(Contrepoint et variation autour du Mexicain jaune : il vaut mieux lire son texte avant.)
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je montai dans cette coccinelle ! Je me rendais en Espagne pour le travail, mais ma voiture avait choisi de rendre l’âme juste avant la frontière. Je n’avais pas le temps d’attendre un réparateur, ma mission urgeait. Une voiture s’arrêta dans la minute qui suivit. Ma mine déconfite ? Mon tailleur vert pomme échancré ? Mes boucles rousses ? Les trois ?
J’essayai de ne pas marquer de temps d’arrêt quand je le vis. C’était lui ma mission, lui que je cherchais depuis quelques mois. Je réprimai un sourire. Que le destin était farceur tout de même.
Je savourai alors l’instant. Je mis mon sac à l’arrière, et repliai comme je le pouvais mes jambes dans cet habitacle minuscule. Il y faisait bon. Une fraîcheur alpine se dégageait et contrastait avec les chaleurs extérieures. Je soufflai. Ma mission arrivait à sa fin, j’avais du temps. Je posai alors des questions banales à celui qu’on appelait le mexicain jaune dans le milieu. Je n’avais pas aucune envie de parfaire mon objectif immédiatement : je préférais d’abord faire plus amplement connaissance. Sa réponse en revanche me fit rire, elle était tellement cocasse. Je décidai alors subitement de lui dévoiler que lui et moi faisions partie de la même maison. Mais trop rapidement. Cela me perdit.
C’est à peine si je sentis sa dague langue de boeuf me perforer les omoplates. Comme dans les films, tout me revint alors en mémoire en une fraction de secondes. L’orphelinat, Pavel, son entraînement, son acharnement à faire de moi la meilleure espionne, sa mort étrange en 1986, et son dernier souffle surtout :
« Il existe un homme appelé le Mexicain jaune. Retrouve-le, même si cela prend du temps. Tue ceux qui se mettront en travers de ta route. Ils seront nombreux, mais j’ai foi en toi. Tu es ma protégée. Le plus important est de lui délivrer mon message : sa vie s’en trouvera à jamais changée. »
Et si mon rire ne m’avait pas dévoilée ?
Et si le mexicain m’avait laissé parler ?
Et si … ?
Et si … ?
Toutes les routes ne mènent pas à Rome.
Alexandra K, le dimanche 18 juin
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Adèle :
Le vôyage
Je suis montée toute guillerette dans la 4 CV blanche de ma famille. Je me souviens, c’était un six octobre et le temps était très doux de cet automne naissant, le ciel était bleu et sans nuage, l’herbe d’un vert tendre comme des jeunes pousses de salade, la route tirait tout droit entre des peupliers immenses, la voiture neuve était facile à piloter, le voyage promettait d’être agréable.
A l’avant, mon père et ma mère. A l’arrière, mes grands-parents, ma sœur de six ans assise sur les genoux de Mamie. Je me suis calée sur ceux de mon grand-père André, un peu pointus à cause de sa maigreur, mais ses bras autour de moi valaient tout le confort d’un fauteuil de salon.
Sur la petite départementale, on n’avançait pas bien vite. On a déposé grand-mère Julienne à un croisement, je ne sais plus trop pourquoi, et on a continué. Cela a fait un peu de place, cela tombait bien, car il y avait encore mon petit frère à prendre en chemin.
On a roulé encore et encore, grand-père Pierre disait n’importe quoi, il a préféré descendre lors d’une pause-pipi. On se retrouverait tous plus tard, c’était convenu depuis toujours.
Je m’ennuyais un peu, alors on a pris au passage un auto-stoppeur, un beau jeune homme, qui, ma foi, me plaisait bien. On était serré comme des sardines dans cette voiture, aussi, après quelques kilomètres, au premier garage venu, le jeune homme et moi, on a mis nos sous en commun et on a acheté une Simca 1000 bleu foncée, avec laquelle on s’est mis à suivre la 4 CV familiale. Le moteur tournait comme une horloge, la campagne alentour était magnifique. De la voiture devant, les parents et grands-parents nous faisaient signe par les fenêtres, on rigolait bien.
C’est quand le paysage est devenu plus rude, la pente plus raide, le temps plus sombre, qu’un petit garçon brun est monté à l’arrière de notre auto –ou l’inverse. C’était la même route, mais de plus en plus escarpée, m’obligeant à pousser la voiture qui peinait à gravir la pente. Quand on est enfin arrivé au col, non sans mal, heureux de s’être sortis du danger, un môme d’une blondeur attendrissante nous a rejoints. Un vrai petit clown, contrastant avec le sérieux du premier garçonnet. Mais les deux étaient aussi affectueux et sensibles. On peut dire qu’avec eux on n’a pas vu le temps passer.
On a attaqué la redescente avec entrain, avec l’élan on a même doublé la 4 CV de mes parents, dans laquelle certains commençaient à fatiguer. Mamie abandonna la première, bientôt imitée par grand-père André. Cela me fit beaucoup de peine, j’aurais tant aimé qu’ils continuent le voyage avec nous.
La Simca 1000 filait bon train, enchainant les virages en descente quand, tout-à-coup, à la faveur d’un bas-côté instable ou d’une plaque d’humidité -on ne le saura jamais- la portière arrière s’ouvrit, éjectant le garçon brun qui dégringola au fond du profond ravin. S’accrochant aux racines et à nos mains tendues autant qu’à la vie, il réussit à regagner la route. Je crois qu’il gardera toujours une légère boiterie.
Dans l’après-midi, épuisée par le long voyage, la 4 CV de mes parents est tombée en panne sèche ; à peine eu le temps de les embrasser, nous avons enchainé sur la Nationale, toujours accélérant.
Vers dix-sept heures, les garçons nous ont quittés, chacun à son tour prenant le volant d’une rutilante Peugeot 206, conduisant bientôt avec habileté, on les surveillait du coin de l’œil dans le rétroviseur intérieur, on regardait la tête des autostoppeuses qu’ils embarquaient.
Guidés par le GPS, sans réfléchir on a bifurqué sur une autoroute, où, grisé par l’absence apparente de danger et le plaisir de la vitesse, mon bel auto-stoppeur a écopé d’un premier PV, avec retrait de permis pendant huit jours.
