Il y a quelques semaines, en discutant de la rentrée littéraire, une amie m’a dit : « j’aimais bien ton rendez-vous de tes coups de coeur sortis en poche. Je n’ai pas le porte-monnaie pour acheter des grands formats, et pas non plus l’envie de ne lire que des romans empruntés, alors la sortie en poche est la meilleure occasion de découvrir un roman ».
Alors je reprends aujourd’hui un RDV qui était en place voici plus de 5 ans. Il ne sera pas mensuel comme auparavant, mais occasionnel. Comme celui d’aujourd’hui.
Quelques coups de coeur donc :
La Variante chilienne de Pierre Raufast chez Folio : Parce qu’il est un des romanciers français les plus inventifs de notre époque, parce que ses histoires mêlent humour, tendresse et savoir. Sa maison d’éditions Alma dit de lui que c’est « le roi de l’ingénierie littéraire ». Un joli titre qui lui va bien !
Il sort en poche aujourd’hui même, alors si votre libraire ne l’a pas encore sorti des cartons, harcelez-le ! 😀
Un extrait de ma chronique lors de la sortie du roman :
Quel plaisir de lecture ! Florin est une nouvelle Shéhérazade, et il nous envoûte de ses péripéties toutes singulières. Quelle vie, mais quelle vie ! Voici le lecteur happé par ses trois personnages attachants, mais aussi par l’ensemble des personnages secondaires. On se plaît à découvrir de nouvelles aventures à chacun des nouveaux chapitres. Émouvant, touchant, angoissant aussi : chaque récit possède son ton et son registre. On referme alors le roman le sourire aux lèvres, amusé par l’imagination de l’auteur, mais aussi avec l’envie de vivre nous aussi notre vie comme un fabuleux roman.
Certains me diront que je ne raconte rien des histoires. Certes. Mais découvrez par vous-même ce que le narrateur vous a concocté, et partez à la rencontre de fossoyeurs sanguinaires, d’une histoire de piscine, d’un potier qui cherche à entendre des voix venues du passé, mais surtout, vous connaîtrez ce qu’est la variante chilienne. Pierre Raufast est un fabuleux conteur épicurien.
Petit Pays, Gaël Faye, chez Livre de poche : Parce qu’il est une musique, celle du coeur, que j’affectionne, parce que cette écriture vient des tripes, elle dit l’urgence, et offre un témoignage.
Un extrait de ma chronique à la sortie du roman :
Notre esprit se délecte d’une musicalité particulière : se déroule devant nos yeux un récit rythmé de multiples saveurs, à l’instar de ces mangues juteuses que le narrateur aime tant. Gabriel est un enfant comme les autres, si ce n’est qu’il habite un pays où l’autre devient du jour au lendemain son ennemi, où l’enfance n’a plus lieu d’être : évaporée comme par magie. Vivre à Bujumbura dans les années 1990, c’est avant tout prendre de plein fouet le conflit entre le Burundi et du Rwanda, c’est surtout grandir d’un coup, d’un seul.
Je ne pouvais pas ne pas vous parler d’un poche qui vient d’avoir me Prix du meilleur roman des lecteurs Points. Je faisais partie du jury de lecteurs, et chacun sait à quel point j’ai adoré ce roman :
L’enfant qui mesurait le monde, Metin Arditi, chez Points
Un extrait de ma chronique :
L’Enfant qui mesurait le monde est devenu un livre hérisson. De multiples cornes parsèment les pages, parfois même deux cornes sur une même page. Je me suis laissée bercer par ce récit riche, qui puise dans ce terreau fertile qu’est la Grèce, dans cette humanité forte, dans l’union de deux êtres surpris eux-mêmes de renouer avec l’essentiel de la vie, dans ce petit bout d’enfant qui porte aussi le destin de cette île.
Beau, simple, foisonnant, humain, poétique, élévateur … Voici un superbe hommage à la Grèce, et aux hommes qui l’habitent.
No et moi, Delphine de Vigan, Livre de Poche, sort de nouveau avec une édition annotée ! Parfait pour l’étudier en classe !
Un extrait de ma chronique :
Rencontrer No fut comme un coup de tonnerre pour Lou. Même si elle ne sait pas pourquoi, Lou est subjuguée par No et elle veut l’aider, ou l’apprivoiser à la manière du renard dans le Petit Prince. Enfin, elle a l’impression de ne plus être seule. Car finalement : J’ignore laquelle de nous deux soutenait l’autre, laquelle était la plus fragile.
Nous nous retrouvons dans 3 mois ? Un bon rythme, non ? (Ce serai parfait pour Noël.) 🙂
Je lorgne méchamment sur les deux Vango de De Fombelle …
Et vous, des titres sortis en poche que vous me recommandez ?
Mince, nous ne ‘avons pas du tout les mêmes gouts littéraires !
L’affront ! 😀 (Je ne sais pas si tu pourra continuer de publier sur l’atelier d’écriture !)
Annoncé dans ma chronique sur les histoires de Franz, le premier « tome » Abraham et fils de Martin Winckler est sorti en poche!!
Oui ! Je ne sais pas si je commencerai par celui-ci ou un autre ! 😉 Tu m’as donné envie !