Il y a toujours une origine à toute chose. N’importe quel geste, mimique, force ou faiblesse trouve sa source dans une histoire.
Je marche et mes talons claquent et résonnent sur les murs nus. Je suis seule, et ma peau de poule frémit et s’alanguit des prochaines caresses en terre promise. Mon bassin oscille sur une danse à deux temps, et mes mollets se cambrent et prolongent ces jambes en iota infini.
Tu es derrière la porte. J’entends ton souffle. Je n’ai qu’à appuyer lentement sur la clenche pour ouvrir la porte et amorcer le point d’impact qui réunira mon ah alpha et ton oh oméga. Tu me découvriras nue alors et entièrement tendue vers toi.
Mais là n’est pas l’important.
Je fixe ton regard posé sur mes hanches. Mon bassin est la pièce maîtresse, celle sans qui je ne serais pas cette femme féline pour qui tu te mords les lèvres. Mon oscillation est la base de tout. L’os iliaque gauche amorce sa descente tandis que le droit remonte. De dos, l’envoûtement est encore plus grand. Et ce ne serait pas un mensonge d’écrire que des carrosseries de voiture en ont fait les frais : l’inattention prolongée de leur conducteur sur cette ondulation.
Oups.
Mais d’où vient mon balancement si caractéristique ?
Mes deux parents ont fait preuve d’inconstance et d’errements, or l’Homme reproduit toujours ce qu’il connaît car il est alors dans sa zone de confort. (Même sur des talons de 8). Je reproduis sur mes aiguilles l’escobarderie de mes parents. Sur les aiguilles du temps, je transcris l’éternelle indécision des âmes et leur insoutenable légèreté de l’être.
Ma force et ma faiblesse.
© Alexandra K. Vendredi 31 mars et dimanche 2 avril
Nady :
Nous devons vous avouer que nous sommes sincèrement touchés d’être mis ainsi à l’honneur cette semaine sur ce cliché, surtout aussi bien chaussés ! C’est si rare que l’on soit photographié… sauf peut être l’été quand on est bien bronzé avec une pédicure parfaite au-dessus de notre nudité qu’on aime à afficher sur les murs facebook ; tantôt plongés dans la transparence d’un océan ou enfoncés dans le sable blanc, nous aimons faire ressortir nos bouts vernis pailletés… Ce n’est pas le même refrain tout le reste de l’année où notre quotidien est souvent haut perché comme sur ce cliché… 10 cm, c’est notre moyenne la semaine, le week-end on approche plus du sol dans des baskets souvent stylées.
Il faut savoir que notre maîtresse préfère toujours s’élever. Des talons elle en a de toutes sortes : aiguilles parfois sur certaines soirées, compensés les jours d’été, fantaisistes en RP et classiques comme ces derniers dans sa vie active de femme libérée. Cette paire, c’est une fin de solde non écoulée qu’elle s’est procurée à prix vraiment cassé. Elle avait flashé sur ce modèle ouvert sur les côtés, mettant en valeur notre cambrure qui pouvait respirer. Dès qu’elle l’avait essayé, elle s’est regardée en entier dans le miroir et de plaisir avait soupiré. Tout était parfait ! Même nous, on était bien dedans et malgré le bout pointu, nous ne nous sentions pas opprimés.
Bon, il faut aussi vous dire qu’en fin de journée, et particulièrement sur un salon où on aura beaucoup piétiné, on est bien content le soir de rentrer et retrouver notre liberté. Hier, on a même passé une divine soirée. Notre maîtresse est allée rejoindre son amoureux après sa journée et à peine la porte de l’entrée fermée, elle nous a vite libérés en nous ordonnant de balancer les escarpins de chaque côté du couloir pendant que son amoureux l’étreignait. On ne s’est pas fait prier… Et après un long moment de tendresse prolongé entre ces deux là, on s’est fait masser… Il est vraiment doué celui là avec les pieds ! Ce n’est pas comme l’autre il y a quelques années qui nous ignorait… C’est aussi un peu à cause de cela qu’elle l’avait quitté, parce qu’il nous méprisait, nous, partie d’elle-même qu’elle aime cajoler, à juste titre d’ailleurs… N’avez-vous jamais remarqué qu’une seule douleur aux pieds pouvait vous gâcher toute une journée ? Jusqu’au sommet du crâne vous ressentez le mal se propager et tout votre être est miné. Mais laissez nous évacuer ce genre d’idée et profiter des bienfaits du massage de son bien aimé. On préfère avoir à faire à lui en fin de journée, pas à cet autre où elle nous amène une fois par mois pour le bien être de tout son corps nous explique –t-elle mais la réflexologie plantaire n’a jamais été notre tasse de thé. Toutes ces torsions et autres malaxations du genre sont une véritable torture à laquelle elle nous soumet ; mais pour nous récompenser d’avoir patienté en nous faisant manipuler, elle poursuit avec une visite chez le pédicure pour nous sublimer. C’est vrai que ses mains à lui nous font du bien aussi mais il n’y a pas à dire, on a une nette préférence pour les mains expertes de son amoureux. D’ailleurs on s’entend bien avec ses pieds à lui aussi ; on aime à se chamailler chaque matin sous la couette à qui pointera le bout dehors en premier.
