C’est où, le Nord ? Sarah Maeght

banniere-maeght-nord

La saison des romans de l’été n’attend pas la météo complètement azimutée de ces derniers mois. Aussi, voit-on fleurir sur les étagères de nos libraires les prochaines sélections de roman à emporter dans sa valise … Le roman de l’été. Et si c’était C’est où, le Nord ? 

Une préface signée Pancol, « un roman qu’on ne lâche plus » prévient la célèbre auteur. Quitte ou double … Alors verdict ? 

c est où le nordTout commence par une scène de salle de classe. La professeur, 24 ans, enseigne le français dans un collège de banlieue et semble être bien dépassée par ce qui lui arrive au travail … L’anecdote qui ouvre le roman fleure bon la salle de classe, et celle des profs aussi, avec des remarques que les enseignants connaîtront déjà. Mais, comme chacun sait, les profs ont aussi une vie à côté, et notre belle héroïne aime surtout, le soir venu, se retrouver dans les bras de Victor « un chef d’orgasmes ».
Le décor est planté.

Toutefois, rien ne va aller, forcément. Victor rêve de vie de famille et de labrador, tandis que notre narratrice préférerait rester à Paris, avec la vie truculente qui va avec. De l’eau dans le gaz, assurément.
Victor part à Dunkerque, et Ella reste avec ses tracas de prof, un loyer sur les bras et un cœur gros comme ça …

Redécouvrir la vie, les amours, se reconstruire, vivre pour soi … Comment ne pas être perdue ? Comment ne pas avoir envie de regards neufs ? Comment parfois ne pas avoir envie de retrouver les bras de Victor ?

Katherine Pancol pour marraine

C’est où, le Nord ? est effectivement un roman sur la quête identitaire. Premier roman, il a pour marraine Katherine Pancol et possède une large diffusion promotionnelle. Pour Sarah Maeght tout a commencé par un mail envoyé voici 10 ans à Pancol… Depuis, elles ont continué d’échanger, jusqu’à ce que la jeune femme écrive à son tour son propre roman.

Vous dire que j’ai été happée par l’histoire serait un mensonge. Le début est, ma foi, assez plat et conventionnel … Une jeune femme qui quitte son amour de toujours pour se retrouver seule à 24 ans, tout en commençant un nouveau métier (le même que le mien), est une situation qui aurait dû me parler. Pourtant, je suis restée à l’extérieur de l’intrigue.

Au fil des pages, malgré tout, le rythme léger m’a davantage séduite, à moins que je ne me sois habituée au style de l’auteur … Quoi qu’il en soit, j’ai continué ma lecture.

La narratrice s’ouvre à la vie, aux autres (ou du moins à son plaisir personnel), rencontre de nouveaux mecs, des femmes aussi, se demande si elle vire de bord (hétéro ? Homo ? Bi ? Pansexuelle ? Voire même graysexuelle ?), puis s’acharne à oublier les santons martyrisés qu’elle retrouve dans son casier, voyage,  part à l’étranger, se perd, se retrouve … Un véritable ballet existentiel dans lequel le lecteur peut s’identifier…

Et puis, arrive un événement étrange qui constitue la révélation de ces figurines provençales placées dans le casier. La légèreté du récit ne colle plus alors à la situation. Des élèves en grosses difficultés, des abus de pouvoir de la part des professeurs, tout ceci est traité en second plan, Ella étant toujours en première position de l’ensemble. Pourquoi donc donner cette tonalité au roman ? Quel intérêt ?

Aussi, je me demande vraiment si les romans légers de l’été sont faits pour moi. Avec 89 mois, on abordait sans s’appesantir le fait de faire l’amour sans protection. Ici, de nouveau, à la fin de l’histoire, un grave problème est évoqué, mais en toute légèreté.

Roman d’une nouvelle génération perdue ? Roman addictif ?
Je n’ai assurément pas encore trouvé le roman de l’été …

Auteur Sarah Maeght
Editeur Albin Michel
Date de parution 30/03/2016
Collection Litterature
EAN 978-2226325990
ISBN 2226325999
Nombre de pages 250
 18 €

Carobookine partage ma déception : Ce qui m’a moins plu c’est la vulgarité de certains dialogues, la banalisation de la drogue et l’éternelle opposition des genres sexuels.

10 comments

    • Leiloona says:

      Oui, tu as bien fait … J’ai aimé le premier roman de Pancol, les autres, je les trouvais foutraques et mélangeant plusieurs genres littéraires sans raison … A dire vrai, j’ai retrouvé ce travers dans ce roman. 🙂

      Répondre
  1. Ch.B says:

    Je vois que tu n’es pas la seule à ne pas avoir trouvé le nord . Et après tout, peut-être devrais tu chercher un roman d’automne en ce moment.

    Répondre
    • Leiloona says:

      Ah ah ah, mais c’est donc ça en fait ! 😀 Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ! #MaisCEstBienSur ! 😛 Et trouver le Nord, non, effectivement, c’est où ? 🙂

      Répondre
  2. billetsdefanny says:

    J’ai adoré ce livre, j’ai trouvé l’histoire très intéressante et le second plan (les histoires de santons à l’école, notamment), là pour étoffer un peu l’ensemble. J’ai trouvé l’ensemble bien réussi et très plaisant à lire.

    Répondre
    • Leiloona says:

      Heureusement que nous n’avons pas tous le même avis sur un roman, le monde serait uniforme et bien monotone … 🙂

      Répondre
    • Leiloona says:

      Suis contente de voir qu’il ne fait pas l’unanimité malgré le battage médiatique … 🙂

      Répondre

Laisser un commentaire