Le corps flotte. Un bain liquoreux entoure Ophélie, envoûtante femme plume. Tiède, douceâtre, l’eau la porte et l’embaume d’un manteau éphémère.
Les yeux ouverts vers le néant, elle se rêve en mille et une histoires. Son esprit vagabonde détaché du corps qui semble ne faire qu’un maintenant avec cette onde épaisse. La température de l’eau ne cesse de baisser, mais la femme ne bouge pas. Le corps flottant, comme vaincu de s’être trop battu.
Depuis combien d’heures est-elle plongée dans ces limbes ? Entend-elle encore le bruit de l’horloge qui scande chacune des secondes, perdue dans un éternel mouvement ?
La lente respiration de la jeune femme élève de quelques centimètres le haut de son corps et fait poindre deux délicates roses gercées. Cette frêle poitrine est un monticule que les hommes se plaisent à caresser. Autour de son visage, ses cheveux forment un halo blond monacal, et, dans un lent va-et-vient ils touchent ses épaules déjà bleuies par le froid.
Une ombre plane à côté d’elle. Des griffes de velours, et des crocs de soie. Un homme ? Une bête ? Deux billes rondes luisent d’un étrange éclat en contemplant Ophélie.
Celle-ci, le corps entravé, les chevilles et les poignets liés, ne réagira pas quand les mains de son geôlier s’abattront sur son corps : l’esprit d’une femme plume s’envole et migre toujours vers des cieux plus cléments …
© Leiloona, le 28 août 2016
Le texte de Louise Morgendorfer :
Le texte de Manue :
Que me reste-t-il ?
Immobile, les sens à la recherche de mon âme, je songe à cette étrangère que je suis devenue pour moi-même. Dehors, le vent souffle, je frissonne. Qu’as-tu fait de moi ?
La porte claque. Tellement impatient de me retrouver, elle t’a échappée. Déjà, tu me déshabilles avec envie. Tu ne laisses pas le temps d’un souffle pour te toucher que déjà je suis nue dans tes bras. Tes caresses m’étourdissent et me laissent un peu plus vide à chaque fois. Tu me prends toute entière et tu ne me laisses rien, je m’abandonne à toi. Trop.
La porte claque. Derrière mes collègues. Je ne suis plus la brillante associée que j’étais quelques mois plus tôt avant de te rencontrer mais plutôt une coquille vide, un corps sans substance, juste un automate. Et quand les autres actionnaires qui m’ont recrutée sont venus ce jour-là dans mon bureau, je ne sais pas si le plus dur n’a pas été le claquement brutal de la porte plutôt que l’annonce de mon licenciment pour incompétence et manque de rigueur.
La porte claque. Mes enfants n’en peuvent plus de me voir avachie telle une larve paresseuse sur le canapé alors leurs nerfs craquent. Je ne suis plus rien, pourquoi continuer ? Le travail me manque mais je suis déjà lasse à l’idée de commencer à en chercher un nouveau. Je pourrais m’investir dans la tenue de notre maison, aider la petite dernière à faire ses devoirs puis préparer pour tous un bon repas mais je ne peux pas, le vide m’habite, je sombre dans un gouffre profond.
La porte claque. Tu me touches à peine. Il n’y a plus rien qui t’intéresse chez moi, ou si peu. Tu puises dans mon corps mes dernières forces, je ne suis plus qu’une poupée dans tes bras, des seins voluptueux et des fesses rebondies dans lesquelles tu te plonges pour te vider avec rage. Je ne suis plus capable d’affection ni de douceur, tu m’as tout pris, et maintenant tu pars en chercher dans les bras d’une autre.
La porte claque. Et pas que. Sur ma peau, dans mon corps, tu laisses des cicatrices. Tu étais mon amant, une douceur après ma vie de femme mariée, tu es devenu mon bourreau sans que je ne puisse rien faire. Je t’insupporte, je suis ton jouet, tu es mon âme damnée. Je tremble.
La porte claque. Sur mon désespoir. Sur ma liberté aussi peut-être ?
Dehors, je ne suis plus qu’une ombre, une pâle silhouette noyée dans les brumes matinales, d’ailleurs, j’ai presque l’impression de flotter. Libérée, de toi, de ton emprise, je reste interloquée … Un rire surgi de nulle part me saisit soudain et plane longtemps dans l’air sans rien provoquer chez moi. Un enfant passe et me regarde intensément comme s’il cherchait un peu d’humanité mais non, je ne suis qu’un fantôme. Sa mère l’emporte sans même m’adresser un regard. La nature se réveille et je ne ressens pas cette joie qui m’envahissait à chaque fois que je courrais dans l’herbe pleine de rosée. Je marche, des heures. Et puis, un homme, un inconnu, s’avance et m’invite à le suivre … Je ne suis plus rien.
Je ne suis plus qu’une fille dans le brouillard.
Le texte de Claude :
« Jeudi dernier midi sous un soleil de plomb, à Martina Franca via Garibaldi, un homme attablé à la terrasse du Caffe Tripoli, a ouvert le feu au milieu des passants sur une jeune fille qui passait en le regardant avec insistance. Touchée à l’abdomen, la femme, 25 ans, s’est écroulée morte sur le coup. Le commissaire Battisti, est arrivé rapidement sur les lieux, et après avoir auditionné les nombreux témoins qui avaient assisté à la scène de près ou de loin, a fait arrêter Giovanni Callone qui a avoué rapidement être l’auteur des faits. Ses motivations seraient d’ordre personnel : il dit avoir été amoureux de cette femme il y a quelques années.»
L’écrivain italien se gratta la tête, relut la découpure de presse et se dit : « C’est court, nul, et sans intérêt ». Il réfléchit malgré tout quelques instants à ce qu’aurait pu devenir dans un brouillard épais cette histoire aussi simple qu’affligeante.
Avec le brouillard, plus rien n’est net.
Le soleil dur des Pouilles laissa alors la place au doute des brumes insaisissables, les certitudes s’estompèrent, et l’ombre portée d’un commissaire Battisti n’était plus que le fantôme mélancolique d’un Maigret transalpin.
Quant au criminel que nul n’avait donc pu reconnaître dans cette purée de poix, il fuyait hagard, s’effaçant seul dans un paysage diffus en se demandant s’il avait réellement atteint sa cible, la robe vaporeuse de la victime se confondant facilement avec l’ocre estompé des arcades historiques de la Piazza. Et puis était t-il sûr d’avoir visé celle qu’il avait tant aimée et qui hantait maintenant ses nuits et ses jours ? Finalement Emanuela avait-elle un jour existé ailleurs que dans les contours incertains de sa pensée ?
L’écrivain, dubitatif, déchira l’article, se servit un Negroamaro et se mit à écrire une histoire totalement différente de celle qu’il venait de lire et même de penser. Il nota simplement sur un carnet le titre pour un prochain ouvrage : « La fille dans le brouillard ».
Quoi de mieux pour un polar qu’un brouillard à couper au couteau ?
Le texte de Nady :
Le brouillard commençait à se dissiper… A travers lui, La Fille semblait plongée dans un bain d’eau usée depuis longtemps… depuis trop longtemps… Mais peu à peu son visage revenait à la surface comme un choix à la vie…
Il a fallu quelques paroles de cette Autre pour que les souvenirs lui reviennent et qu’elle accepte enfin de lui parler à Lui, juste une dernière fois, là bas…
Elle, cette Autre, l’avait reconnue malgré l’épaisseur du brouillard sur le sentier de La Fille. Elle trouvait qu’elle n’avait pas changé depuis toutes ces années : la même allure, bien que plus contenue aujourd’hui mais elle trouvait que La Fille avait gardé la même vitalité, la même soif de vivre qu’avant. Alors, elle l’avait hélée de l’autre côté du chemin. Et La Fille l’entendit. Elle se retourna au son de son prénom et reconnut cette Autre aussi. Ce fut pour toutes les deux un vrai bonheur de se mettre à jour de leurs actualités mais quand cette Autre voulut reparler du passé en évoquant des souvenirs de ce temps ancien, La Fille réalisa qu’elle était devenue amnésique sur tous les événements de cette période… Et ce fut une vraie douleur pour elle ; alors elle questionna le Ciel pour comprendre les raisons de ses oublis ! ça ne serait quand même pas Alzheimer qui viendrait frapper à la porte de sa mémoire quand même ! Non ! Pitié ! Pas si tôt !
Et bien non, ce n’était pas lui qui se présentait à la porte de son inconscient car avec lui, c’est le présent qu’on oublie, pas le passé. C’est un Autre qui s’y présenta, là, bien droit et fier avec son joli sourire aux lèvres, qui ne le quittait jamais. C’est Lui qui vint toquer à sa mémoire au fil des souvenirs relatés par l’Autre, cette Autre qui parvint à ouvrir une porte scellée. Et à partir de ce moment, après lui avoir dit quelques mots à Lui avant l’ultime et vrai adieu, La Fille voulut respirer et souffla si fort qu’elle en dissipa le brouillard devant son visage. Le sentier est encore un peu brumeux mais La Fille voit désormais clairement l’horizon où brille le merveilleux astre solaire aussi beau au coucher qu’au lever…
Le texte de Marie – Claude Gagné :
Le jour, je suis celle qui vous accueille sur le Nouveau Continent.
Je suis cette femme, toutes les femmes à la fois, celle qui vous ramène dans le droit chemin.
Je suis celle qui exige le meilleur de vous-même.
Je suis le phare.
À mes pieds, beau temps mauvais temps, les visiteurs affluent. On vient du monde entier pour se faire tirer le portrait avec moi. Le cou étiré, l’iphone dégainé. Rares sont ceux qui adoptent la juste distance. La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres, il paraît… Pour me saisir dans toute ma splendeur, l’endroit idéal est certainement le ferry de Staten Island.