Oups, je crois qu’on va devoir vous laisser. Elle vient de s’arrêter net devant une vitrine et son cerveau est en train de diffuser l’information qu’elle a repéré une nouvelle paire d’escarpins à la semelle rouge de l’autre côté de la vitre… On sent qu’une séance d’essayage va commencer mais c’est étrange, pour l’instant on ne l’entend pas bouger, ni même penser… Tout se bouscule en haut du corps… Le cœur et la raison sont en train de hausser le ton à qui aura le dernier mot… et ça va encore créer un flux d’énergie négatif qui redescendra vers nous à s’en tordre les chevilles… Allez, on va l’aider à se calmer… Entrons dans ce lieu de perdition pour qu’elle se laisse aller à la tentation et c’est nous qui aurons le dernier mot car vous imaginez bien que si on s’y sent comme dans des chaussons, l’argument sera sans objection possible quant à la décision.
Claude :
Certes, ce n’est plus comme avant…
Mais à cinquante ans, j’ai toujours l’envie de séduire mon mari. Normal, non ?
J’ai connu Albert à vingt ans. Nous travaillions à la Gontran SA France et partagions le même bureau. Chaque fois que je me déplaçais pour chercher un dossier, je sentais son regard qui épiait mes moindres mouvements, mes seins, mes hanches, mes pieds. Nous avons rapidement discuté, bu un verre ensemble, dîné dans une brasserie proche, dansé longuement un soir d’été, puis il m’a emmené chez lui, une chambre sous les toits d’un immeuble cossu du 15e arrondissement de Paris. Huit jours après, nous vivions ensemble.
Ce fut la passion. Nous faisions l’amour à n’importe quel moment, n’importe où, munis d’impulsions magnifiques et d’envies dévorantes. Il me déshabillait avec douceur, retirant chaque pièce de mes vêtements en murmurant des mots sensuels et délicats. A chaque fois, j’attendais l’instant où il me susurrait de garder mes talons hauts qui brillaient de leur cuir noir sur ma peau blanche et qu’il caressait magnifiquement. Les yeux fermés, je laissais alors errer lentement mes mains sur son corps. Nous prenions plaisir à faire durer cet instant magique. Puis à un moment que je choisissais, d’un coup d’orteil que je maîtrisais parfaitement, je laissais glisser chaque escarpin qui retombait bruyamment sur le plancher, déclenchant ainsi en nous une extase simultanée.
Régulièrement, durant nos promenades, il passait son bras le long de ma taille et me confiait que chaque pas sur le bitume résonnait en lui comme un appel à nos ardeurs érotiques. Il me racontait ses fantasmes lorsqu’il regardait des films suggestifs comme l’Ange Bleu ou la Dame de Shanghai dans lesquelles les prestigieuses actrices jouaient du charme de leurs chevilles divinement chaussées de talons hauts.
Les années passèrent. Peu à peu, nos fantaisies devinrent rares, puis inexistantes. La platitude de nos relations frôlait l’ennui. Je l’avais même un jour emmené voir « Talons Aiguilles », sans succès…
Souhaitant faire « rejaillir le feu de l’ancien volcan », il y a cinq ans, je voulus créer une surprise à Albert. Vêtue d’une robe chic, plutôt décolletée, achetée dans un magasin rive gauche, je chaussai les escarpins d’autrefois, ceux de ma jeunesse et de nos ébats. La pointure des pieds étant une donnée stable d’un corps vieillissant, je m’y senti aussi à l’aise que si je les avais portés la veille. Avec émotion, je passai ma main sur ces souvenirs fétiches d’antan et me regardai devant la glace plutôt rassurée : « Pas mal pour ton âge, ma vieille… ».
Je pénétrai, émue, un peu vacillante dans la salle à manger, le buste dressé et le sourire serti de mes lèvres soigneusement rougies. Albert dans le fauteuil lisait les nouvelles du jour, en écoutant un quatuor de Schubert. Il leva les yeux, baissa ses lunettes, et me dit : « Waaaouuhhh ! Ma chérie, que tu es belle ! Magnifique, si désirable,… Viens près de moi, contre moi… Mais retire tes chaussures à talons, les voisins d’en dessous vont encore rouspéter. ».
Jos :
Éclosion
Elle ne se lassait pas de regarder son image dans le miroir. Elle avait tout fait ! Ou plutôt tout refait.
En surpoids depuis son plus jeune âge, elle avait grandi en détestant ce corps rendu hideux par l’excès de graisses. Elle ne voyait dans le regard des autres que le dégout qu’elle inspirait et le jugement implacable qu’ils portaient sur elle et sur ce qu’ils considéraient comme du laisser-aller. Alors, insidieusement elle s’était persuadée qu’elle était inintéressante (nulle même) et s’était mise en retrait au point de devenir inexistante. Les 25 premières années de sa vie avaient été un calvaire, le terrible parcours d’un cycle infernal : elle se projetait dans la tête des autres, devinait ce qu’ils éprouvaient à la vue de son corps repoussant, s’isolait d’avantage et se rendait ainsi encore plus insignifiante à leurs yeux.
Quand un jour son médecin lui parla de l’anneau gastrique, l’espoir en elle commença à s’installer et il ne lui fallut que peu de temps pour se décider à accepter l’opération. Dès lors, tout alla très vite, elle perdit un grand nombre de kilos et installa un miroir dans sa chambre dans lequel elle parvenait enfin à poser son regard.
Cependant, dans le reflet de cette nouvelle image d’elle-même, elle ne put que constater les ravages causés par son calvaire passé. Tout en elle était flasque et tombant. Et si son physique était maintenant moins rebutant, il était loin d’être attirant et de correspondre à la représentation qu’elle voulait donner d’elle. S’ensuivit alors une série d’interventions esthétiques. Elle se fit retendre la peau du ventre et les muscles de la paroi abdominale ; procéda à une liposuccion des fessiers et à un lifting des cuisses et des bras ; puis elle se fit remonter la poitrine et remodeler le galbe des mollets.
