Jeux d’amandes douces, Ecriture 288

© Leiloona

(Suite du texte du 10 décembre.)

Mon réveil fut étonnamment doux. Le goût amer de l’amande n’était qu’un lointain souvenir. Et, si ce n’était ces marques autour de mes poignets, j’aurais pu me croire en goguette ou revenue chez moi. Je ne portais qu’une fine chemise de coton brodée d’une lisière de fleurs rouge sang. Quelqu’un m’avait déshabillée avant de me glisser dans ce lit à baldaquin de reine.
Où étais-je ?

La tenture lourde des rideaux m’attira. Je les écartai d’un coup sec. Ils se levèrent sur un paysage brumeux et un arbre tordu : je le reconnus immédiatement pour y avoir joué enfant.
Piotr.
Il devait m’attendre en bas. Je dévalai les escaliers et me jetai dans le feu de son cou. Nos retrouvailles furent ponctuées de rires et de défis. Nos yeux parlaient pour nous. Encore une fois il m’avait surprise par ce simulacre d’enlèvement. Des jeux dont il détenait le secret.

Nous passâmes la journée à travailler sur un texte en slavon. Cette reliure possédait une clé dont mon ami avait besoin. Je la lui donnai volontiers. Le soir, pour nous récompenser du travail émérite, ce fut une toute autre langue ancienne qu’il m’inscrivit sur mon dos, faite de plein et de délié, de cuir et de bougie. L’encre bleutée de ses mains se faisait miroir symétrique des bleus de mon corps. Mes origines slaves exultaient.

Enlèvement, rire, défi, déchiffrement, tatouage.
Nous resterions toujours de grands enfants.

© Agent K, le 17 décembre 2017

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Pierre © :

« Un palimpseste est un manuscrit constitué d’un parchemin déjà utilisé dont on a fait disparaitre les inscriptions pour y écrire de nouveau ».

Cette méthode a été utilisé du VIIeme au XIIeme par les moines copistes car le parchemin coûtait cher. Les moines utilisaient du jus de citron acide ou de la pierre ponce pour effacer les premiers textes.

Le plus célèbre palimpseste est celui découvert en 1906, révélant, sous un livre de prières, le plus vieux texte connu d’Archimède.
Mais aujourd’hui ? Comment découvrir les intentions cachées derrière vos histoires ? Comment lire « entre les lignes » ? Comment deviner les références privées, les allusions, les pseudos, les phrases que l’on ne comprend pas et que l’on met alors sur le coup de notre inculture ?
Prenons un exemple : le gobie, ce petit poisson anonyme. Et listons quelques espèces existantes :
Avec ces noms très imagés, comment ne pas croire que cette taxonomie (réelle) ne cache pas un palimpseste inventé par un ichtyologue et essentiellement destiné à faire sourire une personne ?
Mais qui ? Quand ? Pourquoi ?
En vérité je vous le dis :
Les Hommes sont des joueurs, et les mots sont leurs jouets.

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Pachamama © :

Ces feuillets, ce jargon de caractères tracés sont à la fois jolis à contempler et infranchissables. Nous nous sentons entre convivialité, rebut et nécessité de déchiffrer… et c’est moi. Je suis ce recueil, je suis ce lexème et je suis face à ma complexité : L’intraduisible, l’inclassable enfant illisible. En marge, nourrie de signes à juxtaposer donnant lieu à des réactions normalisées aux successions d’évènements marquants. Et pour au final croître en une femme à la fois didactique et fourre-tout jovial, qui surtout quelque soit la nature de l’émotion, ne peut être atteinte.

                A travers ce catalogue, est ce qu’on la devine souvent ? Sous- jacente à l’ordre des mots qu’elle pose et la régularité quotidienne, je le sais, elle transparaît. La bien entourée, la bien moulée, la bridée,  la de peu satisfaite, la meurtrie, la violée, l’endeuillée, la sans-sou généreuse,  la mère dévouée, la jeune femme incomprise,  l’amoureuse toujours de côté, l’amie-la sœur-la fille qui a trop ouvert et donné, la sacrifiée, la gâchée. Au demeurant, la blessée, qui se protège sans colère ni rechigner.

                A qui a su, à plusieurs reprises, démêler ce codex dont la vocation est de cadenasser mon trop vibrant organe ; j’ai claqué les pages et la couverture rigide, prématurément poussiéreuse, au nez. Mon cœur sous les verrous, j’ai de longue jeté les clés ! Cessant d’imaginer que me laisser fouiller fait sauter la serrure d’un passé pour me libérer.

