Aussi excitante qu’un conte de fées, aussi ludique que l’univers d’Alice aux Pays des Merveilles, aussi belle qu’un défilé haute couture … L’exposition consacrée à Dali et Sfar à l’Espace Dali est un véritable enchantement des sens.
Rencontre entre deux univers …
Quand l’Espace Dali donne carte blanche à Sfar pour imaginer ce que pourrait être une rencontre entre lui et le peintre espagnol, le dessinateur, formé aux Beaux-Arts de Paris et nouvellement professeur de ce lieu prestigieux, invoque tous les sens.
Mais revenons auparavant sur l’origine de cette exposition. Le 14 septembre prochain, Sfar publiera une BD chez Rue de Sèvres qui est un retour sur une expérience vécue il y a quelques mois. Comment s’approprier une démarche artistique, la paranoïa-critique de Dali, si ce n’est se fondre avec elle, la vivre ? Sfar, touché par une photo où Dali posait avec 4 femmes nues, s’est donc enfermé à son tour avec 4 modèles nues. Alors que dehors les attentats font rage, l’artiste vit une expérience coupée du monde, coupée de tout, si ce n’est de la création.
L’Espace Dali revient alors sur cet événement et publie près de 200 oeuvres originales conçues durant cet enfermement voulu.
Nous déambulons dans un espace surréaliste et féérique. A l’image de Dali. Nous retrouvons le lien intrinsèque entre les deux artistes, leur façon détournée et poétique de voir le monde. Une vision proche d’Alice aux Pays des Merveilles ou encore du réalisateur Guillermo del Toro, grand ami de Sfar.
Le corps idéal ?
A une époque où le corps devient un symbole politique, voici une exposition qui met un coup de pied dans la fourmilière. Ici, ce sont des femmes nues exposées, dessinées, reproduites, et pourtant, aucune saveur glauque ou sexuelle, seulement de l’érotisme, de la beauté. Le corps n’est-il pas plus sensuel et érotique lorsqu’il est habillé ?
« Il est dommage qu’on ait appris aux artistes le respect ».
Sfar dit effectivement l’urgence de revenir sur la confiscation du sacré chère à Dali. Il revient aussi sur cette perte d’une valeur importante « le vivre ensemble », il y a chez lui en ce moment un dégoût du réel, de ce que le monde devient. L’univers onirique de Dali se prête alors au regard que Sfar ne souhaite plus porter sur le monde. Le dessinateur, l’artiste, est là pour apporter un nouveau regard sur le monde, le porter, ou le sublimer. Il convient alors d’éviter tout conformisme. Il revient alors à l’Art de rester debout, de continuer de dire, de montrer comment on a envie de faire l’amour …
L’expo Dali Sfar est à l’image de la BD, la scénographie de Didier Saco met en avant le lien entre les 2 artistes, un lieu où se nouent et se dénouent 2 sensibilités, qui, au final n’en forment plus qu’une. Accompagnés de la musique d’Olivier Daviaud, les sens sont alors tous convoqués et invoqués.
Dès mercredi, ma chronique sur Fin de la Parenthèse.
La vidéo de Nimentrix :
#ExpoDaliSfar @EspaceDali : brève visite @joannsfar @ruedesevresBD visite pic.twitter.com/KWXDVogekD
— Nimentrix (@nimentrix) 8 septembre 2016
DU 09 SEPTEMBRE 2016 AU 31 MARS 2017
Espace Dali
11 € 50
J’ai détesté Tu n’as rien à craindre de moi et je ne suis pas spécialement fan de son trait. Du coup, c’est une expo qui ne m’attire pas spécialement.
Ah oui, je comprends … J’ai adoré « Tu n’as rien à craindre de moi », celle-ci moins, mais je l’ai davantage saisie après avoir entendu Sfar en parler ! 😉 L’expo est superbe … 🙂
L’expo me plairait bien je crois… Le trait de Sfar est particulier, son univers aussi, mais j’aime beaucoup.
J’avais un oeil assez désappointé face à ses dessins. Et puis j’ai pris le temps et ses histoires m’ont embarquée.
Je ne suis jamais allée au musée Dali ! Grosse erreur que je vais m’empresser de rectifier !
Je n’y étais jamais allée non plus, et effectivement je me demande bien pourquoi ! 😮
Et là, je me dis que j’ai beaucoup de chance d’habiter Paris et de pouvoir aller faire un tour facilement 🙂
Oh que oui, nous avons pas mal de chance d’y vivre ! ♥