En un mot, elle se métamorphosa…Du moins physiquement car s’ils n’étaient plus visibles, les dégâts n’avaient pas pour autant disparus et si son corps était maintenant reconstruit, le travail sur son mental restait à faire. Elle acceptait enfin son enveloppe mais sa personnalité lui paraissait fade et inconsistante. Habituée à se soustraire à tous les regards au point de se rendre invisible, elle ne parvenait pas à se mettre en avant, à s’exprimer, encore moins à se laisser aimer. Elle restait inhibée alors même que les raisons de cette attitudes avaient disparu. Si elle se considérait maintenant agréable à regarder, elle ne pensait pas pour autant être digne d’intérêt. Elle comprit qu’elle s’était cachée jusqu’alors derrière son enveloppe disgracieuse, qu’elle s’en était servi de mobile pour justifier son comportement envers l’extérieur et réalisa qu’elle avait certainement entretenu son complexe.
Alors, une fois de plus elle se fit violence et décida de se confronter à des situations inhabituelles. Elle participa à des cours de théâtre et de chant pour s’exposer à la vue de tous et pour s’imposer. Puis elle s’inscrivit à des cours de bio-danse pour dénouer ses tensions et favoriser sa spontanéité. Elle multiplia les situations susceptibles de renforcer sa confiance en elle et de provoquer son ouverture vers l’extérieur…
Et cela avait marché ! En se dévoilant à travers le regard des autres, elle se décentra de son obsession et parvint à se désinhiber et à s’affirmer. Elle se découvrit intelligente mais aussi pleine d’humour et de gentillesse et constata qu’elle pouvait être attirante au-delà de son physique. Et parce qu’elle s’aimait enfin, elle ne cacha plus rien d’elle-même et devint naturelle pour la première fois de sa vie. Le bonheur était à sa portée, elle était bien décidée à ne pas le laisser passer et résolue à montrer son désir et à accepter celui de l’autre. Et aujourd’hui, cette femme qui jusqu’alors fuyait l’amour de peur qu’il ne lui tourne le dos, s’apprêtait à se rendre à son premier rendez-vous.
Simplement mais élégamment vêtue, elle chaussa les chaussures à talons qu’elle avaient achetées pour l’occasion et qui eurent pour effet instantané de galber ses mollets et d’allonger ses jambes et sa silhouette.
Puis elle jeta un dernier regard dans le miroir trop longtemps remisé et au-delà du reflet de sa beauté, y découvrit l’image de son bonheur.
Valérie :
Je manque soudain d’air.
Besoin urgent d’y voir clair.
Sur la pointe des pieds, sans un bruit
Je sors, le laissant endormi.
Juste attraper mes Louboutins
Même pas mon sac à main.
Sans un regard sur lui ni sur le miroir
Je sors et me retrouve dans le noir.
Ne rien regretter, avancer
Et pour une fois ne pas me retourner.
Envie de marcher seule des heures
Pour sentir battre mon cœur.
S’il le faut ôter mes talons hauts
Pour marcher le long du caniveau.
Me perdre dans ces étroites ruelles
Et sous ce ciel étoilé, retrouver l’essentiel.
Besoin de sentir qu’on existe encore.
Besoin de sentir le manque dans mon corps.
Besoin de me retrouver, de positiver
Pour continuer d’aimer.
Moi, lui, eux. La vie!
Au petit matin rentrer discrètement
Me glisser sous les draps délicatement.
Sentir son corps chaud sur ma peau.
Le regarder, le trouver beau.
L’enlacer, me rendormir
En rêvant d’un meilleur avenir.
Se dire que c’est une mauvaise passe.
Et qu’elle fondera comme la glace.
Garder l’espoir,
Envie d’y croire.
Ludovic :
« C’est l’histoire d’une femme qui est peu sûre d’elle, qui vit seule dans une grande ville et ne s’y sent pas bien et qui va se retrouver embarquée dans une histoire qui la dépasse, un complot mondial.
– c’est pas une prémisse!
– …
– Non, une prémisse raconte toute l’histoire, fin comprise, en une phrase !
– ok, euh, alors! C’est l’histoire d’une femme qui est peu sûre d’elle, qui…
– Sa faiblesse psychologique serait une timidité excessive? Elle se sent seule dans la grande ville, incapable de s’intégrer c’est ça ?
– Oui… j’aime bien l’idée que…
– Et tu penses qu’une femme timide, renfermée, peu sûre d’elle, porte ce genre de talons?
– … »
Le flic reprend alors la parole pour demander des précisions, pas certains de comprendre exactement cette histoire d’atelier d’écriture que lui rabâche pour la cinquième fois ce huitième suspect, arrêté hier sur une route de campagne de Sologne, certainement en fuite suite à l’assassinat d’un des membres du groupe.
– vous essayez de me faire croire que vous l’avez tué pour un simple atelier d’écriture sur lequel il s’est permis d’être critique?
– Je ne l’ai pas tué… moi, j’ai seulement creusé le trou qui a servi à caché le corps.
– Qui l’a tué alors? Et pourquoi?
– …
– Pourquoi Ludovic? Je ne crois pas une seconde à votre histoire d’atelier et de critique de votre texte…
– on avait beaucoup trop bu, trop peu dormi, et le café immonde refourgué par la proprio des lieux nous tenait dans une certaine tension, constante… on avait envie de briller devant le prof, d’être à la hauteur… alors au bout de la huitième critique, quelqu’un dans le groupe a craqué, la bouteille est partie et en se fracassant sur son crâne lui a coupé une veine du cou… c’est pas de chance, un accident!