                Je suis ce recueil face à d’autres. Et je ne sais plus si je veux crypter. Je ne crois pas me dévoiler subitement. J’énonce ma réalité. Mes verrous tiennent les gonds. Les adages prononcés, écrits, entendus ou lus, échangés ou tus sont le pain chaque instant et nourrissent ma matrice. La vie m’a déjà lessivée, je pars du principe de l’accepter. Je ne souhaite plus traduire. A quoi bon transcrire l’établi ? A chaque matin c’est fermée et résolue que je renais. Mais je renais.

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Iza © :
Pour la première fois depuis des lunes, Pythagore était complètement perdu. Lui qui venait pourtant de pondre la dernière version du théorème qui allait faire s’arracher les cheveux à des millions d’élèves, se trouvait dans une impasse, aussi désemparé qu’une poule devant un œuf carré. Comment allait-il résoudre ce problème à l’importance cruciale, et surtout vital pour les générations futures ? Il procédait pourtant avec méthode et rigueur, comme toujours, avec les outils à la pointe de la technologie actuelle : du papyrus ramené d’Egypte, une plume délicatement prélevée au sot-l’y-laisse de Jaïna, son oie préférée, de l’encre de seiche (certes diluée d’eau car puisée en milieu naturel… un des premiers théoriciens du végétarisme, Pythagore ne se serait jamais autorisé à maltraiter toute forme de vie… qui sait si l’âme de son maître Phérécyde ne s’était pas abritée dans ce céphalopode ?). Il n’avait jamais consigné la moindre de ses recherches par écrit, mais dans ce cas, il ressentait le besoin de laisser une trace. Dans la colonne de gauche, les chiffres, poids et mesures. Dans celle de droite, procédés, méthodes, recherches. Il avait sillonné la Grèce, la Crète, avait été initié aux mystères de la terre nourricière. Il avait rencontré les plus grands maîtres en leur domaine, les cultivateurs de blé, les femmes qui façonnaient la maza d’orge, cette galette mentionnée dans les pièces d’Aristophane qui le faisaient tant rire. Mais les essais n’avaient donné que des résultats fadasses, qui ne satisfaisaient pas les consommateurs. Et il fallait pourtant trouver une solution ! Il sentait déjà que l’avenir de l’Homme, de la planète, de tous les êtres vivants était en jeu. Les rouages de la spirale infernale étaient d’ores et déjà en marche. Cette spécialité culinaire venue du nord commençait à prendre une place prépondérante dans les habitudes de ses compatriotes. Et ce n’était bon pour personne, et surtout pas pour les agneaux. Ce serait sûrement son dernier objet d’étude, mais Pythagore voulait absolument, avant de quitter ce monde, inventer la version végétale de la moussaka.

C’est chose faite désormais 😉

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Nady © :

J’avais attendu si longtemps cette première nuit ensemble, je l’avais tant espérée, que j’avais besoin de m’assurer que tu étais bien là, que je ne rêvais pas… Quand ton grand sourire m’accueillit au réveil, j’étais heureuse de te voir ici, chez moi, dans mon antre, dans ma vie, sous mon toit ; mes oreilles frissonnent encore de ces tout petits mots murmurés juste pour moi : « Joyeux Noël mon ange ». Tu disais que ta vie commençait, que le passé n’était plus. Tu m’offris le plus beau cadeau d’aimer et d’être aimée en retour.

5 ans après, ce même jour calendaire tu m’offris un cœur sur lequel fut accrochée une bague avec un tout petit mot : « Marry Me ? ». Il s’est ensuite passé deux décennies depuis cette première nuit du reste de notre vie : une famille recomposée à souder, un quotidien actif à gérer, un bébé ensemble à élever… Nous allons tourner dans quelques jours les dernières pages d’un chapitre qui nous a bien tenus en haleine toutes ces longues années bien remplies, entre quelques gratins de courgette que tu aimes tant et de nombreuses coupettes qui nous désaltèrent de temps en temps.

Ce livre que j’avais commencé seule et que nous avons poursuivi tous les deux, dans un langage qui nous est propre, est rempli de nos souvenirs les plus intimes, graves parfois et heureux souvent. Il fourmille de ces instants suspendus que la vie avec toi et nos enfants a voulus : nos silences et nos conversations qui me nourrissent, ton regard sur moi qui m’apaise, les chamailleries de la fratrie qui nous exaspèrent et leur réconciliation qui nous réjouit, tes qualités qui me font vibrer, mes défauts que tu essaies de faire reculer… Chaque mot y laisse notre trace.  Tant de choses se sont passées ! Entre mes problèmes de santé –  c’est ça que de trop fumer ! – et tes guerres de tranchée pour faire passer tes projets, à nous deux on n’a pas chômé chacun de  notre côté !