Ce soir, nous avons regagné la nationale, nous roulons à un train de sénateur, nous prenons le temps d’admirer le paysage de chaque côté de la route, nous traversons des campagnes paisibles, nous longeons des côtes pittoresques, nous faisons halte dans des villages accueillants.
Déjà le soleil descend à l’horizon, la température rafraichit. Je sais que cette nuit nous attendent des régions arides, des déserts de pierre où i’un de nous deux posera peut-être pied à terre, épuisé, et que la route sera rude pour celui qui devra continuer de rouler seul, jusqu’à …
Jusqu’à quoi, au juste ?
NB : Papa avait bien raison qui disait : « Toujours regarder devant, si tu regardes en arrière tu attrapes mal au cœur »
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Jos :
Merci Choupette !
Malgré l’heure matinale, Martine avait sauté du lit dès que ses parents l’avaient réveillée. C’était le grand jour, le jour tant attendu !
Depuis quelques semaines, la vie à la maison avait changé. Tout avait commencé un samedi en fin de matinée quand Martine, en sortant de l’école, avait eu la surprise de voir son père l’attendre au volant d’une voiture. Elle était restée là, immobile, sans comprendre… Une voiture !? Impossible : elle ne pouvait pas être à eux, ils n’en avait pas les moyens.
D’un milieu modeste, Martine avait conscience de la valeur de l’argent. Elle savait qu’ils faisaient partie de ceux qui n’en avaient pas, de ceux qui devaient compter pour faire le moindre achat. Elle avait compris que certaines choses leur étaient inaccessibles. Le fait étant intégré, elle ne s’en formalisait pas et se contentait de ce qu’elle avait. Sa mère, femme de ménage, et son père, ouvrier en usine, travaillaient dur pour apporter à leurs 3 enfants une vie simple mais agréable et économisaient toute l’année pour pouvoir les envoyer en colonie. Eux ne partaient pas en vacances et passaient le mois d’aout dans leur HLM de la banlieue nord de Paris. Ils ne se plaignaient jamais, seuls leurs traits tirés et leur mains calleuses témoignaient de leur fatigue.
Remise de sa surprise, Martine s’était installée à l’arrière de la voiture, une coccinelle d’occasion, et avait savouré avec fierté le regard étonné de ses camarades.
Avec « Choupette » – nom donné à la nouvelle acquisition en référence au film « un amour de coccinelle » sorti un an plus tôt – le quotidien de la famille se métamorphosa. Les séances télé du dimanche après-midi laissèrent place aux balades en forêt et aux visites des proches. Ils eurent une vie sociale plus riche, s’ouvrirent au monde et le découvrirent. En partageant des moments de loisir avec ses parents, Martine décela en eux une face jusqu’alors inconnue. Détendus, ils se révélèrent plus enjoués et disponibles. Le bonheur fut complet à l’approche de l’été quand ils annoncèrent la grande nouvelle à leurs enfants : Cette années, ils partiraient en vacances tous ensemble !
Et ce matin était celui du grand jour ! Celui du grand départ. Direction le sud-ouest, un voyage de 650 km et d’une durée estimée à une dizaine d’heures. Les enfants s’installèrent à l’arrière, les valises furent rangées dans le coffre, et on cala aux pieds de Martine la glaciaire qui contenait le piquenique du midi et les boissons. L’impatience était à son comble et un parfum de bonheur nouveau flottait dans la voiture. Enfin, les parents montèrent à l’avant et Choupette démarra.
Martine était heureuse. Pour la première fois, son départ en vacance n’était pas entaché par la culpabilité de laisser ses parents sur le quai.
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Iza :
Basta ! Aujourd’hui Sofia s’offrait une virée à la campagne. Toute seule. Elle avait décidé ça ce matin, comme ça, sur un coup de tête. Passer à la vitesse supérieure. Assez de la ville, de ses rues encombrées, où elle ne pouvait se mouvoir à son aise, trouver sa place, même si elle en prenait peu. Et c’est peut-être en raison de sa petite taille qu’elle se sentait écrasée, oppressée, opprimée. La pollution aussi avait influencé son choix, alors même que la protection de l’environnement jouait un rôle moteur dans sa vie. Elle ne s’était pas doutée, en débarquant de son petit village de Pologne, qu’elle n’allait découvrir de Paris que des congénères sales, stressés, voire carrément défoncés parfois. Sofia s’était dit qu’elle s’habituerait, qu’elle tracerait sa route. Mais elle s’était vite retrouvée les batteries à plat, complètement vidangée. Elle n’était parvenue à trouver que des petits boulots : livraisons de repas, de colis, diffusion de publicités… Normal, dans une grande ville, il faut du piston pour réussir. Elle sentait bien qu’elle n’avait pas le coffre suffisant pour faire entendre sa voix, elle n’était qu’une parmi des millions. Et l’amour… Elle qui avait tellement besoin de contact n’était tombée que sur des allumeurs.
Alors ce matin, Sofia avait décidé de démarrer une nouvelle vie. Déjà en commençant par retrouver son identité et abandonner ce prénom ridicule attribuée par sa propriétaire. Sofia… So Fiat… Fiat 500… aaaahh, l’air pur envahit enfin son habitacle !
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Jean-Luc :
Je roulais depuis plus de deux heures. Je savais qu’il me fallait faire une pause mais je voulais avaler le maximum de kilomètres. J’avais décidé d’éviter Lyon, son tunnel et ses bouchons. Pas ceux où l’on servait des cervelles de canut sauce Gribiche ou des tabliers de sapeurs accompagnés d’un pot de Morgon. Non. Ceux qui sapaient mon cerveau à coup de klaxons et de pots d’échappement nauséabonds. A midi, j’avais déjeuné à Cluny puis avais flâné à l’ombre fraîche du cloître de l’Abbaye. Un peu trop perdu de temps sans doute mais le détour était inévitable.
Maintenant la nuit tombait et j’avais encore du chemin à parcourir jusqu’à la Côte d’Azur. Ma carte Michelin était en piteux état ; usée aux pliures, déchirée par endroit, tachée de café ou d’huile de vidange. J’avais piqué plein Sud sur la Départementale 22. Le soleil déclinait sur ma droite. Ses rayons me faisaient cligner de l’œil. Quelques larmes s’en échappèrent. Mes doigts tournaient le bouton de la radio vers la droite puis vers la gauche plus lentement pour trouver une station AM : 183 KHz Europe 1, 234 KHz RTL ! Je me calais sur 216 KHz RMC qui retransmettait entre grésillements un match de foot de Division 1.
