Interview de Jean-Maurice Montremy, fondateur des éditions Alma

(c) Olivier Dion

Chaque mois, avec la revue Page, je publie une interview d’un libraire ou d’un éditeur. Le but ? Mieux connaître ces petites souris de l’ombre sans lesquelles le monde du livre ne serait pas ce qu’il est.

Place ce mois-ci à Jean-Maurice de Montremy , fondateur avec Catherine Argand des éditions Alma. Depuis 2014, j’ai un faible pour cette jeune maison d’édition : des plumes novatrices, souvent poétiques à différents degrés. Et un goût certain pour la fiction, et de nos jours, c’est une denrée rare. N’hésitez pas à aller fureter sur le blog avec mes chroniques des livres d’Alma. (13 articles vous attendent.)

Le parcours de Jean-Maurice de Montremy

Jean-Maurice Montremy est un véritable couteau suisse. Créateur des pages « Livres et idées » de La Croix, directeur de 1977 à 1989 de ces mêmes pages, rédacteur en chef du magazine Lire, producteur à RFI, ou encore collaborateur à France Culture, cet homme a eu cette idée folle un jour de fonder une nouvelle maison d’édition : Alma éditeur. Un parcours riche et varié, car il faut encore y ajouter la rédaction d’articles chez Livres Hebdo ou encore des publications de romans ou d’essais, et vous aurez le portrait protéiforme d’un homme entièrement animé par la culture.

La particularité des éditions Alma ?

En écoutant cet amoureux des livres, j’ai eu envie de découvrir Jean Ray et ses contes du whisky : un auteur plus que prolifique puisqu’il a publié plus de 6500 textes. Alma a choisi de remettre en avant ce fabuleux conteur en retravaillant les premières versions éditées, tout en respectant leur ordre. Un travail titanesque pour un romancier trop peu connu actuellement. En écoutant Jean-Maurice de Montremy, j’avais en face de moi un homme passionné et passionnant, animé d’une véritable envie de partager ses coups de coeur. N’est-ce pas cela (entre autre) le travail d’un éditeur ?

Le choix des manuscrits :

La maison Alma reçoit énormément de manuscrits par voie postale, et une stagiaire est affectée à temps complet pour leurs lectures. Ensuite, elle soumet ses choix aux deux éditeurs : Jean-Maurice de Montremy et Catherine Argand. Le laps de temps peut varier, mais par exemple pour Pierre Raufast, le manuscrit a mis un an entre l’envoi par la Poste et la découverte de son manuscrit.

En discutant avec le fondateur des éditions Alma, j’ai retrouvé finalement ce que j’aime aussi chez la revue page : une authenticité et une sincérité dans les propos, un véritable amour de la langue et de la culture. (Comment ne pas avoir envie de dévorer ce pavé de 620 pages sur Rome et les Barbares ?) Aucune langue de bois, et une volonté de se faire une réelle place dans le paysage des différentes maisons d’édition. Et effectivement depuis quelques années, les libraires promeuvent les publications de cette maison d’édition. Le dernier en date ? Le camp des autres de Thomas Vinau : « Une pépite remplie d’humanité pour faire face à la violence de notre monde ; des mots à partager pour redonner goût à la vie. Thomas Vinau, l’écrivain poète, offre la nature en refuge à ceux qui sont de nulle part. », LYDIE BAILLIE, Librairie Aux lettres de mon moulin, Nîmes.

Pour trouver les différentes plumes Alma, suivez le jabiru !

 

Leiloona
Museo geek l'hiver, sirène l'été. Je lis et j'écris durant les 4 saisons. J'aime le bon vin et les fromages affinés. View all posts by Leiloona →

8 commentaires

  1. Un an pour décider de publier un roman, les éditions Alma ne prennent-elles pas le risque de se faire piquer des textes par des éditeurs plus réactifs ?

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    1. Oh ce n’est pas une décision de ne pas le publier avant, c’est seulement que les envois par la Poste sont tellement nombreux qu’un laps d’au mois 4 mois pour avoir une réponse (et encore pas toujours) est un minimum … Après cela peut varier, c’est comme dans n’importe quel domaine … Entre une semaine et un an, les variantes sont nombreuses. 🙂

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  2. Tellement contente de voir mise en avant cette grande figure du milieu de l’édition ! Je me souviens d’un déjeuner à parler de Proust et Balzac, ce que je n’avais pas vécu depuis mes années de prépa littéraire. Monsieur de Montermy sait faire partager sa passion des lettres et des auteurs, c’est certain. Longue vie à sa si belle maison !

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  3. Joli interview. Je retrouve bien l’humanité et la culture de Jean-Maurice de Montremy avec qui c’est un plaisir de travailler.

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    1. Merci ! 😉 Tant mieux si on retrouve sa personnalité à travers ce compte-rendu car j’ai vraiment apprécié ce mélange de simplicité, de sincérité et d’érudition.

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  4. Entre Pierre Raufast, Guillaume Siaudeau et Thomas Vinau, je n’ai découvert que de belles plumes chez cet éditeur ! Et je suis entrain de lire « Le camp des autres »… quel souffle !

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