La Forêt des Renards Pendus, Nicolas Dumontheuil

Le titre de cette BD vous rappelle peut-être quelque chose, et à raison, puisqu’il s’agit de l’adaptation du roman éponyme d’Arto Paasilinna.

Nous suivons la même trame : un malfrat récupère enfin ses kilos d’or qu’il avait enfouis dans du fumier, et il se promet de ne plus jamais les laisser, ni de les partager avec qui que ce soit ! Aussi a -t-il l’idée de s’enfoncer dans la forêt lapone … Jusqu’à ne plus savoir où il est.
Ballot.
Dans sa tête de petit malfrat, il pense que l’idée est bonne : si lui ne sait pas où il est, personne ne pourra par voie de conséquence savoir où sont ses lingots ! Juntunen plante alors sa tente, avant d’être dérangé par un tank en plein exercice, tank qu’il caillasse et tape d’un frêle bout de bois pour le faire partir …

Une cohabitation loufoque

Bien entendu, notre homme ne reste pas longtemps seul. Bientôt un major en pleine année sabbatique, colérique et alcoolique, vient le rejoindre, et si le début de cette relation est particulièrement houleux, et hypocrite, voire perverse, rapidement la gentillesse et la bienveillance reprennent le dessus… De cette union burlesque naît une belle complicité, et nos deux compères apprivoisent même un renard, appelé Cinq Cent Balles car il chipe des billets, mais aussi une vieille babouchka en fuite ! Et avec l’argent des lingots, leur cabane au fin fond de la forêt lapone prend vite des allures paradisiaques …

Mais peut-on vraiment se couper de toute civilisation ?  Surtout quand on est recherché par une personne qui veut à tout prix récupérer son or, après trois ans passés derrière les barreaux …

Les ingrédients de départ auraient pu tendre cette histoire vers le thriller ou le glauque. Imaginez une forêt sombre et sans âme qui vive, un malfrat donnant des ordres à un militaire soumis malgré ses colères tonitruantes, un gangster à l’esprit vengeur, deux prostituées et même une vieille femme que d’autres qualifieraient de folle et de sénile … Mais c’était sans compter Arto Paasilinna qui glisse avec délice vers le loufoque et un ton résolument comique.

Effectivement nous retrouvons ici tout le côté décalé et rocambolesque de l’auteur finlandais. Jamais la réalité ne pourrait offrir une telle situation ! Et pourtant …
Nous savourons les différentes péripéties délicieuses, nous aimons d’emblée ces personnages attachants malgré tous leurs gros défauts, nous les excuserions presque d’être de doux dingues …

Pour coller au ton du roman originel et renforcer le trait humoristique et picaresque, Nicolas Dumontheuil a choisi d’utiliser une bichromie sépia, et de tendre les traits du visage des personnages vers la caricature. Un ambitieux projet mené de main de maître où nous retrouvons avec plaisir les côtés burlesque et sympathique qui font le succès d’Arto Paasilinna ! Une BD que j’ai lu d’une traite, aimantée par l’humour décalé de l’ensemble !

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LA FORÊT DES RENARDS PENDUS
Nicolas Dumontheuil
D’après le roman d’Arto Paasilinna

Format 240 x 300 mm
144 pages en bichromie
Prix de vente 21€
ISBN 978-2-7548-1581-9

Parution 25 août 2016

A noter que Nicolas Dumontheuil sera présent du 28 au 30 octobre au festival Quai des bulles (Saint-Malo) et du 18 au 20 novembre au festival BD Boum (Blois).

Leiloona
Épicurienne culturelle, je sillonne villes, pays et musées, toujours un livre dans mon sac ... Chaque lundi, je publie mes textes dans un atelier d'écriture que j'anime depuis plus de 5 ans, basé sur une photographie. Museo geek l'hiver, sirène l'été. J'aime les bulles, le bon vin et les fromages affinés. View all posts by Leiloona →

15 commentaires

  1. J’ai apprécie retrouver cette histoire, ma préférée de Paasilinna parce qu’elle est à la fois drôle et tendre. Mon avis est sur Unidivers.

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    1. Je ne connais pas Unidivers, je regarderai ! 🙂

      « La douce empoisonneuse » est pas mal aussi dans son genre ! 😉

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  2. Je l’ai lu dès sa sortie et j’ai rigolé. Une adaptation géniale (et la photo avec le mug est vraiment jolie)

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    1. Bien ri aussi, un humour déjanté comme j’aime ! 🙂 Merci pour la photo (mon mug préféré du moment … suis une goulue des mugs ! 😛 )

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  3. Rhooooo top, je note, cet auteur me plait sacrément alors si l’adaptation BD est une réussite, fo pas que je résiste ! Vais me faire belle liste pour père noel 😉
    bisous demoiselle <3

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    1. Oui ! Une BD « bavarde », mais le roman l’est tout autant, franchement ce n’est pas facile de l’adapter, lui, en BD ! 😛

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