Entre chien et loup, un panneau indiqua : Col de la Croix du Ban – 20 kilomètres. Quelle idée ! Ma Voiture du Peuple Scarabée, Hanneton ou Coccinelle de couleur beige allait devoir s’envoler là haut ? Je jetais un coup d’œil rapide à la carte que tenait ma main droite tout en stabilisant le volant de la gauche.
Le paysage avait changé maintenant que la route commençait à grimper gentiment. J’étais entouré d’une forêt de sapins et d’épicéas. La route devenait sinueuse et pour clore le tableau un épais brouillard descendait du sommet. Je tirais le bouton des phares. A chaque virage mon pied se soulevait de l’accélérateur et mon aponévrose plantaire me tiraillait. Le bas côté était à peine visible. Les pneus frôlaient l’herbe et je devais donner de petits coups de volant contrôlés mais fébriles de peur de basculer dans le vide. Aucun véhicule ni devant ni derrière ni en face. Soudain une énorme bâtisse sortit du brouillard et de la nuit, éclairée brièvement par les deux phares de ma Type 1. J’eus le temps de lire la plaque en émail fixée sur un des murs : Col 620 mètres d’altitude. Enfin ! La radio ne captait plus rien. Le match devait être fini mais j’étais incapable de donner le score tant mon attention s’était portée sur la route. Malgré l’endroit lugubre, je décidais de me reposer, ne me sentant pas le courage d’entamer la descente. Près de la maison, un petit chemin s’enfonçait sous les arbres. Je laissais glisser ma Beetle au point mort et c’est là que je les aperçus !
Une soucoupe en forme de casque anglais sous laquelle une lumière blanche m’aveuglait. Je mis mes mains en visière pour me protéger. D’une petite porte latérale sortaient des personnes dont le petit doigt était relevé : ma mère ainsi que mes sœurs et mon Directeur. Ma maîtresse aussi, Mlle Gras, qui me tirait les petits cheveux dans le cou. Un chant d’oiseau attira mon attention. Que pouvait-il bien faire ici ? Au milieu de la nuit, du brouillard, de nulle part ? Le chant devint bruit, le piaf devint sifflet. Et j’ouvris les yeux. « Bonsoir Monsieur, Police Nationale. Les papiers du véhicule s’il vous plait ? » J’ouvris la boite à gants encore dans le coaltar. « Monsieur David Vincent ? »
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Claude :
Damien Laroque. Dans les années cinquante, lorsqu’il était enfant, Damien partait tous les week-ends avec ses parents sur les routes du Loir et Cher, dans la Coccinelle familiale achetée à crédit. Assis à l’arrière, son jeu favori était d’identifier chaque voiture qu’ils croisaient, à un personnage ou un caractère inspirés par la forme et l’impression donnée par l’avant du véhicule. Bien sûr, les yeux, les phares, étaient son point de départ ; et c’est ainsi, rien que pour lui, la 4CV représentait un cousin jovial, le sigle Citroën soulignait une perplexité, la Versailles un sourire à l’américaine, la Panhard avec sa petite bouche, la 203 et son gros nez, et ainsi de suite… Le capot et les enjoliveurs de la Volkswagen paternelle représentaient évidemment, avec fierté, son père avec sa grande mèche gominée et ses tempes dégarnies.
Un jour qu’il restait seul à la maison, on lui annonça la mort de ses parents, tués dans leur voiture lors d’un accident sur la nationale proche de chez lui. Damien sombra alors dans un désespoir incontrôlable. Un garagiste lui rendit, quelques temps après, le véhicule embouti, et il eu la vision, en regardant la carcasse avant écrasée, du visage de son père défiguré, les yeux la bouche béante de laquelle coulait un liquide gras et nauséabond. Ce spectacle le marqua à jamais au point de ne voir dès lors dans les objets et les choses que d’obscures représentations humaines et animales.
A la suite de la tragédie, il vécut seul, dans son monde fermé, otage d’une vie inanimée sur laquelle il n’avait pas de prise, mais qui le regardait sans cesse. Les arabesques de son papier peint le harcelaient, les prises électriques étaient devenu des yeux qui ne se fermaient jamais, la prise de terre une gueule ouverte, les lampadaires de grands échassiers placides mais inquiétants, la bouteille de gaz une matrone inquisitrice,…Lorsqu’il fumait, il croyait voir dans les volutes les visages de son père, de sa mère, telles les photos spirites du XIXe siècle.
Les psychiatres décelèrent un syndrome de paréidolie, constatant « une association d’un stimulus visuel informe à un élément clair et identifiable. ». Nul traitement, mais une nécessité de canaliser ses angoisses par un processus créatif : il se devait de recomposer lui-même un monde familier issu de son imagination.
Le hasard le fit rencontrer Ambroise Monod, créateur du Récup’Art. L’artiste bienveillant redonna à Damien confiance, sérénité, en lui apportant la technique et l’envie de créer des oeuvres à partir d’objets familiers au rebut, lui offrant ainsi un champ sans limites. Damien retrouva alors son âme d’enfant. Il se mit alors à souder, marteler, associer des matières improbables pour se façonner un univers issu de tous les matériaux de récupération qu’il trouvait ou qu’on lui amenait. Il travaillait sans cesse du début de la journée au soir tard. Des centaines de personnages, d’animaux faits de bric et de broc peuplèrent soudain sa maison. Nulle envie pour lui de vendre malgré les demandes pressantes de galeries, de marchands ou de collectionneurs. Il lui suffisait de bien vivre entouré de ses êtres attachants. Un monde apaisé, approprié puisque créé par lui, Damien.
Un matin de printemps, Damien regarda le ciel sur lequel quelques petits nuages blancs glissaient lentement poussés par le léger vent de mai. Il dit alors avec douceur : « Tiens, voilà quelques moutons qui feraient bien mon affaire… ». Il ferma les yeux et mourut dans la tranquillité.