Ce n’est pas tous les jours facile d’éclairer le monde du flambeau de la liberté. Depuis toutes ces années, je ne faiblis pas, je ne flanche pas, je crois toujours en vous malgré les attaques. Les attaques terroristes bien entendu, mais aussi les attaques du temps et de votre pollution. Mon squelette de fer s’étant corrodé on m’en a refait un tout neuf en acier. Les plaques de cuivre qui le recouvrait, ont pris une belle patine vert-de-gris.
Debout sur mon piédestal en granit, je tiens bon. Le regard à l’horizon.
Les derniers visiteurs repartis en cette fin d’été me rendent d’humeur pensive. Tous ceux qui se déplacent jusqu’à moi, sont-ils conscients du message pour tous les humains que je porte à bout de bras? En faisant défiler leurs photos de vacances d’un pouce rapide, réfléchissent-ils vraiment quelque fois? Ressentent-ils un appel à la liberté pour tous les peuples ? Vibrent-ils ? Sont-ils bien vivants, eux ?
La nuit approche et bientôt arrive le moment pour moi de quitter cette structure rigide. La nuit, je suis la femme dans le brouillard. J’apparais et je disparais, je flotte, je ne suis plus un symbole, je suis l’Insaisissable. Ellis Island, ma voisine si chargée d’histoires. L’île d’entrée de millions d’immigrants vers le Nouveau Monde. La nuit, je me couche sur le sol dallé de la grande salle, celle par où sont passés tous ces polonais, ces ukrainiens, ces italiens… Je m’étends dans la fraîcheur de la nuit et j’entends les bruits de leurs pas, les appels dans toutes les langues. Les pleurs des enfants. Les cris d’incompréhension de ceux et celles qui doivent retourner au pays car ils ont été jugés trop malades… Le trachome, la maladie mentale, les poumons qui sifflent… La nuit, je suis celle qui entend la souffrance. La souffrance et tous les espoirs portés par ces millions d’âmes. Je suis cette «success story», Annie Moore, première arrivée à Ellis Island de son Irlande natale. Qu’elle repose en paix. Je me réjouis avec ceux qui ont rencontré l’amour sur le bateau et je joue avec les enfants. Je remercie toutes celles qui ont réussi, qui ont ouvert des possibles pour les autres après elles. Je suis aussi toutes celles qui ont eu froid et faim dans les rues de New York en janvier et qui ont eu peur d’être une femme seule. Qui sont mortes seules.
Au petit matin, je retourne vers mon île. Souvent le capitaine du ferry de 5 :00 AM m’aperçoit à travers la vitre tachée de sa cabine.
Il me salut d’un bref mouvement de tête.
La vie est si courte et le chemin vers la liberté, si long.
Le texte de Bénédicte :
J’ai toujours adoré traîner un temps fou dans mon bain….Oui je sais, ce n’est ni écolo, ni bon pour la peau, mais c’est un endroit délicieux pour réfléchir à condition de rajouter de l’eau chaude du bout du pied à intervalles réguliers. Pas de portable, trop risqué, déjà fait, pas de livres, trop risqué, déjà noyé plusieurs !…..Juste mon corps et mes pensées. Et ça tombe bien, en ce moment elles se bousculent…
Le mois d’Août entre dans sa dernière ligne droite, nous sommes rentrés à Paris, nous avons tous retrouvé nos appartements respectifs. Certains de nos amis ont déjà recommencé à travailler, ils sont moins disponibles. Les autres essaient encore de se croire en vacances. La magie de ce séjour tous ensembles secoue ses dernières paillettes dans ces dîners improvisés chez les uns ou les autres, les moments en terrasses, les marches au bord du fleuve….Pourtant déjà les esprits sont ailleurs, les rires moins détendus.
Tu me tiens toujours par la main, mais je sais, puisque moi aussi je le fais, que tes pensées s’en vont parfois vers la rentrée qui s’annonce. Pour le moment nos corps s’en fichent, la même urgence les habitent. Il suffit d’un rien, que je respire l’odeur de ton cou, que ta main frôle mes seins, que tu fasses glisser ton doigt le long de mon tibia, que je m’appuie contre toi, pour que le désir palpite entre nous…
Mais nous dormons moins souvent ensemble. Tu as un chat, du courrier, des parents, des cours à mettre en ordre, des coups de fil professionnels, et moi je dois trier, ranger, m’occuper de mes cheveux qui ne ressemblent plus à rien, voir aussi mes parents, vider le sable de mes poches et préparer mon » armure » d’avocate fiscaliste.
Bien sûr nous savions que Septembre allait arriver, que toute cette peau chaude et nue allait se recouvrir peu à peu des strates d’une grande ville, bien sur nous savions que nous avons tous les deux un métier, et qu’il existe des pans entiers de la vie de l’autre que nous ne connaissons pas encore.
Pour l’instant nous n’avons aucune certitude que ces deux mondes vont eux aussi tomber amoureux l’un de l’autre….En as-tu envie ?….Ai-je cessé d’avoir peur de vivre avec quelqu’un ?….Vais-je aimer ton quotidien ?….Vas-tu aimer le mien ?….L’accord parfait de nos épidermes est-il la seule chose que nous partagerons jamais ?….Peut-on construire sur cette base ?….Est-ce que je vais savoir te faire la place à laquelle tu aurais droit ?….
J’ai laissé plein de questions et de doutes partir avec l’eau du bain. Dans ce peignoir blanc je me sens douce, fraîche, belle et détendue. Ce n’est peut-être pas si compliqué après tout d’essayer de se rendre heureux ?…..
Le texte d’Adèle :
Il m’avait dit « j’arriverai sur la place par la rue des godrans, tu n’auras qu’à m’attendre au café qui fait le coin».
La ville m’était inconnue, mais j’étais avide de revoir cet homme.
A l’heure dite, je me tenais là, au milieu du trottoir, les mains enfoncées bien au fond des poches, les orteils recroquevillés dans mes baskets en toile. La nuit tombait, trainant à sa suite le sombre brouillard de la plaine de la Saône. Pour me tenir chaud, le souvenir du soleil de l’été et du corps de mon bel amant, sur une plage de la Riviera. J’avais hâte. Trois mois sans toi, sans nous.
Je sautillais d’un pied sur l’autre pour les réchauffer, je resserrais un peu plus mon écharpe rouge, quelques mèches s’en échappaient, blond vénitien autour de mon menton carré.
La vitre du café me jeta un coup d’œil, ma bouche charnue et sanguine tranchait comme un fruit d’été dans mon visage pâle. Il devait faire bon à l’intérieur. Je ne répondis pas à l’invitation. Entrer seule dans un café ? Tu pousses la porte, et aussitôt les têtes se tournent, les regards te dévisagent, te scrutent, parfois un inconnu te sourit. Je n’aime pas.
J’ai préféré marcher dans la noirceur mouillée qui me glaçait autant que ton absence. Tu n’étais donc pas pressé de me retrouver ?
Je longeai une boutique de lingerie. Tu l’aimais alors, ma poitrine menue, tu les caressais, mes fesses rondes, qui s’épanouissaient dans la paume de tes mains. Les voici maintenant les unes et les autres toutes rétrécies par le froid qui perce ma veste trop légère.
Une agence immobilière. Je regarde les annonces, un petit appartement avec une cheminée, une chambre claire mais tu n’es pas sur la photo. Aïe, l’heure passe, mes frissons chassent les rêves.
Le commerce suivant est une librairie. Façade immense de pierre et de verre. La vitrine est longue et bleue. Celui du ciel italien ? Non, un bleu éteint, un bleu triste. Je vois du gris dans ce bleu sale. Je compte les livres exposés. Un pari. Chiffre pair, il viendra, chiffre impair ? Un, deux … dix-sept à gauche. Un pincement dans la poitrine. A gauche, c’est le cœur. Ouille ! Vite, compter la vitrine de droite, en vrai c’est le total qui compte, n’est-ce pas ? Le doute grignote le coin du souvenir, comme le fait un enfant d’un petit-beurre.
A mon passage, la porte automatique s’ouvre. C’est beau, c’est doux, c’est feutré. J’avance à l’intérieur. Tiède comme l’était la Méditerranée en août. Des piles de livres comme des rochers où s’accrocher. Je caresse les couvertures cartonnées ou glacées. Mes mains sont malhabiles sur le téléphone qui bipe. Message. « Empêchement de dernière minute. On se rappelle ».
Répondre. « OK, on se rappelle ».
Malentendu ou mal lu, j’ai le cœur qui lâche, ou alors le cerveau. Mes mains lâchent à leur tour, le téléphone qui tombe, rebondit sur la moquette et se glisse sous une table. Entre deux chaussures noires.
Maladroite !
Entre les jambes d’un homme assis.
Malchanceuse.
« Signorina ? ».
Malaimée …
« Per favor, signorina ? ».
Mais qu’est-ce qu’il me veut celui-là ? « Signorina, come sta ?». « Va bene». Par réflexe je prononce les quelques mots appris cet été en Italie. Parce que je ne sais pas dire « je suis malheureuse ».
Celui-là a l’air gentil. Sa barbe est aussi fournie que son crâne est dégarni, mais les yeux sont attentifs et bienveillants. A côté de lui, une pile de bouquins. Je devine un auteur en dédicace, je connais : amoureuse des livres, je peux attendre des heures pour une phrase spirituelle et une signature sur une première page.
C’est quoi, le titre ? La fille dans le brouillard. Drôle de titre, on dirait ce livre écrit pour moi. Je crois reconnaitre sur la photo de couverture mon visage entrevu dans la vitre du café, teint livide, lèvres rouges et narines pincées.
Mais qu’il arrête de me parler, j’ai fait allemand première langue, moi ! Je vais lui prendre, son bouquin ; Dijon-Paris, j’ai deux heures de train pour rentrer et j’ai besoin d’un livre-pansement. Y a du sang dans l’histoire ? Tant mieux, je suis d’humeur à mordre, à étrangler, à déchiqueter ! Je suis en colère et ça va saigner.
