Andersen, les ombres d’un conteur, Nathalie Ferlut

Il était une fois un jeune garçon,  qui ne savait pas que les fées s’étaient penchées sur son berceau. Né au Danemark, au début du XIXe siècle, ce fils d’une blanchisseuse et de cordonnier mort sur le champ de bataille allait essayer d’exprimer son talents de multiples façons : le chant, la danse, le théâtre, la poésie. Cet être égocentrique et orgueilleux essuierait beaucoup de déceptions avant de connaître le succès avec des contes encore très populaires au XXIe siècle : La Petite Sirène, La Reine des neiges, La Petite Marchandes d’allumettes, Le Vilain Petit Canard. Il était une fois un jeune garçon qui s’appelait Hans Christian Andersen.

Sage ? Pas si sage….

Il était une fois une dessinatrice… Les fées s’étaient penchées sur son berceau, elle était aussi scénariste, et avait un incroyable talent de biographe, déjà exploité pour nous narrer la vie de Evelyn « Eve » Nesbit, la première pin-up du XXe siècle (Eve sur la balançoire). Les même fées lui avaient-elles soufflé à l’oreille de se pencher sur la vie d’Andersen, pour nous en révéler les ombres de cet homme faussement naïf, hypocondriaque, torturé par ces penchants amoureux ? Elle seule le sait.
Il était une fois une dessinatrice – scénariste – biographe qui s’appelait Nathalie Ferlut, l’auteur d’un bien bel album nommé « Les ombres de Monsieur Andersen », à moins que ce ne soit plutôt « Andersen, les ombres d’un conteur ».

Nathalie Ferlut nous fait voyager avec ce fantasque voyageur

Croyez vous que les objets inanimés ont une âme ? Qu’ils ont des yeux pour vous voir et une bouche pour en rire ?

Nathalie nous embarque avec grâce et élégance dans un univers où fantaisie et réalité se mêlent. L’histoire du conteur Andersen nous est narrée par une de ses créations, le petit soldat de plomb. La figurine nous raconte l’incroyable besoin de reconnaissance de Hans, nous rend spectateur de ses dialogues avec des fées et autres créatures fantastiques, de ses joies et peines, avec, en leitmotiv, son amitié très (trop ?) intense pour Edward Collin, une incroyable source de tourments pour un homme déniant son identité sexuelle.

Miroir ô beau miroir dis-moi quelle est la réponse…

La dessinatrice exploite une large palette de techniques graphiques parfaitement maîtrisées qui nous donne l’impression de plonger au milieu des contes de notre enfance. Elle rend aussi hommage à l’incroyable talent d’Andersen, capable de créer de véritable dentelle de papier avec un ciseau, avec des scène dignes d’un théâtre d’ombre chinoise.

Ombres chinoises…

Feuilleter ce récit de 120 pages découpé comme une succession de contes, suivre la vie de ce personnage fantasque, fragile et parfois détestable est un véritable plaisir qui enchantera vos yeux, vous replongera dans l’univers si riche, tout en ombre et lumière de cet incroyable conteur qu’est Andersen, capable de toucher enfants et adultes. Incontestablement un de mes albums préférés de cette année, qui mérite sa place sous le sapin de Noël pour les « grands enfants ».

Un album féérique… sur un conteur tourmenté…

Scénariste – Dessinatrice : Nathalie Ferlut
Editeur : Casterman
Collection : Auteurs
Date de parution : 31/08/2016
Langue : Français
ISBN-10: 2203088281
EAN : 978-2203088283
Format : 30,5 x 1,6 x 22,8 cm
Nombre de pages : 128
Prix : 20 €

 

Nimentrix ○
Explorateur d'imaginaire. Accro aux séries, la scifi, la fantasy, les comics, la BD et plein d'autres choses... Ecrit, un peu, beaucoup, passionnément, aussi. ;-)

14 commentaires

    1. L’album est un véritable régal pour les yeux, ça m’a replongé totalement dans l’ambiance des livres de contes de ma jeunesse 🙂

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  1. Très jolie chronique ! Je sens encore à travers tes mots l’émotion qui fut la tienne lors de la lecture. Bon, j’avais déjà très envie de lire cette BD, le désir n’en est que plus grand. 🙂

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    1. Merci @Leiloona. Difficile de rester insensible à Andersen, j’ai toujours eu un faible pour ses contes. Je crois me souvenir que le premier livre de conte que l’on m’a offert était La Petite Marchande d’Allumettes ;-). Tant mieux si j’ai amplifié le désir de lire cette BD 🙂

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      1. Oui, pour moi hein, suis pas toutafé adulte, mais j’aime bien les sujets traités :-p

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        1. Ah ben moi je ne suis complètement adulte non plus (et tant mieux !), mais c’est juste pour éviter de l’offrir à des gentils n’enfants qui ne comprendraient pas forcément de quoi il est question 😉

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          1. Vouais, tu as raison, et à Noel, fo pas du tout se tromper de kdos, surtout pour les minots 😉 Nan, pour moi, et ptêtre aussi pour mon frère, qui lui aussi, est resté un grand enfant !
            La bise ptit jeune

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