Balenciaga, Musée Bourdelle

Une exposition du Palais Galliera présentée « hors les murs » au musée Bourdelle (Ne faites pas comme moi, ne donnez pas rendez-vous au Palais Galliera …) : elle  inaugure la saison espagnole. Vous pourrez notamment retrouver «Costumes espagnols entre ombre et lumière » à la Maison Victor Hugo (en juin) et «Mariano Fortuny » (en octobre) au Palais Galliera.

Sobrement intitulée « L’oeuvre au noir », il est question ici, non du roman de Marguerite Yourcenar, mais bien de voir Cristóbal Balenciaga comme un alchimiste hors pair. Le visiteur se balade à travers le grand hall, mais aussi des différents ateliers du sculpteur où sont parsemées plusieurs pièces du couturier. Celles-ci, d’un noir profond, entrent en résonance avec les sculptures blanches de Bourdelle. Les deux se répondent alors dans un ballet atemporel. Vient ensuite la véritable immersion dans l’exposition. 

Ce qui interpelle de prime abord est la coupe parfaite des robes. Une simplicité qui fait son élégance, aucune fioriture ou surplus, juste un tombé parfait. Souvent, c’est au dos qu’apparaît la surprise, le petit plus qui fait des robes de Balenciaga des incontournables.

Le noir n’est pas une couleur, mais une vibration, un corps vivant dont s’est épris le couturier, et, au travers de ses créations et des différents tissus utilisés, c’est une véritable balade sensorielle. Patron, surpiqûre, ébauche … le milieu de la mode et celui de la sculpture se ressemblent étroitement. Ajuster, découper, raboter avant d’arriver, en haute-couture comme en sculpture à la finition parfaite.

© Pierre Antoine

Une exposition qui interpelle entre les robes et les sculptures. Sur lesquelles poser notre regard ? Doit-on faire un lien entre chaque ou au contraire lâcher prise et se balader dans les méandres d’un échiquier de sculptures blanches et de robes noires ? Au contraire, n’est-on pas venu pour les robes de Balenciaga ? Ainsi, à mon goût, quelques pièces auraient mérité un meilleur accrochage et un meilleur éclairage : pour certaines il était impossible de la détailler sous toutes les coutures. Un choix étonnant de ne pas pouvoir faire le tour des robes … Dommage.

© Pierre Antoine

Malgré ce petit bémol, l’émerveillement est bien et bien là : pour les mordus de mode, de noir, ou des deux, une visite au musée Bourdelle s’impose. Et lorsqu’il fait beau, flâner dans le jardin est un dépaysement total … Jusqu’au 16 juillet.

Leiloona
Épicurienne culturelle, je sillonne villes, pays et musées, toujours un livre dans mon sac ... Chaque lundi, je publie mes textes dans un atelier d'écriture que j'anime depuis plus de 5 ans, basé sur une photographie. Museo geek l'hiver, sirène l'été. J'aime les bulles, le bon vin et les fromages affinés. View all posts by Leiloona →

16 commentaires

        1. Bé moi aussi et hier horreur malheur je me suis aperçue que son oeuvre intégrale avait disparu de ma bibliothèque !!! #pleur

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          1. Hein? Pas possible! Moi j’ai un morceau d’étagère spécial Proust, les pléiades, les poches, le dictionnaire amoureux, etc.

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  1. tu es certaine que Duras a aussi écrit une oeuvre au noir ? quoique parfois…

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        1. Cool ! 🙂 (Quelques réserves, moi, comme tu as pu voir, mais les robes … justes sublimes. j’en ai acheté quelques-unes du coup ! 😛 )

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  2. Quand on voit l’incommensurable beauté de ces robes (ou celles de l’expo Lanvin qui étaient à tomber), on se rend compte que même si certains affirment qu’une femme avec des rondeurs, c’est sympa, l’extrême minceur convient tout de même mieux à ce que je considère comme des oeuvres d’art.

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    1. Hum … Assez compliqué de te répondre. Je crois que certains modèles conviennent aussi pour les rondes : décolleté mis en avant, et hanches / fesses, sans trop marquer la taille. Après, effectivement, le milieu de la mode n’est guère développée pour les femmes rondes …

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  3. c’est une expo magnifique, qui m’a permis de redécouvrir le magnifique musée Bourdelle… j’ai tellement aimé que je songe à y retourner, avec un bon appareil photo cette fois 🙂

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