Le plus grand bonheur après que d’aimer, c’est de confesser son amour. (Ecriture)

© Emma Jane Browne

Anselme parle :

Pardonne-moi, Leil, parce que j’ai pêché. Quand j’ai compris que mon amour pour toi était omniprésent, comme un gaz noble qui prend tout le volume et chasse mon oxygène, j’ai pris peur.

Car chaque particule, chaque chose, chaque personne était rempli de toi et la jalousie a commencé à enfler comme une vilaine boursouflure. La jalousie, c’est un papillon qui redevient chenille. C’est le sacrifice de l’amour sur l’autel de l’exclusivité. Comment pouvais-je supporter que tes yeux voient d’autres yeux, que ta main touche d’autres mains et que tes oreilles entendent d’autres voix ?

Oui, tu as raison, j’étais jaloux du Mexicain Jaune mais depuis j’ai compris que sa vieillesse était mon alliée. Alors j’ai accepté ta proposition de me confesser avec lui. Je jette ici mon âme grise en pâture de tes lecteurs qui en feront du hachis. M’enfin, tout cela remonte à nos huit ans, au CE 2. Depuis j’ai grandi, connu d’autres femmes, et réussi à dompter ce dragon intérieur. Le Mexicain a quitté ton quartier pour ne réapparaître que 32 ans plus tard.

Finalement nous voici de nouveau tous les trois ensemble et ce confessionnal ressemble à cette cabane de mon jardin où nous nous étions embrassés pour la première fois.

Le Mexicain Jaune parle  :

Pardonne-moi Leil parce que j’ai pêché par manque de foi envers K.

C’était en 1984, tu avais 8 ans. K me l’avait chuchoté comme un secret interdit mais je ne l’ai pas crue. J’ai préféré voir la facilité, l’exil, et la lâcheté des hommes a été l’artisan de mon malheur. Je lui parlais de ce Lord anglais et elle me griffait de désespoir en retour.

J’aurais dû la croire.

Aujourd’hui, quand je te vois, Leil, je n’ai plus de doute. Tu as mon regard, ma bienveillance, et ce fil invisible qui nous lie est composé de mes gènes égoïstes. Pardon, Leil.

Leiloona parle :

Crever l’abcès, en extraire le liquide jaunâtre avant que la gangrène ne vienne. Quel meilleur endroit que la neutralité d’un confessionnal ? J’étais remplie de son silence.  Moi au centre, en thébaïde, mes bras christiques prêts à accueillir leur confession. Arrivés en même temps., l’un à gauche, l’autre à droite, comme les deux parties d’un même tout. Le temps de la révélation était arrivé.

Je les écoutai religieusement. Mes regards perdus dans les leurs. Mes lèvres au bord de l’abîme. J’étais ce pantin au fil coupé, mais tendu vers les deux hommes de ma vie. Avec Anselme, j’ai appris l’amour, le lâcher prise, l’émerveillement. Mais à 8 ans, peut-on aimer autrement ?

Devenu adulte, son retour sonna le glas de mon errance et de mes questions effrénées sur le monde et les hommes. Ancre de notre propre navire, nous voguâmes sur toutes les mers des plus radieuses aux plus occultes avec toujours cette même grâce et cette même pureté. Je retrouvai dans sa confession cette sincérité qui n’a jamais quitté l’âme de son regard.

En revanche, la révélation du Mexicain m’ébranla.

L’homme est-il enclin à se construire sur des mensonges et des erreurs ? « Il y a toujours quelque chose d’absent qui me tourmente », écrivait Camille Claudel. Combien de fois l’ai-je tambouriné sur ma poitrine meurtrie, hurlé face à la mer avec pour seul écho le ressac de l’écume ? Combien de fois mes larmes portaient-elles ce goût lourd de son absence ?

Quelques temps après mes 8 ans, ma mère disparut. Je n’eus de cesse de chercher cette autre moitié de moi jamais révélée. Ma mère était partie avec ses secrets, me laissant hagarde, assoiffée et fiévreuse. Je grandis en funambule sur une planche vermoulue, avec pour seules alliées des chimères d’histoires lues.

Mais, 32 ans d’errance et d’exil prirent fin un jour d’atelier. Le 25 octobre 2015. Un certain Mexicain jaune parlait d’une K duale « qui portait la vaine dichotomie du monde ». J’appris ce jour ce qu’était la théorie du chaos. Si les ailes d’un papillon peuvent provoquer un tsunami à l’autre bout du monde, qu’en est-il de l’encre noire d’une centaine de mots ? Percutée, ahurie, troublée, je n’osai croire en l’évidence. Et si ?

Aujourd’hui, mes yeux dans les leurs, après avoir connu la bassesse des hommes, j’entrevois leur limpidité et j’apprends ce qu’est la simplicité. Mes pas deviennent rémiges tournés vers mes deux Ka.