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Manue sur un délire de Bénédicte :
Atelier 272
Dans ses rêves les plus fous, Robert ne possède que des voitures mythiques, celles conduites par les séducteurs virils des films d’Hollywood. Tel 007 dans sa décapotable, le vent emportant son trop plein de testostérone, il s’imagine enchaîner les conquêtes.
Robert collectionne les fantasmes à la pelle mais malheureusement il n’a pas les moyens de ses ambitions et c’est tout juste s’il a eu assez d’argent pour s’acheter le seul costume de sa garde robe. Toute la semaine, en jogging mou et peu flatteur, il prend son RER pour aller pointer à l’usine et les jours ternes se succèdent jusqu’au samedi où, habillé comme Sean Connery, il visite les concessionnaires automobiles pour essayer un modèle d’exception.
Il a fini par être connu comme le loup blanc dans toute la région et dorénavant c’est en TGV qu’il rallie des garages plus lointains. C’est plus fort que lui. Le bruit des moteurs est un doux ronronnement à ses oreilles, bien plus agréable que les babillages de sa femme. Ses doigts aiment caresser le tissu soyeux des sièges, sa peau frémit de plaisir lorsque les banquettes sont en cuir … Chauffées par le soleil, elles délivrent une odeur sauvage, exaltante, bien plus que le parfum de Marguerite, un truc fait plutôt pour faire fuir les mouches que rendre fou de désir un homme.
Les semaines passent. Il a déjà usé trois Bic à remplir en vain des grilles de loto et toujours aussi pauvre, mais presque pas désespéré, il essaye ce jour-là un véhicule extraordinaire. Un vieux modèle, rénové avec passion, dont son propriétaire veut finalement se débarrasser pour acheter une bague onéreuse à sa dernière conquête. Un fou. Vendre une voiture pour une femme. Il a failli vomir. Heureusement que l’annonce du garage responsable de la transaction n’a pas échappé à son œil de connaisseur et le voilà donc au volant sur une charmante petite route de campagne. Il est comme un gosse. Le moteur tourne admirablement, le volant aussi doux que la peau de la plus belle des créatures, la boîte à gant claque comme un fouet fendant l’air et les banquettes, hummmmm, vous imaginez déjà leur odeur … Il ne peut résister, il faut qu’elle soit sienne.
Il freine brusquement, et, prétextant une crevaison, alors que le vendeur se penche pour constater les dégâts, il l’assomme avec le cric, plusieurs fois, pour être sûr. Puis il reprend le volant.
Elle est à lui. Il roule toute la journée, la nuit commence juste à tomber lorsqu’il arrive sur la corniche de Bond (mais si vous le connaissez, Bond, James Bond…), la mer est devant lui, il vit son rêve éveillé lorsque son regard tombe sur le cric ensanglanté posé à ses côtés, avec un peu de cervelle de concessionnaire. Le retour à la réalité est brutal. Il a tué et ils ne comprendront pas pourquoi. Alors il roule de plus en plus vite, les lacets sont dangereux, il le sait, et il finira bien par rater sa trajectoire. Il imagine déjà la chute, la voiture brisant la barrière de sécurité avant de s’abimer plus bas, après un vol plané interminable, légendaire. Il n’a pas le choix. Il respire une dernière fois le cuir des banquettes, et, heureux, donne un ultime coup de volant.
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Valérie :
Je venais de m’asseoir dans la coccinelle que ma sœur m’avait fait la surprise de réserver pour ce jour qui devait être le plus beau de ma vie. Depuis toute petite, à chaque fois qu’on en voyait une, je lui disais que c’était dans une voiture comme celle-là que je voulais me rendre à l’église le jour de mon mariage. Un rêve d’enfant qu’elle avait tout mis en œuvre pour réaliser.
Le matin, c’est le photographe qui nous conduisit dans les champs pas loin du village pour faire les photos. Nous avons passé un moment délicieux avec Charles, alors que l’un comme l’autre n’aimons pas trop être pris en photo. Il a su nous détendre et il est vrai que les poses qu’il nous proposait n’étaient pas cul-cul et nous nous sommes vraiment prêtés au jeu avec un véritable plaisir. L’heure de rejoindre les invités et d’officialiser devant eux notre amour approchait et il était temps de remonter en voiture.
Le chauffeur qui devait nous accompagner à l’église n’était pas encore arrivé. J’en profitai pour me poser un peu dans la voiture, faire le point sur ma coiffure et mon maquillage quand je vis Charles parler avec un homme en costard. Il était arrivé.
A l’instant même où je vis son visage dans le rétroviseur, mon sang se glaça. Ce n’était pas possible ! Pas lui ! Pas aujourd’hui ! J’avais mis des années à l’oublier, à oublier son regard méprisant, sa bouche qui proférait des insanités à mon égard, ses mains sur mon corps encore fragile… et tout la violence qu’il m’avait affligée. Honteuse, je n’en ai jamais rien dit à personne, sauf à ma sœur. J’ai vécu des années avec la peur des hommes, sursautant dès que l’un d’eux m’interpelait, me frôlait… Je ne l’avais jamais recroisé. Il faut dire qu’après cet horrible évènement j’avais fui notre village natal pour la ville et n’étais revenue ici qu’à de rares occasions.
Pourquoi aujourd’hui ? Je n’osais plus regarder dans le rétroviseur, je tremblais de tout mon corps… Il était impossible que cet homme, ce monstre qui m’avait volé ma virginité m’accompagne jusqu’à l’église. J’avais mis tant de jours et de nuits à oublier les traces qu’il avait laissées sur moi et en moi, c’était inenvisageable. Je ne pouvais pas faire de scandale, sans quoi je serai obligée de tout raconter. Mais il m’était impossible de me retrouver si près de ce lâche, cet inconnu qui alors que je n’étais encore qu’une adolescente a abusé de moi. Je ne le connaissais pas mais il m’a marquée à vie. Je devais l’éviter à tout prix afin que cet horrible souvenir, contre lequel je me suis tant battue, ne vienne me hanter de nouveau.
A la limite de l’évanouissement, je descendis de la voiture et me mis à marcher au milieu de la route. Je prenais de grandes inspirations afin de reprendre mes esprits et, des couleurs car mon visage devait être aussi blanc que ma robe. Charles me voyant partir à pieds, d’un pas décidé, me rejoignit et m’interrogea :
– « Mélanie ? Que fais-tu ? Le chauffeur est là ? Où vas-tu ?