« Tuo nome ? ». Mais oui, qu’il m’écrive une dédicace, au point où j’en suis, autant garder un souvenir de cette soirée de rêves ou de cauchemar, au choix. Qu’il mette n’importe quel nom mais qu’il fasse vite car dans cinq secondes je suis dehors et je pleure.
Le train emporte la fille dans la nuit. Bercée par le mouvement du wagon, elle tourne les pages, elle suit le récit, elle souffre en silence, elle tente de comprendre. L’intrigue la tient éveillée, autant que les regrets.
Paris. Sombre perspective d’une soirée solitaire suivie de jours gris.
Le lendemain matin, à l’aube, une amie proche frappe à sa porte. « Quelqu’un m’a appelé, un homme avec un accent mélodieux, italien, d’après moi. Je n’ai pas bien compris, mais je crois qu’il a ton téléphone, il vient dans deux jours pour prendre un avion, il t’offre un café à l’aéroport ».
La fille seule rouvre le livre, tape sur le traducteur internet les quelques mots de la dédicace :
« A la fille dans le brouillard, pour que le soleil revienne dans ses yeux ».
Le texte de Sébastien (1)
LE CONSTAT
Elle s’était dit que le truc promettait d’être simple : il convenait de contempler, laisser le vent souffler et le reste allait se faire tout seul. Pas de quoi s’alarmer. Laisser contempter. Parce que la vie, n’est-ce pas, c’est simple au fond : il suffit de regarder et les images subsistent au sablier. Même si c’est bien désespérant le sable, tout ce sable : rien n’y pousse, tous s’y effacent. Juste de quoi combler ses propres lagunes. Et encore… les barcaroles s’envolent, les maux restent. Entre autres. Reliquats assoupis et rassurants. Beaux restes, poor men, hélas. Et se recentrer, compter en rythme avec la hi-fi génie puisque – un- la chute, naguère -deux-trois- n’aura pas lieu -quatre.
Oui, c’était évident : un lien vers une histoire sans fin, bénin passage comme une image. Ça parlait de belle endormie, à corps et à cri, d’éthérée de la tombe ou de racornie de brume. Ça pouvait parler de tant de choses, mais ne racontait rien. Des yeux grands fermés, portes d’imperception, résilience rétinienne.
Elle s’était dit qu’un peu de souffle ferait l’affaire, un air léger, un peu d’épique. Elle règlerait son compte aux idées volatiles : celle-ci, au fond, s’abîme, et le compte de l’autre est à monts et par vaux. Un nouveau chant de mâle d’horreur, c’était certain. Sinon, pourquoi ce miroir sans tain cireux, si roide ?
Tout cela, elle le pensait réglé, elle le croyait à elle, sans ambages, de raison. Mais plus elle y songeait, plus le rêve s’échappait. Il n’aurait coûté que quelques mots épandus avant de s’aller coucher, se glisser dans les draps de mort fine d’une jeunesse en éveil. A l’aise sous couverture limite. Mais cette couverture, justement…
Elle avait cru l’exercice aisé jusqu’à la corde. Mais l’issue lui échappait, nulle fleur d’éloquence ne sortait du bouquet de vase. Elle avait gratté, fouillé, espéré. En vain, la nuit sonne l’heure. L’idée s’en va, elle demeure. Muette comme une carte ajourée. Coite ininspirée. C’était pourtant lumineux, ça racontait tant : une photo, quelques mots, voilà tout, voilage beau. Est-ce que couverture délivre ?
L’issue lui échappait, elle ne pouvait éprouver plus, elle n’en pouvait mais. Restait la lumière de l’abandon-néon :
-Il va bien falloir le reconnaître, ma fille, tu es toujours dans le brouillard…
Le texte de Nicole :
10 Novembre 2015, Cotentin.
Ella navigue entre deux eaux. Elle se sent légère comme une plume, une sensation de flottaison. Cela lui rappelle les premiers été où son père lui a montré « comment faire la bouée ». Au début, elle a eu peur de se noyer. Puis au bout de plusieurs essais, elle a senti son corps remonter. Elle… elle a quel âge à ce moment là ? Cela date sûrement d’une bonne douzaine d’années. Ce souvenir est proche de son ressenti mais ses yeux ne s’ouvrent pas.
Une odeur l’envahit. Mais ce n’est pas de l’iode, plutôt un horrible parfum synthétique. Un autre sens prend le relais. Une voix d’animatrice radio au loin, il lui semble que c’est la météo du jour. Aujourd’hui, le temps sera froid et sec : 10°C le matin et 8°C en début de soirée. Elle sourit en se disant enfin une journée sans neige. Ce n’est pas qu’elle n’aime pas ça… mais maintenant avec sa voiture… elle préfère une route dégagée.
Et si elle allait y voir de plus près… vers la fenêtre. L’idée lui traverse l’esprit mais la fatigue la retient.
Elle retourne dans sa rêverie. Ella flotte. Son esprit divague et l’amène à sa cinquième année. A l’époque, elle a voulu devenir une sirène et vivre dans le monde sous-marin. Respirer sous l’eau, quelle expérience extraordinaire. Le seul regret qu’elle aurait eu, c’est de ne plus pouvoir faire de la corde à sauter. Ella se perd, trébuche… C’est difficile de suivre le va-et-vient de sa pensée. Présent, passé, présent, passé…
Des bruits l’interrompent. Elle sursaute. Une personne passe autour d’elle. Elle s’arrête et griffonne quelque chose sur du papier puis s’en va. Le sang d’Ella ne fait qu’un tour. Elle bout intérieurement. Non mais quel toupet ! Les gens n’ont plus de politesse. Ils ne savent plus dire bonjour. Elle aurait pu s’arrêter pour échanger deux mots.
Elle se sent observée depuis quelques semaines comme si elle n’était plus libre pour parler, sentir, manger et se déplacer. A chaque visite, la colère et l’angoisse sont entremêlées à tel point que les mots ne sortent pas de sa bouche. Pourtant, elle en a des phrases enfouies qui ne demandent qu’à sortir. Malheureusement, une barrière infranchissable les maintient tapis dans un coin de sa tête.
Mince c’est reparti, elle se revoit sur la balançoire dans le jardin de Nanou. Nanou, c’est sa grand- mère maternelle qui l’a gardée quand elle avait 4 ans. Elle lui a souvent dit en la poussant : « tu veux que je t’envoie jusqu’au ciel ? ». Ella a toujours acquiescé de la tête tout en riant aux éclats. Elle aime tellement la sensation du vent tiède dans ses cheveux. Là elle ne sent que quelques démangeaisons dans sa nuque. Rien d’aussi agréable.
Ses doigts se mettent en mouvement, semblant défaire des liens invisibles. Rien n’y fait. A-t-elle perdu l’habileté de ses doigts ?
Oh non… Ça recommence. A sept ans, elle en a fabriqué des colliers ou des bracelets en perle : pour la fête des mères ou l’anniversaire des copines. Justement, que va-t-elle offrir à ses parents et ses amies à Noël ?
A nouveau, Ella navigue entre deux eaux. Elle aimerait remettre les pieds sur terre. Elle en a assez de voguer. Ses pieds ne demandent qu’à agir. Son cerveau la mène en bateau, lui embrouille l’esprit.
Mais que fait elle là ? Pourquoi est-elle si figée, immobile ?
Ella tente d’y voir plus clair derrière le brouillard de ses pensées. C’est un long combat qu’elle mène depuis plusieurs mois, allongée dans son lit d’hôpital depuis la nuit de l’accident. C’était le 9 janvier 2015.
Le texte de Ludo :
Richard se redresse précipitamment, son cœur palpite à un rythme irrégulier et trop rapide. Il met quelques trop longues secondes à reprendre ses esprits, à comprendre où il est et ce qui lui arrive. Autour de lui, tout est noir, seuls quelques points rouges lumineux indiquent l’heure. 4:37
Derrière lui, le matelas retient l’empreinte humide de son corps transpirant! Il inspire profondément, cherche le calme. Sans allumer, il saisit la petite bouteille d’eau près du réveil et boit longuement, se recouche, les yeux ouverts. S’habituant à l’obscurité de la nuit d’encre sans lune, il distingue les silhouettes de la commode, de sa table de chevet et à côté de lui, le corps de Mathilde qui lui tourne le dos et dont la respiration lente et apaisée le berce jusqu’au sommeil.
Lorsque le réveil sonne la fin de la nuit, Richard est fourbu, se sent déjà épuisé, cassé par une nuit entachée de ce cauchemar. Alors qu’il est complètement réveillé, qu’il s’étire en écoutant Mathilde chantonner dans la salle de bains, il revoit l’image de la nuit ;
Une bouche tout d’abord, rouge, pulpeuse, des lèvres charnues, parfaitement dessinées, symétriques, une bouche de femme, qui doit être belle, désirable, en tout cas ses lèvres sang tranche avec la pâleur du reste de l’image. Ses cheveux roux flottent autour de son visage. Richard s’approche d’elle, irrésistiblement. Mais à chaque pas qu’il fait vers elle, elle disparaît, s’enfonce dans une sorte de brouillard laiteux qui finit par l’engloutir tout à fait. Pourtant elle ne crie pas, ne se débat pas, ne proteste pas. Richard lui tend la main et toute la scène devient flou, il ne voit plus que sa bouche, si rouge, si belle et sa main qui repose sur son ventre, en paix! Sans comprendre pourquoi, Richard sait qu’elle meurt et qu’il ne peut rien pour elle! C’est le moment où il se réveille, en sueur et paniqué.
Ce matin dans le calme de la chambre et la bonne humeur chantante de Mathilde, il essaie de comprendre d’où lui vient ce rêve, qui est cette femme, comment il la connait, pourquoi elle disparaît. Dans ce cauchemar tout semble si réel qu’il en est troublé. Il ne peut pas en parler à Mathilde. Pas avant d’avoir compris. La femme lui semble si belle, il est gêné de ressentir du désir pour elle, dans son rêve au moins et il ne peut pas innocemment dire cela à Mathilde.