© Anselme, Le Mexicain jaune et Alexandra K, le 11 mars 2017

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Claude : 

 Confiteor Deo omnipotenti.
Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa.
Seul à genoux dans l’église, Etienne faisait face à un crucifix baroque où un regard céleste le contemplait avec désolation.
– Seigneur, je viens ici pour vous avouer une faute terrible : hier, j’ai assassiné quatre personnes pour une sordide histoire d’argent…
– Pourquoi, répondit le Christ, ne vas-tu pas te confesser au Père Hippolyte, le curé de cette paroisse dont le sacerdoce est d’écouter avec compassion les repentances des âmes égarées ?
– Le problème est qu’une fois mes péchés avoués, le Père Hippolyte, malgré sa sagesse, me renverra chez moi avec un « Ego te absolvo » timide et temporaire qui n’empêchera nullement mes ennuis judiciaires à peine le confessionnal quitté.
– C’est pourtant la règle rappelle-toi.
– Oui, Seigneur. Sauf que la police est à la porte de cette église et je vais me retrouver rapidement derrière les barreaux avec, à la clé, une peine de mort inéluctablement prononcée. A cela, n’oubliez pas que mon péché mortel va m’entraîner directement dans les feux de l’enfer dès que ma tête sera tranchée par la guillotine. Une double peine, en sorte : d’abord terrestre, puis divine pour l’éternité. C’est gai !
– Que veux-tu que j’y fasse, Etienne ?
– Seigneur, vous êtes fils du Dieu tout puissant, et pouvez facilement intercéder auprès de Lui afin qu’il me fasse évader et fuir loin d’ici. Il en a le pouvoir et les moyens.
– Mais il faut quand même que tu répondes de tes actes devant Dieu et devant les hommes !
– Ecoutez-moi, Seigneur. J’ai un marché à vous proposer. Et ce sera gagnant/gagnant, je vous assure. Vous me faites libérer dès à présent, et je passe le restant de ma vie à faire le bien, à aimer les autres et exister de manière exemplaire, à votre image et à votre ressemblance. D’accord ?
– Comment puis-je te croire après les actes horribles que tu as commis ?
– Seigneur, regardez les grandes âmes libres comme Saint François d’Assise ou même le Père de Foucault : voilà des hommes qui ont eu une vie pour le moins dissolue à ses début, je passe les détails… S’ils étaient morts à vingt ans, ils auraient rejoint vite fait les géhennes de Lucifer dans un feu perpétuel. Leur longue existence a permis qu’ils se rachètent et qu’ils rayonnent ici-bas par leur bonté et leurs bienfaits. Des modèles universels pour des siècles et des siècles. C’est bien le prolongement de leur vie et la liberté qui les a emmenés naturellement sur les chemins de Dieu, non ?
– Tu mets la miséricorde de mon Père à dure épreuve. Concrètement que proposes-tu ?
– Ma libération immédiate, puis vivre très vieux et en bonne santé pour mener à bien ma canonisation future. Vous verrez, Seigneur, que vous ne serez pas déçu.

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Jos : L’agnostique

Immobile et debout, légèrement penché en avant et la tête enfoncée dans les épaules, l’homme paraissait en plein recueillement. Pourtant, il avait les mâchoires contractées, les poings serrés, et on discernait dans ses yeux rivés sur le crucifix situé derrière l’autel, l’agitation et l’animosité qui le possédaient. Car en lui, des sentiments contradictoires se bousculaient, se chassaient les uns les autres pour mieux reprendre tout à tour leur place et le priver de tout discernement.

Arthur n’aurait pu dire depuis combien de temps il était dans cette église, ni les raisons qui l’avaient poussé dans ce lieu de culte dans lequel il n’entrait d’ordinaire que pour assister aux messes d’obsèques ou de mariages.

Catholique puisque baptisé, il avait très tôt appris l’histoire chrétienne et l’avait trouvée si belle et rassurante qu’il avait tenté d’y croire de toutes ses forces. Mais en grandissant, le doute en lui s’était immiscé  et les événements de la vie avaient fini par l’éloigner de toute croyance. Bien sûr, il ne pouvait nier certains phénomènes, mais il ne parvenait pas – faute de preuve et d’éléments concrets –  à en attribuer les causes et les substances à un être supérieur et tout puissant. Pour autant, il ne jugeait pas les croyants et respectait leur Dieu quel qu’en soit le nom. Arthur se contentait simplement de croire en l’Homme, en son intelligence, en sa bonté et en sa capacité à aimer son prochain…

Mais au lendemain de ces terribles attentats qui venaient de toucher Paris, partagé entre la colère et la souffrance, il ne savait plus quoi penser. Des hommes s’étaient révélés d’une cruauté sans nom et avaient fait le choix de la violence pour répandre un message qu’ils disaient être celui de leur Dieu. En prétendant ainsi obéir aux lois divines, ils justifiaient leurs crimes, s’affranchissaient de toute responsabilité et ne ressentait aucune culpabilité.

Tenaillé entre la colère froide envers tous ces Dieux et la haine de ces hommes devenus fous, Arthur ne parvenait pas à se calmer.

En entrant dans l’église il avait la ferme intention d’en découdre avec le maître des lieux. Au moins s’il existait vraiment, il entendrait  ce qu’il avait à lui dire. Puis il avait détourné sa rancune et déchargé son ressentiment envers ces hommes qui la veille, avaient perpétrés ces actes horribles. Mais la sérénité, la pureté et la sagesse de l’endroit l’avaient amené à voir la situation sous un angle plus pragmatique. Petit à petit Arthur finit par convenir que la colère et la haine – ces armes utilisées par des êtres dépourvus de toute humanité – ne pouvaient être la réponse à la cruauté. Pouvait-il agir à l’instar de ceux qu’il condamnait ? N’allait-il pas se fourvoyer en sombrant lui-même dans la violence ?

Immobile et debout, Arthur se redressa enfin et fut presque surpris de se trouver là. Sa colère était tombée et sa détermination n’en était que plus renforcée. Il ne rentrerait pas dans le cercle infernal de la haine, il ne se laisserait pas influencer par ces êtres abjects qui voulaient l’entraîner dans leur barbarie et les priverait ainsi d’une raison de plus de se déchaîner et de justifier leurs actes.