– Marchons plutôt, s’il te plait.
– Mais avec ta robe et tes talons … tu vas arriver en nage et épuisée.
– Mais non ! Donne-moi ta main. Je préfère vraiment que nous arrivions main dans la main avec le bruit des oiseaux plutôt qu’avec le bruit du moteur.
– Tu es sûre ? Et ta sœur qui pensait te faire tant plaisir en louant cette voiture avec chauffeur ?
– Elle comprendra. Viens.
Il alla prévenir le chauffeur que nous allions finalement faire le chemin à pieds, qu’il pouvait ramener la voiture, que nous nous passerions de ses services et il revint glisser sa main dans la mienne. Il était un peu perplexe mais ne fit aucune objection, comme s’il avait compris que ce n’était pas un caprice mais un besoin vital.
Nous arrivâmes un peu en retard sur le perron de l’église mais notre arrivée fut triomphale. Odette, la mère de Charles vint à sa rencontre, et ils pénétrèrent dans l’église les premiers. Mon père m’embrassa puis me donna le bras et m’accompagna à l’homme que j’avais choisi, le seul qui avait su me faire oublier ces mauvais souvenirs, celui avec qui je voulais me reconstruire et former une famille.
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Les textes écrits sur d’autres blogs :
@Leiloona : La jolie rousse nous laisse avec plein de questions en tête …
C’est le propre des femmes, non ? Brune, rousse ou blonde. 😛
@ Adèle : Le chemin comme métaphore de la vie, une belle idée ! Les voitures évoluent au fil des années, on perd en route des personnes aimées, d’autres montent à bord et comme on le dit familièrement : « Roule ma poule ! »
@ On partage avec Martine le plaisir de ces premières vacances en famille ! Cela m’a rappelé de nombreux souvenirs.
@ Iza : Bonne échappée à cette petite voiture, qui mérite bien sa balade à la campagne 😉 !
@ Je me disais bien que ton texte avait un côté » Les envahisseurs » 😉 !
@ Le commentaire au dessus est pour Jean-Luc ( Oups ! Petit oubli !)
@ Un délire bien sympathique 🙂 ! Bénédicte est une muse bien sanguinaire ;-).
@ Valérie : Ton personnage laisse, au propre comme au figuré, ses souvenirs douloureux, au bord de la route.
C’est tout à fait cela. Merci pour ton retour Albertine.
Adèle : Super bien vu la métaphore de la v(ie)oiture ! 🙂
(Bon punaise y a des passages rudes … étonnant car on se dit que nous les vivons mais transposés ainsi ils prennent une autre couleur.)
Jos : ça me fait penser aux premières vacances avec mes parents … Ils avaient une coccinelle bleu ciel. 🙂
Merci pour la plongée en enfance. Une petit saveur d’herbe coupée. ♥
Iza : Oh oh oh joli champ lexical de la voiture qui parcourt tout le texte like fil d’Ariane ! #clapclapclap
Merci ;-)… j’ai fait exprès d’attendre un peu avant de mettre des mots en rapport avec la voiture afin de ménager le (court) suspense
Jean-Luc : Oh on ne quitte plus le cinéma avec toi ! 🙂
Manue : Oh quel triste texte … un gars qui s’extirpe comme il peut de la réalité, un peu trop même avec le meurtre (mouarf) pour plonger dans d’autres fonds.
Punaise … (pourtant je vois bien les touches d’humour qui parsèment ton texte, mais il reste sombre. :/ )
ah ah @Leiloona. Bien tenté ! mais ça ne s’est pas passé du tout (mais du tout) comme cela. J’aime bien la fin avec les si.
Oh tu sais chaque vérité est relative.
(Mes sources sont sûres, que crois-tu, voyons)
@Valérie : oh. Le chauffeur savait-il ? la poursuivait-il ? (le reverra-t-on à l’hopital déguisé en sage femme ?). Chouette texte.
Non, il ne la connaissait même pas lors des événements et s’était acharné sur elle comme il l’aurait fait sur une autre et le mauvais sort l’a remis sur son chemin. Merci pour ton retour.
@Adèle : très beau texte sur le parcours de la vie… touchée
@Leiloona : très malin le jeu avec le texte du Mexicain jaune… j’attends des températures plus clémentes pour te voir avec une perruque à la Rita Hayworth 😉
Oh oui, et avec mes gants. ♥ (Le temps de répéter ma chorégraphie.)
@Alexandra : chouette travail en binôme avec le Mexicain. Vos textes sont amusants et ça fait du bien.
Ah tant mieux alors, c’était le but ! 🙂
@Adèle : ton texte nous emmène il y a quelques décennies de là. La place de la voiture a bien changé. On voit très bien la 4L pleine à ras bord, les montées et descentes d’inconnus pris ici et « relâchés » là… Aujourd’hui la convivialité a laissé sa place à une plus grande sécurité mais à plus de méfiance aussi. Les temps changent.
@Jos : Un texte très agréable à lire qui nous rappelle qu’il fut une époque les enfants avaient conscience des sacrifices de leurs parents et en étaient touchés. Il y a peu encore, l’achat d’une voiture n’était effectivement pas donné à tout le monde comme partir en vacances. Ce n’est malheureusement pas encore offert à tous mais aujourd’hui cela semble tellement normal que les enfants ne réalisent plus la chance qu’ils ont. Retrouver Martine dans un prochain texte pourrait être bien sympa.
@Iza : amusante personnification de la voiture qui en a ras le bol de la pollution et des bouchons et qui part se mettre au vert!
@Jean-Luc : A trop conduire sans faire de pause, il en a perdu la boule, non???A moins que ce ne soient les vapeurs du pot d’échappement!
@Manue : belle caricature du mec qui chérie sa voiture plus que sa femme, l’astique, la fait briller, la complimente…La fin est un peu hard cependant. Son amour des voitures l’a poussé un peu loin.
@Leiloona: les hommes sont toujours trop pressés… Qui sait ce qu’elle lui aurait dit s’il l’avait laissée parler!
@Adèle: un beau chemin de vie!
@Jos: la joie des premières vacances en famille.
@Iza: quitter la ville pour la campagne… le bonheur!
@Jean-Luc: un mauvais rêve sans doute!