Silencieux, à la table de la cuisine, il avale un café qu’il a voulu fort, pour réveiller ses sens et son esprit, espérant retrouver la mémoire à propos de cette femme qu’il a vu mourir plusieurs fois cette nuit. Mathilde ne semble pas s’apercevoir de son trouble et il s’en réjouit lorsqu’elle quitte la maison sans avoir posé les questions auxquelles il n’aurait su répondre.
Une fois dans sa voiture, son émoi reste entier. Il a coupé la radio ; le silence, il l’espère, l’aidera à se concentrer sur cette femme, à retrouver où il l’a vue, pourquoi et comment il la connait.
Arrêté au feu rouge, il voit passer le bus devant lui, un de ces bus réguliers de la ville. Il remarque les affiches publicitaires collées de chaque côté et à l’arrière, les lit machinalement… et sourit!
Quelques mètres plus loin il gare sa voiture devant la librairie, encore fermée à cette heure. Mais ce qui l’intrigue et l’intéresse est dans la vitrine : la femme de son rêve qui se noie dans le brouillard, est sur la couverture du roman de Donato Carrisi, la fille dans le brouillard!
Il sourit à nouveau, se promet de repasser acheter le roman ce soir et remonte en voiture. Passe alors un nouveau bus sur lequel la couverture du livre s’étale dans toute la longueur !
Le texte de Sébastien (2)
LE PRINCE SANS CŒUR
La masure dressait ses planches de bois dansantes et vermoulues aux abords des marécages. Dans cette région reculée du pays, elle était connue comme la Maison dans le Brouillard. De jour et par beau temps, l’endroit n’avait rien d’effrayant. Mais le beau temps était rare dans ces landes balayées de brumes et de vents. Et les habitants du village voisin craignaient ce que la nuit pouvait y révéler de terrible.
A vrai dire, nul n’avait jamais rien vu, mais les racontars allaient bon train depuis des années. Un abbé repus, quelques voyageurs égarés, des montreurs de breloques et dentelles y auraient disparu sans explication durant leur trajet vers la grande ville. Un ululement, le grondement d’une improbable bête d’orage firent le reste : la Maison dans le Brouillard était à coup sûr hantée, maléfique, abritait une sorcière qui y invoquait les plus noires créatures de l’autre monde. Qu’importait la vérité, Chacun croyait savoir et se terrait.
Une seule fois, un petit garçon moins peureux ou plus fou osa s’approcher en silence à travers les joncs qui ondulaient près de l’antique demeure. Par les carreaux souillés, il ne vit qu’une frêle jeune fille, plus âgée que lui d’à peine quelques années, vêtue d’une longue chemise de vieux velours écarlate. Elle s’affairait auprès d’une grande marmite dont la mixture bouillait dans l’âtre. Ses gestes étaient lents, elle paraissait aussi calme et posée que les anciens du village. Le garçon n’aurait jamais cru qu’une sorcière pût ressembler à cette jolie jeune fille aux longs cheveux roux, si rares dans ces contrées. Elle se retourna soudain et le regarda en souriant : il crut lire dans ses yeux une force et une menace millénaires qui lui glacèrent les sangs. Il tourna les talons illico, tremblant de peur. De cet instant, la maison elle-même perdit toute forme d‘intérêt pour les villageois ; ils ne parlèrent plus que de cette inconnue qui l’occupait et dont ils se gardèrent bien de s’approcher : la Fille dans le Brouillard.
***
Il arriva qu’un jour apparut un jeune homme richement fardé venu de la ville, monté sur un palefroi blanc comme l’espoir le plus pur. Il tenait, avant que de reprendre le riche négoce de son père, à voir le pays et profiter avec largesse des plaisirs qu’il pourrait y trouver. De passage dans la région, il avait entendu parler dans une auberge de la mystérieuse Fille dans le Brouillard. Rien ne le tentait plus que cet appel de l’inconnu, surtout s’il se présentait sous des traits qu’on lui décrivit comme « charmants mais terrifiants ». Il aurait fait beau voir qu’il pût être effrayé par une femme : sa réputation lui avait valu, à la ville, le surnom de Prince Sans Cœur. Il n’était en rien de princière lignée, mais abandonnait filles et femmes dans un tel état de perdition sentimentale que beaucoup doutait qu’il fût doté de ce précieux organe de vie dont, il est vrai, tous ignoraient les raisons.
Les habitants du village, impressionné par sa prestance et son allure, tentèrent leur possible pour le dissuader de pareil projet, mais rien n’y fit : il tenait à rencontrer cette fille tapie dans les brumes. Seule au milieu de nulle part, elle devait avoir un appétit surpassant celui des croqueuses de vie qu’on trouvait dans les faubourgs…
En quelques foulées de galop, il fut sur les lieux. Le brouillard était épais et le vent, étrangement chaud, incitait à boire. Il toqua à la porte de la maison, mais aucune réponse ne se fit entendre. Contournant la demeure, il parvint à la lisière d’un grand champ de blé. Une jeune fille à la luxuriante splendeur cuivrée semblait danser au milieu des plants d’épis, dessinant des bras d’étranges arabesques dans l’air. Si c’était une sorcière, c’était assurément la plus délicieuse qu’il pût espérer dénicher ! Il s’approcha d’elle et marcha, par inadvertance, sur quelques objets qui jonchaient le sol : une petite serpe, un couteau, une grande faux. Les outils habituels de la vie des champs…
« Bien le bonjour mademoiselle ! »
La Fille dans le Brouillard s’interrompit et le fixa intensément, avant d’esquisser le plus enjôleur des sourires :
» Bonjour, messire. Vous êtes bien loin de chez vous.
-C’est ma foi vrai, belle enfant. Je brûlais de te rencontrer.
-Moi ? Et pourquoi donc, beau seigneur ?
Elle avait imperceptiblement avancé et ne se tenait qu’à un pas de lui. Son regard profond, son visage angélique subjuguèrent le jeune homme.
-Hé bien, on parle beaucoup de vous dans la région. Vous y êtes très connue.
-Le suis-je ?
-Assurément, mais pas pour votre grande beauté, ce qui est regrettable. Je me ferai fort de corriger cette injustice quand je serai retourné auprès des miens.
-Et que disent donc les gens, alors ?
-On vous dit sorcière, jeteuse de sort, maîtresse du démon.
La Fille dans le Brouillard n’était plus qu’à quelques centimètres. Elle partit d’un rire clair et joyeux :
-Moi ? Voilà qui est drôle !
-N’est-ce pas ? J’ai hâte de m’en retourner afin de révéler à quel point vous êtes accueillante et belle.-
-Mais vous resterez, messire.-
-Je ne crois pas, non ! Vous êtes très belle, mais, une fois que nous aurons fait plus ample connaissance, plus rien ne saurait me retenir davantage dans cette région de marais fétides.
-Nous ferons connaissance et vous demeurerez, car je m’apprête à voler votre cœur…
Ce fut au tour du jeune homme d’éclater de rire :-
-Je serais curieux de voir ça ! Savez-vous que l’on m’appelle le Prince sans Cœur ? Vous risquez une grande déconvenue si vous vous attaquez à ce que je n’ai pas !
-Je prendrai votre cœur et plus rien ne vous retiendra à la ville.
-Ecoutez, vous êtes délicieuse, mais je vous assure que c’est peine perdue. Seule la Mort pourrait me cueillir et me forcer à ne point quitter ces terres.
Elle se colla à lui, approcha son visage du sien, ouvrit ses lèvres jeunes et pleines, posa sa main sur la poitrine du jeune homme… et l’y enfonça à travers la chair ! Pris de tremblements, il sentit la main de la jeune fille fouiller dans la cavité de son torse. Il eut tout juste le temps de distinguer une grande silhouette enchapeautée de noir qui se tenait tout près, silencieuse, la longue faux en main.
-Ainsi que je vous le disais, votre cœur fat est désormais mien. J’en avais grand besoin pour une potion. Mais vous vous trompiez : je ne suis point celle qui emporte l’âme des trépassés. Ça, c’est mon vieux père qui s’en charge. Je vous laisse à lui…
Elle arracha le pouls encore palpitant et le jeune homme se fracassa au sol, un trou béant dans la poitrine. Tandis que la Mort funeste se penchait sur lui, il venait de comprendre, mais trop tard, que, tout Prince qu’il n’était pas, il avait bien un cœur. Et que ce cœur ferait la joie d’un être, comblerait de plaisir la Fille dans le Brouillard.
Le texte de Sébastien (3)
LES BRUMES DES PAVÉS
La brume se levait de plus en plus tôt. Depuis l’été finissant, il n’était pas rare que les rues soient noyées dans les vapeurs grises dès le milieu de l’après-midi. La ville changeait à toute allure. Des entreprises nouvelles fleurissaient sur les bords du fleuve, les docks regorgeaient de vapeurs et populations d’un genre jusqu’alors inconnus. Le pays plongeait dans une ère industrieuse, les valeurs basculaient. Bientôt, on saurait si le pire était réellement incertain, on verrait ce que devait apporter ce grand chambardement. Bientôt, c’en serait fini de ce vieux monde. De son vieux monde.
Avec l’automne, il n’avait plus à attendre la soirée pour sortir. Escorté, dans son manteau de crépuscule, par ce brouillard persistant, il se sentait chez lui comme jamais dans ces rues pavées des quartiers Est. C’était l’heure où émergeait la faune nyctalope, le demi-monde urbain qui le fascinait et le dégoûtait en chœur. Attiré par les lumières borgnes des becs de gaz tel un papillon de ténèbres, il cherchait dans cet air âcre et poisseux le réconfort que nul éden venimeux n’apportait plus. Il n’avait cessé de chasser le dragon que pour partir en quête d’une pureté de l’âme qui lui semblait aussi interdite que le repos.