Ces hommes n’étaient pas des hommes et ne pouvaient être représentatifs de la nature humaine. Ils n’étaient que des fous fanatiques qu’il combattrait en continuant à aimer la vie, à aimer les Hommes,  et à respecter leurs différences et leurs façons de penser.

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Nady :

Mon ange
Mon bébé à moi
Ma reine
Tu n’es plus là…
8 mois que je me traîne
enfermée chez moi…

Impossible d’ouvrir les persiennes,

Depuis ce jour d’été où le Ciel t’a appelée, toi.

Mon ange
Mon bébé à moi
Ma reine
Tu nous as comblés d’amour ton papa et moi
Même pour 4 mois, ça en valait la peine
Mais aujourd’hui on est tombé bien bas.
Très lourde est notre peine
et nos cœurs saignent à chaque fois.

C’est un requiem
C’est une oraison
De l’espoir qu’on sème
malgré nos chagrins profonds.
C’est le requiem
pour notre enfant qui n’avait même pas atteint l’âge de raison…
Tu es restée en vie 12 semaines,
Et ce n’est franchement pas assez long !

Mon ange
Mon bébé à moi

Ma reine
Tu es partie, bercée dans mes bras.
Les larmes souvent reviennent
de ne pas avoir pu te transmettre le centième du quart de notre histoire avec papa

Mais tu étais sereine
de voir que l’Amour était bien là…

Mon ange
Mon bébé à moi
Ma reine
Tu t’es battue jusqu’au trépas.
Nos journées à l’hôpital étaient bien pleines
En veillant sur toi
toutes ces semaines
Mais aujourd’hui j’ai envie de hurler POURQUOI TOI ?

C’est un requiem
C’est une oraison
Pour moi une habitude ancienne
de connaître la raison.
C’est le requiem
De mon enfant décédé, plein d’inconnus n’y font pas attention….
Pour ton père ce n’est même plus la peine
de lui parler de religion.

Mon ange
Mon bébé à moi
Ma reine
J’aperçois ton grand-père assis là bas.
Dans cette église moins pleine
que le jour où la cloche sonna
pour te laisser monter au Ciel…
Il vient là chaque jour prier pour toi.

Mon ange
Mon bébé à moi
Ma reine
Ta maman doit maintenant se relever sans toi.
Il est temps que je remonte sur la scène
de la vie ici bas,
J’ai à travers notre Dieu une précieuse aide
et je sais que tu veilles sur moi.

C’était un requiem
C’était une oraison
Une manière à moi de te crier je t’aime
en espérant que tu entendes les sons.
C’était le requiem
Pour mon enfant libéré de sa prison
où la maladie ici coulait dans ses veines…
Ne t’inquiète pas ma reine, nous nous retrouverons.

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Valérie : 

Suite des textes 242, 244, 248 et 254

Je ne m’étais pas assise dans une église depuis le mariage de ma sœur, deux ans avant le mien avec Philippe. Ce jour-là, elle resplendissait dans sa jolie robe blanche, assise aux côtés de son époux. Tout le monde était souriant et heureux de partager leur bonheur. Bien qu’insensible aux textes religieux, la cérémonie fut extrêmement touchante, le prêtre ayant su communier avec nous et les musiques habillement choisies par les amoureux m’embarquèrent. Pour peu, elle m’aurait presque donné envie de faire comme elle. Non ! N’exagérons rien. Ni Philippe que je ne connaissais pas encore, ni moi ne sommes croyants, cela n’aurait pu nous ressembler et aurait ressemblé à une grande mascarade.

Ce jour-là, je ne sais ce qui m’incita à pousser la lourde porte de cette église. Mais ce fut comme une évidence. Je passais devant tous les jours pour aller travailler mais jamais je n’avais pris le temps d’y pénétrer. Pourtant en voyage, j’aime visiter les églises, regarder leur architecture, leurs vitraux, leurs sculptures, leur orgue… J’apprécie le calme qui y règne, la douce lumière des cierges.

Ma culture religieuse est très limitée. Je le regrette un peu, surtout lorsque je suis incapable de répondre à mes élèves quand ils me posent des questions dans ce domaine. En même temps, il ne tiendrait qu’à moi de me documenter. Mais paradoxalement, je ne peux me résoudre à le faire. D’un côté je me dis que la croyance en Dieu doit aider à surmonter des étapes difficiles. Plus facile, peut-être d’accepter la perte d’un proche quand on sait que là-haut quelqu’un l’attend et prendra soin de lui. Mais je n’arrive tellement pas à y croire. Quand je vois ce qu’il se passe dans le monde, il est pour moi complétement inenvisageable qu’un Dieu existe et laisse faire tant d’horreurs.

Philippe avait enfin réservé son billet pour Paris. Il devait arriver vendredi gare de Lyon. J’étais pressée et en même temps tellement angoissée. Il n’était pas revenu depuis son hospitalisation et son départ pour le chalet de mes parents à la montagne. Malgré nos nombreux échanges épistolaires et mes aller-retour, notre relation avait souffert. J’avais pardonné bien sûr. Mais rien ne serait plus comme avant. L’un comme l’autre, nous avions perdu l’habitude de vivre ensemble. Notre belle histoire avait éclaté en morceaux à ses balbutiements. L’amour était toujours là mais la passion avait disparu. Comment allait se passer son retour ? Comment supporterions-nous de nous retrouver dans cet appartement qui avait été le témoin de nos ébats et dans lequel nous allions dorénavant faire chambre à part ? Combien de temps lui faudrait-il pour oser revenir vers moi ? Pour accepter que l’on se touche de nouveau ? Pour que nous refassions l’amour ? Ces gestes me manquaient tant.