@Manue: eh ben, il faut sacrément aimer les voitures…
@Valérie: assez sordide comme histoire.
La plume : Ah oui … J’ai ma p’tite idée, mais bon. 😀
@Leiloona : i=Il faut toujours que les hommes aient le dernier mot. Tu emporteras ton secret dans la tombe, mais moi j’aurais bien aimé connaitre le message… bien joué pour le texte-duo !
Voui enfin si tu regardes bien c’est mon personnage qui a le dernier mot puisqu’elle parle outre-tombe ! 😛
Quant au message, je te laisse le deviner … 🙂
Oui ! Tu as raison. Ce que femme veut… 🙂
@Adèle : beaucoup de poésie et de fantaisie dans ton texte. Il est vraiment joli, et complet avec une pointe de tendresse et de nostalgie. Bravo et merci !
@Jos : oui ! on a tendance à oublier combien la vie pouvait être plus compliquée pour certains. Merci pour ce rappel, c’est effectivement très joliment raconté
@Iza : Excellente idée ! Elle trouvera peut-être l’amour sur la route de la côte, qui sait 🙂
@Jean-Luc : et je parie que le policier avait les auriculaires raides, à moins que ce ne soit ce fameux David qui l’était, par les effluves d’essence ou d’alcool. j’ai beaucoup aimé, très visuel ! merci 🙂
@ Manue sous influence de Bénédicte : un remake de Thelma et Louise, encore un incompris qui en fini pour que son rêve soit infini ! Vous êtes un peu barrées mesdames tout de même ! de la cervelle sur le cric, tout ça tout ça ! Mais j’avoue, c’était très sympa 🙂 des bisous !!
@Valérie : J’ai eu peur pour elle, qu’elle soit encore victime muette et terrorisée, elle a su dire non et tourner le dos au passé. Elle sait ne garder que le meilleur et refuser le malheur. Bravo !
Merci beaucoup pour ton retour Anne-Véronique.
@Leiloona : j’adore ce contre point au texte du Mexicain jaune. Vous nous avez écrit un chouette roman d’espionnage !
@Adele : Tu files parfaitement bien ta métaphore de la vie/route. Tes images expriment bien tous les moments de la vie. Bravo !
@Jos : Ils vont en avoir de beaux souvenirs grâce à Choupette, une belle histoire d’épanouissement.
@Iza : Je ne m’attendais pas du tout à la fin, elle a bien raison de s’évader cette petite voiture !
@Jean Luc : Ça me rappelle des souvenirs ! J’adorais cette série, merci de l’avoir si bien ressusciter !
@Manue : Il fait vraiment froid dans le dos ton Robert, sa passion pour les belles voitures auront eu raison de lui.
@Valerie : c’est amusant, cette coccinelle est aussi au centre d’un mariage dans mon texte. Mon couple ne s’est pas vraiment arrêté pour faire des photos dans ce champs…en tout cas, ton héroïne a bien raison de laisser son oassé et ses mauvais souvenirs sur le bas côté de la route.
Titine : Voui enfin mon personnage meurt à la fin tout de même, pffff et le happy end alors ! 🙂
@Leil : la coïncidence est un peu grosse mais vos deux textes se répondent parfaitement.
J’ai eu une petite vision de « Kill Bill » en lisant ton texte. Ne me demande pas pourquoi 😉
@Adèle, ton texte est une merveille. Jolie métaphore de la vie :on sourit, on s’interroge. Et puis le coeur se serre aussi. Bravo !
@Jos : beau récit sur le début des vacances en famille. On s’y croit vraiment, tout est très bien campé !
@Iza, en effet, les grandes villes sont souvent cruelles pour les petites gens.
Steph : Alors vois-tu vu comme la réalité ne s’embête pas avec les coincidences, j’ai décidé de faire de même avec la fiction ! 😉 Et c’est bien le drame d’ailleurs car la réalité est souvent moins vraisemblable que la fiction.
Quant à Kill Bill, je te remercie, tu viens de me rappeler que l’on me comparait à la blonde avec ses sabres quand le film est sorti. Y a pas de hasard, tu vois. Qui sait, suis p’tre Uma. ^_^
@Leiloona il faut parfois tenir sa langue (même de boeuf !) .) Surtout à bord d’un vieux Tacos
@Adèle : La vie n’est pas une longue route tranquille
@Jos : Martine en vacances ou comment la modernité a apporté le bonheur (on peut pas en dire pareil de nos jours)
@Iza c’est bien vu ! Manque de pot Sofia changea de nationalité et devint une huile 🙂
@Claude Il aurait pu compter les moutons avant de mourir !
@Manue Comment peut-on préférer une voiture à une femme ! Il mérite bien sa fin tient ! 😉
@Valérie Elle est sympa cette soeur ! La bête à bon Dieu a fui l’église ! Etrange !
Ah ah ah, beuh là c’est pas vraiment un vieux taco (du moins je suis montée dans des pires). 😀
Mais tu as raison, il faut tenir sa langue. Boeuf, ou pas. 🙂
@Leiloona : Ah oui ! Le suspense est à son comble ! On ne saura jamais ce qu’elle allait dire ! Binôme très agréable bien que déstabilisant : mais le quel de vous deux dit la vérité : Toi ou LMJ ? Bises. 🙂
M’enfin Jos, nous nous connaissons, oserais-tu mettre ma parole en doute ? 😛
Ben noonn ! C’était juste pour ne pas faire de peine au Mexicain 😉 Et puis j’ai l’impression qu’il ne faut pas trop le provoquer… 🙂
@Adèle : Bien vu l’idée du chemin de la vie. Bien imagé, tout y est, du plus gai au plus triste… La vraie vie en somme. Merci Adèle !
@Iza : Belle personnification de la voiture qui décide de prendre un virage à 180 degré pour changer de route ! Merci Isa !
@Jean-Luc : Très fatigué ton conducteur. Il a bien fait de s’arrêter, quitte à faire d’extraordinaires rencontres. Un texte et une chute agréable à lire. Merci Jean-Luc !
@Claude : Ah Claude ! J’adore ton texte ! De l’idée, à la tournure, du rythme, à la chute ! Certains passages sont doux, d’autres terribles mais le rendu est vraiment très agréable. Un grand Bravo !