Chaque jour, dans ces instants flottants qui précèdent la nuit la plus noire, à cette heure entre chiens et louves, il espérait pouvoir échapper aux desseins qui l’abîmaient. Régulièrement, le Mal revenait, obsédant et sans issue. Toujours, il se retrouvait à en chercher une autre, une de plus qui ferait taire les stridences. Une nouvelle perle pour son collier d’ennui, une nouvelle gemme à sa couronne de nuit. Les éphémères du pavé avaient cette vertu consolatrice. Il n’est qu’avec elles que cessait la torture, pour un instant, pour un instant seulement. Que n’aurait-il donné pour entendre à nouveau un air léger, une chanson de grisette au corps d’amour. La plus banale romance lui eût été éternelle poésie.
A mesure que le jour décroissait et que pâlissait la nuit, il avançait au hasard dans les ruelles de Spitalfields baignées de pluie. Au loin, résonnaient les cris des ouvriers, débardeurs et autres besogneux de chagrin de la ville moderne. Il n’entendait que les battements de son cœur, frénétiques et obsédants. Le Mal avait repris possession de son être, comme porté par les vagues de brume. Le terrible appétit était revenu, la clepsydre de la sérénité se vidait à grands goulots, le gouffre avait toujours soif. Il repensa aux précédentes, aux quatre autres : Mary Ann, Annie, Elizabeth et Catherine. Si tels étaient réellement leurs noms. Chacune avait été baume d’un instant aux tourments de son âme. En chacune, il avait trouvé la promesse vagabonde d’une consolation de l’impossible, en chacune de ces créatures… apaisé.
La voix, vulgaire et familière comme à l’accoutumée, le surprit au détour d’un immeuble de briques, semblable aux cent qui renvoyaient l’écho de mille pas errants :
-Bonsoir mylord. Z’auriez du feu ?
Il ne répondit rien. Il ferma les yeux, serra convulsivement le pommeau de sa canne, il savait. Elle serait la dernière. Il n’y en aurait plus d’autre. Il disparaîtrait ensuite dans les derniers feux de son monde agonisant. Nulle autre fin n’aurait su s’écrire. Il saisit son outil de travail.
-J’me souviens pas vous avoir déjà vu à Whitechapel. Faut dire que je viens juste d’arriver. J’m’appelle Mary Jane. Et vous ?
– Jack.
Elle ne sentit pas le couteau lui ouvrir la gorge en deux coups rapides et discrets. La lame lui déchira l’abdomen et elle s’effondra. Fille sacrifiée dans le brouillard. Sur l’autel de la désespérance d’un Eventreur perdu.
Le texte de Mirabelle Lafee :
La fille dans le brouillard
Artiste de brume grisée
Sans émotion exprimée
Je me floue
D’un loup flou
Je masque mon âme
Et ma meurtrière flamme
Vos regards subjugués
Dans ma folie conjugués
Pénètrent ma vie factice
D’étroits liens je tisse
Et dans ma toile
De soie vous enroule
Nourrie de votre terreur
Je me délecte de votre erreur
Emmenant vos esprits
Dans les limbes meurtris
Le brouillard alors je traverse
Démasquant mon âme perverse
Médusés vous percevez
Mes tentacules acérées
Les liens vers les textes écrits sur d’autres blogs :
Je ferai le tirage au sort pour la masterclass avec Donato Carrisi dès demain ! ^_^
Le 17 a été tiré au sort ! C’est Manue qui aura la chance de participer à la masterclass avec Donato Carrisi !
Manue, tu peux toujours participer ? Lundi 5 septembre en soirée ! 🙂
@leiloona : ta plume semble nouvelle en cette rentrée ; toujours aussi belle en mots justes et recherchés avec un je-ne-sais-quoi en plus qui amène beaucoup de fluidité et de légèreté… Cette même légèreté qu’a l’âme de ton héroïne ; ) bravo et merci ; )
Oh merci Nady ! J’ai voulu effectivement créer cet effet de légèreté alors que la situation ne l’était pas du tout du tout ! 🙂
Une nouvelle plume ? Oh, disons … que j’ai écrit sans mettre trop de barrières (il y en a encore à abattre ..) 😉
A peine le temps de survoler quelques textes avant d’aller travailler, mais déjà des histoires que j’adore ! Bises à tous et bravo !
Merci Adèle ! Oui, les textes sont nombreux et longs, mais quel plaisir de vous retrouver ! ♥
@claude : qu’il est bon de retrouver ta plume en cette rentrée et le sourire qui accompagne sa lecture ! Vais commencer à me mettre à lire des polars maintenant, avec cette petite pensée amusante pour l’écrivain devant sa page blanche ; )
@Louise : un bon début de polar qui appelle une suite ; ) j’ai bien aimé ; )
@Leiloona : Dieu que j’aime le choix des mots, ce don que tu as pour créer des ambiances dans lesquelles je me laisse totalement happer, immergé comme Ophelie. Certainement trop présent à la situation de l’héroïne, la fin m’à glacé le sang. Je sais, cela respecte les codes du thriller, mais… Excellent texte dans sa construction. En lisant la fin je me dis que nous suivrons peut être l’esprit de la femme plume dans un autre texte..
@ Nimentrix : Suivre cette femme plume ? Outre tombe alors ! 😀
En tout cas, je n’ai pas dit tout ce que je souhaitais sur elle, c’est certain … Peut-être sous une autre forme alors, qui sait.
Merci en tout cas. Faire naître un univers et réussir à le faire, c’est ce que nous attendons tous de notre écriture, donc tant mieux si cela est réussi, même si là, en effet c’était un texte très noir …
Oui, pourquoi ne pas suivre quelqu’un après sa mort ? Pas impossible que j’ai exploité cela dans l’avant dernier atelier 😉
Bonjour ! Je suis en train de déménager alors je n’ai pas le temps d’écrire et ça me manque. A bientôt (dès que j’aurais de la connexion)
A très vite, oui ! Et bon courage pour le déménagement !
@leiloona j’adore la poésie qui se dégage de ton texte, même si ton texte tourne autour de la violence et de la mort, on l’oublie presque grâce aux mots choisis !
@ Louise Morgendorfer Jolie idée cette histoire d’enquête policière, j’y avais pas pensé ! La nouvelle Orléans, etc, on voit de suite l’ambiance des polars américains.
@Manue Euh…, wahou !!! Très très beau… j’ai adoré te lire, et découvrir cette détresse mise en poésie à nouveau, avec des mots et des combinaisons tellement douces, efficaces, et glaciales… Au plaisir de te relire encore !!
@Claude Jolie pirouette qui m’a fait sourire. On imagine bien l’écrivain (un peu nous?) en proie à ce genre de délires cérébral 😉 Tu m’apprends qqch avec « purée de poix », moi j’ai écrit pois, comme les petits pois, lol
@Nady Le brouillard comme ça, je n’y avait pas pensé ! Le brouillard de la vue, le flou, la recherche d’un fil de mémoire… joli…
@Marie Claude Gagné On reste pensive devant ton texte. On s’envole au pied de cette statue, et on imagine qu’elle est là, à assister à ce monde…Triste et beau, et encore, avec de si jolis mots…
@Bénédicte Je te lis, à la suite des autres, et je ne me lasse pas de découvrir les différents univers qui naissent d’une photo, d’un titre de livre… Encore de la poésie dans ce miroir embrumé de la salle de bain, et ces pensées qui sont de coton quand on sort du bain… Joliment retransmis…
@Adèle Ouh….J’adore… l’ambiance, cette fille, et l’écharpe rouge ! Moi aussi, dans mes récits d’hiver, il y a souvent une écharpe rouge, c’est drôle ! J’adore…
@Nicole … Et ce brouillard là. Triste, enveloppant, figé, et tellement mis en beauté avec ces mots… Je vais dire que j’adore à beaucoup d’écrivains aujourd’hui ! Nicole, j’adore… et je suis aussi triste je l’avoue… Le brouillard n’est jamais joyeux, si ?
@Ludo Une légèreté bien trouvée sur ce thème finalement sombre ! Un plaisir de petit texte qui laisse un sourire !
@Sébastien Je lirai les 3 d’un coup dans la journée !
Merci Julie ! Oui, c’était exactement ce que je voulais créer ! Un sentiment de douceur qui n’en est pas un en fait … Parfois on peut utiliser des mots doux, des gestes doux, alors que ça ne l’est pas … Et a contrario, une parole ou un geste durs peuvent être à l’origine d’une volonté de faire progresser les choses, bref … Symbolique tout ça, mais il m’était nécessaire de l’exprimer sous la forme d’un récit.
Merci Julie et à bientôt chez toi !…Tu as été plus matinale et bien plus courageuse que moi !!!!.
@ Julie fleur de Menthe : Merci beaucoup pour ton commentaire, ça va m’encourager à poursuivre. Je viens de lire ton texte sur ton blog. Mystérieux et triste à la fois, cela donne envie de connaître la suite. Y’en aura-t-il une ?
Merci Julie pour ta lecture
@Leillona : un texte doux et inquiétant à la fois, on se laisse porter par tes mots avant d’avoir le sang glacé par la fin.
Merci Titine ! Voui je ne vous ai guère habitués aux fins glaçantes … Pas réussi à finir autrement cette semaine ! 😉 Merci en tout cas !
Bonjour toutes et tous !…Quelle joie de vous retrouver, les anciennes plumes et les nouvelles !…Quelle manne aussi, je crois qu’il va me falloir la semaine pour savourer vos trouvailles !!!!….A bientôt chacun et chacune…..
Roh que oui, je crois qu’il va falloir que je demande un congé sans soldes ! 😛
@ Louise : Eh bien voici un bon début de roman, très envie d’en savoir plus sur cette femme mystérieuse ! 🙂
@ Manue : Quelle force émane de ton texte, je suis soufflée ! Il me parle, je crois … du moins je suis touchée par la décadence de cette femme qui ne peut plus, qui ne croit plus … Qui avance dans le brouillard oui. Et le rythme aussi de tes phrases participe à cette identification qui emporte le lecteur. Tes textes gagnent fichtrement en puissance. Bluffée oui.