Ces interrogations et d’autres encore, nous concernant tous les deux, me guidèrent dans ce lieu de recueillement, si inhabituel pour moi. Moi qui ne me pose jamais et encore moins dans la maison de Dieu. Mais là, je n’étais pas maître de moi. Comme hypnotisée, à pas feutrés, j’avançai dans l’allée. L’église qui paraissait quelconque de l’extérieur était juste magnifique, très lumineuse. Je me dirigeai dans l’allée de droite, à l’opposé de l’homme déjà là que je ne voulais pas déranger et comme lui, je m’agenouillai sur une chaise. Je fermai les yeux. M’isoler, me poser, faire le vide… Mon corps, ma tête en avaient besoin, me l’avaient réclamé.  Je m’emplis du silence apaisant des lieux, je n’entendais battre que mon cœur. Je le sentis s’apaiser doucement. Quand je sortis de l’église, la lune brillait dans le ciel. Je n’avais pas vu le temps passer. J’avais l’impression de glisser sur le sol, légère comme jamais.

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Bénédicte :

Etendue sur le dos, les yeux grands ouverts sur les raies de lumière dessinées par les volets, elle n’arrive pas à dormir…. Tourné vers elle, le visage de l’homme qu’elle aime et la respiration profonde et régulière de son sommeil.
La soirée avait commencé exactement comme d’habitude. Il était rentré avant elle, les fenêtres découpaient leurs rectangles lumineux sur la façade de l’immeuble, et à peine la porte franchie elle était dans ses bras pour ce baiser qui effaçait les heures passées sans lui. Allongée sur le canapé, les jambes sur ses genoux, ils parlaient de tout et de rien, de leur journée, de leurs futures vacances, du diner à venir, de qui allait le préparer et que c’était son tour à lui, du bébé de sa  soeur, celle qui vivait en France, qu’ils avaient été voir la veille à la clinique. Il lui racontait cette émotion si forte quand la petite main de l’enfant s’était refermée sur son doigt, et là il s’était plongé dans un silence rêveur…. Et soudain cette phrase alors qu’elle fermait doucement les yeux sur sa fatigue :
-Et si on se mariait ?….
Elle s’était redressée d’un seul coup, tous les neurones en éveil, et l’avait regardé avec attention. Il souriait l’air détendu et heureux, les yeux bien plantés dans les siens. Alors elle ne sut que répondre platement:
– Tu peux répéter ?
-Oui bien sûr, si on se mariait, ce serait une bonne idée non? Je crois que j’adorerais avoir un enfant avec toi.

Pendant tout le diner, volubile, les yeux brillants, il avait organisé leur mariage : l’église à la campagne chez ses parents à elle, si charmant pour ses parents à lui, la mairie toute simple, les tentes dans le jardin, les invités, tous les gens qu’ils aimaient les autres on s’en fout, les nièces et les neveux avec des corbeilles de pétales, un petit orchestre, un mélange de plats français et américains, et elle en robe blanche avec des fleurs piquées dans les cheveux…
Elle écoutait et le regardait, fascinée par sa vision des choses, la simplicité de son engagement. Mais quelque part dans tout son être, elle savait qu’elle n’avait pas dit “oui”. Quelque chose bloquait ce mot dans sa gorge, le goût de la liberté de ce qu’ils vivaient ensemble en ce moment, l’incapacité de déterminer si elle avait déjà envie d’un enfant, cette vie douce et paisible comme une parenthèse suspendue dans l’urgence du monde….
Si elle se mariait un jour ce serait exactement comme il le décrivait, mais malgré cela, elle savait que demain elle allait devoir lui faire comprendre que l’amour n’était pas en cause, mais que tout simplement elle ne se sentait pas prête. Et normalement, étant donné ce qu’elle connaissait de lui, il allait sourire, dire que ce n’était pas grave et qu’ils avaient la vie devant eux. Normalement….

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Adèle :

Mon Dieu

J’ai malaxé avec douceur les deux boules en cire, et je les ai introduites dans les trous de mes oreilles, obturant du mieux possible mes fins conduits, afin de réduire tout ce vacarme autour de moi en un léger murmure supportable. Depuis quelque temps, qui me parait des siècles, je souffre d’hyperacousie, une sensibilité accrue et presque douloureuse à tous les sons. Si je veux être exact, une perception excessive du son de la voix humaine. De toutes ces voix humaines.

Je les entends, du matin au soir, du soir au matin, leurs cris, leurs pleurs, leurs suppliques. Bien peu de joie, si peu de merci. Cela ne s’arrête pas, la nuit ne tombe jamais partout à la fois sur cette satanée boule bleue qui tourne, tourne sans fin, et trace une ronde régulière et attendue, dans cette galaxie à la blancheur laiteuse qui transperce la profondeur noire et abyssale de l’univers.

Ils sollicitent, ils implorent.

 « Mon Dieu, qu’il guérisse ! ». « Aidez-moi, je n’en peux plus ».

Ils pleurent, ils gémissent.

« Pourquoi m’as-tu abandonné ? ». « Mon Dieu, j’ai tellement peur ».