@Claude : texte très original dans lequel ton personnage fait preuve d’une grande imagination et d’une grande créativité, lui permettant de rebondir un peu face au drame vécu. Cela m’a fait penser à Petit Pierre,un artiste de l’art brut exposé à la Fabuloserie.
@Leiloona : Joli complément entre vos deux textes. J’y ai vu un petit côté Mr et Mrs Smith, malheureusement la fin est moins joyeuse.
La cruauté des hommes …
Ah oui ? Rohhh Brad Pitt et Angelina Jolie ? Y a pire ! Ça me va ! 😀
@Manue : Voilà un texte bien différent de ceux auxquels tu nous as habitué ! Bon, ton Robert est pour le moins… excessif dans sa passion pour les voitures. De la passion à la folie, il n’y a qu’un pas que tu fais franchir à ton personnage avec habileté. Résultat, l’histoire est sinistre mais agréable à lire. Merci Manue! 🙂
@Valérie : Une histoire terrible ; mais si on sent parfaitement à travers ton texte que cette femme est marquée à jamais par son passé, on ressent également sa détermination à ne pas se laisser engloutir à nouveau par lui. J’aime le dernier paragraphe dans lequel elle se recentre sur l’essentiel : le présent et le futur. Merci pour la force qui ressort de ton texte !
@Leiloona : Belle collaboration avec Le Mexicain Jaune ! Inattendu, vos texte se complètent bien… J’adore ! Le tien fait beaucoup réfléchir sur le destin, sur les événements qui constituent nos vies… Bravo à vous !
Tant mieux Victor alors ! J’ai été influencée par mes réflexions cinéphiles du wk en fait …
@Adèle : Un texte qu’il m’a énormément plu de lire, avec une intonation particulière… J’ai beaucoup aimé ce voyage périlleux, qui pose toujours cette même question : Où allons-nous ? Nous finirons tous un jour sur le bas-côté…
@Jos : Comme quoi une voiture peut parfois changer un quotidien parfois pénible… Ton texte se termine sur une touche de gaieté et d’optimisme, on adore !
@Iza : J’adorerais faire comme Sofia, d’ailleurs dès la fin des examens de fin d’année, ce sera mon tour ! A sa place je choisirais la montagne ! J’adore cette envie de liberté et d’air pur retranscrit dans ton écrit , c’est un des sujets que j’aborde le plus dans ce que j’écris !
@Jean-Luc : C’est détaillé avec une telle finesse et une telle impression de réalité que j’ai envie de dire : Ca sent le vécu ! J’aime beaucoup, tu écris superbement bien !
@Claude : Un événement peut faire tomber n’importe qui dans le désespoir et la dépression… Mais une rencontre peut également nous faire remonter à la surface ! C’est en tout cas ce que tu démontres magnifiquement bien avec ton texte….
@Manue : Quelle obsession pour ton personnage ! J’ai quand même bien ri, jusqu’à ce qu’il tue… Ca reste excellent !
@Valérie : J’espère qu’elle ne recroisera jamais un tel **** (pardon je m’énerve). J’espère aussi qu’elle finira ses jours heureuses je lui souhaite de tout mon cœur !
Merci Victor et oui souhaitons lui
Claude : Tu as l’art, vraiment, de me faire passer par de nombreuses émotions. L’accident de voiture et les formes allégoriques des objets m’ont profondément émue, puis le fait qu’il retrouve un semblant de vie grâce à l’art cathartique m’a instantanément fait oublier ma tristesse. Enfin, pour finir, cette mort tranquille a fait naître un sourire. Pfiuuu … alors tu vois, écris des textes plus longs, voire même très longs (nous en avons déjà discuté et je crois que je le referai encore très bientôt … ) … Je les publierai tous, et si jamais tes textes deviennent VRAIMENT trop longs pour mon blog, alors je te chercherai une maison d’éditions.
@ Leiloona : je ne sais pas si le rouge de mes joues et les perles de mon front viennent de la chaleur de mon appartement ou du plaisir de lire ton commentaire… En tous cas merci…
Valérie : ton commentaire au mexicain après avoir lu ton texte me glace le sang … c’est un commentaire sur une fiction, rassure-moi.
Oui oui pas de panique.tout est fiction.
@ Leillona : Je suis content de lire que le coup de dague langue de boeuf ne t’a pas fait trop mal. Et j’espère que tout ça c’est pour de rire parce que j’aimerais bien que tu continue Brica Book l’année prochaine. En attendant, bravo pour ce texte à deux mains qui se répondent à merveille et donnent envie de chapitres précédents.
Claude : Ah ah alors ça veut dire que tu rempiles ? #yipida ! 🙂
Merci en tout cas. 🙂
@ Adèle : Il est superbe ton texte. Cet enchaînement est vraiment réussi. La vie s’y déroule comme la route de la photo, mais en moins droite… Bravo
@ Jos : Super ! Ton texte a la fraîcheur de l’enfance. Il est très joli et il fait bon de le lire. Merci.
@ Iza : Tu as bien personnifié la voiture. On se laisse embarquer par ton texte. En plus tous ces clins d’oeil avec jeux de mots sont un régal. Bravo
@ Jean-Luc : Tu racontes très bien. On suit bien la progression et on a envie de lire encore plus de développement ; mais la contrainte du format est là… Vraiment bravo.
@ Manue : J’aime bien ce texte parce qu’il va loin dans le délire. C’est bien raconté. Quant au meurtre, il ne s’agit que d’un crime passionnel… Bravo pour votre collaboration avec Bénédicte.
@ Valérie : Ton texte est dérangeant mais fort bien fait. Bravo.
Merci beaucoup.je suis touchée
@Adèle : une jolie traversée de vie avec à bord de ces voitures ces êtres qui nous sont chers, que l’on voit quitter la route pour laisser place à d’autres. Tu as parfaitement mis en image ces tranches de vie que nous sommes tous amenés à vivre.
@Jos : ça me rappelle aussi l’enfance et les départs en vacances. Quel doux portait de cette famille qui pour la première fois va découvrir les joies d’un voyage ensemble.
@Leiloona : aaahh ! Saurons-nous un jour le contenu du message ? J’ai bien peur que non, au vu de la mort de l’Héroïne.