Cet été on a marié notre petit dernier… La maison semble maintenant vide surtout que les enfants vivent tous à l’étranger… il me vient alors une idée pour le Noël de cette année… Retrouvons nous comme si c’était la première fois. Entre Satie et  Tchaïkovski ou plutôt Mozart et Chopin, au hasard, laissons-nous bercer par leur mélodie. Le lendemain, je m’éclipserai de la chaleur de tes mains et irai me réveiller avec mon thé brûlant sur notre grand balcon. Tu me rejoindras après un sommeil léger et bienfaisant et je te laisserai continuer la partition ! « Que c’est bon d’être ton amoureuse depuis tout ce temps ! »

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Miss Marple © :

 Une pub, une demande de don, un avis de la banque,
une carte postale, tiens !! quelque chose de personnel !!
et cette enveloppe, blanche, longue , adresse tapée à l’ordinateur, ce timbre étranger et le tampon des Archives Nationales de Lituanie, capitale Vilnius !

Elle la tourne et la retourne , elle retarde le moment fatidique, l’ouvrir et savoir, enfin ! Découvrir le nom de sa grand-mère, le vrai, étonnamment elle a deux noms possibles cette grand mère qui pourrait être son arrière grand-mère ! Ou même plus encore, comment dit on déjà trisaïeule !!

Si elle n’ignore pas d’où elle vient coté maternel, Bordeaux, elle connaît, elle y a même encore une tante et des cousines, et y va une ou deux fois par an avec ses filles, mais l’autre coté !! mystère !

Il est temps de chercher, de trouver, et pourtant il est déjà trop tard :
elle a 45 ans, un travail qui lui plaît, une famille et sa mère encore présente, fragile et émotive et ce vide coté paternel.. juste un nom.
Ils n’ont pas parlé, elle était bien trop jeune quand il est mort son père, mais quoi, elle est née en 1972 ..Lui en 1901 !! trois quarts de siècle les séparaient, beaucoup beaucoup trop.
Ce silence, ce vide, elle va peut être le combler !
Oh elle a bien commencé , vers ses 18 ans, en lisant la biographie de Jascha Heifetz, né la même année que lui, exilé également à 17 ans pour fuir la révolution soviétique, hostile aux gens comme lui, mais là, leurs destins diffèrent et divergent, Heifetz est déjà un violoniste reconnu et émigre aux États Unis, pas lui, pas son père, il reste en Europe, mal lui en a pris. Il va errer, fonder une famille, la perdre, comme tant d’autres dans des camps mais ..elle, elle est née, elle prouve qu’il a existé et que sa famille avant lui aussi Ben Samuel..fils de
Elle ne sait rien de plus, le nom de son grand-père, oui, Samuel G et pour sa grand-mère.. 2 possibilités, loin l’une de l’autre, elle va savoir, elle va ouvrir , le grand plongeon ou le petit bain.. au choix !
elle a pensé à tout, quelques notions de lituanien, langue barbare s’il en est,où tout se décline, les adjectifs, les noms, les pronoms.. au yiddish, ce mélange étonnant, détonant quasiment disparu sauf dans les livres, elle est prête, elle ouvre.
Le vide ! Rien, elle ne comprend rien ! Oui, elle a une réponse mais….
En russe

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98 comments

  1. adèle says:

    @Leiloona : Entre fantasme et réalité, des jeux délicieux et audacieux, dangereux pour qui n’en maitrise pas les codes. Est-ce que cela en vaut la chandelle ? C’est selon la personnalité de chacun …

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    • Leiloona says:

      Hum … Voilà.
      Après, mon récit est resté soft. Je n’y vois aucune dangerosité latente. (Ou alors, c’est parce que je suis experte en maîtrise des codes. 😀 )

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  2. adèle says:

    @Pierre : Et les Femmes détiennent les clés et édictent les règles, mais chut, laissons croire aux Hommes qu’ils sont les maitres du jeu . 😉 Merci pour ces idées en cascade et l’emploi de ces mots rares. Un pari ?

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  3. adèle says:

    @Pachamama : heureusement il y aura toujours des explorateurs têtus, d’inlassables décrypteurs, des traducteurs acharnés, des personnes qui voudront passer de l’autre côté du miroir et découvrir le sens caché. Un jour viendra Champollion … ou Indiana Jones !

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  4. adèle says:

    @Iza : merveilleux Pythagore, je n’en attendais pas moins de lui ! Bravo pour cette démonstration érudite et le fou-rire final ! Tu sais ménager tes effets et amener une chute à la hauteur de ton imagination. Mais où vas-tu chercher tout ça ? 😀

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      • iza says:

        Merci ! Parfois je me le demande aussi :-D. Depuis un peu plus d’un an je lis pas mal d’écrits sur le végétarisme et j’ai voulu l’évoquer avec humour.