Ceux-là sont sincères, généreux, quand tant d’autres sont abjects :

« Mon Dieu, pourvu qu’elle meure ! ». « Faites qu’il échoue ».

Par bonheur, viennent aussi jusqu’à moi quelques paroles douces et caressantes, timides comme les espoirs des jeunes filles rougissantes : « S’il pouvait me sourire … ».

Les mots naïfs d’un enfant : « Je voudrais un chien. Que maman dise oui. »

Mais j’entends si peu de remerciements, malgré les vœux accomplis au gré de la Bonne Fortune. J’ai beau savoir n’être pour rien dans le miracle espéré et réalisé,  dans l’issue hasardeuse et heureuse du malheur, je trouverais normal un peu de gratitude. C’est humain, de vouloir un peu de reconnaissance.

Dans la semaine, la journée la pire est le dimanche, quand j’entre dans l’église, à la suite du prêtre. Un brouhaha sonore et incompréhensible parvient jusqu’à moi, dont je ne saisis que quelques bribes. « Que ta volonté soit faite …, pardonnez-nous nos péchés …, le règne, la puissance et la gloire … »

De mon règne supposé, je ne tire aucune gloire, et me sens plutôt misérable que puissant.

Mes oreilles me font mal, blessées par la souffrance des hommes à la hauteur de ma miséricorde infinie.

Homme, Femme, que je suis las ! Epuisé, sourd de vous entendre sans pouvoir vous écouter, de vous regarder vous débattre jusqu’à votre fin, tandis que je reste là, encore et encore, et pour les siècles des siècles, et peut-être pour toujours ?

Qui vous dira mon impuissance face à la férocité de ce monde, que je n’ai pas créé ?

Que c’est vous qui m’avez créé à votre image, comme vous cruel et imprévisible, tour à tour odieux et oublieux, compatissant et consolant.

Mais qui, quel homme, quelle femme, quel enfant peut-être, puisque de leur bouche sort la vérité ?

Quand viendra celui qui aura le courage de vous dire que je ne peux rien pour vous ?

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Terjit :

Tout était calme, très calme… beaucoup trop calme !

Saint Godin les Châtaigniers, de notre envoyé spécial Michel Cradchik.

Cette petite bourgade perdue au milieu des champs de betterave de Picardie est en effervescence depuis que le scandale a éclaté. Une seule question est sur les lèvres de tous les villageois : Qu’est ce qui a pris à Germaine de faire ça ? Ici, c’est l’incompréhension qui règne, mais revenons sur le contexte de cette sombre histoire pour dénouer l’écheveau des évènements.

Il est 19h45 en ce soir pluvieux, il ne reste que deux personnes dans l’église : Germaine Lévèque et le Père Dieter, un ancien pasteur luthérien converti au catholicisme après le départ de sa femme avec un calviniste. Les lumières tamisées de l’église donnent un air solennel propice au recueillement quand le message habituel se fait entendre : « Nous informons nos fidèles croyants que nous allons fermer les portes dans 15 minutes. Merci de terminer vos prières, de vous diriger vers la sortie et de ne pas oublier de valider vos points du jour à la borne près du bénitier. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit nous vous souhaitons une bonne soirée. Amen ». C’est par ces mots crachés par le haut-parleur hors d’âge que Germaine a été tirée de sa torpeur contemplative.

Elle vient matin, midi et soir Germaine, depuis toujours.  Elle est la seule de la paroisse à avoir la carte « Vatican Plus ». Alors qu’avec la carte « Vatican Smile » on ne cumule que deux points par prière, avec la « Vatican Plus » c’est 8 à chaque fois, et elle bénéficie de services VIP : elle est la première à la messe pour communier, les cierges sont à 50% le mardi et avec tous les points accumulés elle a droit à 20% de réduction pour aller à Lourdes avec « Les cars de la Trinité ». Bien sûr cela provoque des jalousies dans cette petite communauté campagnarde recroquevillée entre son clocher et la maison communale Bruno Gollnisch, mais personne ne connaît d’ennemi à Germaine, certains reconnaissent quelques inimitiés mais rien de plus. Notre enquête démontre que ce n’est peut-être pas si simple que cela…

Prenons Pierre Bougnard par exemple, le boulanger pilier du conseil municipal. Dans les années 80 il était de gauche comme tant d’autres, maintenant il défend les couleurs du Front Picard. Il n’a jamais pu supporter Germaine, parce que lui, l’anticlérical patenté du village, ne supporte pas le moindre passe-droit même quand il s’agit de bondieuseries, c’est une position de principe.

Germaine le lui rend bien d’ailleurs. Si elle ne l’aime pas ce n’est pas à cause de ses positions politiques, ça ne l’intéresse pas, même si elle pense qu’il ne dit pas que des imbécilités, mais parce que dans sa tournée il s’arrête toujours chez Lucette Parchemin pour boire un petit blanc, et que ça ce n’est pas convenable pour des gens mariés. Il faut dire qu’il y a toujours eu des doutes sur leur relation à ces deux-là… Tous les paroissiens le disent : « Combien de fois Lucette est arrivée à la messe en retard avec la jupe enfarinée… ». Malgré mes investigations je n’ai pas réussi à savoir si cette histoire est vraie ou s’il s’agit d’une simple rumeur. Peut-être que cela doit beaucoup à la jalousie pour la beauté de cette femme élue « Miss Betterave 1964 », nous avons connu ailleurs bien d’autres exemples similaires par la passé.