@ Claude : Ah ah ah, oui, effectivement le contexte d’un livre participe autant que les personnages ! Les Pouilles ne sont pas le fog londonien et avec le soleil rien n’a pas la même saveur ni la même lumière !
Joli texte où je retrouve tes clins d’oeil malicieux, et réflexion sympathique sur l’écriture et le travail d’auteur ! 🙂
En tout cas, il semblerait que ton personnage ne manque pas d’inspiration ! Quand sort-il cette fille dans le brouillard alors ? 😀
@ Nady : Que j’aime tes fins optimistes ! Tu as raison, oui, il est facile de dissiper un brouillard ! Le plus compliqué est de faire le « bon choix » … Des bises, miss !
merci et plein de bises à toi aussi pour cette rentrée 😉
De belles bises oui ! ♥
@ Marie Claude : J’aime ces balancements jour / nuit ; lumières / obscurité. Chacun de nous est construit sur des ambivalences plus ou moins faciles à « gérer » … Un très joli texte que j’ai aimé lire, pour son humanité, son rythme, ses images, mais aussi son message. La phrase finale clôt très bien l’ensemble. J’espère que tu as aimé participer, bienvenue à cet atelier ! 🙂
J’adore écrire à partir d’images. Merci encore de l’accueil.
@ Bénédicte : Ah la fin des vacances, du sable chaud, des peaux hâlées … le retour aux impôts, au métro, au stress du quotidien, mais effectivement … ce n’est pas compliqué d’essayer, le tout est plutôt de réussir à le faire ! 🙂
On les suivra encore ces deux-là ? 🙂
C’est déjà bien d’essayer non ?!!!!…Comment savoir si on réussira si on ne tente pas ?….Je sais que j’ai fait un sérieux détournement de couverture mais que Donato Carrisi me pardonne je suis une quiche en policiers !!!!…..Et oui j’aimerai bien construire leur histoire à ces deux- là et la découvrir au fur et à mesure avec vous car pour le moment je n’ai aucune idée de ce qui va leur arriver, ils n’ont pas encore de noms, de passé, juste un début de personnalité (et une entente sexuelle manifeste !)….Merci pour ta question, elle ouvre une permission d’essayer…..
Ah oui ! Essayer c’est déjà un gros gros premier pas ! 😀
L’entente sexuelle de ces 2 là oui je l’avais remarquée ! Looool et Carrisi te pardonnera, j’en suis certaine ! 😉
Adèle : Ce que j’aime dans tes textes, ce sont les petites phrases comme « Le doute grignote le coin du souvenir, comme le fait un enfant d’un petit-beurre. » Ces images qui parsèment ton texte sont magnifiques, je m’y plonge et j’imagine vraiment la scène à travers ta réalité métaphorique … Très plaisant, comme ce texte romance … Je fonds comme un petit beurre ! 😉
@ Sébastien (1) : Tu as aimé jouer sur les expressions avec ce texte, et ce qui est « marrant » c’est que lors de ma lecture ces expressions figées que tu détournes (de type « l’exercice aisé jusqu’à la corde ») obligent mon cerveau à effectuer un retour en arrière. Au « usé » qui doit arriver, il doit faire un effort constant pour s’amuser en fait du détournement effectué, et comme ton texte en est rempli, oui, je t’avouerai qu’effectivement je suis moi aussi une fille dans le brouillard. Effort constant je dois effectuer. 🙂
j’aime particulièrement ton texte Leil et le tien Bénédicte.
Merci ma belle ! ♥
Merci beaucoup…..Si tu as envie de connaître les épisodes précédents il faut aller voir les ateliers 225 et 226….Mais avec toute la lecture de cette semaine tu aurais vraiment du mérite!!!
@ Nicole : Outch’ la chute, on relit ensuite le texte d’un autre oeil ! Nouvelle bien menée, je ne me doutais pas de sa fin.
Sois la bienvenue à l’atelier, j’espère que l’exercice t’a plu !
@ Leiloona : Merci pour ton message de bienvenue et . J’ai déjà franchi un sacré pas qui est de recommencer à écrire grâce à Manue. Elle m’a bien motivé pour vous rejoindre.
Je suis contente et prête pour le prochain atelier.
A bientôt et au plaisir de faire connaissance avec chacun et chacune !!
Je suis ravie que tu sois là ! Bienvenue dans cette belle aventure !
@ Ludo : Ouf ! Finalement c’était son inconscient qui lui parlait ! Rien à voir avec un quelconque récit fantastique ! 😀 En tout cas, je me suis reconnue dans ce trouble, parfois, d’un rêve dont on n’arrive pas à se réveiller … de quoi plomber une journée parfois oui ! :/
@ Sébastien (2) : Un conte glaçant ! Brrrr … on dira que la morale de l’histoire est de faire plus attention à sa générosité de coeur à moins de vouloir tâter de près des douceurs de la Mort …
A moins que ce ne soit l’orgueil de croire qu’on peut tout vaincre. A méditer …
@Manu : je retente mon com car le précédent n’a pas voulu s’afficher… Je te disais donc WAOUUUUUUUUUUUUUUUU ! L’inspiration est donc bien arrivée ! J’ai été emportée par ton texte dès la première seconde comme je l’ai été samedi pour la pièce de Zweig ! Bravo ! c’est extra ! Tu sais si bien décrire l’état d’êtres tourmentés ! belle rentrée à toi 😉
@ Sébastien (3) : Mouarf, qu’il est enfantin, ce Jack, de penser que ce sera la dernière … Enfantin ou naïf au choix. Tu crois qu’il y croit vraiment que ce sera la dernière fois ?
Peu de foi en la rédemption, moi … Je dois manquer de naïveté … 🙂
@Marie-Claude Gagné : j’ai beaucoup aimé ton texte plein d’espoir sur la dure réalité de notre Monde en ce moment. Cette dualité entre légèreté et côté lourd, espoir et drames est superbement bien menée à travers ta plume ; j’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture.
Merci!
Dans ton texte, ce qui m’a bien plu c’est l’usage des pronoms, elle, lui, l’autre… Ça crée comme un brouillard agréable, la forme et le fond se rejoignant!
Ma douce @Bénédicte : qu’il est bon de te lire à nouveau en cette rentrée dans un texte sensuel qui nous laisse encore rêver des vacances encore proches… Tu sais nous amener à la rentrée avec légèreté et beaux souvenirs 😉 J’attends une suite à ces questions que tu poses 😉 belle semaine à toi
Quel plaisr de te retrouver !….Merci pour tes mots, c’est toi qui m’a poussé à continuer !!!!….On verra bien, pour le moment je ne connais même pas leurs noms !…Je récupère l’énergie qui me manque ce matin et je viens savourer ton texte …..
@Louise : J’aurais envie de connaître la suite de ton enquête !
@Manue : Très, très beau texte, très puissant et très bien écrit. Bravo !
@Louise_Morgendorfer : belle scène d’intro pour un polar. Dès le début le lecteur en apprend beaucoup sur Maggie. A suivre ?
J’aimerais assez, j’avoue, à voir…
@Manue, ce n’est pas la porte qui claque, c’est ton texte qui fout une sacré claque tellement il est puissant. Belle maitrise de la montée en puissante de la chute fatale de cette femme. Et belle utilisation de la répétition, bravo !
@Claude : chuuuut ! Ne révèle pas les secrets d’un écrivain comme ça 😉
Par contre tu ne nous as toujours pas révélé où, toi Claude, tu trouvais toutes tes idées de textes…
Tant pis, l’important c’est de te lire et d’être agréablement surpris à chaque fois 🙂
@ Manue : Quel texte !! Il chamboule et bouscule à la fois comme ce que vit cette femme. Je suis ravie de découvrir ta plume. Bravo !
@Nady : texte très hypnotique dont certains passages restent obscurs pour moi, même après plusieurs lecture, mais ça me va, je sais que l’Autre, lui, a compris de quoi il s’agit 😉
Merci pour ta lecture Nimentrix. Quelqu’un, qui nous est très cher, a comparé mon texte de cette semaine à ton univers… pas souvent accessible pour moi… c’est amusant… comme quoi on a tous un côté mystérieux qui ressort plus ou moins facilement en écriture
@Claude : Ravie de retrouver ta plume malicieuse et inventive ! Toi, tu n’es pas du tout dans le brouillard !
@ Mirabelle la fée : Joli rythme, et le poème a une thématique qui me parle beaucoup … Merci de ta participation et sois la bienvenue à cette auberge espagnole qu’est bric à book ! 😀
@Nady : Quelle jolie fin optimiste qui dissipe ce vilain brouillard et ouvre vers un avenir radieux !
@Marie : Ce que j’aime dans cet atelier, c’est la diversité des histoires qu’une même image peut créer. Et je ne me serais pas attendue à croiser la statue de la liberté avec cette image-ci ! Bravo pour l’originalité de ton texte et pour le message qu’il véhicule !
@Bénédicte : J’aime beaucoup la phrase qui clôt ton texte, c’est vrai après tout, pourquoi tout compliquer ? Le bonheur peut être simple si on le veut.
Merci à toi, pourquoi ne pas essayer de se rendre heureux en effet, on risque même de gagner !!!!
Nous pourrions demander un report de la rentrée ?!!!!
Afin de tout lire et commenter !!! Ton truc Leil n’a pas du tout posté mon comm au bon endroit !
Oh mince… J’ai réussi à manquer la rentrée de l’atelier d’écriture 🙁 Je me rattraperai dès la semaine prochaine!