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    • Leiloona says:

      Voui, hein … je n’ai pu tout raconter ici, tu te doutes. 😛

      La suite ? Hum … Il faut que je réfléchisse. 🙂

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  5. Blandine Chancerelle says:

    @pachamama. Très belle image. comparer son « soi » à la complexité de ce livre.
    Pourtant, je suis sûre qu’on a tout à gagner à se laisser lire à coeur ouvert en aidant les autres (et soi) à connaître ces langages.

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  6. adèle says:

    @Nady : Que voilà une jolie histoire, propre à mettre du baume au coeur et de l’espérance à ceux qui doutent ! C’est un drôle de livre que j’aurais à écrire, il y a tant à dire. Il y aurait des pages déchirées, douleurs ou regrets, des pages blanches, des ratures et des gribouillis, et même des dessins, des fleurs séchées … Des dédicaces, peut-être ? Et des traces de baisers, bien sur !
    Bravo à toi, pour cette belle évocation de la vie à deux. Bises

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    • Nady says:

      ROooo merci Adèle pour ton retour ;-). Des pages déchirées ??? oh noooon, douloureuses et empreintes de larmes oui pour certaines mais jamais de regrets de mon côté 😉 j’aime aussi l’idée des fleurs séchées, des gribouillis et des dédicaces, et des traces de baisers ! totalement fan yes ! une autre acolyte d’écriture, Bénédicte, pourrait signer au bas aussi je pense 😉 Je regrettais de ne pas voir ton nom au-dessus d’un texte cette semaine (et je pouvais le comprendre 😉 ) mais ton retour de lecture en est un à lui tout seul et j’adore 😉 . Merci tout plein et belles fêtes de fin d’année à toi !

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      • Benedicte D. says:

        @ Nady : merci pour cette adorable allusion à nos 50 ans de mariage !!!!….je confirme , persiste, et re signe le registre! !!!!!

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        • Nady says:

          @Bénédicte : c’était sur les traces de baisers que j’ai aussi pensé à toi, tu mets des traces de rouge à lèvres souvent dans tes écrits 😉 hihihi

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  7. Elsa says:

    J’aurais bien aimé me jeter dans le feu du cou de Piotr. Embarquée je suis dans ton univers aussi déconcertant que captivant. Fantasme ou jeux d’enfants ?

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    • Leiloona says:

      Oh je doute que cela soit des jeux d’enfants, ahum … mais garder la spontanéité et l’enthousiasme des enfants, oui. C’était dans ce sens.

      Sinon tant mieux si j’ai réussi à insuffler le feu de Piotr chez mes lecteurs ! 😀

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  8. Albertine says:

    @Leiloona : L’agent K pourrait jouer dans un « James Bond ». Il suffirait de remplacer « Oh James, vous n’y pensez pas !  » par « Oh Piotr, vous n’y pensez pas ! » 😉

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  9. PachaMama says:

    @ Agent K: Un univers entre mystère et onirisme…envoûtant !
    @ Pierre: Je trouve ton texte intelligent. Il percute, il est riche en vocabulaire, et est aussi un jeu de ce fait pour nous lecteur. Bravo !
    @ Iza: J’adore ! Bien écrit, et je ris ! excellent. Je crois deviner ton espièglerie.
    @ Nady: Oooooh Nady… c’est émouvant, c’est réel, c’est la magie du quotidien, c’est le secret du lien, et la simplicité de ton écriture qui met cela si bien en valeur.
    @Miss Marple: Beaucoup de pudeur pour ton personnage en recherche de son histoire et de son origine. Bien écrit sans tomber dans le pathos. Et pas de réponse….aïe aïe la douleur !

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    • Nady says:

      ROoooo Merci PachaMama. me suis sentie apaisée sur ce texte, va savoir pourquoi 😉
      Ton texte m’a remuée tellement il me parle dans la complexité évoquée. Il me faut toujours me poser au calme pour te lire, ton style n’est pas des plus simples mais quel bonheur de le découvrir chaque semaine, toujours différent, sur des thèmes multiples. J’attends chaque lundi la surprise de ce que tu vas nous offrir et pour l’instant ne suis pas déçue !
      « je suis face à ma complexité : L’intraduisible, l’inclassable enfant illisible. (…) Je ne souhaite plus traduire. A quoi bon transcrire l’établi ? » : définitivement d’accord 😉

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  10. Valérie says:

    @Leilona : voilà une fin plus réjouissante que celle que nous avions envisagé la semaine dernière

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    • Leiloona says:

      Ah ah, oui, les tons changent et varient ! 😀 Je ne voulais pas faire mourir K et comme beaucoup l’avaient pensé, il fallait bien un rebondissement.

