Rien ne les prédestinait à être ensemble. Elle est bibliothécaire un peu coincée, plutôt musique classique, lectures philosophiques, bio et picoreuse de graines, il est agriculteur brut de décoffrage, viande rouge à tous les repas, rustre, et pense qu’on ne peut pas lire sans y être contraint …
Pourtant les flèches de Cupidon ne vont pas les épargner.
C’est dans un cimetière qu’ils se croisent, puis tombent amoureux l’un de l’autre. Drôle d’endroit, non ? Elle trouve que la tombe qu’il va voir est le summum du kitsch, lui que la sienne ressemble à une borne sur une route … Tout les oppose, mais, il suffit d’un sourire, et voici le coeur qui s’emballe …
La voie de la raison ? Elle n’arrivera pas à faire taire l’attirance qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, ils sont comme des aimants.
De discussions timides en déconvenues, le véritable échange a enfin lieu, ils vont chez elle, et là … c’est un véritable feu d’artifices : une révélation pour ces deux êtres en mal d’amour … Comme une évidence immuable. Mais, peut-on passer outre le modus vivendi qui est le nôtre depuis toujours ? Cela ne va-t-il pas créer des tensions, voire même des dissensions ?
Le mec de la tombe d’à côté se joue actuellement au théâtre des feux de la rampe : adaptation du best-seller éponyme, la pièce est elle aussi un succès. La voici reprise après plusieurs tournées, et de retour sur Paris.
Comment raconter l’amour ?
Le résumé n’est-il pas un peu convenu ? Un homme et une femme que tout sépare, mais qui s’aiment tout de même malgré les disputes ?
Le talent n’est-il pas justement de nous raconter l’amour comme si c’était la première fois ? La pièce le fait : nous avons pu lire ou voir sur scène de nombreuses histoires d’amour, mais c’est avec le coeur d’un naïf que nous regardons cette pièce, que nous sourions face à certaines répliques qui font mouche, que nous avons mal, aussi, quand le ton monte et s’emballe.
Le coeur passe alors dans de nombreux états, il se retrouve en eux, parfois chez l’un, parfois chez l’autre, le tout sans fausse note. En 1h30, voici brossé le début d’une relation, la vôtre, la mienne … l’important n’est-il pas que cette histoire entre deux êtres nous parle de façon universelle ?
Aucun temps mort, des comédiens avec une belle sincérité de coeur qui rejaillit sur scène, un roman bien adapté : une pièce que les lecteurs de Katarina Mazetti aimeront retrouver pour sa fraîcheur, que les autres aimeront découvrir pour son universalité.
Théâtre des Feux de le Rampe
Jusqu’au 27 août 2016
De 22 à 35 €
Du mercredi au samedi
Avec Sophie Broustal et Didier Brice
J’avais bien aimé le livre, tour à tour tendre, drôle et parfois acide aussi… Cette adaptation semble réussie en effet, je la guetterai !
Oui, voilà ! La pièce coupe de nombreuses péripéties, mais garde l’essentiel ! 🙂
Mes impressions sur le livre : http://petitemuquiplume.canalblog.com/archives/2016/03/24/33559155.html
Mais comment la pièce « rend »-elle l’immersion dans l’univers rural de Benny ? (ou dans l’univers urbain de Désirée, d’ailleurs) Y a-t-il un jeu sur les décors ?
Alors non, pas de jeu sur les décors, si ce n’est pas un partage de la scène en 2 : appart’ blanc / déco vs maison de campagne avec toile cirée. Et l’immersion n’est pas là non plus, il s’agit plutôt d’un va et vient entre les deux mondes. Il a fallu réduire les péripéties ! 😉
D’accord ! En même temps il y a déjà tellement à dire sur l’évolution des sentiments entre les personnages… Histoire universelle, comme tu le dis !
Oui, voilà … tellement à dire, mais la compression a bien fonctionné ! 🙂