suis presque sentie coupable d’avoir dormi paisiblement le 13 au soir.

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    • Benedicte D. says:

      Merci Albertine, je voulais la belle âme de ce vieil homme pour ce merveilleux petit garçon, cela lui fera peut-être gagner du temps dans son chemin…..

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    • Nady says:

      Merci @Albertine, il faut parfois rappeler à notre jeunesse qu’elle a des atouts au démarrage 😉

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  19. janickmm says:

    à Claude : ce texte englobe toute la douceur et la sérénité d’un peuple pourtant confronté chaque jour à la rudesse du climat et toute la difficulté de s’y adapter, et depuis 27 ans tu sembles te nourrir, jour après jour, de tous ces échanges et de toutes ces rencontres faites au hasard de ton voyage. J’aime ces voyages où rien n’est programmé, tout se passe naturellement, sobrement, dans la bienveillance, merci Claude, de faire partager ces trésors ici

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  20. janickmm says:

    à Bénédicte : cela me fait penser aux familles d’autrefois, les grands-parents vivaient près de leurs enfants et les petits-enfants apprenaient la vie auprès des adultes et chacun apprenait de l’autre dans le respect, très joli texte, comme un petit documentaire

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  21. janickmm says:

    à Nady : c’est bien de pouvoir rappeler à nos enfants et petits-enfants d’être vigilants et reconnaissants, des richesses et de la liberté qui nous entoure

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    • Nady says:

      Merci @Janickmm pour ton retour, oui il ne faut pas hésiter de faire ces rappels avec bienveillance et sans morale pour éviter qu’ils se braquent 😉

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  22. janickmm says:

    à Manue : espérons que cet enfant soit haut dans les montagnes au moment du tremblement de terre et non pas dans la ville …

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  23. sabariscon says:

    @ Leil, Fichtre, quelle puissance dans tes mots, quelle force incroyablement énergique dans ce portrait. A mon sens , c’est ta meilleure production. La « lupa » te va à ravir!

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    • Leiloona says:

      Sab : ben euh … je rougis en lisant ton commentaire … Merci (même si ce mot est dérisoire face à l’émotion que j’ai en lisant ton comm’).

      Je vais garder de la lupa en moi alors. :))

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      • sabariscon says:

        Je t’assure, ton texte m’a littéralement scotchée et pourtant, j’aime beaucoup ce que tu écris en général. Mais là j’ai eu l’impression d’une étape, d’une véritable révélation à toi même et mon texte m’a paru beaucoup trop court. J’en redemande!

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  24. sabariscon says:

    @ Manue, la photo t’a particulièrement réussi. Tes mots m’ont offert une bien belle balade à dos de canasson. Merci!

    Répondre
  25. sabariscon says:

    @Bénédicte, maginfique portrait de ce vieil homme sur fond de croyances singulières. Un beau plaisir de lecture.

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    • Benedicte D. says:

      Merci, je suis contente de t’avoir fait plaisir…..

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  26. sabariscon says:

    Nady, c’est une bien belle leçon et une jolie promesse aussi. Il est important en effet que nos enfants sachent, n’oublient pas…

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  27. sabariscon says:

    @ Claude, j’aime bien ce téléscopage des lieux et des temps. Nous vivons une époque où j’aimerais parfois oublier l’actualité au fin fond d’un village népalais.

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  28. sabariscon says:

    @ Cécile la Pensine, je commente ici, impossible de laisser un com sur ton blog. J’ai beaucoup aimé cette rencontre de ces deux âmes solitaires.

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  29. Benedicte D. says:

    @Cécile: même problème que sabariscon, alors je fais pareil!!
    Comment oublier ce sourire et cette main confiante dans la tienne…..Quand on écrit il faut savoir s’accorder des fins heureuses parfois….

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  30. Manue Rêva says:

    @Nady : oui ! je suis cette touriste ! Ce voyage a été un sacrée aventure, d’abord parce que nous laissions nos enfants pendant 15 jours, ensuite parce que nous avons eu la chance de découvrir le Népal avec ma frangine qui bossait là bas depuis un an (donc logée chez l’habitant, circuits non touristiques, beaucoup de belles rencontres) et pour finir parce que j’étais très angoissée (de laisser mes enfants, par le dénivelé, …) et que j’ai vécu en apnée pendant tout le séjour, tétanisée dès qu’il me fallait poser le pied par terre … D’où le cheval ! Solution miracle trouvée par notre guide quand arrivée au coeur de la montagne il a fallu marcher ! Je ne regrette aucun moment de notre séjour mais il est clair que je suis revenue différente ! Parce que ce pays, ces habitants nous poussent à réfléchir autrement notre société moderne de consommation, ils nous ramènent à l’humain. Et ensuite parce que je suis allée au bout de moi-même pour ne rien rater !