En tout cas, je me suis délectée de vos textes, avec les anciens de l’atelier et les petits nouveaux à la plume déjà bien élégante. Les histoires sont nombreuses et, même si j’ai pris le temps de toutes les lire, je ne pourrai pas toutes les commenter. Cette photo aura inspiré plus d’un maître de l’intrigue (chapeau à Sébastien et son 3e texte pour avoir « revisité » la légende de ce fameux tueur en série londonien), mais d’autres se sont éloignés de la ligne directive que traçait en quelque sorte la couverture de ce polar, et j’ai particulièrement aimé le texte de Marie-Claude Gagné, avec cette statue qui représente non seulement la liberté, mais qui reste aussi un témoin majeur de la désillusion face au rêve américain…
J’ai hâte de tous vous (re)découvrir dans les prochains ateliers 🙂
@Leil : Ouch … la fin est glaciale à souhait … En te lisant, je me demandais où tu allais nous amener et une fois rentrée dans la rêverie de ton personnage, dont on n’ose imaginer pourtant qu’il est difficulté, la chute est brutale, vraiment très réussie !
@Leiloona :
Quelle merveille ce titre !…Si je lis ça j’achète le livre directement…..Tu es douée pour les premières phrases aussi, de nombreux exemples nous l’ont montré et les dernières pareil….Bref tu sais tout faire et ce texte malgré son terrible sujet est gracieux, poétique et j’oserai même léger comme ton héroïne…..Cette femme heureusement en un sens me semble déjà au-delà de la vie, dans un endroit où plus rien ne pourra l’atteindre. Mais on perçoit qu’elle a lutté de longues heures et ça fait mal…Les chèvres, même après s’être bien battues, perdent toujours en face des loups….Mais peut-être que leurs âmes se promènent quelque part?…..
@ Louise Morgendorfer :
Tu mérites ton nom d’auteur en entier je trouve !
Toujours cette maitrise fascinante des sujets dont tu t’empares…..Les justes mots, le déroulement sans faille de l’histoire, avec pourtant des changements de style possibles qui me remplissent d’admiration…Ici nous sommes dans le monde glauque du polar avec un langage particulier. Comme tous ceux qui vont te lire j’aimerai connaître la suite…..
Merci du fond du coeur Bénédicte pour ce comme,taire qui me touche profondément 🙂
@ Manue :
A chaque fois que tu écris, tu fais de nous ce que tu veux finalement…..Tu peux me faire rire vraiment, où comme ici, me mettre le cœur au bord des yeux…..La gorge serrée, j’avance avec cette femme victime d’un amour toxique, ce genre d’amour qui prend tout et laisse derrière lui un champ de ruines, et l’ombre de ce qui était une belle femme pleine d’espoirs et d’envies….Une ombre dont on perçoit que le destin sera la soumission puisque plus rien ne vibre en elle….Une ombre tout juste bonne pour les chiens puisqu’elle ne vaut plus rien….Ta dernière phrase est sublime. Tu n’as pas écrit un polar mais cette femme est morte quand même de mort pas naturelle….Et cet homme mériterait une condamnation à perpétuité……
@Louise: Le ton que tu emploies est très porteur de sens, ayant l’air de ne pas trop y toucher, un brin désabusée et en même temps, on ressent la force qui n’est pas loin sous la surface.
@leiloona: quelle sombre ambiance qui nous transporte. Bravo, le rendu est réussi, on y est, on se laisse glacer!
J’ai un véritable coup de coeur pour le texte d’Adele qui regorge de petites phrases tellement bien trouvées, d’images poétiques… Bravo, j’en suis sans voix!
@Cruelle Leiloona : Tu nous a emmené dans ta poésie avec ton Ophélie et tes roses gercées magnifique cette image franchement, ta femme plume légère avant de nous plonger (oui je file la métaphore aquatique) dans l’horreur, chapeau bas madame!
@Manue, je sais que j’ai suivi l’atelier de loin en loin mais là je n’ai qu’une chose à dire waouh mademoiselle, ton texte prend des détours imagés qui me parlent terriblement et une si belle description de ce que renvoie la perte de désir… Un texte dur et magnifique (là aussi une belle prestation!)
@Claude et son génie littéraire, il n’y a que toi pour nous faire percevoir qu’un meurtre c’est aussi une question de météo. Et plonger dans l’univers de Battisti, bref du talent comme toujours et on rit encore, tes textes sont un remède contre la morosité (t’as pensé à te faire rembourser par la Sécu?!)
@ Nady : Comme Nimentrix, un texte qui m’a agréablement laissé dans le flou, comme Nimentrix mais une phrase si merveilleuse qu’elle résonne encore à mes oreilles: son visage revenait à la surface comme un choix à la vie…
Waouh là encore! Cette rentrée d’atelier est bourrée de talents!
Roooo merci Louise pour ta conclusion 😉
@Marie-Claude : Quel plaisir, finalement de te retrouver ici, tu le sais ton écriture m’est précieuse elle est de la douceur que je ne sais pas mettre dans ma vie. En espérant retrouver ta douceur souvent 🙂
@Bénédicte, j’avais l’impression de partager les confidences d’une amie dans le brouillard d’une nuit blanche et je dois bien t’avouer que si tu avais été à côté de moi, j’aurais bien chuchoté : « Et après, dis et après? »
@Adèle : J’aime ton écriture, les sensations, les images, j’aime la chute, cette sensation de brouillard, tout me parle… Hâte de te suivre sur d’autres ateliers!
@Nicole : une fin légèrement brutale mais là encore un beau voyage des sens et une image qui me reste et qui me touche, apprendre à faire la bouée, merci de rappeler à moi ces sensations.
@Ludo : Moi aussi cette sensation de rêve m’a tenaillé parfois, alors j’ai tergiversé pour deviner où ton personnage avait bien pu croiser cette belle inconnue. C’est réussi donc tu m’as embarqué!!
@MirabelleLafee : Une petite touche de poésie pour clore en beauté un atelier qui avait débuté sous la poésie sombre de la maîtresse des lieux!
@Sebastien : Je reviens vite pour découvrir tes trois textes, gardons un peu de plaisir pour les autres jours de la semaine!
Idem pour les liens blog dès que les temps libres de la semaine le permettront je passerai faire une petite visite, en tout cas c’est un réel plaisir de vous retrouver et de retrouver cet endroit à part 😉
@adèle : un bien joli texte que le tien ! Il ma tenu en haleine et la chute m’a ravie 😉 merci
@nicole : une nouvelle belle plume dans lateliier ! Chouette ! Une chute qui ma glacée tellement elle était inattendue ! Bravo et merci
@ludo : arghh les rêves inavouables…. bravo pour ton texte !
Merci Nady pour ton message. J’ai bien aimé ton texte qui sème un flou sur l Autre qui change au fil de l’histoire. Il m’évoque un dialogue intérieur dans la psyché de l’héroïne. Bravo à toi aussi !
@ leiloona : Avec ton texte, on se laisse porter par la poésie des mots. J’ai bien aimé l’image de la « femme plume » qui contraste avec la bestialité de son agresseur. La chute donne des frissons. Belle performance !
A Marie-Claude : J’ai bien apprécié l’originalité de ton texte. Il est surprenant et engagé avec le message sur la liberté. Cela m’ a ramené sur les lieux. Merci pour le voyage !
Merci Nicole. Tu sèmes des indices (en le relisant j’ai constaté la finesse de ton texte!) et pourtant, on est saisi par la chute. Bravo!
@mirabelle lafee / très jolie poésie, sombre certes, mais forte 😉
Waouh ! Quel atelier ! Peut-être le plus grand auquel j’ai participé ! Je suis très heureux de vous retrouver et de découvrir les petits nouveaux !
@Leiloona : Quel titre ! Une superbe phrase ! Et pour quel texte… J’adore toujours autant ta manière de manier les mots, la poése qui se dégage de ton texte ainsi que les émotions qui transpercent le lecteur ! Et quel chute inattendue ! Tu m’as donné des frissons…
@Louise Morgendorfer : J’aime beaucoup le personnage de Maggie, qui ferait sans aucun doute un excellent personnage principal dans un roman policier. Une suite ? J’aimerais bien en apprendre plus sur son passée et sur celui de la victime 😉
@Manue : J’aime beaucoup ton texte, rythmé par cette fameuse phrase « La porte claque ». C’est un texte bouleversant que le tien ! Il se dégage beaucoup d’émotions, cette femme brisée par un amour destructeur… Ton écriture est superbe, les mots choisis avec soin, et c’est sans aucun l’un des textes le plus fort et le plus émouvant que tu ai écris pour moi ! Magnifique !
@Claude : Une belle vision de l’écriture, inattendue, mais tellement vraie ! Un peu de brouillard sur une histoire la rend plus complexe, mais aussi tellement plus palpitante !
@Nady : A la première lecture, le sens de ton texte m’échappait, je me perdais au travers de tes mots, pourtant, je savais que quelque chose de grand se cachait derrière ton texte … La seconde lecture fût pour moi une révélation ! Quel superbe texte, avec un sens beaucoup plu profond que je ne l’imaginais ! C’est très différent de ce que tu écris habituellement, mais ça n’en reste pas moins super ! Ton texte me fait penser à un accident de voiture… Un homme, une femme… L’homme mort, la femme vivante, leur dernière adieu en silence, sur ce chemin brumeux…
@Marie-Claude : Une interprétation originale de la photo ! Un très bel hymne à la liberté, porté par la grande dame new-yorkaise ! Bravo !
@Bénédicte : Ah, la rentrée… Synonyme de la reprise…Reprise des cours, du boulot, des petits tracas du quotidien… Mais qui peut être synonyme de bonheur aussi ! J’aime beaucoup l’optimisme qui se dégage de ton texte ! Une véritable bouffée d’air frais ! Merci !
@Adèle : Un amour perdu, mais une dédicace gagné… Peut-être le début d’une nouvelle histoire, qui sait ! Ton texte se finit sur une touche d’espoir, j’aime !
@Sébastien(1) : J t’avoues que je n’avais pas compris où tu voulais nous emmener jusqu’à l’avant dernier paragraphe, où tout s’éclaire ! Franchement bravo ! Tout concorde ! J’aime beaucoup ta manière de parler de l’inspiration, de l’écriture en général, Bien joué !