Il y a aussi Yvette Crouillaux, la femme du garde forestier. Elles étaient à l’école ensemble avec Germaine, elles étaient « les meilleures copines du monde, et avaient même fait leur communion le même jour » dit Marguerite Parencroix, ancienne institutrice et honorable doyenne du village du haut de ses 104 printemps. Mais tout a basculé en 1968 quand la sucrerie s’est mise en grève.

Pour calmer les ardeurs des syndicalistes, généralement peu appréciés de la population locale, deux compagnies de CRS de Chauny ont pris position pour éviter les débordements à grands coups de matraques. A l’époque Germaine était responsable du catéchisme et c’est grâce à ça qu’elle a fait la connaissance d’Antoine Condé, un solide gaillard de 2 mètres qui avait la faculté de conjuguer la sainte trinité et la lacrymogène. L’homme parfait aux yeux de Germaine qui avait toujours placé la lutte contre le bolchévisme à égalité avec le crucifix. De fil en aiguille les deux tourtereaux se sont rapprochés et ont finis par se marier début 1969.

Quand Antoine s’est installé chez Germaine les langues dans cette France rurale encore très repliée sur elle-même se sont déliées. Premièrement il n’était pas d’ici mais était originaire de Châteauroux, ce qui suffisait à le rendre suspect aux yeux du plus grand nombre. Deuxièmement son statut de fonctionnaire lui donnait l’image d’un privilégié qui ne connaissait pas « le vrai travail », celui de la terre comme on dit ici. Et puis il n’avait pas fait l’Algérie, ce qui ne plaidait pas en sa faveur aux yeux d’un bon nombre de villageois. Les moqueries allaient bon train à l’époque : on disait qu’il était con comme une betterave, que c’était un planqué, un bon à rien qui ne savait même pas préparer un Picon-bière… Bref il était la risée du village mais bien sûr jamais devant lui parce que tout le monde l’avait vu distribuer des mandales à tours de bras dans les manifs, et ça ne donnait pas envie de lui rire au nez.

Le comble était que Germaine avait l’air heureuse avec lui, épanouie comme aucune autre femme du village, et en tout cas bien plus qu’Yvette qui avait épousé Augustin Crouillaux, ce petit bonhomme crasseux qui passait plus de temps à garder le zinc du bar du village que les forêts. La relation est vite devenue distante entre les deux copines d’enfance, mais le coup de grâce est arrivé en 1972 quand Germaine a profité des relations de son mari avec un garde suisse pour être reçue par le Pape en personne. Quand la photo est parue dans « Le Picard Libéré » Yvette est entrée dans une fureur démentielle, hurlant à qui voulait l’entendre qu’elle se demandait bien par quel miracle elle avait pu aller jusqu’au Pape alors qu’elle elle avait toujours été un modèle de piété, au point de supporter son alcoolique de mari comme Jésus portait sa croix. Elle ne s’est jamais remise de cet affront, avec cet évènement Germaine est devenue « la catin du CRS ». Même la mort d’Antoine à 48 ans de la « cirrhose Jenlain », parfaitement documentée au CHU de Maricourt, ne l’a pas réhabilité à titre posthume aux yeux d’Yvette. Et ce ne sont pas les appels à la clémence du Père Dieter pour cet homme qui a fait ce qu’il a pu pour conjuguer maladie professionnelle et coutumes locales qui n’y changèrent quoi que ce soit.

Nous pourrions aussi citer le locataire désargenté de Germaine, Jean-René-Gontrand Aboule De L’hatune, qui n’a jamais supporté de payer un loyer à cette roturière pour ce minuscule studio acheté avec les primes de déplacements d’Antoine. Il a toujours reproché à Germaine d’être une grenouille de bénitier autant intéressée par l’argent que par le goupillon. Il a d’ailleurs été déjà condamné deux fois en diffamation pour avoir colporter des rumeurs infâmes sur l’utilisation peu pieuse que Germaine pouvait faire de cet instrument liturgique quand le père Dieter lui laissait les clefs du presbytère. Comment un homme de si grande lignée a pu faire preuve d’une telle bassesse à l’égard d’une femme qui a consacré sa vie à Dieu ?

Les avis divergent sur son cas mais tous s’accordent sur le fait qu’il est un peu « rincé du citron » comme on dit là-bas. Mon entretien avec le maire, Joseph Cordaneut, m’a apporté quelques précisions sur ce personnage et son histoire.

Issu d’une famille de noblesse d’Empire il a été élevé dans le château familial, celui qui est aujourd’hui un centre équestre de l’Aga Khan.  Sa mère était très pieuse mais n’a eu qu’un enfant : Jean-René-Gontrand. Son père possédait les trois-quarts des fermes de la région, l’avenir semblait tout tracé pour l’héritier du domaine, jusqu’à ce soir tragique du 10 mai 1981 à 20h précises. A l’annonce de la défaite de Giscard le père a avalé de travers son Chivas et en est mort étouffé. Sa mère, autant choquée par la mort sous ses yeux de son mari que par l’arrivée imminente des chars Russes, s’est jetée la tête la première sur la télévision… la fracture du crâne lui a été fatale.