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  11. adèle says:

    @MissMarple : une énigme à résoudre, voilà bien qui passionne MissMarple ! Et moi aussi, cette quête m’a tenue en haleine jusqu’au dénouement qui attendra lui-même d’être résolu. Les poupées russes, en somme … Bien vu !

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  12. Albertine says:

    @Pachamacha : Un texte qui me va droit au cœur, mêlant l’écriture et l’intime. C’est peu dire que je me reconnais dans ce portrait.

    Répondre
  13. Albertine says:

    @Nady : Comme moi, tu as interprété cette langue « étrange » comme celle des souvenirs 😉 !

    Répondre
    • Nady says:

      ah oui ? je file lire ton blog asap pour voir ta version. J’ai d’abord cru à la page blanche mais finalement le livre a fait tilt 😉

      Répondre
  14. Albertine says:

    @Miss Marple : savoir ou ne pas savoir … La quête des origines n’est pas toujours chose aisée.

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  15. Amor-Fati says:

    Miss Marple.. .. quelle déception.. . Tant de recherches, tant d’espoir devant une enveloppe fermée…
    Et quelle déception.
    Mais le plus gros est fait. Elle trouvera sûrement un serveur de resto russe qui lui traduira sa lettre. Tiens nous au courant !

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  16. Josplume says:

    @Leiloona : Ah oui ! Une suite bien vue. Plus réjouissante et plus glamour que pouvait le laisser présumer le texte de la semaine dernière … Elle en a de la chance l’Agent K de pouvoir vivre des moments énigmatiques, doux et envoutants !! Bravo !

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    • Nady says:

      hihihi oui j’aime bien ces thèmes, je m’y sens bien 😉 Je t’avouerai que ton texte m’a semblé compliqué hier. J’y reviendrai à tête plus reposée car ne comprenais rien à l’histoire dans les premières lignes…

      Répondre
  17. Josplume says:

    @Pierre : Les mots ont une force insoupçonnée : ils peuvent faire rêver, sourire, imaginer, mais aussi blesser ou faire pleurer….cela dépend du joueur. Les tiens sont agréables à lire et la chute m’a fait sourire.

    Répondre
  18. Josplume says:

    @Pachamama : Un livre est fait pour être lu autant qu’une personne est faite pour être découverte.. J’aime la comparaison que tu fais entre la difficulté pour décrypter le livre et les méandres d’une personnalité.

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    • iza says:

      Ce qu’on ignore, c’est que Pythagore est allé jusqu’au Japon et en a ramené le tofu 😀 !!!!

      Répondre
  19. Josplume says:

    @Iza : Je rigole encore…(je suis dans le train qui me ramène de Toulouse, assise en face de mon mari qui s’étonne de me voir rire toute seule !). Bravo pour tes connaissances et ta belle façon de nous la livrer et bravo pour ton imagination et ta chute hilarante !

    Répondre
  20. Josplume says:

    @Nady : Qu’elle belle histoire tu nous racontes là ! C’est doux, c’est bon, c’est l’histoire d’une vie de personnes qui s’aiment et ne retiennent que le meilleurs (même s’ils n’ont pas connu que le meilleur). C’est bien écrit, et ça fait du bien. Merci Nadine pour cette très agréable lecture qui m’apporte du baume au cœur, moi qui vient de laisser à Toulouse une partie de ma petite famille…

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  21. Josplume says:

    @Miss Marple : Une belle histoire sur la quête de ses origines, amenée avec pudeur. Au fur et à mesure de la lecture on veut en savoir plus, et découvrir avec elle ce qu’elle a tant recherché. Mais la chute ne nous le dira pas, pas cette fois ci du moins… Une suite au prochain atelier ?

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    • Nady says:

      Ton commentaire me va droit au coeur ! En toute modestie je l’aime bien aussi ce texte… Me suis surprise à dire à ma plume qu’elle me rend sereine quand mon coeur apaisé lui dicte des messages aussi doux sans être pollué par l’actualité de notre Monde… Pourvu que ça dure !