– Qui a lancé la bouteille?
– …
– Donc, vous, vous avez creusé le trou, et les autres?
– Demandez-leur ! J’ai un peu oublié c’était confus, beaucoup d’agitation. Certaines voulaient appeler les flics, ça a crié, gueulé, puis on a finit par se calmer, et réfléchir. Et alors on a décidé… Chacun a joué son rôle, comme on l’avait décidé, et on devait jamais se revoir. Ce type, le prof, était un auteur promis au succès, ça allait forcément finir par se savoir…
– Et la photo dont vous me parlez, celle qui vous aurait permis d’écrire le texte que la victime aurait critiqué, elle est où cette foutue photo? On a passé le gîte au peigne fin, pas une trace?
– …
– Bien, je vous renvoie en cellule, y réfléchir afin de me donner enfin une version correcte! J’ai entendu des centaines de meurtriers, qui avaient tous une bonne excuse… mais la vôtre… je n’y crois pas une seconde!
Une fois dans sa cellule exiguë, Ludovic fouille au fond de sa poche et en sort un petit papier minutieusement plié et dissimulé afin d’échapper à la fouille de début de garde à vue.
Il le déplie, et contemple, des larmes de regrets dans les yeux, les talons hauts de cette femme sur la photo…
Il aurait dû en choisir une autre…
Terjit :
Eh ben dit donc c’est la faillite chez Meetic ou quoi ?
Pourquoi tu dis ça ?
Non mais t’as vu l’endroit ? Maintenant y font les soirées dans des hangars ?
Mais c’est à la mode, ça fait jeune. Et puis ça change des bistros pseudos branchés.
Oui, pt’être mais on va encore sortir toutes poussiéreuses.
T’es un petit peu chochotte toi quand même.
Nan ! j’aime rester propre, c’est tout. Et puis on vient pas d’la Halle aux Chaussures à ce que j’sache. Mais bon toi…
Pssst !
Quoi ?
T’as vu celui-là ?
Lequel ? L’p’tit chauve avec les lunettes ou l’culturiste ?
Non, là ! Celui avec la raie sur le côté et le costume sur mesure.
On dirait Macron !
Oui, bon, peut-être mais en tout cas il est mignon.
Trop jeune pour elle.
Oui, ben alors là excuse-moi mais tu as dit la même chose samedi dernier, et tu as vu le résultat ?
C’est vrai mais là c’est pas pareil !
Et pourquoi s’il-te-plait ?
Celui d’samedi dernier j’l’avais pas bien vu, c’était trop sombre dans l’fond du bistrot.
Tu es un peu de mauvaise foi, parce que si moi je… Regarde ! Il s’approche !
Wahhh !!! Super les mocassins à glands ! J’retire c’que j’ai dit, quand j’vois ses pompes j’pense plutôt à Juppé…
Arrête ! Je n’entends rien.
Laisse-moi d’viner : « Bonsoir, je m’appelle Emmanuel. Vous êtes seule ? ». « Ben non crétin je suis là parce que tous les mecs sont à mes pieds et que j’en ai marre d’être une star ». Tiens, r’garde, il est déjà r’parti, qu’est-ce que j’disais ?
Oui, et bien au lieu de dire des imbécilités tu aurais mieux fait d’écouter.
Pourquoi, il a dit quoi ?
Tu n’avais qu’à écouter !
Allez, vas-y, dis-moi !
Bon d’accord. Il a dit : « Bonsoir, je m’appelle Jonathan. Je peux vous offrir un verre ? »
Trop poli pour être honnête.
Pffff, tu m’agaces des fois.
Et elle a répondu quoi ?
« Avec plaisir ! »
Qu’est-ce qu’elle est naïve quand même.
Pourquoi tu dis ça ?
Mais pa’ce que j’les connais moi ces mecs. Et blablabla, et qu’j’ai mis mon plus beau costard, et qu’j’ai pris rendez-vous chez l’coiffeur, et qu’j’ai garé la BM just’dvant, et qu’j’connais très bien New-York, et qu’j’habite dans le 16ème, et blablabla. Moi j’te l’dis, si ça fait autant l’beau gosse c’est qu’c’est pas sûr de lui. Sinon, franchement, qu’est-ce qu’y ferait dans cette soirée si c’était un cador ?
Tu es méchante, voilà ce que tu es, et aigrie en plus. Peut-être que dans son travail il ne rencontre que des hommes, ou il est peut-être juste un peu timide dans la vie, ou…
C’est ben c’que j’dis, il est pas sûr de lui l’bonhomme. C’est un mauvais coup j’te dis.
Tu as dit à peu près la même chose samedi dernier, et tu as vu le feu d’artifice dans la voiture ?
Ouais, pt’être, mais j’te dis qu’c’est pas avec çui-là que j’vais me r’trouver l’talon planté dans l’tableau d’bord.
Tu n’en sais rien, c’est peut-être l’homme de sa vie après tout.
Nan mais j’rêve ou quoi ? Mais vas-y donc, t’as qu’à t’approcher encore plus.
Oh c’est bon, il a bien le droit de se rapprocher.
Lui pt’être mais ses pompes à glands elles en profitent pour s’frotter contr’moi.
Tu veux qu’elles fassent comment ? Il faut bien qu’elles suivent le mouvement.
Ben ouais mais moi j’déteste les groles de vioques. Et vas-y que j’te glisse le long d’la cheville, et que j’te descends et que j’te remonte. Ca m’dégoute.
Tu as bientôt fini ton cinéma ? Lui au moins il ne danse pas, alors pour une fois qu’on en a pas un qui nous marche dessus.