Encore une histoire de destin, de vies qui bifurquent au gré de hasard dont on n’a que rarement conscience. Ton texte est très drôle, à quand un roman policier choral, à deux mains ?
Oh Adèle, je doute être douée pour le roman policier, tu sais, je fais des cauchemars quand j’en lis. Aussi en écrire un (même à deux mains) me paraît un chouille top compliqué (pour ma santé mentale ! 😛 )
Merci ! 🙂
@Jos : une narration simple et fluide, qui explore beaucoup de thèmes. Bien sur, le regret du temps de l’enfance où tout était simple, même quand la vie ne l’était pas. La nostalgie d’une époque où on pensait que le meilleur était devant. Mais aussi la culpabilité des enfants, le bonheur savouré, la légèreté retrouvée quand les problèmes matériels s’éloignent un peu.
J’aime beaucoup ce texte, il me parle un peu de ma propre enfance.
@Iza : à la première lecture, une amusante personnification de cette sympathique petite Fiat.
Mais à la réflexion, deux degrés de lecture : est-ce que ça ne pourrait pas aussi être l’histoire d’un de ces travailleurs de l’Est, malmenés par la vie et le monde du travail ? Et ceux aux noms à consonance arabe, obligés de changer de nom pour ne pas voir leur CV laissé de côté ?
@Jean-Luc : j’ai apprécié ton texte très vivant, j’avais l’impression d’être assise à côté du conducteur, je faisais le voyage avec lui. Un instant décontenancée devant le changement de registre (mais que vient donc faire cette soucoupe volante dans ce petit voyage pépère ???), j’ai bien ri au dénouement. Bravo !
@Claude : je connais un Larroque mais il n’est pas atteint de ce trouble psychiatrique qui lui, m’était inconnu.
L’acte de créer nécessite-t’il un dérèglement des perceptions, des blessures de l’âme ? Mystère.
La résilience est une bien belle chose, pourquoi n’est-elle pas accessible à tous ?.
Plein d’interrogations.
Voilà des questions passionnantes… Oui, l’art nécessite un dérèglement des perceptions. Non, il n’est pas obligatoirement le fruit de blessures de l’âme. Oui, La résilience est accessible à tous, mais ne peut exister qu’à travers une ou des rencontres… Enfin, moi je dis çà, vu de ma fenêtre… Merci pour ton commentaire.
Le dérèglement des perceptions comme source de force créatrice. Oui, effectivement. L’artiste (au sens noble du terme) perçoit toujours le monde différemment. C’est un démiurge. Seuls quelques uns y arrivent. Ce sont de belles âmes. Et j’ai la chance d’en connaître.
@Manue : wahou, ton histoire m’a scotchée ! Elle commence gentiment, j’imaginais bien ce gentil gars, ce doux rêveur, l’hurluberlu des concessions Et voilà que tu en fais un tueur ! Sapristi, quel retournement de situation ! Très drôle, jusqu’au dénouement, plutôt grandiose, entre panache et désespoir. Un texte réussi.
@Valérie : une histoire très très sombre, qui m’a rappelé le livre Garde-corps de Virginie Martin.
Ton héroïne traine un sacré boulet, je me demande comment elle va réussir à vivre avec.
Je connais une dame qui a vécu la même chose. Quel courage il faut pour avancer malgré cela !
Oui pas facile de se reconstruire après un viol j’imagine…
@Iza : Bien joué ce texte ! J’ai cru jusqu’au bout qu’il s’agissait d’une personne réelle avec l’utilisation juste parfaite du champ lexical lié à l’automobile. Tu m’as bien eue 🙂
Jean-Luc : extrêmement bien écrit et décrit ce voyage en montagne. Et cette rencontre qui nous semble improbable jusqu’au tout dernier moment j’adore !
@Leiloona : J’aurais tant aimé savoir ce qu’elle avait à dire !! J’aime beaucoup l’idée de cette « double » vision des choses et de ce texte bicéphale…. Tu me surprendras donc chaque semaine ! (j’adore ça)
Oh chic alors ! Ah ah un texte bicéphale ! Espérons alors que le sombrero du Mexicain soit assez grand pour couvrir nos deux têtes, sinon vu la canicule, je risque une insolation ! 😛
Merci ! 🙂
@Jos : Si je te dis qu’une fois encore, j’ai adoré ton texte, ce ne sera pas bien original..Mais que dire d’autre ? J’ai été très touchée par tes mots, la douceur de cette nostalgie latente, et toujours cette lumière qui caractérise tes textes..C’est simple, c’est beau, bravo ! :
@Manue : outch ! Le jeu en valait-il la chandelle ? Pas certaine …
En tout cas, si je m’attendais à un vol de voiture ancienne, je ne m’attendais absolument pas à une telle fin ! La surprise est au rendez-vous 🙂
@Valérie : un récit qui nous tient en haleine jusqu’au bout. Cette histoire du passé qui refait surface est terrible mais ton héroïne a su garder la tête froide et prendre la meilleure décision pour elle. On sent qu’elle est encore hantée (et qui ne le serait pas …) mais également déterminée à ne pas laisser cet homme empoissonné le reste de sa vie.
Merci pour ton retour
@Leil : hihihi, sympa d’avoir le texte de l’auto-stoppeuse rousse après le texte du conducteur de LMJ 😉 vous pouvez écrire un livre d’histoires à vous 2 ! des imaginations débordantes, des plumes fluides et agréables à la lecture et un bel humour ! bravo !
Bah écrire un roman où mon héroïne se fait tuer dès le 3è paragraphe, c’est mal parti, tu ne trouves pas ? 😛
(Merci miss.)
@Adèle : le beau voyage de la vie que tu nous racontes là ! Merci
@jos : elle est attachante te petite 😉 contente pour elle et ses parents pout ces premières vacances ensemble !
@iza : bien trouvée l’idée de Sofia pour une belle chute 😉
@Claude : un texte touchant ! Trouver l’apaisement d’un drame à travers l’art ! Tout un symnole ton texte! Bravo et merci !
@Manue & benedicte : que de morts cette semaine dans l’atelier après celle du MJ et leil et le vôtre 😉
@valerie : terrible ton histoire…. une belle reussite d’avoir sibbien decrit le malaise et l’horreurà travers tes mots ! Bravo
Merci beaucoup Nady