Le titre du dernier roman de Jean-Michel Guenassia De l’influence de David Bowie sur la destinée des jeunes filles pourrait être celui de ma propre biographie, tant cet artiste protéiforme, aux multiples talents, beau, drôle (et j’arrête là la dithyrambe !) m’accompagne et me guide depuis mes 13 ans, voire bien avant. Autant dire que ce roman m’a intriguée dès que j’en ai eu connaissance.
Si vous attendez un essai sur le créateur de Ziggy Stardust et de « Let’s dance », passez votre chemin. Quoique, non… vous rateriez un joli roman initiatique sur l’histoire familiale avec un grand H et la quête d’identité.
Paul, 17 ans, a au moins un point commun avec Bowie (d’une certaine période) : il est androgyne et se fout absolument du regard des autres. Il admet d’ailleurs jouer avec plaisir de cette ambiguïté :
Moi, en une seconde, je décide d’être un homme ou une femme, mais je refuse de choisir entre les deux parties de moi-même et, quand ça me chante, je suis l’un ou l’autre, le temps qu’il me plaît.
Même si c’est en partie la raison pour laquelle il ne va plus au lycée ; situation qui lui convient car elle lui permet de jouer du piano dans le restaurant d’une de ses mères.
Oui, point important : Paul a deux mamans, Léna, sa mère biologique et Stella, la compagne de cette dernière :
J’ai deux mères et je ne laisserai personne dire que c’est un bonheur ou une félicité. Peut-être que les orphelins affirmeront que c’est une aubaine, mais les orphelins, je les emmerde, ils ne savent pas la chance qu’ils ont de vivre seuls.
Et Paul s’affirme lui aussi « lesbien » car, malgré son apparence, il aime les femmes. Au grand dam de Léna pour qui l’hétérosexualité est une aberration. Paul a abandonné depuis longtemps l’idée de savoir qui est son père et dans quelles circonstances il a donc atterri dans ce monde. Jusqu’à ce que la vérité lui soit révélée…
Quel beau personnage que ce garçon drôle et sensible, mais dont on sent les immenses fêlures sous un jmenfoutisme assumé. Paul est à la croisée des mondes de l’enfance, de l’âge adulte et des sexualités, et semble jusqu’à un certain point faire avec. Un certain point seulement…
Un roman à l’écriture fluide, humoristique et émouvante à la fois, aux personnages bien plantés. S’il est un reproche qu’on peut lui faire, c’est de tomber parfois dans le piège de clichés trop faciles sur l’homosexualité féminine.
Auteur Jean-Michel Guenassia
Éditeur Albin Michel
Date de parution 23/08/2017
Collection Romans Francais
EAN 978-2226399137
ISBN 2226399135
20 €
Rentrée littéraire 2017
Ah voici le second titre sur Bowie… Pourquoi pas si j’ai l’occasion. Ce que tu en dis m’intéresse.
Merci… c’est un très agréable moment de lecture
Ma première chronique sur Bricabook « I’m floating in a most peculiar way » 😉
Hé hé ! 😀
Et p’tre pas la dernière qui sait ! 😉
;-). Je ne devais pas t’envoyer quelque chose sur le dernier Maxime Mainard ?
Ah oui, avec plaisir, poulette !
Le roman sur la vie d’Ernesto G. m’avait plu par sa musicalité … et malgré le pavé, je l’avais englouti en quelques jours. Une écriture qui happe, un univers dans lequel on se plaît oui.
J’avais été déçue par le dernier que j’ai lu de lui, « Trompe la mort » mais j’avais eu un gros coup de coeur pour les Incorrigibles optimistes et beaucoup aimé Ernesto G alors rien que pour le titre je pourrais lui redonner une chance. Bienvenue sur la blogo Iza* 😉
Je n’ai lu que le club des incorrigibles mais le titre de celui ci m’avait interpellé… alors Si en plus tu en dis du bien, pourquoi pas! 🙂
Une de mes prochaines lectures !
Déjà interpellée (et j’avais bcp aimé ce club des incorrigibles !) et puis tout de même, il y a Bowie dans le titre koa !
Bref déjà noté, je surligne 😉
J’en connais quelques unes qui vont adorer ce livre 😉
Le personnage de Paul m’a agacé rapidement, ce qui n’a pas aidé ma lecture.
J’avais adoré Ernesto et les incorrigibles! Du coup, il est, of course, bien noté!