Le choc a été très brutal pour ce jeune homme de 20 ans, mais cette tragédie le débarrassait d’un coup des camisoles ancestrales qui bridaient les Aboule De L’hatune. Il s’est mis en tête de changer de vie, ou plutôt de « commencer à vivre » comme le dit Joseph Cordaneut. Lui qu’on ne voyait jamais au village, sauf à la messe dans la carré réservé à sa famille, s’est mis à mener grand train et à parader dans des belles voitures avec des jeunes femmes à l’allure inconvenante, avec le regard méprisant qu’avait son père quand il entrait dans l’église en bousculant tout le monde. Bien sûr ça n’a pas duré très longtemps : il a d’abord dû vendre les terres, puis les forêts, les dépendances, les titres, et enfin les voitures les unes après les autres. Pour comble de l’imbécilité il a vendu au quart de sa valeur le château parce qu’il pensait qu’il allait se refaire dans les courses de lévriers Afghans, bien sûr ça n’a pas marché. Et un jour il s’est retrouvé sans rien, bien entendu. Tout le monde ricanait sur son passage, la seule qui lui a tendu la main c’était Germaine en lui proposant son petit studio en location. Jean-René-Gontrand n’avais pas d’autre choix que d’accepter mais il a toujours été persuadé que c’était une façon pour Germaine de l‘humilier aux yeux de tous, alors qu’elle ne faisait cela que par pure charité chrétienne.

L’ambiance autour de Germaine est bien plus compliquée qu’il n’y paraît au premier abord, chacun en conviendra. Alors que s’est-il vraiment passé le soir fatidique ? Quand le Père Dieter a découvert le tract de Jean-Luc Mélanchon déposé sur la chaise de Germaine juste après l’heure de fermeture il a immédiatement téléphoné à la gendarmerie, c’est l’adjudant Kevin Trocourt qui a pris l’appel. D’abord il a cru à un canular, le Père Dieter a déclaré aux enquêteurs la conversation suivante :

  • Allo ? La gendarmerie ?
  • Oui, je vous écoute.
  • Ici le Père Dieter, de la paroisse de Saint Godin les Châtaigniers. Jésus, Marie, Joseph, venez vite c’est horrible… ce qu’il vient d’arriver… je suis barricadé dans l’église… appelez des renforts…
  • Calmez-vous Mon Père, que se passe-t-il ?
  • J’ai fermé l’église et j’ai trouvé un tract de Jean-Luc Mélanchon, dans un lieu saint vous vous rendez compte ? venez me sauver je vous en supplie.
  • Bon écoutez Monsieur, ce n’est pas drôle comme blague ! Un tract de Mélanchon à Saint Godin les Châtaigniers ? Mais oui, c’est ça, et moi je suis la Reine d’Angleterre ! Il faut me laisser maintenant, j’ai du travail !
  • Mais… mais… mais…
    Et l’adjudant a raccroché.

Le Père Dieter a donc appelé Joseph Cordaneut, le maire, qui lui l’a pris au sérieux.

A partir de ce moment tout s’est emballé : dans les cinq minutes la gendarmerie bouclait toutes les entrées du village.

Dix minutes après le GIGN prenait position sur les toits autour de l’église, un hélicoptère diffusait les consignes habituelles aux habitants : «  Ceci est une alerte écarlate, la gendarmerie prend les choses en main. Eteignez les lumières, ne tentez sous aucun prétexte de sortir de chez vous, les tireurs d’élite ont pour consigne de tirer à vue. N’ouvrez votre porte que sur injonction des forces de l’ordre ».  

La brigade anti-infection venue de Paris est entrée avec précaution dans l’église. Malgré le choc le prêtre a été mis en quarantaine et doit subir toutes les phases de décontamination habituelles mais heureusement il n’a pas touché le tract.

Depuis maintenant 3 jours c’est l’état de siège. Germaine a été arrêtée immédiatement et est en garde à vue spéciale de 8 jours dans la brigade anti-subversion d’Amiens, les plus fins enquêteurs se relaient pour l’interroger.

A l’instant où j’écris ces lignes toutes les personnes présentent dans le village le jour du scandale sont confinées dans la salle communale et sont entendues par la gendarmerie. La principale suspecte est Germaine, bien entendu. Mais dans ces affaires les évidences sont parfois trompeuses, comme dans le cas de ce tract du NPA punaisé au mur des toilettes du Maire indépendantiste d’Orange qui avait été placé là par son fils pour le 1er avril. Souhaitons que la justice garde son calme et n’exécute pas immédiatement Germaine comme elle l’a fait avec la femme de ménage d’Orange accusée à tort.

Comme vous le voyez chers lecteurs, cette affaire ne fait probablement que commencer. Est-ce un acte de démence de Germaine ? Mais si c’est le cas, comment imaginer qu’elle a pu accéder du fond de sa Picardie aux réseaux clandestins pour obtenir ce tract ? Et dans quel but ferait-elle ce geste insensé qui la condamnerait à la peine capitale, elle la veuve de CRS ? Est-ce une vengeance contre elle ? Nous reviendrons sur cette affaire dramatique dans l’édition spéciale de demain.

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Leiloona
Épicurienne culturelle, je sillonne villes, pays et musées, toujours un livre dans mon sac ... Chaque lundi, je publie mes textes dans un atelier d'écriture que j'anime depuis plus de 5 ans, basé sur une photographie. Museo geek l'hiver, sirène l'été. J'aime les bulles, le bon vin et les fromages affinés. View all posts by Leiloona →

15 commentaires

  1. @leil/Anselme et le Mexicain jaune : troublée je suis… fiction ou réalité ? Qu’importe après tout, le tout est merveilleux, sublime même, captivant, de l’ordre du divin !! Bravo à vous trois et vive l’Amour ! Cet atelier d’écriture aura fait battre mon coeur depuis bientôt 2 ans ! J’adore et je dis encore !