Tu vas voir qu’dans 5 minutes y va l’embarquer dans sa BM pourrie.
Attention ça se déplace.
Qu’est-ce que j’disais…
T’es où ?
Ben sur la marche du d’ssus crétine, on est dans un escalier.
Ouf, j’ai eu peur, j’ai cru qu’elle t’avait encore perdue
R’garde à droite les Weston du videur, ça c’est des enveloppe-nougats d’un mec qu’assure, pas comme l’aut’tarte avec ses d’mi péniches forestières.
Brrr, il fait froid ce soir, j’espère qu’on ne va pas rester dehors quand même.
T’inquiète, t’as pas entendu l’Bip d’la voiture qui s’ouvre ? Qu’est-ce que j’disais t’à l’heure hein ? J’ai pas l’pif moi pt’être ? Il a une BM l’mec, et en plus elle est rouge… quel goût d’chiottes ! J’te dis qu’c’est un plan foireux !
Pour la couleur je suis d’accord, ce n’est pas ma préférée, mais au moins on sera au chaud.
Et vas-y qu’le pignouf y lui ouvr’la porte.
C’est beau non ?
Nan, c’est nul, c’est pas viril.
Attends de voir avant de te faire une opinion.
Et t’as vu, y’a ouvert la porte arrière ! C’t’un Uber en fait ?
Mais non il est monté avec elle, j’ai un mocassin juste à côté de moi.
J’te parie qu’dans 5 minutes on est r’parties.
Pas sûr…
Y fait tout noir, qu’est-ce qui s’passe ?
C’est rien, c’est sa jupe qui devenait encombrante.
Ah ben d’accord, on rentre dans l’vif du sujet dis-moi.
Attention, j’ai de la dentelle qui vient de me passer sous le nez, ça ne va pas tarder à arriver de ton côté.
C’est en cours.
Bon ben là je crois que c’est bien parti.
Bien parti… bien parti…
T’es toujours en bas ?
Ben ouais pourquoi ?
Parce que moi je visite la plage arrière.
T’as une belle vue ?
Ah oui ! Il est bien foutu le bonhomme
Ah ok, j’ai vu tomber un truc par terre c’était sa ch’mise ?
Gagné !
Ohlala, j’décolle.
Tu vas où ?
Vers l’appui-tête du siège avant j’crois. Bingo ! j’suis passée à l’avant, j’vais lui labourer l’cuir du siège à coups d’talon.
Fais attention quand même.
M’en fout ! Ah merde, ça r’monte. C’est les montagnes russes ici.
C’est toi qui a allumé la lumière ?
Ouais c’est moi, j’me suis r’trouvée la tête en bas au plafond et avec l’talon j’ai appuyé sur l’plafonnier. Toi qui voit dehors, y’a personne dans la rue j’espère.
Non, c’est vide et puis avec les vitres fumées ça ne risque pas grand-chose.
J’ai mal au cœur.
Patience !
T’es drôle ! Toi t’es vautrée sur la plage arrière, ça va aller ?
Je suis plus vraiment sur la plage arrière, je suis plus encastrée dans la poignée de la porte si tu vois ce que je veux dire.
J’vois rien, y s’passe quoi ?
Tu veux un dessin ?
Nan, mais bon c’est bientôt fini c’t’histoire ?
Je ne crois pas. Ah ben si peut-être, attends. Je descends.
J’redescends aussi.
Ah ben te revoilà.
Ouf, ça va mieux. Ah mais nan, pourquoi elle se r’tourne là ?
Au moins on aura toutes les deux la tête en bas.
Ah nan ! M’voilà collée au mocassin à glands !
Si ça peut te rassurer j’ai son pote juste à côté de moi.
Ca m’rassure pas, ça m’écœure. J’espère qu’c’est bientôt fini.
Presque… mais seulement pour l’instant…
Qu’est-ce tu veux dire ?
Oh rien… juste que dans les cinq secondes de calme tout à l’heure elle lui a dit de venir chez elle, pour terminer tout ça dignement au calme.
T’es sérieuse ?
Parfaitement !
Et merde de merde d’balai d’chiotte à cul ! On va s’r’trouver dans le placard d’l’entrée avec ses grolles.
Eh oui !!! Tu devrais te détendre un peu, on sera plus tranquilles. Et puis moi je le trouve craquant ce petit mocassin verni.
Tu m’dégoutes.