      Répondre
  22. Blandine Chancerelle says:

    @iza : comment ça ? Les élèves s’arrachent les cheveux avec son théorème ? Il est pourtant tellement plus simple que toutes ces règles d’orthographe et leurs exceptions !!! Amusante évocation de ce grand génie

    Répondre
  23. iza says:

    @Leiloona : une sensualité troublante et une complicité que tout couple envierait… Piotr et l’agent K. sont faits pour être ensemble
    @Pierre : et le gobie nôme ? Et le gobie ciclette ? Blague à part, « lire entre les lignes »… en cela réside l’ambiguïté de l’écrit qui peut parfois pourrir une relation…
    @Pachamama : quel style magnifique !
    @Nady : une belle histoire de vie, l’amour par-delà le temps… j’aime beaucoup
    @Amor-Fati : merci pour ce bel éclat de rire !

    Répondre
    • Nady says:

      Merci Iza 😉
      Comme j’ai aimé fréquenter Pythagore pendant mes années lycée et au-delà ! Son théorème m’enchantait ! S’il devient maintenant Vegan, je pense que je vais m’en éloigner à moins qu’il ne soit pas aussi intolérant que ceux qu’on a croisés avec des amis dimanche dernier et qu’on a dû virer de notre tablée par leurs jugements et critiques des mordus de viande que nous sommes… J’imagine Pythagore plus intelligent, j’espère ne pas me tromper 😉
      Texte superbement bien mené à la manière d’un scientifique entre recherches, essais, trouvailles, annonce des résultats ! Bravo !

      Répondre
      • iza says:

        @Nady : Pythagore est un des premiers théoriciens du végétarisme, ce n’est qu’en cela qu’il m’est cher car il m’a fait beaucoup souffrir au collège. Et j’ai passé mon samedi après-midi avec ma belle famille de L214 à la Vegan Place… si nous sommes parfois virulents c’est parce que parfois nous en avons assez d’être pris à partie et moqués par les « carnistes » ;-)… Chacun son camp… mais je t’invite néanmoins à regarder les vidéos de ce qui se passe « vraiment » dans les abattoirs et les élevages intensifs, tu verras qu’en dehors même de la cause animale, continuer à ce rythme est mauvais pour la planète et la santé. C’était ma minute « no pasaran » 😉

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        • Nady says:

          ah oui ? je ne savais pas pour Pythagore ! Chaque jour j’apprends qqchose et cela sera cela today 😉 thanks.
          Il y a une Vegan Place ? yeaap ! L214 ??? kesako ? un circuit de randonnée comme en montagne ?
          Je n’aime pas le jugement, voire même je le déteste et le combats. Je peux comprendre ton agacement devant la moquerie mais comme dans tout, quand on en fait une généralité en mettant tout le monde dans le même panier et en se montrant virulent envers les « carnistes » même non moqueurs mais juste libres de manger ce qu’ils veulent (« carniste », encore un nouveau mot appris, je crois que je suis dans cette case ? dois je le prendre dans un sens péjoratif ? Qu’importe ma foi, j’assume être « Meat addicted » 😉 ) on ne peut pas s’attendre à un monde de paix et d’union dans les pensées… Mais oui, si tu veux, j’ai choisi mon camp 😉 Merci pour ton invitation, j’ai la TV, je surfe sur le net et m’informe des malheurs du monde et de la société. J’ai déjà vu ce type de visionnage d’élevages intensifs et même d’autres d’élevages moins intensifs et je choisis aussi la qualité des produits que je fais ingurgiter à mon corps car en lui faisant du bien, je permets aussi à mon âme d’y rester ;-). C’était ma minute philosophique !!! Let’s dream about peace even if we will never lunch together ! 😉

          Répondre
          • iza says:

            Je preciserais juste que mon mari et ma fille mangent de la viande et que c’est moi qui cuisine… no other comment…

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          • Leiloona says:

            S’éloigner de la philosophie de Pythagore parce qu’il était adepte du végétarisme ? En voilà une drôle d’idée.
            En tout cas, comme partout, il y a des extrémistes et des intolérants, et il me semble bien, Nady, que tu en as croisé. Mais comme tu le dis, il est inutile de mettre tout le monde dans le même panier.

            Pour connaître Iza, elle est loin d’être intolérante, et cuisine même pour ses deux carnivores de la viande … Si ce n’est pas mettre ses idées de côté pour le plaisir des siens, je ne sais pas ce que c’est.
            (Argumentation par l’exemple …)

            Répondre
    • Leiloona says:

      Iza : Chic alors, c’est exactement ce que je voulais insuffler … En si peu de mots, guère évident de montrer une complicité entre deux personnages … Ma foi, oui, je les aime bien ces deux-là. 🙂

      Répondre
  24. Pierre says:

    @Iza, Pythagore était tyrannique, ses élèves n’avaient pas le droit de parler pendant les 4 premières années de leur apprentissage je crois. Il était connu pour ses barbecues sanguinaires. Sauf si tu écris le contraire. Et là, ô magie, les lecteurs suivront 😉

    @Alexandra : belle histoire que tu commences avec cet agent K. Ton style est différent des autres fois.