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    1. Le pouvoir de la littérature … 🙂
      Merci, Nady.
      Oui, cet atelier d’écriture m’étonne chaque semaine. Pour des raisons déjà évoquées, et pour d’autres plus personnelles.

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  2. @Claude : après l’émotion causée par le texte du superbe trio, j’ai commencé à rire dès la première ligne de ton texte. J’adore l’argumentation de ton héros au confessionnal, je m’y voyais… mdr encore une belle réussite ton texte de cette semaine. Grosses bises

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  3. @jos : ton texte me toucha en plein coeur et tu imagines bien pourquoi. Il est authentique, pose des questions qui le tourmentent et apporte en final la solution pour un monde de paix…. y parviendra t on ? That is the question…..

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  4. @A destination du trio infernal :
    @Anselme : j’ai aimé ton texte-confession intime sur la construction d’un homme par la découverte de l’amour et particulièrement « La jalousie, c’est un papillon qui redevient chenille » et « j’ai compris que sa vieillesse était mon alliée ».
    @Le mexicain jaune : très enigmatique pour moi
    @Leiloona : un texte brillant et émouvant, plein de profondeur, très joliment écrit, fluide.

    L’heure étant aux confessions, j’espère que vous me pardonnerez cet aveu : j’avoue ne pas avoir saisi l’histoire globale, peut-être par méconnaissance d’épisodes précédents ? J’avoue aussi n’avoir toujours pas compris qui était cette K. dont le mexicain jaune nous parle souvent.
    La faute à un WE chargé ? A mes mèches artificielles mais blondes ? Ou à ma bêtise tout simplement ?

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    1. Adèle :
      Oh quel dommage de ne pas avoir trop perçu les tenants et les aboutissants du texte du Mexicain. Du coup, il y a une dimension du mien qui est perdu. Mais je crois bien que le commentaire de Béné devrait combler certains manques. 🙂

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  5. @Terjit : Dès que j’avais vu le cliché de l’église dans la semaine, j’étais super curieuse de lire ce que tu allais nous dire sur une telle photo 😉 . C’est plus soft que ce que j’aurais imaginé… lol
    Tu excelles vraiment dans ce domaine de l’écriture et tu sais nous amener à bon port. Me suis demandée, je te l’avoue, devant la complexité du milieu de texte et ce nombre incalculable de personnages si tu n’avais pas eu un coup de fatigue car le lecteur pouvait s’y perdre ou vite abandonner… mais moi j’ai persévéré, comme tu peux t’en douter 😉 , et pour mon plus grand bonheur ! Ton humour est parfait et est en symbiose avec celui de notre autre acolyte CLaude, c’est dire comme je le suis délectée de ta plume ;-). Bravo. Puis je te demander une petite faveur d’écrire aussi des histoires sur des tracts de Macron et Hamon s’teuplait 😉 lol des bises

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  6. @ Anselme :
    Les amours d’enfance sont les plus belles et parfois les plus cruelles qui soient, le filtre social n’existe pas mais les sentiments à l’état brut oui. …En tout cas une chose est certaine, on ne remet jamais ses pas dans ceux du passé, ce serait faire couler un fleuve à l’envers. Ce sera donc différent. ….

    @ Le mexicain jaune :
    Après la mafia et la cirrhose voilà un autre mystère de ta vie enfin révélé, provoquant bien sûr un séisme dans notre atelier. ….Alexandra, notre Leiloona, serait donc le fruit de tes tumultueuses amours avec l’énigmatique K ?…..Je n’ai qu’un conseil à te donner, essaie de rester en vie assez longtemps pour redonner à cette enfant tout ce dont ton aveuglement l’a privée. …

    @Leiloona / Alexandra :
    Je reste sans voix. …Une chose me paraît évidente, ces deux hommes là sont remplis de bonne volonté à ton égard, alors profites en pour revisionner le film de ton enfance avec Anselme, et prends le mexicain entre quatre yeux pour qu’il te parle de ta mère. …Après tu les gardes ou tu les jettes, ce sera à toi de décider, tu tiens les cartes dans ta main. ….

    @ A vous trois :
    Je vois qui est le Père, je vois qui est le Fils (ou la fille ), Anselme serais tu donc le Saint Esprit ? ….cela ne va pas arranger tes affaires de coeur. ….

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    1. Bénédicte : Un commentaire où le regard occupe une grande importance; Et tu as bien raison … tout passe par ces fenêtres de l’âme.

      Anselme, le Saint Esprit ? Oh my … vais replonger dans les textes religieux alors … 🙂

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  7. @ Nady :
    Une urgence à te dire à quel point j’ai trouvé ton texte juste magnifique. …Je commence à en avoir lu un paquet avec le temps qui passe, mais je crois que celui ci est le plus abouti dans son contenu et dans sa forme. ..
    Il est juste parfait et je file m’essuyer les yeux. ….

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  8. @leiloona, @anselme, @le mexicain jaune :
    Quelle curieuse trinité que vous formez ! 🙂

    Textes très intéressants et qui évoquent pas mal de sentiments divers. N’étant pas forcément très douée pour l’analyse, je vais m’abstenir cependant.

    Par contre, j’avoue être curieuse de connaître le processus de création entre vous trois… chacun a-t-il écrit son texte de son côté puis Leil a répondu ? Y avait-il une trame de base ? Oui oui je pose des questions techniques (et je ne sais même pas si j’aurais une réponse mais ce n’est pas grave si c’est le cas, ce n’est pas essentiel non plus).

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