Isa :
« Terre-brû-lée-au vent-des landes de-pierre »… Frank aimait se donner du courage avec une chanson bien virile d’un chanteur bien de chez nous. C’est que du courage, il allait en avoir besoin. Aujourd’hui, il rencontrait Armande… et il allait surtout baiser Armande… enfin, il espérait, ça faisait tellement longtemps…
Armande… un prénom étrange pour une belle mystérieuse (c’était pas celui de la femme d’un danseur ou un truc comme ça?). Il l’avait harponnée sur Facebook (il ne s’y était inscrit que dans ce but-là d’ailleurs, dénicher une belle perche à hameçonner). Sa photo de profil l’avait immédiatement séduit : ses chevilles, terminées par des talons aiguille de 15 centimètres, chaussures ouvertes sur les côtés dévoilant l’élégance de la courbure de sa voûte plantaire. Il s’était aussitôt imaginé la bringuebalant par-derrière, agrippant ces talons fins et pointus. Il avait suffi d’une coupe de champagne envoyée sur la messagerie et blam… c’était dans la poche. Leurs conversations étaient rapidement passées d’une plate banalité à une pornographie torride. Armande n’avait pas froid aux yeux et semblait partante pour tout type d’expérience. De son côté, le bas-ventre de Frank se retrouvait régulièrement pris entre deux feux, un désir ardent qui tendait son pantalon au maximum (il ne pouvait se connecter qu’au boulot, bobonne montait la garde) et une peur qui bouleversait ses intestins. Elle gardait néanmoins sa part de mystère, ne lui envoyant des photos que de la moitié de son visage (un œil bleu pétillant, empli de coquine lubricité, et une opulente chevelure blonde), de son décolleté pigeonnant ou de ses jambes, longues, fines, galbées d’une délicate musculature, qu’il imaginait l’enserrant dans une étreinte ferme mais douce, ses talons plantés dans ses reins… ou écartées, dévoilant son jardin des délices. Au bout de deux semaines, il avait réservé une chambre dans un hôtel près de son bureau mais pas trop et Armande avait accepté. Et le grand jour était arrivé… Pétrifié mais tendu comme une arbalète, posté à un coin de rue, Frank épiait la terrasse du café à côté de l’hôtel où Armande s’était installée. Elle lisait tranquillement le journal et il ne voyait d’elle que ses jambes… et quelles jambes, mazette !! Elle avait choisi les escarpins qu’il préférait et cette attention de jeune fille le toucha. Mais rapidement, alors que ses yeux remontaient le long de ces jambes, longues, fuselées, gainées de noir, c’est un autre sentiment, bien plus sauvage celui-là, qui l’envahit et lui transmit des secousses électriques dans les reins… car ces jambes se terminaient par une jupe courte, fendue, qui laissait apparaître la large bande noire… d’un bas ! C’en était trop. Frank prit son courage à deux mains (en attendant de prendre autre chose, se dit-il en toute finesse) et traversa la rue. Il frappa le journal de son index (« toc toc »), journal qui se baissa lentement, dévoilant le visage d’Armande par étapes sensuelles : les yeux bleus perçants et rieurs à la fois, un joli nez de petite fille, une bouche peinte en rouge, pulpeuse et pleine de salaces promesses et deux globes ronds et blancs dévoilés par un chemisier largement déboutonné. Armande sourit, déplia ses jambes (oh ces jambes…), se leva lentement (elle était un peu plus grande que lui, mais ne dit-on pas que les grandes cheminées…), prit Frank par la main sans un mot et l’emmena vers l’hôtel. Dans la minute que dura le trajet, la seule réflexion qu’il parvint à se faire, est qu’il trouvait dommage qu’Armande fût affublée d’un léger goitre. Car dans son orgueil déplacé de mâle, dans sa fierté de chasseur parvenu à se lever une proie d’exception, il ne s’était même pas rendu compte que ce qu’il appelait « goitre », d’aucuns le nommaient plus communément « pomme d’Adam ».
Manue :
Il voulait juste que ça s’arrête, finalement.
Ne plus résister, ne plus protester, ne plus se protéger, ne pas crier, ni même gémir. Ne plus penser et se retirer à l’intérieur de soi. Oublier la souffrance. Le manque.
Des jours qu’il ne voyait plus rien, une éternité de douleurs. Il ne savait plus le lever du soleil, ni même la lune dans le ciel. Privé de repos, si peu de nourriture et d’eau, il ne connaissait plus que le bruit des pas sur le sol froid … pourtant il n’était pas pressé de les entendre à nouveau.
Il se croyait mort quand la lumière soudain l’éblouit. Et il put mettre des images sur son calvaire. Son bourreau était une femme. Il n’en revenait pas. Torturer était un verbe qui se conjuguait donc aussi au féminin. Elle ne lui avait laissé aucun répit et enlevant lentement sa chaussure, elle se remit à le frapper. Il reconnut les coups. Le talon si pointu qui inexorablement meurtrissait ses chairs jusqu’à ce qu’il ne soit plus que lambeaux et plaies profondes.
Elle était d’une violence sans fin, il allait payer pour les autres, pour celui qui l’avait abandonnée petite, pour celui qui l’avait quittée après l’avoir trompée, pour celui qui l’avait forcée un soir, qui n’avait pas entendu ses cris, qui n’avait pas voulu comprendre qu’elle ne voulait pas.
Elle l’avait séduit, ramené chez elle, drogué, ligoté, bâillonné, elle lui avait fait oublier la succession des jours et nuits, elle lui faisait connaître la faim, la soif et le mal surtout. Elle voulait qu’il souffre, longtemps. Elle voulait le détruire … ensuite il pourrait partir et vivre avec ce souvenir, s’il survivait.
Elle le piétina. Longtemps.
On retrouva son corps au petit matin. Noyée dans le fossé, l’enquête conclut qu’elle avait perdu l’équilibre, perchée sur des talons trop hauts et qu’en tombant sa tête avait heurté une pierre, la tuant sur le coup.
Quand les policiers le découvrirent lui, il n’était plus rien. Comme elle l’avait voulu.
Les textes publiés sur d’autres blogs :
Ludo : J’ai éclaté de rire, tu te doutes, en lisant ton texte hier soir !
Super bien vu, bien barré ! Mais dis-moi, tu es où qu’on vienne te chercher ? Nous avons avec les 6 autres signé un pacte, nous ne te laisserons pas seul ! 😀 ( Nous avons de la ressource et nous viendrons te délivrer des griffes de la police … En Sologne, y a des sangliers pour détruire les barreaux des prisons !)