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    • Nady says:

      WAouuuu ! Merci de partager ce souvenir avec nous ! Tu me donnes envie d’une telle expérience ! 😉

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  31. Manue Rêva says:

    @Leil : J’aime beaucoup le portrait de cette combattante … qui finalement lâche prise, chacun d’entre nous peut y retrouver un petit morceau de soi pour finalement découvrir que l’essentiel n’est pas ici mais plutôt là, dans un sourire ou le regard d’un enfant …
    Je note que le thème du lâcher prise te travaille aussi 😉

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    • Leiloona says:

      😀 Le thème du lâcher prise ? Pfiuuu … oui, et pas qu’un peu … Ne le recherche-t-on pas tous d’ailleurs ? N’est-il pas la clé de tout ? 🙂

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  32. Manue Rêva says:

    @Bénédicte : Quel beau texte sur les multiples vies antérieures qui nous habiteraient … C’est vrai que le regard de cet enfant nous invite à y croire. Tu as une jolie manière de l’exprimer 🙂

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    • Benedicte D. says:

      Merci, j’adore la lecture attentive que tu fais de nos textes, et la sincérité de tous les échanges que tu as avec chacune et chacun d’entre nous….Comme en plus j’adore tes textes ne t’arrête pas d’écrire ici s’il te plait!!!……

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  33. Manue Rêva says:

    @Nady, tes phrases sont celles que je pourrais dire à mes enfants ou mes élèves, elles sont belles et sonnent justes, très chouette 🙂

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  34. Manue Rêva says:

    @Claude, j’ai aimé ton texte du début à la fin ! En quelques phrases, il nous dit comment nous sommes pris dans le tourbillon du monde d’aujourd’hui et nous interroge sur ce qui importe réellement. Devons nous être frustrés de rater certains événements parce que nous en vivons d’autres, moins essentiels pour l’humanité mais qui nous sont terriblement nécessaires ? La modernité nous pousse à ne rien vouloir rater et nous fait oublier l’essentiel ! Vraiment, j’aime beaucoup !

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  35. Claude says:

    @ Leiloona : ton texte a un rythme que j’aime vraiment beaucoup. Le relâchement final de ton conte jusqu’au sourire enfanté est une belle trouvaille superbement exprimée. Quant à la phrase du début, je ne connais pas la définition universelle d’un enfant ou d’un adulte perdu ; se perdre est souvent l’occasion de nouvelles expériences enrichissantes. Et je me refuse à toute fatalité…

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    • Leiloona says:

      La fatalité, non, si on s’y résout, c’est à ce moment-là qu’elle nous rattrape et nous croque … 🙂 Mais il faut batailler souvent pour ne pas la prendre de face …

      Merci Claude pour ton commentaire … le rythme, oui, je m’en suis aperçue après, le lendemain, et j’ai changé des mots de place,et ai accentué cet aspect militaire …

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  36. Claude says:

    @ Manue : il fait bon de te lire. On y est. Beaucoup d’affection dans le regard que tu portes sur ce qui t’environne dans ce merveilleux pays. Un bel accompagnement pour ma photo. Merci.

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  37. Claude says:

    @ Bénédicte : Bravo pour ton superbe texte ! Tu décris parfaitement le temps qui passe, la transmission, les vies qui se succèdent,… Depuis je regarde différemment le regard de cet enfant, et j’y vois effectivement tout ce que tu décris dans ta dernière phrase. Merci beaucoup.

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  38. Claude says:

    @ Nady : un joli texte. Il s’adresse aux enfants, mais je le reçois moi aussi comme si mes parents me rappelait à la conscience de mon bonheur et au souci de autres. De plus, c’est écrit comme un poème. Bravo.

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  39. Nady says:

    @Célinelapensine : impossible de laisser un post sur ton blog alors je le fais ici. Il est très beau ton texte et ton idée première qui hante le texte jusqu’à la conclusion est juste divine ! « Il était seul, j’étais seule. A deux, nous étions forts !  » MERCI !

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