@Nicole : C’est un texte très bien écrit, je ne me suis pas douté une seule fois de la fin… Quel chute ! J’espère vraiment qu’elle va s’en sortir !
@Ludo : Ca fait longtemps ! Un super texte, où je m’attendais à quelque chose de dramatique, mais tout est bien qui fini bien ! J’ai tremblé jusqu’au bout ! Tu as cette capacité à manier ton lecteur… Bravo !
@Sébastien(2) et (3) : Tu as exploré tous les genres avec ces trois textes, tous différents les uns des autres ! Une petite préférence pour le second, qui pourrait être une fable des frères Grimm ! J’ai beaucoup aimé la troisième également dont la chute m’a laissé sans voix ! Bravo pour ces (trois !!) textes de qualités !
@Mirabelle : Un poème qui fait froid dans le dos ! Bravo à toi !
Merci Victor pour tes lectures de mon texte. Ton analyse me laisse penser que tu as une vraie fine psychologie pour ton jeune âge… bravo ! La rentrée des classes s’est bien passée? Tes profs sont kools ?
@Mirabelle : un très beau poème avec une femme que je n’aimerais pas croiser… 😉 bravo
@ Nady : moi aussi je suis ravi de te lire de nouveau. Ta sensibilité est toujours à fleur de peau de tes textes. Et une ouverture vers l’horizon ensoleillé pour conclure : l’avenir s’annonce bien. Merci.
Merci Claude. Tes retours de lecture me font souvent du bien, merci à toi !
@Sebastien : Tes textes explorent des genres très différents avec de beaux jeux littéraires dans le premier, une vraie atmosphère et une vraie chute dans le second et le troisieme!
@ Claude :
Mais bien sur !….Rien que la genèse d’un livre et le cerveau de l’écrivain pour la rentrée !!!….Je suis certaine que la lecture quotidienne des journaux est une manne inépuisable d’inspiration mais tu nous rappelles là qu’il n’y a rien de mieux que le brouillard pour rendre palpitant un fait divers à l’encéphalogramme plat ….Ce qui donne une utilisation interessante à la fois de la typo et de l’image proposées, mais venant de toi cela n’a rien d’étonnant !!!!….Super contente de te retrouver !
@ Nady :
Serais-tu en train de t’amuser sur le terrain de Nimentrix par hasard ? !!…..Quelques mystères et quelques allers-retours entre des mondes parallèles plus tard, on retrouve ton goût pour la Vie chevillé au corps !….C’est un choix chez toi et même en eaux troubles cette force qui t’anime refait toujours surface et c’est ce qui te rend précieuse…..
Merci pour ta lecture ma douce Bénédicte. Si je me suis aventurée sur le terrain de Nimentrix ?? Ça ne pourrait être qu’inconsciemment 😉 big bisous
@ Marie-Claude :
Un beau texte poétique et vibrant d’un message qui ne peut que toucher….C’est troublant d’imaginer la double vie de cette icône qui semble immuablement fixée à son socle….C’est le double pouvoir de la nuit et du brouillard, au cœur desquels se passent parfois des choses impossibles….Mais chut !…Le capitaine du ferry ne dira jamais rien, c’est un homme de l’aube, cet instant où les univers se croisent et où l’on fait des rencontres étranges….
@ Adèle :
C’est une belle histoire que tu nous racontes là, avec un vrai début, un milieu et une fin qui va peut-être ouvrir sur un autre début ?….Plein de chemins de traverse tout au long, des possibles, des images, des mots qui claquent, des souvenirs qui chacun se débobinerait si on tirait sur le fil….Mais parfois se souvenir fait mal, alors il vaut mieux s’accrocher au présent et s’il prend le visage de Donato Carrisi c’est plutôt une chance non ?….
Une belle utilisation du thème proposé…..
@ Louise Morgendorfer : tu as la fibre du polar. Le ton, l’ambiance,… Bravo. Le genre de bouquin qui fascine dès les premières lignes. On attend la suite.
Hello ^^
Alors que de textes ! Je vais les lire à mon rythme.
@Leiloona : ton texte est beau, plein d’images. J’ai eu une impression en le lisant de douceur.
@Louise Morgendorfer : Carrie aura-t-elle d’autres enquêtes ? J’aimerais bien connaître plus d’elle.
@Manue : J’aime beaucoup ton texte.Il est bien écrit. C’est une vraie descente en enfer pour cette femme.
@ Leiloona : je ne retrouve pas le commentaire que j’ai cru t’adresser. Ni d’autres, d’ailleurs. Mauvaise manip de ma part ou farce de l’informatique. En tous cas, mon petit mot était élogieux à ton endroit, à tes textes toujours si précis et sensibles. Ton clin d’oeil à Rimbaud m’a touché. Avec cette envie de t’entendre raconter la suite et mon besoin incorrigible de me l’inventer.
Félicitations à @ManueReva pour sa place pour la masterclass ! Avec un texte aussi brillant cette semaine, le hasard fait bien les choses 🙂
Merci Nim 🙂 Je suis ravie !!!!
Entre travail et mari malade, je n’ai jusqu’à présent pas eu le temps de lire les textes.
Bravo à ManueReva, qui j’espère, nous racontera cette rencontre (n’oublie pas de demander une dédicace à Donato Carrisi, on ne sait jamais 😀 )
Avec grand plaisir ! Je vous raconterai tout en détail !
@Leoona : je pensais la femme-plume agréablement plongée dans un bain-flottant, proposé dans certains spas, mais la fin est terrifiante ! Tout-à-fait digne de ce Donato Carrisi, dont malheureusement je ne lirai jamais rien, étant terrifiée par ce genre de littérature (c’est pas pour rien que j’écris de la romance, lol)
@Louise Morgendorfer : ton texte est agréable à lire et bien construit. On dirait l’incipit d’un vrai roman policier.
@Manue : Beau récit d’une terrible descente aux enfers, celle dont on croit être toujours épargnée, et portrait vivant d’un fantôme.
@Claude: Quelle belle mise en abyme ! J’adore ce texte sur les mystères de l’inspiration de l’écrivain.
@Nady : ton texte me surprend, car très différent de ma façon de penser. Le thème de l’introspection est très intéressant.
@Marie-Claude Gagné : j’adore ton imagination, qui crée pour mon plus grand plaisir cette statue porteuse de tant d’humanité. Joli texte plein d’émotions.
@Bénédicte : j’ai trouvé agréable de parcourir avec toi tout ce monde de douceur, de légèreté, même teinté d’incertitude et du joli challenge de l’avenir à deux. J’aime !
@Sébastien. La quiche que je suis avais d’abord cru que les 3 textes formaient une seule histoire. Pour te dire mon niveau !
Dans le 1, j’ai bien sur aimé ta façon de jouer avec les mots, même si certains m’échappent, faute d’une culture suffisante. Je me suis laissée bercée.
Le 2 : j’ai trouvé gonflé et audacieux d’avoir choisi une structure de conte ! Bien vu.
Texte 3 : j’adore cette version de Jack l’Eventreur. Classique, tu fais mouche !
@Nicole : j’avoue que c’est ton texte qui m’a le plus touché, une espèce de décharge émotionnelle quand j’ai compris l’histoire. J’ai un fils qui a été dans le coma et mon métier m’amène aussi à m’occuper de personnes en état de conscience limitée.
C’est très beau ce que tu as écrit de la phase de réveil. On devrait faire lire ton texte aux soignants et aux familles.
NB tous ces films stupides où on sort du coma comme on sortirait d’une sieste. Grr !
Merci adèle, je suis très touchée par ton commentaire et ton ressenti personnel. J’espère que ton fils va mieux depuis. J ai bien apprécié la poesie de ton texte, le glissement de l’attente vers le hasard de la rencontre de l’auteur et une dédicace qui donne envie de connaitre la suite.
@Ludo : une vraie nouvelle, d’une facture classique et efficace, jusqu’à la chute, que j’ai trouvée épatante !
@Mirabelle la Fée : jolie musicalité, pour une histoire fantastique. J’ai pris plaisir à le lire plusieurs fois
@ Mirabelle Lafee, de forts belles images !
@ Louise Morgendorfer, tu m’as totalement embarquée! Ton personnage est bien campé, l’ambiance aussi. Tu as l’art de nous plonger immédiatement dans l’intrigue et nous sommes juste frustrés lorsque le texte s’arrête.
@ Manue, terrible cette porte qui claque ! Texte très réussi, sensible et terriblement juste !
@ Claude, Super! Je fond pour le 4 7me paragraphe.
@ Nady, sacrée déclinaison du motif du brouillard avec ce personnage borderline !
@ Marie-Claude, superbe idée que de prêter aussi joliment voix à cette statue… Bel hommage aussi!
@ Bénédicte, il est vrai que le bain est un lieu de méditation avéré. Au delà , j’apprécie ton écriture du questionnement amoureux.
@ Adèle, superbe rencontre, avec sa dose d’humour. Une mise en abyme bien menée qui me ravit
@ Sébastien, quel sens du jeu de mots ! Ma préférence va à la version 3.
@ Nicole, je me suis laissé piéger par la chute!
@ Ludo, ah quand un livre nous hante, tout peut arriver !
Tu me boudes, miss ?
Merci pour ta lecture sabine
@Bénédicte : après le temps du pur désir, le temps du questionnement : simple flirt ou belle histoire faite pour durer ? J’ai beaucoup aimé suivre ton héroïne au fil des ateliers et j’oublié de commenter le (provisoire ?) chapitre final ! Honte à moi ! Beaucoup de douceur, de sensualité, j’aime beaucoup !
Merci d’être revenu !!!…Je me suis un peu sentie dépassée par la production de l’atelier !!!Question de rythme à reprendre je pense….Je n’ai pas envie de mettre le mot fin à cette histoire que je découvre avec eux !!!!…Je n’ai aucune idée de ce qui va leur arriver c’est ce qui m’amuse !!!!