Nady : Ah oui ! Un amoureux qui sait s’occuper de nos pieds est bien meilleur qu’un autre. (Je ne m’étendrai pas plus ici, ni mes pieds ni rien d’autre.) 😛
Seule partie que je déteste qu’on me touche 🙁
ah bon Iza ? 😉 J’espère que ton amoureux le sait 😉 merci pour ta lecture
tu m’étonnes ! mais en effet, la bienséance veut qu’on ne s’étendra pas sur le sujet, ne sait on jamais, des yeux chastes peuvent nous lire… ROoooo merci pour ton feedback 😉
@Leiloona : j’aime bien l’idée de ce corps qui porte les empreintes et le poids du passé.
@Nady : As-tu lu le roman « Jupe et pantalon » de Julie Moulin ? On retrouve cette même idée de faire parler des parties du corps.
@Claude : quel mufle ce mari !
@Jos : j’aime beaucoup l’optimisme qui se dégage de ce texte. ça fait du bien au moral !
@Valérie : j’espère sincèrement pour la narratrice que c’est effectivement une mauvaise passe.
@Ludovic : Donc P.R. est mort hier… Ses fans vont être tristes 😉 !
@Terjit : ces chaussures m’ont fait beaucoup rire.
Merci Saxaoul ! 😀 Oui les stigmates transgénérationnels existent bel et bien, non ? 🙂
ah non pas lu Saxaoul mais j’ai pris note 😉 merci de ta lecture
Jos : très joli texte sur l’amour de soi … les sentiments et les émotions du personnage sont très bien vues et superbement croqués. C’est ta force, je crois, cette empathie certaine. 🙂
Oh oui… très bien vu !
Claude : Ah ah ah ! Superbe sensualité ! Ni trop ni trop peu, la juste dose ! (Ce que j’avais déjà remarqué dans le fameux texte avec le vin … 😉 ) Avec cette chute qui te caractérise bien ! 😀
J’ai bien ri.
(Et je retiendrai juste le regard neuf que pose le monsieur sur sa femme … touchant.)
Val : Ouch une femme qui sort sans son sac, y a problème ! 😉
Un poème tout en implicite et sous entendu. Assez « léger » malgré le poids de la situation.
Terjit : Pas mal le procédé de faire parler les chaussures ! 😀 (Et drôle le passage dans la voiture dans lequel les talons allument la lumière, se retrouvent coincés dans la portière etc …) En revanche, wow, tristis mundus, non ? (Pas super à l’aise avec ce genre de soirée … et ce regard noir porté sur les autres, même si dans l’absolu tu n’as pas tort, hum…)
Oh, pas si triste que ça, et pas si noir non plus, en tout cas pas plus que dans la « vraie vie » me semble-t-il. D’accord ce genre de soirée où chacun vient « faire son marché » n’est pas d’un romantisme dingue, mais est-ce que tous ceux (et celles) qui y participent cherchent « le grand amour »… je ne suis pas persuadé… Et enfin, l’honneur est sauf puisqu’après ce premier contact « a la hussarde » dans la voiture elle lui propose de venir chez elle pour peut-être aller plus loin, ce qu’elle ne fait probablement que rarement. Peut-être le début d’une grande histoire d’amour finalement… 🙂
Ah mais je suis entièrement d’accord avec toi ! 😉
Me voilà rassuré !!!
Isa : Ouch et en même temps j’ai bien ri. (D’ailleurs, qui sait, ce Frank sait p’tre déjà qui il a en face de lui. 😉 )
Lol ! C’est peut-être ce qu’il recherche dans le fond 😉
@Jos : très émue par ce texte… c’est l’histoire de ma vie… dont font désormais partie les talons hauts 😉
@Claude : que d’émotion et de sensualité ! Très joli couple ! Et ce twist finement humoristique ! C’est tout toi 😉
@Ludo : j’en pleure !!! (et merci de ne pas avoir dévoilé que la colonelle Leiloona, jalouse de nos regards béats d’admiration sur Pierre et agacée par ses commentaires sur son crumble et le Creux, a utilisé la bouteille de Yamazaki dans la salle à manger)
@Terjit : eh bé, quel tempérament !!
@ Isa : Rhôôôô c’est tout moi, ça ! 😛 (Surtout gâcher une bonne bouteille de sky de 12 ans d’âge ! Une chose invraisemblable venant de moi ! 😀 )
#CluedoTime
@Leil, : je suis curieuse (ça changera 😉 ) : que s’est il donc passé pendant ce week-end à Bourges ? ton texte, amorcé le vendredi avec une situation bien ancrée au sol de la vie (de ces moments divins qu’on aime à vivre et que tu décris si bien, soit dit en passant 😉 ) et il évolue vers plein de mystère quasi philosophique le dimanche soir (j’imagine que tu l’as écris hors atelier in situ); une belle prouesse, bravo bella !
Ah ah ah ma belle détective préférée ! 😀
J’adore ton oeil de Moscou ! 😉
Alors je n’avais écrit qu’un petit paragraphe le vendredi, et ce n’est pas du tout le premier paragraphe du texte que j’ai publié (j’ai ajouté ce qui pour moi a fait la véritable charpente du texte que tu as lu). Et ce n’est pas l’atelier à Bourges qui m’a donné l’inspiration « philosophique » … (l’atelier m’a donné des bases sur la narration d’un texte « long ». Réfléchir de façon « philosophique » je le fais depuis la nuit des temps, je crois … )
(Et décidément le mystère me caractérise, je crois … nihil novi sub sole ! 😀 )
😉
@Terjit : je suis définitivement morte de rire. Je te vois jouer la scène et particulièrement dans le rôle des pompes à la répartie extra : un soupçon de Bigard, une description fidèle des personnages associés à un certain type de pompes (les mocassins à glands, quelle belle trouvaille ! vas falloir que j’oublie ce texte lors d’une soirée RP quand je vais en voir s’approcher 😉 et le coup sur UBER est juste bien trouvé ! Je suis fan, tu le sais et là je craque littéralement ! clap clap clap ! 😉
C’est sûr que tu verras maintenant les mocassins à glands d’une autre manière 😉
Ptdr je les enverrai lire ton texte pour comprendre mon fou rire 😉 en plus, les chaussures après les mains sont les 2 choses que je regarde en premier quand je rencontre quelqu’un… va falloir que je lève un peu plus les yeux pour ne pas rire..