    Répondre
  25. Nady says:

    @Agent K : un amour sado maso entre les bleus du corps, le plaisir et les marques aux poignets ? Pourquoi pas s’ils aiment ça 😉 Je retrouve bien ton style d’écriture dans ce texte et l’enchaînement des phrases 😉

    Répondre
      • Nady says:

        oui oui, c’est du tout toi dans le style et l’enchaînement des phrases 😉 les mots recherchés en moins peut là, n’ai pas eu besoin de prendre mon dico cette semaine sur ton texte 😉

        Répondre
          • Nady says:

            je n’ai pas attaqué le texte de Pierre encore, j’ai visualisé trop de mots inconnus pour l’instant et il me faudra me poser avec mon dico 😉 hihihi

            Répondre
          • Pierre R. says:

            oui enfin… ichtyologue et éventuellement palimpseste. ça fait 2. Si à 2 on est déjà à plein alors je vous plains. (ah ah)

            Répondre
            • Leiloona says:

              Ce que j’aime ici, par exemple, c’est de voir ces mots « compliqués » utilisés. C’est ce qui fait la beauté d’un texte, non ?
              A ton ichtyologue, Pierre, répond le lexème et le codex de Pachamama, ou encore le Phérécyde de Syros d’Iza.
              J’aime la justesse de la langue, et j’utilise chaque jour des mots dits compliqués (à chacun de placer sa barre dans l’échelle du compliqué.) Avec mes élèves c’est même un jeu entre nous.

              Je continuerai d’utiliser ces mots peu usités dans mes textes. Sinon l’atelier serait estampillé PEGI 3
              (Sinon, à deux, nous sommes déjà pleins, oui. Pleins de belles choses.)

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  26. Leiloona says:

    Pierre : Sais-tu les pléiades d’histoires possibles avec tous ces gobies ? De quoi faire un roman, et même plus, non ?

    « Once upon a time … »

    Gloire à cet ichtyologue démiurge.

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  27. Leiloona says:

    Pacha Mama : Alors sache qu’à mes yeux, ce lexème est le plus joli de tous. Qu’une personne soit si facile à déchiffrer est sans intérêt. Sans doute mon amour des langues mortes et de la stéganographie … Symboles, trésors cachés, entre lignes, implicite, références à deviner … je ne m’en lasserai jamais…
    Merci pour ce très joli texte et cette belle comparaison.

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    • PachaMama says:

      J’aime tout autant l’implicite, et déplore de ne maîtriser au moins une langue morte, à laquelle j’ai préféré l’histoire de l’art et les sens cachés avec des coups de pinceaux, glaises, et autres matériaux.
      Alors, MERCI à toi.
      Quel beau cadeau de fin d’année que tes quelques lignes de commentaire.
      Merci aussi pour tout ce que tu m’apprends, ainsi que tous les participants, avec vos mots, vos langues à déchiffrer.

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  28. Leiloona says:

    Iza : Excellent !

    Bon, du coup on a un souci, je voulais faire un barbecue avec les gobies, mais Pythagore interdisait de faire griller les rougets ou autres poissons à queue … Me reste plus qu’ à me rabattre sur les fèves, alors … (mais il n’en restera plus pour l’épiphanie) … #dilemme
    Que me proposes-tu ?

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    • iza says:

      Ma solution habituelle à la maison « si vous n’aimez pas, y a du jambon » 😀 . Je n’interdis rien… vous prenez les gobies et moi les fèves et tout le monde peut « déjeuner en paix »

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  29. Leiloona says:

    Miss Marple : Oh mais elle n’est pas loin de connaître la réponse ! Qu’elle me l’envoie, je vais lui traduire ! 😛
    Bien aimé me plonger dans les différentes émotions du personnage. La quête identitaire me parle beaucoup. 🙂 Et bien vu de mener le suspens jusqu’à la phrase finale. 😉

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    • Leiloona says:

      Oui, c’est toujours l’effet que ça fait au départ ! 😉 Bienvenue à l’atelier, j’espère que tu as aimé ! 🙂

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  30. La plume et la page says:

    @Agent K: de bien douces retrouvailles…

    @Pierre: tu sembles t’être bien amusé. Il existe vraiment le gobie?

    @Pachamama: ce manuscrit prend vie!

    @Iza; as-tu essayé cette recette de Moussaka?

    @Nady: très joli texte.

    @Miss Marple: c’est vraiment pas de bol que le courrier soit rédigé en russe.

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  31. Nady says:

    @Pierre : comme les voyages en train peuvent être enrichissants quand on lit ton texte ! A la vue de tous les mots soulignés, me suis dit en début de semaine que ça allait bien me prendre le temps du trajet pour aller fouiller leur signification et quelle ne fut ma surprise d’en découvrir d’autres tout au long du texte 😉 !!! Je pensais que je n’allais retenir que cette recherche (déjà suffisante pour me faire grandir ;-)) mais tu t’attaques là à un domaine qui me passionne en citant un de mes meilleurs amis en la personne d’Archimède et ce monde des poissons ! Tu travailles dans ce domaine ? en as tu vu de ces Gobies ? ça me donne des idée de les rechercher lors de ma prochaine plongée (il y en a quand même à plus de 60m de profondeur… yeaapp.. ) mais avant on va devoir renouveler les poissons de l’aquarium du petit, vais tenter de m’en procurer car ils me semblent vraiment beaux et je penserai à la substantifique moelle de ton texte en les regardant 😉 « Comment découvrir les intentions cachées derrière vos histoires ? Comment lire « entre les lignes » ? Comment deviner les références privées, les allusions, les pseudos, les phrases que l’on ne comprend pas et que l’on met alors sur le coup de notre inculture ? » : ton questionnement est si juste ! Merci !

    @Miss Marple : j’aime beaucoup le thème de ton texte et l’angle que tu as pris de l’écrire à partir du cliché. Je peux comprendre son impatience à ouvrir ce livre et en même temps ce temps pris pour le contourner avant d’apprendre. Je réalise aussi sa surprise / déception à l’ouverture mais comme tu le dis si bien, la réponse est là 😉 encore un peu de patience pour avoir la clé de ses origines… ou pas (si la suite est le texte de Blandine avec le dico médical 😉 hihihi). bravo !

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    • Pierre R. says:

      Merci @Nady. Oui, je travaille à Mare Nostrum, l’espace aquarium de Montpellier. Mais entre nous, un gobie n’est pas le poisson le plus joli du monde. Il offre toutefois une variété génétique intéressante car il est très sensible aux mutations génétiques – un peu comme la tomate (mais rien à voir). Il peut donc s’adapter en quelques générations ce qui explique sa présence des des milieux très différents. Attention, pour l’aquarium de ton fils, le gobie est un poisson d’eau de mer. Ne pas le mettre dans de l’eau douce (sauf si tu modifies les CNTP – mais je doute que ton système le permette).

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      • Nady says:

        ah ok ! ceci expliquant cela 😉 merci pour ces précieuses informations et suis fan de cette séquence éducation ;-). Je fuyais les Pokémon surtout depuis qu’ils sont en ligne mais m’y intéresse depuis peu car une amie qui en est fan m’en a mis dans un jeu littéraire que j’organise et pour suivre il me faut comprendre 😉 je tenterai d’y placer Gobou à la prochaine phrase 😉 merci du tuyau 😉
        Je ressens ta passion dans ce domaine à travers tes mots ! c’est diiingue ! je ne savais pas qu’il y avait un aquarium à Montpellier ! je note d’y passer sur ma to visit list .
        Pour l’aquarium, on ne changera rien dans le système existant, me dirigerai donc vers d’autres pour accompagner le seul survivant restant qui me fait de la peine à tourner en rond seul toute la journée ! hihihi
        Question subsidiaire : ôte moi d’un doute. Serais tu Pi Ra sur facebook ? Je viens d’y penser et depuis le début de semaine je pensais que c’était celui qui avait un blog qui écrivait cette semaine sur la page…
        Belle journée à toi

        Répondre
    • Pierre R. says:

      … et pour terminer cette séquence « éducation » que même Nintendo s’est inspiré de ce poisson pour créer des Pokémon, notamment le Gobou.

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  32. Valérie says:

    @pachamama : une bien belle manière de détourner la photo en métamorphasat ces jolies lignes,de moi indiscriptibles, en un personnage complexe ne voulant se dévoiler aux autres.

    Répondre
  33. Valérie says:

    @Nady : toute une vie que tu nous racontes là, avec ses joies, ses peines…on s’identifie, on voit défiler nos propres souvenirs. C’est touchant. Merci.

    Répondre
  34. Valérie says:

    @Miss Marple : Difficile de ne pas savoir d’où l’on vient et la démarche, la quête est longue et douloureuse mais un jour elle saura.

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  35. Valérie says:

    A TOUS
    Désolée pour mon passage tardif cette semaine mais plus que d’habitude encore c’était la course.
    J’en profite pour vous souhaiter de très belles fêtes de fin d’année et vous dis à très vite.

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