@Claude : ton texte commence dans une très belle sensualité. Je commençais à être triste quand la passion du début commençait à s’étioler… j’imaginais que ça allait repartir avec ce petit effort qu’elle fit…et le final m’acheva… Superbe plume comme d’hab !
La photo de la semaine nous a tous amenés sur des sujets légers, coquins ! On sent le Printemps arriver ! Youpiii ! 😉
ça s’est bien passé à Bourges ce week-end (même si je n’étais pas là) ??? (je plaisante ma belle Leil 😉
Hu hu … Claude est lui aussi sous le sceau du secret. Fallait être là, picétou ! 😀
(Tu as passé un bon week-end toi aussi ? 😉 )
Oh peut être qu’avec Claude je pourrais en savoir plus, qui sait ???? Hihihi
Oui sinon de mon côté très beau week end, le corps et l’esprit se sont bien amusés 😉
Leil, as tu dit à Nady ce que Claude nous a avoué à propos de qui-tu-sais ?
@ Pierre : Oh come on ! Si j’ai fait signer une clause de confidentialité pour vous 7, cela s’applique aussi à moi !
(Et LMJ semble avoir des espions partout, vu son texte. Je n’ose plus rien dire.)
@Ludo : WAouuuuuu ! C’était si terrible que ça ce week-end à Bourges ? Ben dis donc, un bien joli texte en est sorti en tout cas ! 😉 bravo !
Ah ah ah, terrrrriiiiiiibiliiiiis comme tu peux le voir. Même Ludo est en cavale maintenant ! 😛
Tu es terrible ! Je comprends que tu sois fatiguée 😉
@Ludo : ah ah…. (mais bon, avoue quand même que les prémisses c’est pas encore gagné !)
@Jos : ton texte est touchant. Je trouve ta narratrice très forte. Faut en vouloir pour faire tous ces changements (opération en tête pour l’anneau gastrique) et là voilà récompensée de tous ses efforts. Super contente du final ! et ta plume que j’adore toujours même en prose 😉 belle semaine à toi, le printemps est bien là !
@Valérie : c’est la première fois que je te vois rimer et je dois t’avouer que tu le fais très bien ! Qu’a t il donc pu se passer entre eux pour qu’elle ait soudainement ce coup de cafard ?? une suite un autre jour ? ou serait ce ton couple dont tu nous parles depuis quelques textes ? Bravo !
@ISa : I am shocked !!!! 😉 une histoire inattendue…. Je ne savais pas que le prénom Armande pouvait faire autant d’effet à un homme ! 😉 L’histoire est bien amenée, suis curieuse d’une suite une fois dans la chambre d’hôtel 😉 ROooo ton texte me fait penser à une pub 😉 bravo !
Ah ah Nady, « Armande » est une référence directe à Friends ! 😀
Ar-Man-Da ? 😛
(Enfin, je m’avance peut-être … attendons la réponse d’Isa ! 🙂 )
Gosh ! Vas falloir que je te revisionne la série friends then… 😉
@leilona : beaucoup de sensualité dans ton texte et un côté musical charmant. Merci
Merci ! De la musique avant toute chose, comme dirait l’autre ! 😛
@Nady : un texte bien différent de ceux que j ai lus de toi jusque là mais j ai beaucoup aimé…D autant que c’est les pieds nus dans le sable en plein soleil que j’ai eu la chance de m’en délecter.Merci pour ce bon moment.
Waouuuu ! Dans quel paradis es tu ? Il me tarde de fouler du sable mais suis patiente ; -) Merci pour ton feedback ; -)
@Claude : bravo pour ton texte à la fois drôle et touchant. Le temps passe inéluctablement, les gens changent, leurs goûts aussi…C’est la vie.
@manue : Wow Manue ! Comment peut on avoir autant de haine et se défouler sur un innocent plutôt que de couper cette répétition néfaste dans sa vie depuis le premier homme qui lui a permit de connaître la vie ??? J’ai eu un peu de mal dans la lecture, j’avoue et une incompréhension totale de ce comportement. .. Bravo pour la prouesse de texte !
PermiS plutôt ainsi 😉
@Jos : une bien belle métamorphose que tu nous décris là. Pas facile de vivre avec un corps que l on n’aime pas, pas facile non plus d’en apprivoiser un nouveau mais ton héroïne semble être sur la bonne voie. Courage à elle.
@Leiloona : ben alors ? Je ne retrouve pas les 7 étapes ! 🙁
(même si j’y lis, en creux, de très belles choses)
@ Pierre : Ah non, mais y a la faiblesse du héros, monsieur le professeur ! 😀 (J’appliquerai la méthode pour mon texte plus long …)
(Ah ah, sans creux, les instruments de musique n’auraient aucune résonance … normal que les choses y soient belles. )
Manue : Tu le sais déjà, mais ton texte m’a scotchée par sa noirceur, punaise, c’est la masterclass de Carrisi qui remonte à la surface ? 😉
L’horreur est bien décrite, cela dit ! 😮